NOMINATIONS 2014 :
Molière du Théâtre Public
Chapitres de la Chute – Saga des Lehman Brothers de Stefano Massini, mise en scène Arnaud Meunier – La Comédie de Saint-Etienne
Germinal de et mise en scène Antoine Defoort et Halory Goerger. L’Amicale de production – Lille
Invisibles de et mise en scène Nasser Djemaï. MC2 – Maison de la Culture de Grenoble
Paroles gelées d’après François Rabelais, mise en scène Jean Bellorini. TNT - Théâtre National de Toulouse Midi-Pyrénées
Molière du Théâtre Privé
Le Cercle des Illusionnistes de et mise en scène Alexis Michalik – La Pépinière Théâtre
Des fleurs pour Algernon de Daniel Keyes, mise en scène Anne Kessler – Théâtre Hébertot
Le Père de Florian Zeller, mise en scène Ladislas Chollat – Théâtre Hébertot
Le Porteur d’histoire de et mise en scène Alexis Michalik – Studio des Champs-Elysées
Molière de la Comédie
Dernier coup de ciseaux de Paul Pörtner, mise en scène Sébastien Azzopardi – Théâtre des Mathurins
Le Fils du Comique de Pierre Palmade, mise en scène Agnès Boury – Théâtre Saint-Georges
Hier est un autre jour ! de Sylvain Meyniac et Jean-François Cros, mise en scène Eric Civanyan – Théâtre des Bouffes parisiens
Nina d’André Roussin, mise en scène Bernard Murat – Théâtre Edouard VII
Molière du Théâtre Musical
La Belle et la Bête, livret Linda Woolverton, musique Alan Menken, mise en scène Glenn Casale. Théâtre Mogador
Le Crocodile trompeur / Didon et Enée d’après l’opéra d’Henry Purcell et d’autres matériaux, mise en scène Samuel Achache et Jeanne Candel, direction musicale Florent Hubert. Théâtre des Bouffes du Nord
Framboise Frivole – Delicatissimo de Peter Hens, Bart Van Caenegem. Théâtre des Bouffes Parisiens
Ménélas Rebétiko rapsodie de et mise en scène Simon Abkarian. Cie Tera / Le Ksamka
Molière du Comédien dans un spectacle de théâtre public
Nicolas Bouchaud dans Le Misanthrope de Molière, mise en scène Jean-François Sivadier
Olivier Martin-Salvan dans Pantagruel de Benjamin Lazar et Olivier Martin-Salvan, mise en scène Benjamin Lazar
Stanislas Nordey dans Par les Villages de Peter Handke, mise en scène Stanislas Nordey
Philippe Torreton dans Cyrano de Bergerac d’Edmond Rostand, mise en scène Dominique Pitoiset
Molière du Comédien dans un spectacle de théâtre privé
Daniel Auteuil dans Nos Femmes d’Eric Assous, mise en scène Richard Berry
Clovis Cornillac dans La Contrebasse de Patrick Süskind, mise en scène Daniel Benoin
Michel Fau dans Le Misanthrope de Molière, mise en scène Michel Fau
Robert Hirsch dans Le Père de Florian Zeller, mise en scène Ladislas Chollat
Molière de la Comédienne dans un spectacle de théâtre public
Valérie Dréville dans Les Revenants d’après Henrik Ibsen, mise en scène Thomas Ostermeier
Cécile Garcia-Fogel dans Les Serments indiscrets de Marivaux, mise en scène Christophe Rauck
Anouk Grinberg dans Molly Bloom d’après James Joyce, mise en scène Blandine Masson, Marc Paquien
Isabelle Huppert dans Les Fausses confidences de Marivaux, mise en scène Luc Bondy
Molière de la Comédienne dans un spectacle de théâtre privé
Emmanuelle Devos dans La Porte à côté de Fabrice Roger-Lacan, mise en scène Bernard Murat
Isabelle Gélinas dans Le Père de Florian Zeller, mise en scène Ladislas Chollat
Agnès Jaoui dans Les Uns sur les Autres de Léonore Confino, mise en scène Catherine Schaub
Valérie Lemercier dans Un temps de chien de Brigitte Buc, mise en scène Jean Bouchaud
Molière du Comédien dans un second rôle
John Arnold dans Perturbation d’après Thomas Bernhard, mise en scène Krystian Lupa
David Ayala dans Le dernier jour du jeûne de et mise en scène Simon Abkarian
Patrick Catalifo dans Un temps de chien de Brigitte Buc, mise en scène Jean Bouchaud
Manuel Le Lièvre dans Le conte d’hiver de William Shakespeare, mise en scène Patrick Pineau
Davy Sardou dans L’Affrontement de Bill C. Davis, mise en scène Steve Suissa
Robert Mapplethorpe a photographié des fleurs, des sexes, des portraits et des corps nus de chair ou de glaise. Artiste météore, il quitte notre monde en 1989 à l’âge de 42 ans, emporté par le sida. Il est photographe mais on aurait pu dire peintre ou sculpteur, il marque les années 80 par une photographie appliquée, souvent en noir et blanc, très sophistiquée.
