Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : blanca li

  • Solstice par la compagnie Blanca Li au Théâtre National de Chaillot, jusqu'au 13 octobre

    blanca li,pierre attrait,yann arthus-bertrand,charles carcopino,tao gutierrez,laurent mercier,théâtre national de chaillot,yacnoy abreu alfonso,peter agardi,rémi bénard,jonathan ber,julien gaillac,joseph gebrael,iris florentiny,yann hervé,aurore indaburu,alexandra jézouin,pauline journé,margalida riera roig,gaël rougegrez,yui sugano,victor virnot,léa solomon,bachir sanogoPeut-être que Blanca Li a le même sentiment : la création chorégraphique a atteint ses limites. L’invention même du mouvement commence à se cogner aux quatre coins  du corps humain, il est de plus en plus fréquent d’avoir cette sensation comme si l’histoire se répètait un peu trop souvent en matière de danse contemporaine… La chorégraphe Blanca Li est différente, elle part au delà du mouvement, ne craignant pas d’abolir les frontières entre les genres, elle permet à la danse contemporaine de franchir les obstacles élitistes dressés par les aficionados du genre : « Solstice » à Chaillot le démontre à nouveau.

    Au départ, Martha Graham, Alvin Ailey et le hip-hop ont abreuvé les sources de la belle andalouse. La science du mouvement aussi vite dépassée, il a été question pour Blanca Li de dire des choses, des choses telles qu’elles sont, des choses sur le temps qui passe, des choses de la rue, des choses qui claquent, des choses de la vie en somme. Ce talent pour ce monde solaire, Blanca Li le projette dans des univers contrastés, des planches du Metropolitan Opéra au dernier clip publicitaire de Beyoncé. Blanca Li crée, comme une enfant qui dessine des paysages au stylo feutre avec cette sorte d’élan enchanté, une naïveté tendre infiniment attachante et une volonté farouche !

    Pour « Solstice », véritable ballet « engagé », le mouvement demeure essentiel mais il n’est que la composante d’une expression radicale qui se fond dans la musique et dans des chants envoûtants. La chaleur du soleil d’Afrique se confronte aux Océans déchaînés (filmés par Yann Arthus-Bertrand pour Human), et le ciel, un ensemble de tulles aériens, qui capte la lumière, n’a de cesse de venir mourir et renaître sur la Terre.

    Et puis il y a les danseurs, des danseurs-acteurs qui se débattent entre les éléments. Expressifs et épanouis, les personnalités fortes qui forment la compagnie de Blanca Li ne sont jamais gommées. C’est un déchaînement, du vent, des déserts, des tempêtes et des vagues pendant que le rétrécissement désespéré de la banquise se fait entendre à grands coups de percussions, la musique de Tao Guitierrez grave le ballet dans une matière brute. L’Humanité est en péril, Blanca Li nous le crie par sa danse. Inévitablement, de cette grande fresque écolo il est possible de tisser des liens avec les ballets de Béjart : l’engagement sincère, un certain goût pour la lutte, la synthèse du chant et de la danse, une sorte de mysticisme, une danse métissée et recherchée aux confins des danses tribales, et enfin le souci de plaire à un très large public. 

    A la fin du spectacle, Blanca Li invite son public à danser... Il était temps, dans les rangs du public de Chaillot, certains se trémoussent déjà sur leur fauteuil. A croire que la danse n’est finalement qu’un prétexte pour laisser libre cours à la générosité magnifique de Blanca Li. 

    Laurence Caron

    Lien permanent  commentaire Imprimer
  • Suresnes Cité Danse : Happy Hip Hop party !

    suresnes cité danse,laurence caron-spokojny,hip-hop,danse

    Quand une salle de spectacle porte le nom de Jean Vilar, il faut s’attendre à découvrir un lieu qui témoigne de l’idée de rendre toutes formes de performances, créations ou diffusions artistiques, accessibles au plus grand nombre. Avec «Suresnes Cité Danse» qui célèbre ici ses vingts ans de bons et loyaux services, Olivier Meyer, instigateur de l’évènement et maître des lieux, a relevé et tenu le pari.