Après les marbres d’Auguste, les représentations du corps humain de Mapplethorpe répondent en un écho parfait aux Maîtres de la sculpture, les corps sont autant d’hommages à Michel Ange et les portraits posent
La pièce de Broadway, Butterflies are free, de l'auteur américain Léonard Gershe récompensé en 1973 par un Writers Guild of America Award, semble vouloir prolonger son succès à Paris...
Quentin (Julien Dereims) vit dans un studio du quartier de Barbès à Paris, il est musicien. Sa voisine, Julia (Anouchka Delon) est une comédienne en devenir. La mère de Quentin (Nathalie Roussel), écrivaine et bourgeoise de Neuilly, souhaite protéger son fils des femmes, de la vie...
C'est une tradition, les pièces dites "de boulevard" ornent les frontons des Théâtres Privés Parisiens, ceux du 9ème arrondissement mais aussi ceux de la rue de la Gaité ; c’est souvent le cas lorsqu’il s’agit d’une pièce avec une mise en scène sans surprise, mais efficace, de Jean-Luc Moreau, et, avec une adaptation sans surprise aussi, mais aussi efficace, d’Eric Emmanuel Schmitt.
Au Théâtre Rive-Gauche, la jeunesse est sur la scène, pas tellement dans la salle, et c’est un tort car Libres sont les papillons s’adresse à tous. Et, en particulier à ma fille de bientôt 15 ans, elle est écroulée de rire du début à la fin, tout en me jetant, de temps à autres, des regards humides.
Intelligemment, le comédien Julien Dereims joue sur une exacte mesure, jamais il ne verse dans la tragédie, ni dans la caricature. Le personnage de Quentin est aveugle, il devient encore plus bouleversant lorsqu’il rencontre Julia interprétée par Anouchka Delon, un choc. La jeune femme est faite de gourmandise et de feu, tout en spontanéité et provocation, Anouchka Delon dévoile un personnage qui dépasse sa propre apparence pour se révéler bien plus sensible... Nathalie Roussel est une mère à fleur de peau, parfaite, élégante, et protectrice tandis que Guillaume Beyeler est un personnage parfaitement désagréable comme son rôle de metteur en scène obscur l’impose.
Les comédiens forment un quatuor rythmé et harmonieux pour offrir un instant de théâtre léger et tout à fait divertissant.
Laurence Caron-Spokojny
Si l’envie démesurée d’un voyage à Marrakech se fait sentir, le besoin de poursuivre son initiation au raffinement de la botanique méditerranéenne, de se perdre dans de fraîches allées, d’écouter le bruissement léger d'une forêt de bambous ou de suivre l’ondulation savante d’un cours d’eau, … Une visite du Jardin Majorelle s’impose. La terre et tout ce qui émane d’elle, arbres, fleurs et fruits, et, le bleu, la couleur de la lumière, justement la couleur, celle qui recouvre en partie notre Terre et qui permet de la distinguer parmi les astres… Alors que Marrakech la rouge crépite de mille feux, l’oasis serein offert par le Jardin Majorelle, le plus beau jardin qu’il m’ait été donné de voir, abrite l’atelier du peintre, Jacques Majorelle, si élégamment transformé en un musée (1) dédié à la civilisation berbère. Pour préserver cette collection, l’enrichir et la faire vivre, Pierre Bergé choisit de la faire voyager, en partie, jusqu’à Paris. Avenue Marceau, la Fondation accueille ces «Femmes berbères du Maroc» jusqu’au 20 juillet 2014. La rencontre est émouvante, elle met en perspective l’universalité du rôle de la femme, garante de toutes formes de civilisations, et puis ce patrimoine commun à tous les marocains qui s’étend aux confins du Maghreb oriental à l’Egypte.
Les couleurs vives des tapis et tissages qui ornent l’exposition contrastent avec la neutralité de la terre rouge des poteries. Sous de lourds costumes de toiles de coton aux teintes douces se dévoilent des beautés nobles et farouches peintes par Titouan Lamazou. Pour cette occasion, les plus belles parures d’argent, de corail et d’ambre sont exposées comme autant de créations sophistiquées de leur (éternel) protecteur Yves Saint Laurent ; le maître veille, assurément.
La culture et les traditions des Imazighen, l’indépendant et résistant peuple berbère, traversent les siècles et cette exposition en témoigne par la voix de ces femmes. Après la chaleureuse scénographie de l'exposition, l'intérêt reste éveillé par le parcours du très beau catalogue (Artlys), et si cela ne suffit pas un voyage au Maroc semble tout à fait indiqué… irrésistible.
Laurence Caron-Spokojny
(1) dans le Jardin Majorelle de Marrakech, le musée berbère a ouvert ses portes en 2011.
crédit photo : Femmes ist Yazza (Aït Hadiddou) vêtues de l’ahendir (mante) - © Claude Lefébure
L’amour a le talent d’unir ceux que tout oppose, et souvent à des moments totalement inattendus, c’est ce que souhaite nous dire l’auteur Alexeï Arbuzov.
Rodion est médecin, il est un homme sérieux. Une nostalgie douloureuse a ralenti sa vie, les émotions nouvelles ne peuvent plus l’atteindre, la souffrance du passé l’empêche d’avancer, de voir un peu plus loin... Il y a comme une chape de plomb posée sur le fil de sa vie.
Lidia est une ancienne artiste de cirque. Rêvant de ce qu’elle a été et de ce qu’elle aurait pu être, elle échappe à la réalité par son caractère fantasque. Ré-enchantant le passé autant que le présent, elle sublime le temps qui passe. Ils se rencontrent, ils se fuient puis se cherchent.
Ces deux vies apparaissent sous la douce lumière du théâtre du Vingtième, très délicatement, elles se dévoilent au fur et à mesure, de la même façon que l’on retire une à une les pétales d’une fleur pour donner une réponse à une interrogation amoureuse.
La mise en scène de Jean-Pierre Hané dessine les contours de ces vies aux accents violents, ceux du Front de l’Est, la « grande guerre patriotique », sur le rythme doux d’un interminable été indien aux bords de la Baltique.
La retenue du jeu de Jean-François Guilliet est profonde et d’une grande élégance tandis que Genevève Casile offre une interprétation haute en couleurs. Tendres et drôles, les deux grands comédiens sont dans une justesse qui désarme le public. Peu à peu, pour les protagonistes de l’histoire autant que pour le public, les carapaces se détachent pour tomber totalement. Le temps et l’espace se sont évanouis pour ne laisser voir que la couleur des sentiments. Au départ, l’instant semble emprunt de solitude puis se comble d’une tendresse inouïe, si émouvante, il est impossible de résister au charme. Le public conquit aura du mal à s’extirper de ce rêve.
L’embarcation pour « Un bateau pour Lipaïa» au Théâtre du Vingtième est un voyage dont il est impossible de ressortir indemne. Du très beau Théâtre, magnifique !
Laurence Caron-Spokojny
L’éclairage est savant, impossible de ne pas penser aux scènes sur lesquelles Barbara a régné, de l’Olympia au Théâtre du Châtelet. Une marque indélébile. Le plateau, chaleureux et baroque, est couvert de bouquets de fleurs. L’univers créé par Thomas Jolly est magique, l’atmosphère est d'une intimité troublante. On sent bien que le moment va être exceptionnel.
Ce sont des apparitions fugaces, son allure, les accents de sa voix, Barbara chante et laisse s’échapper quelques confidences. Dissimulée derrière ses lunettes noires, celle qui rêvait d’être pianiste a une prédilection pour la chanson populaire, notamment celle des années 30. La reprise de "Elle vendait des p'tits gâteaux" de Vincent Scotto par L. est un instant formidable ! Puis la chanteuse devient auteur-compositrice, elle évoque surtout les méandres de l’âme et de l’amour.
Barbara est incarnée par Raphaële Lannadère, enfin pas tout à fait.... Raphaële Lanadière est d'abord "L.", une interprète géniale, à aucun moment il ne s’agit d’imitation mais plutôt d’une très sensible et très juste interprétation. Le musicien Babx accompagne attentivement, presque amoureusement, Barbara ou L.. Tour de passe-passe, on ne sait plus, qui est qui Entre chansons, extraits d’interviews et lectures de textes, cet hommage rendu à Barbara fait apparaître l’artiste et la femme avec pudeur, dans une très grande élégance.
L'insoutenable légèreté de l'Etre...
Le metteur en scène et comédien, Thomas Jolly, est un trublion déchaîné dont les ardeurs humoristiques secouent les rangs des spectateurs de fous rires auxquels ici personne ne s’attendaient. « Un jardin de silence » est aussi une charge bien sentie au questionnement redondant, quasi surréaliste et toujours d’actualité, des journalistes à l’égard des artistes.