    La soirée anniversaire du jeudi 12 janvier 2012 présentait un florilège de ce qui se fait de mieux en matière de Hip-Hop. Avouons le, le terrain était neutre, réceptif, sain et à l'affût de la moindre découverte : en matière de Hip-Hop je ne connaissais rien... Ce temps imparfait est justement utilisé, je ne connaissais rien mais aujourd'hui je sais, je sais qu’il existe un univers autre, un affluent tortueux trace ses lignes près du large fleuve de la création chorégraphique contemporaine. Ces dernières années, par petites touches, j'ai approché les programmations de Suresnes et de la MC 93 de Bobigny, des rencontres étonnantes comme celle de Découflé, je savais que loin des ballets contemporains ou classiques du très renommé Opéra de Paris, et des créations des centres chorégraphiques des somptueux Mats Ek, Pejlocaj ou Pina Baush, et encore plus loin de la descente aux enfers des comédies musicales du Palais des Sports où des chorégraphes pitoyables célébrés par les biens vulgaires chaînes de télévisions en particulier une, je savais que, quelque part, il y avait autre chose...

    Lydie Alberto, Céline Lefèvre, B-Boy Junior, Farid Berki, Amala Dianor, Doug Elkins, Fish, Mehdi Ouachek et Storm sont apparus pour délier sur scène une déferlante de mouvements, de performances physiques et des tas d’histoires à raconter, soutenus par les chorégraphies de Kader Attou, Sylvain Groud, Sébastien Lefrançois, Mourad Merzouki et José Montalvo. 

    suresnes cité danse,laurence caron-spokojny,hip-hop,danseLa deuxième partie, plus attendue mais pas du tout convenue, orchestrée par le formidable inventeur de grâce José Montalvo, accueille les 30 chanteurs du jeune Choeur de Paris et les danseurs Lara Carvalho, Farrah Elmaskini, Julia Flot, Alfréda Nabo, Abdoulaye Barry, Simhamed Benhalima, Kevin Mischel, Nabil Ouelhadj : un mélange des genres fluide tenu par une exigence artistique égale.

    Farid Berki, Monica Casadei, Blanca Li, Jérémie Bélingard, Sylvain Groud, Abou Lagraa, Laura Scozzi, Pierre Rigal, Robyn Orlin et Angelin Preljocaj sont invités pour la suite de ces découvertes. Je vous invite à découvrir la programmation dans son intégralité sur le site du Théâtre de Suresnes.

    Ici, la rue raisonne et s'épanouie sur les murs comme dans un tableau de Jean-Michel Basquiat. La danse s'esquisse comme un coup de pinceau et la vidéo vient comme un collage donner une épaisseur indispensable à la sénographie. Une forme d’art urbain «authentique», même si je n’aime pas utiliser ce qualificatif d’ «authentique», cela peut sous entendre que l’art peut ne pas l’être : ce qui paraît  absurde. Alors tout simplement il s’agit d’art, à sa place, tout à son aise, avec une très haute qualité technique et artistique, et, en tout point avec le pouvoir de divertir.

    Laurence Caron-Spokojny

    Lien permanent  commentaire Imprimer
  • La Pastorale jusqu’au 19 décembre au Théâtre National de Chaillot

    thierry malandain,ludwig van beethoven,jorge gallardo,françois menou,ballet biarritz,chaillot,thÉÂtre national de la danse,nijinsky,bejartQuadrillé de barres métalliques, le décor graphique de la scène de Chaillot revendique une nouvelle fois toute sa contemporanéité. Ici, la danse avance, vigilante aux mouvances de l’art de la chorégraphie sans jamais ignorer la création made in France, bien au contraire. Thierry Malandain fait partie de ce formidable élan, il vient d’ailleurs d’être nommé à l’Académie des Beaux-Arts, section chorégraphique, aux côtés de Blanca Li et Angelin Prejlocaj. En 2017, le ballet Noé avait reçu le prix de la « meilleure compagnie » par l’Association professionnelle de la critique de théâtre, de musique et de danse. A cette époque La Messa di Gloria de Rossini avait guidé l’inspiration du chorégraphe, pour cette fois Beethoven est le grand inspirateur,  la Symphonie n°6 en fa majeur, opus 68, dite La Pastorale, composée entre 1805 et 1808, est l’occasion de fêter le 250ème anniversaire de la naissance de l’inventeur du romantisme.