De Barbara j'avais retenue qu'elle nourrissait une véritable passion pour le jardinage, cela je ne pouvais que le noter, une façon familière de calmer les angoisses et de faire taire les fantômes, un autre « jardin de silence ». Ce soir là, on croit voir les bouquets de lys refermer leurs corolles, les projecteurs s’éteignent, personne ne veut quitter Barbara. A regret, le public retrouve le boulevard de Strasbourg, comme orphelin. Il y a cette drôle d’impression qui flotte, celle laissée par les belles histoires qui semblent toujours trop courtes. Mais que chacun se rassure, sa plus belle histoire d’amour c’est nous...
Laurence Caron
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« Théâtre Libre », c’est peut-être plus chic que « Le Comedia », le nom interroge et laisse envisager des perspectives inattendues comme la programmation prochaine en mars des Fourberies de Scapin - une production hors-les-murs de La Comédie française dont la mise en scène est signée Denis Podalydès. Le Théâtre Libre est sur les bords du Boulevard de Strasbourg, (à moins que ce dernier soit bientôt renommé Boulevard d’Edouard Baer) et fait - malgré les grèves - un carton plein, depuis octobre 2019, avec The Opéra Locos. Illico presto ! A une semaine près je loupais ce délirant spectacle musical, plus que quatre représentations entre le 28 février et le 1er mars...
Ce soir là, prudente et intriguée par le succès médiatique de ce spectacle, je prends place au milieu d’un public bruyant, un brin dissipé, fermement décidé à s’amuser.
Les enceintes cernant la scène pour retransmettre le son, et les voix piégées par les micros ne rassurent pas sur la qualité sonore, et puis le ténor distribué ce soir-là n’est pas dans une forme olympique… Mais, une fois la troupe réunie sur scène, la magie opère.
Amadeus, Giuseppe, Freddy, Mika ou Rihanna = même combat !
Un contre-ténor, complètement déchainé, fait de la haute voltige sur un répertoire qui s'étend de Freddy Mercury à Klaus Nomi, une soprano arrache les larmes tout en faisant le pitre, un baryton pose un très délicat et formidable Nessun dorma, et une très puissante mezzo fait chavirer les cœurs de la salle entière. Dans un rythme effréné, le répertoire choisi alterne les grands traits de bravoure de l’art lyrique, airs rock et chansons pop, la partition livrée généreusement est extravagante et s'articule autour de sketchs poétiques et de numéros burlesques, des prétextes décalés pour faire vivre le meilleur de la musique, de toutes les musiques.
Impossible de ne pas être saisi par la performance des artistes, ils ne quittent pas la scène. Tout en justesse et sans jamais oublier les nuances nécessaires à la bonne compréhension des textes et à la couleur des sentiments, la troupe talentueuse est terriblement attachante et le spectacle se transforme en fête. La recette - toujours archi efficace - de faire participer le public permet à tous de s’essayer à l’exercice des vocalises, et personne ne s’en prive. Chanter est une source de joie merveilleusement contagieuse. A la sortie du spectacle, sur les lignes du métro que dessert la Station Strasbourg-Saint-Denis, il n’est pas rare de croiser un couple qui rejouent les duos d’Alfredo et Violetta (La Traviata / Verdi), ou des adolescents hallucinés qui chantent à tue-tête Le duo des fleurs (Lakmé / Léo Delibes).
En faisant part de mon enthousiasme, on me fait remarquer que ce genre de spectacle a certainement la faculté d’encourager les gens à aimer l’Opéra. Je réponds aussitôt qu’il n’y pas un art qui ne soit plus populaire que l’Opéra ! La responsabilité est autre, on appelle cela la politique culturelle… mais ceci est une toute autre histoire.
Laurence Caron
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Tags : david ottone, joe o’curneen, yllana, marc alvarez, manuel coves, laurent arcaro, diane fourès, michael koné, margaux toqué, florian laconi, tony boldan, dominique plaideau, pedro pablo melendo, tatiana de sarabia, caroline roelands, karim mechri, carole uzan, lucie charrier, ophélie nézan, encore un tour, theatre libre, the opera locos, le comedia
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Rome, 6 mai 1938. Hitler rencontre Mussolini. Une parade militaire rameute la population pour célébrer l'entente fasciste entre l'Allemagne et l'Italie. Dans un lieu déserté de ses habitants, la rencontre d’une femme au foyer, délaissée et éreintée, et d‘un homme dont l’homosexualité est condamnée par le régime totalitaire, révèle une humanité terriblement douloureuse, vidée de sens. L’histoire « Une journée particulière » voit le jour en 1977 au cinéma, Ettore Scola signe un chef d’œuvre. Sophia Loren est une tragédienne fatale et Marcello Mastroianni est d’une délicate fantaisie, le duo est sensible, éblouissant.
Au Théâtre de l’Atelier, ce sont deux acteurs du cinéma français qui endossent les rôles de leurs ainés, Laetitia Casta et Roschdy Zem, dans une version adaptée par Huguette Hatem, Gigliola Fantoni et Ruggero Maccari et mise en scène par Lilo Baur.
Dans une ambiance baignée de chants et de messages radiodiffusés mis au service du dictateur, des costumes jusqu’aux décors, l’adaptation théâtrale colle à la création cinématographique de départ. Qu’il s’agisse d’être respectueux de l’œuvre originale ou bien de la réinventer, le pari est toujours risqué. Pour cette fois, une sorte de simplicité règne, hormis un décor tournant extrêmement ludique, cette version théâtralisée a fait le choix de l’humilité, ce sont les âmes (perdues) des personnages qui habitent l’espace. Laetitia comme Sophia a cette grâce lumineuse qu’une robe de quatre sous et des chaussons n’éteignent pas. Roschdy comme Marcello a cette pudeur qui laisse parfois échapper un brin d’imprévu. Cependant, il est tout à fait inutile de comparer, ce qui se passe au cinéma ne doit pas se confronter avec ce qui se passe sur scène, l’exercice du théâtre est selon moi bien plus ardu. Laetitia Casta l’a bien compris en donnant sens au moindre de ses gestes tout comme Roschdy Zem qui traverse la scène de sa fine stature en deux ou trois foulées. La comédienne porte loin une voix claire, ronde et un phrasé impeccable, quand il est question de prononcer des mots en italien un accent doux et velouté transporte avec lui tout l’auditoire. Tous deux nous montrent ce que l’on ne voit pas, tous deux nous parlent de ce qui n’est pas dit.
La banalité de cette journée que l’on souhaiterait sans fin prend l’allure d’une tragédie humaine. Petit à petit les personnalités se dévoilent, elles éclosent comme des fleurs qui voient enfin le soleil, petit à petit l’intelligence du cœur gagne sur l’ignorance crasse. Finalement, le propos d’« Une journée particulière » livre un message d’espérance sur notre Humanité où la beauté a son dernier mot. Une alchimie magique que seuls les œuvres et les artistes savent créer, c’est au Théâtre de l’Atelier, jusqu’au 31 décembre.
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On ne va pas assez souvent à La Cartoucherie !
Sous l’impulsion première de sa mère nourricière Ariane Mnouchkine depuis 1964, l’ancienne réserve de poudre et munitions du Château de Vincennes demeure un des berceaux créatifs des plus intéressants.
« Le Songe d’une nuit d’été » de William Shakespeare se joue Salle Copi jusqu’au 2 avril. Rien de très nouveau qu’une œuvre de Shakespeare jouée en ces lieux déjà si fortement emprunts des grands auteurs.
En 1996, j’avais eu la chance de découvrir cette même œuvre interprétée par la formidable et acrobatique troupe belge « Les Baladins du Miroir ». Plus de vingt ans après, je découvre un nouveau songe, cette fois par la troupe du Théâtre de la Véranda …
Au pays des merveilles
La vie est une succession de rêves rythmés par quelques rares réveils. Le réel est bien pâle comparé aux songes. Et, ce sont ces songes qui plaisent au metteur en scène Lisa Wumser, ce qu’il y a autour des rêves est dérisoire. Ainsi, la Reine Hippolyta (Marie Micla) se transforme en une déesse Titania totalement fantasque, le Roi Obéron (John Arnorld) en un Thésée doux dingue extravagant en diable, Bottom (Christian Lucas) est aussi un très inventif Pyrame, l’épatante Quince (Flore Lefebvre des Noëttes) est un ‘mur’ magnifique et déluré, l’éperdu Démétrius (Adil Laboudi) est un Lion génialement ravagé et cætera et cætera… Sans craindre les grands écarts, et comme il est d’usage dans le Théâtre antique, les comédiens revêtent plusieurs rôles, deux, trois et même parfois quatre. Sur la musique savamment placée de Laurent Petitgand, les marionnettes et les masques de Pascale Blaison enveloppent les spectateurs dans un univers fourni de mille petites inventions.
Les dieux et leurs serviteurs sont d’attentifs farceurs qui n’hésitent pas, à grands renforts de burlesque, à secouer les spectateurs de rires. Certains comédiens se font remarquer par leur sophistication de jeux extrême, c’est le cas pour Christian Lucas et Flore Lefebvre des Noettes dont les rôles de compositions sont des délices, et aussi pour Jade Fortineau, éblouissante Héléna.
J’ose émettre quelques bémols sur les costumes et le décor, mais il est aisé de les oublier tant la créativité des comédiens, selon la mise en scène colorée de Lisa Wumser, sont inventifs et fantasques. Les spectateurs sont emmenés, non pas sous le chapiteau d’un cirque comme la structure scénique semble vouloir le figurer, mais bel et bien sous une canopée étoilée où nymphes charmantes, fleurs psychédéliques, fées mutines et farfadets malins exercent leurs charmes la nuit de la Saint-Jean. Un ensorcèlement. A voir sans tarder par tous.