    Avant son retour à la Gare du Midi de Biarritz, les 28 et 29 décembre prochains, et la création mondiale à l’Opéra de Bonn le 23 décembre, La Pastorale est en avant-premières exceptionnelles à Chaillot. Les vingt-deux danseurs du Ballet de Biarritz se sont frayés un chemin, dans un Paris pollué, vrombissant et klaxonnant, pour montrer toute l’expressivité esthétique de la nature.

    « Aujourd’hui, la nature n’est plus seulement synonyme de rêverie…, elle est devenue une urgence » Thierry Malandain.

    Collés ou noués, sortes de chrysalides extirpées d’un maillage aux reflets froids, les danseurs de Malandain sont athlétiques, les jambes et les coups de pieds s’enroulent comme des rubans et se tendent comme des arcs pendant que Beethoven couvre Chaillot d’un ciel orageux, sombre et menaçant. Le Ballet de Biarritz se décline en solo, duo, trio et groupes dans un rythme soutenu, aucune hésitation, aucune errance, l’intention du chorégraphe est forte et ses danseurs lui rendent à force égale. Les jeunes interprètes racontent une danse rigoureuse, la discipline de la danse classique ne lâche rien et dessine une chorégraphie d’une grande précision. Une attention toute particulière est donnée par les lumières de François Menou, les tableaux se suivent comme des clichés photographiques. Les costumes signés Jorge Gallardo accentuent cet effet esthétique soigné et sophistiqué.

    Puis, une transformation s’opère, radicale, les carrés dessinés par les barres d’acier montent dans les cintres, le jour se lève ou les nuages se dissipent, une clarté éblouissante comme un matin de printemps illumine le plateau. Les danseurs abandonnent au sol de lourds costumes aux basques baroques, débarrassés de leurs cocons, ultimes mues, une métamorphose magique et mystique s’opère. Il s’enchaîne une danse qui semble être échappée de la gravure d’un vase étrusque, une joyeuse danse de Ménades et rondes dionysiaques tournoyantes. Il y a une confusion entre les filles et les garçons, fondus dans d’aériennes tuniques de voiles, le ballet célèbre autant la nature que la jeunesse.

    Ce changement de saison se révèle être une nouvelle naissance, les interprètes apparaissent tout à fait dépouillés en justaucorps de chair. C’est une sculpture ciselée ou un modelage de terre cuite qui s’anime, toujours sur un rythme effréné, épousant la musique et faisant mine de s’abandonner définitivement à la toute puissante nature.

    Le jeune danseur Hugo Layer bouleverse par la délicatesse de sa danse, ce sont des mains qui s’élancent comme les ailes graciles d’un papillon qui se déploient pour la première fois ou bien des bras qui s’envolent comme poussés par un vent tourbillonnant. Toute cette fragilité de la vie ressentie et suspendue aux étapes d’une transformation s’oppose aux énergiques Frederik Deberdt et Arnaud Mahouy qui forment un duo fantastique.

    Évidement Nijinsky veille au grain, le Prélude à l’Après-midi d’un Faune ou Le Sacre du Printemps ne sont pas loin et on retrouve avec gourmandise ces visages qui se tournent de profil, ces déplacements latéraux et ces rythmes marqués. Maurice Béjart aussi n’est pas en reste, en 1964 il avait fait naître, ce qu’il désignait comme un « concert-dansé », un ballet éponyme créé sur la Neuvième Symphonie de Beethoven. Des inspirations que l’on traduit ici comme des hommages à ceux qui ont été à l’origine de la danse contemporaine d’aujourd’hui et pour laquelle Thierry Malandain inscrit à son tour sa marque.

    Les 17, 18 et 19 décembre, ce sont les trois prochaines dates à Chaillot pour un ballet qui n’a pas fini de faire parler de lui ; à pieds, à deux ou trois roues, voici un spectacle qui mérite de traverser Paris, une récompense largement à la mesure de vos efforts !