Laurence Caron
de William Shakespeare
mise en scène Lisa Wurmser,
texte français Jean-Michel Déprats
(éditions Folio Théâtre)
Hermia aime Lysandre, et refuse d’épouser le prétendant que son père lui destine, Démétrius, lui-même courtisé par Héléna. Les amants fuient dans la forêt. Parallèlement, des artisans répètent une pièce qu’ils joueront pour le mariage du duc d’Athènes avec la Reine des Amazones. Au clair de lune, tous vont entrer dans le royaume des fées et de leurs souverains : Titania et Obéron dont la querelle trouble la nature. Obéron demande à son génie, Puck – qui a le pouvoir de commander aux phénomènes naturels – de déposer un philtre d’amour sur les yeux des personnages. S’ensuit une série de méprises… jusqu’au petit matin où Puck rétablit la concorde entre les couples respectifs. Le Songe d’une nuit d’été, première grande comédie de Shakespeare, fait référence à la Saint-Jean et aux festivités champêtres. La virtuosité de l’enchevêtrement des intrigues multiples, l’atmosphère onirique et les jeux de miroir créés par l’image du théâtre-dans-le-théâtre, font de cette pièce un véritable enchantement. Les facéties de Puck, le magicien, régénèrent le monde ; les sortilèges d’Obéron rétablissent l’ordre de l’univers.
La pièce s’achève en réjouissances et en hymne à la fécondité.
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Tags : jean-michel déprats, jade fortineau, laurent petitgand, pascale blaison, marie micla, john arnorld, christian lucas, flore lefebvre des noëttes, la cartoucherie, theatre de la tempête, ariane mnouchkine, adil laboudi
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Au loin, 'le rocher des singes' se dessine... sa seule vue rassure, on se dit que le Zoo de Vincennes ne doit pas avoir tant changé : les souvenirs, vieux de trente ans, que l’on s’est pressé de raconter aux enfants vont être crédibles.
Le soleil fait darder ses rayons sur les allées blanches, une foule jacassante et curieuse s’agglutine devant les vitres et autres espaces réservés à la vue des animaux sauvages. Le parcours se déroule selon cinq zones géographiques dites 'biozones' : La Patagonie, Le Sahel-Soudan, Madagascar, La Guyane et l’Europe. Naturellement réfractaire à toutes formes 'd’enfermement du vivant', je suis vite convaincue par le grand espace attribué à chacun des animaux, et, à l’attention toute particulière donnée à la scénographie environnementale du lieu. Il est probable que les nouveaux locataires de Vincennes doivent se sentir à leur aise. Mais ce jour là, beaucoup d’entres eux n’ont pas encore eu le temps de s’habituer à leurs nouveaux territoires, certains préfèrent rester cachés aux yeux de cette faune urbaine dont les râleries sont reconnaissables par le 'caractère endémique' de leur espèce. Cette première visite est un succès, je compatis de tout cœur à la frayeur des otaries qui préfèrent rester à l’abri de leur grotte.
Plus de 1000 animaux, 180 espèces différentes dont certaines cohabitent, peuplent ces 15 hectares. Les addax et les oryx algazelles sont un peu orgueilleux, ces sortes d’antilopes triomphent de leurs cornes annelées. Nero le lion, observe, ses soigneurs lui ont promis l’arrivée prochaine de trois femelles, il patiente, étendu sur son rocher chauffé comme un fauteuil de voiture luxueuse.
Pas très loin, seize girafes d’Afrique de l’ouest, élégantes, les gardiennes des lieux se sont parées de faux cils extravagants, leur chic contraste avec la quarantaine d’affreux culs roses de ces antipathiques babouins de Guinée au regard torve. On envie les barbotages des manchots de Humbolt qui s’ébattent dans les eaux d’un bassin bleu émeraude en forme d’amphithéâtre. La grande serre est un refuge tropical, une sorte de jungle civilisée où serpents et autres raretés vénéneuses sont bien gardés. Des palmes, fleurs et lianes accueillent des oiseaux extraordinaires dont les plumages colorés rivalisent avec les teintes des orchidées. Une meute de loups d’Espagne ravive l’imagination des enfants et gomme par sa beauté, sa puissance et la douceur apparente de sa fourrure, toute la terreur inspirée par les contes. Ravie de retrouver un des plus bouleversants mammifères qui soit, je me surprend, écrasée contre la vitre, à souhaiter croiser le regard du tendre lamantin…
Depuis 1934, le Muséum National d’Histoire Naturelle poursuit sa mission avec le nouveau Parc zoologique en termes scientifiques et pédagogiques et selon un esthétisme raffiné. Le charme des années 30 subsiste malgré les 27 mois de travaux qui ont été nécessaires. Artistes, ingénieurs, architectes, jardiniers, techniciens et artisans ont laissé place aux vétérinaires, éthologues, soigneurs, concepteurs et médiateurs pédagogiques, afin de jongler au mieux entre une cohérence esthétique, le bien être des animaux et l’accueil du public.
Un attrait supplémentaire a retenu toute mon attention : les arbres. Le parc est autant zoologique que botanique. Des jeux de perspectives intéressants rythment l’espace, un vrai travail artistique en somme puisqu’il s’agit de copier la nature. L’effet est garanti. 870 Espèces végétales ont entamé leur course vers le ciel, les troènes, érables, chênes, noisetiers et sorbiers ne semblent pas se méfier des cordylines, bananiers, palmiers, savonniers et autres arbres encore plus exotiques bien décidés à gagner du terrain. La plantation des espèces est multiple et précise, elle s’harmonise par de savants voisinages. D’ici deux ou trois ans, il faudra s’armer d’un coupe-coupe pour visiter l’endroit ! La surface arbustive du Parc zoologique a été augmentée de 40 %, il est à souhaiter que cet effort botanique soit contagieux au reste de la capitale, sa tutrice, puisque le terrain sur lequel il est situé appartient à la Ville de Paris.
Laurence Caron-Spokojny
Ces dernières années, Géraldine Danon est une comédienne bien trop rare sur les planches de nos théâtres. Son cœur est ailleurs, en marin averti elle trace sa route d’un pôle à l’autre. Aux côtés de son mari, le navigateur Philippe Poupon, l’ancienne directrice de théâtre (ciné théâtre 13), et productrice, est aussi écrivain et réalisatrice, toujours très inspirée lorsqu’il s’agit d’océans. Témoin infaillible des expéditions familiales autour du globe (Une fleur dans les glaces, Le continent inconnu, Sur la route des pôles… ), Géraldine Danon a la très grande chance de vivre ses passions et elle sait user de son talent pour nous les faire partager.
Ce soir là, Géraldine Danon est sur la scène du Dejazet dans la peau d’ Edith Stein :
En août 1942, réfugiée au carmel d’Echt en Hollande, la philosophe Edith Stein, entrée au carmel de Cologne sous le nom de Soeur Thérèse-Bénédicte de la Croix, est arrêtée et emmenée en déportation. Avant de quitter le carmel, alors qu’elle se prépare à partir, elle rembobine le fil de sa vie et convoque les personnages qui l’ont construite.
Le Théâtre Dejazet est un magnifique théâtre, repère théâtral historique du boulevard du crime, il fut le décor naturel du chef d’œuvre de Marcel Carné «Les enfants du Paradis». L’espace offert pour ce récit sur la vie d’Edith Stein semble bien grand, les derniers rangs peinent à entendre les comédiens, mais dès les premiers mots, le silence se fait, la concentration du public est totale.
Une succession de tableaux avec de subtils arrêts sur image, tout en clair-obscur à la façon des peintres hollandais, est proposé selon une mise en scène de Marylin Alasset, juste, précise. Avec pour effroyable toile de fond la montée du nazisme, la plume de Maryse Wolinski plonge dans l’intimité d’Edith Stein pour s’interroger notamment sur la condition féminine de l’époque. Edith Stein délaisse peu à peu ses préoccupations hautement intellectuelles pour des considérations spirituelles : la jeune femme juive, passée par une phase d’athéisme, découvre les écrits de Thérèse d’Avila et choisit d’entrer au carmel… elle sera canonisée par Jean-Paul II en 1998.
Le questionnement philosophique, la quête de spiritualité, l’attachement aux origines, la shoah, la condition féminine, la guerre et ses ravages, rien n’est épargné. Pour mener à bien ce sombre propos, Géraldine Danon, très bien entourée par l'épatante France Darry, Catherine Zavlav et Sébastien Finck, offre une performance remarquable. La comédienne s’empare de son personnage ; elle affirme une très belle présence et nous régale par sa parfaite maîtrise du texte, sa diction est impeccable (et c’est suffisamment rare pour le faire remarquer), elle raisonne de passion et de puissance avec constance. Pleinement dans son rôle, elle bouffe l’atmosphère, s’approprie une vie qui n’est pas la sienne, et, traverse les différentes époques et âges de la vie d’Edith Stein avec aisance et naturel. Le ton est donné, Géraldine Danon est souveraine, lumineuse.
Laurence Caron-Spokojny
….Géraldine Danon s’apprête à réaliser son premier long métrage et produit le prochain film de Sylvie Ohayon (Les Bourgeoises)... il est aussi possible de l’écouter : les samedis dans l’émission de Régis Picart sur France Info et les dimanches dans l’émission de Jacky Gallois sur Europe1.
La Passion d’Edith S., Maryse Wolinski, Seuil, 222 p., 17,50 € - en librairie le 6 février.
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Le programme de CM2 aborde «la monarchie absolue» : dimanche matin, nous sommes donc à Versailles pour assister au lever du Roi.
Arrivés sur place, sous un soleil de plomb, il doit être 10h00, ce qui semble une heure assez raisonnable pour sortir de chez soi un dimanche. Pourtant, l’heure est déjà tardive, des ribambelles de touristes et badauds en tous genres se pressent en une file interminable : il y a 25 km de queue pour acheter les billets à la caisse et idem pour entrer, tous enrubannés sur le parvis du Château. Le coeur n’y est pas, la file d'attente est décourageante et le soleil trop intense pour rester là à espérer entrer dans le fief du pouvoir tout puissant. Ce matin, le Roi pourra faire une grasse matinée. Un peu déçus, nous arpentons les abords du château, nous faisons un tour dans la minuscule boutique totalement inintéressante...Puis, il y a là quelques guichets gardés par de très sympathiques étudiants : personne aux alentours, un prix d’entrée raisonnable, nous nous engouffrons dans la brèche, il était temps de prendre une décision les enfants revendiquent leur déception un peu trop ardemment. Armés de plans, nous nous laissons glisser dans les allées du château, les parterres de fleurs tentent de se hisser sur les majestueuses topiaires des jardins à la française.
André Le Nôtre, par ses élégantes perspectives, ne cessent de nous rappeler la présence du château et de sa galerie des glaces que nous ne verrons pas cette fois-ci. Jean-Baptiste Colbert, Charles Lebrun et Jules Hardouin Mansart nous indiquent le chemin. Impossible de se perdre, ici tout est ordre et rigueur. Les Bosquets se succèdent, ce sont de grandioses salons de verdure et de pierre où trône souvent un bassin aux présences oniriques. Très peu de bancs sont prévus pour découvrir le spectacle des bassins, à croire que le monarque nous rappelle notre fonction, nous, petit peuple. Il s’agit d’admirer. Les enfants courent, ils espèrent trouver un labyrinthe pour avoir le bonheur de s’y perdre mais l’aventure s’avère vaine. Bachus, Céres, Apollon et Saturne les impressionnent, mais c’est le bosquet de La Salle de Bal qui nous laisse sans voix, vestige unique et intacte de cette époque.
Assidus, nous lisons les écriteaux explicatifs de la promenade, nous faisons la moue en découvrant les grosses enceintes qui diffusent la musique de Jean-Baptiste Lully, pendant un instant nous pensions découvrir des orchestres baroques aux interprètes sophistiqués et aux instruments rares...
Pourtant, la promenade est une réussite, même si notre créneau horaire ne correspond pas toujours à la mise en route des jets et jeux d'eau des bassins. Une petite heure, nous prenons le frais, pour déjeuner dans une brasserie arborée au bord du grand canal ; puis nous repartons en faisant les zouaves, marchant d’un pas précieux et cadencé, soulevant des amas de dentelles et agitant des éventails imaginaires... Des figurants en habits qui prennent la pose auprès des touristes, voilà ce qui aurait été une bonne idée, un peu comme au Parc Disney après tout nous avons payé l’entrée...
Avant un dernier passage dans les jardins de l’Orangerie, nous embrassons du regard la vue au pied des marches du Château, le rouge et le brun des sculptures d’acier de Bernar Venet y tiennent un rôle remarquable. «Les courbes de mes sculptures contrasteront avec la géométrie angulaire des jardins tandis qu’elles accompagneront les contours circulaires du bassin d’Apollon et du Grand Canal», selon Bernar Venet. Incontestablement, les oeuvres appartiennent au jardin et inversement.
Les oeuvres de Jeff Koons ou Takashi Murakami ont inauguré magistralement cette politique artistique de Jean-Jacques Aillagon, si évidente et si naturelle, pour ainsi mêler l’art contemporain à ce classicisme exacerbé. L’insolence de Versailles, sa prétention artistique, la vision radicale de son architecture et sa provocance ornementale sont largement suffisantes pour accueillir les oeuvres les plus contemporaines et les plus innattendues. Versailles, son château et ses jardins, ne prennent aucune ombrage de ce mariage, tout au contraire, les oeuvres se répondent entre elles, elles semblent indissociables.
La beauté est résolument intemporelle.
Laurence Caron-Spokojny
Le Château, le Trianon, le domaine de Marie Antoinette, ... nous attendent pour notre prochaine visite. Il est conseillé de venir en semaine et de réserver les billets par internet.