    Laurence Caron

    Lien permanent  commentaire Imprimer
  • The Tree : Carolyn Carlson ouvre en grand les portes de Chaillot

    En 2020, la crise sanitaire a voulu faire taire les voix des arts, ces lieux protéiformes d’expressions et d’inventions constantes se sont refermés sur eux-mêmes… Seules les lucarnes d’internet, ondes radiophoniques et télévisuelles nous ont un peu éclairées. Seulement, quand on a l’habitude de voir ce qui est vivant, il est très frustrant de n’observer le monde que par le petit bout de la lorgnette. Heureusement, la chorégraphe Carolyn Carlson* - dont on se plait à dire depuis des lustres qu’elle est la plus française* des américaines, jusqu’à adopter la nationalité française en 2019 – a maintenu la tension du fil de sa créativité en parfaite osmose avec le temps qui passe et l’espace qui nous entoure. En "poète visuelle", Carolyn Carlson parle de vous, de nous, du monde.

    Dans la maison nationale de la danse, le Théâtre de Chaillot, la Californienne qui a parcouru la Terre entière pour arriver jusqu'à nous est chez elle, notamment pour y avoir été artiste associée jusqu’en 2016. Après les pièces eau (2008), Pneuma et Now (2014), dont la source est née des écrits de Gaston Bachelard (1), sa plus récente création The Tree est le quatrième volet.

    the tree,carolyn carlson,colette malye,chinatsu kosakatani,juha marsalo,céline maufroid,riccardo meneghini,isida micani,yutaka nakata,sara orselli,sara simeoni,constantine baecher,aleksi aubry-carlson,rené aubry,maarja nuut,k. friedrich abel,rémi nicolas,guillaume bonneau,gao xingjian,gilles nicolas,jank dage,elise dulac,théâtre national de chaillot,chrystel zingiro,carolyn carlson company,théâtre toursky marseille,ballet du nord,centre chorégraphique national roubaix hauts-de-france,equilibre nuithonie fribourg.

    « … La terre nous demande de ralentir et de songer aux conséquences de nos actes… » Carolyn Carlson. 

    La pièce The Tree est inspirée Des Fragments d’une poétique du feu**. Carolyn Carlson a placé l’arbre au centre de ses préoccupations. L’arbre, le symbole de cette nature abimée parfois même dévastée, et aussi la solution dans sa façon formidable de combiner les éléments terre, eau et air, enracine l'œuvre ; un juste écho au carnage auquel nous participons mais aussi aux espoirs et aux efforts que nous nourrissons - souhaitons qu’il ne soit pas trop tard.

    La sauvagerie des flammes confrontée à la poésie contemplative de la nature sont mises délicatement en lumières par le créateur Rémi Nicolas. Des rayons de soleil succèdent à de sombres orages sur les décors projetés de Gao Xingjian, des toiles vivantes sur lesquelles l’encre de chine semble se délier dans l’instant. La musique qui épouse la dramaturgie est signée Aubry, qu’il s’agisse du père ou bien du fils, elle a quelque chose d’évident et de rassurant peut-être parce que son style est reconnaissable entre tous. L’esthétisme de The Tree saisit par son raffinement, puissant, la mémoire s’imprègne de chaque image comme un photographe qui mitraille en mode rafale. 

    Devant un public sage et extrêmement attentif - comme si chaque seconde était vitale - la compagnie de Carolyn Carlson est au summum de son art. Les danseuses et danseurs, aux corps archi disciplinés et puissants, ont de fortes personnalités, pour chacun d’eux la chorégraphe a dessiné tout un territoire qui laisse exprimer pleinement leur virtuosité. Les long cheveux des danseuses se mêlent au vocabulaire chorégraphique d’une façon théâtrale. Les corps, soulevés par le vent que l’on sent passer dans les arbres, se jouent des molécules d’air et méprisent toutes les lois de l’attraction terrestre pour ensuite retourner s’ancrer dans cette terre nourricière, comme plantés par des intentions toujours très radicales… Assurément, le témoignage humaniste et politique de Carolyn Carlson est compris. Comme c’est le cas pour les grandes œuvres, la dimension universelle du propos traverse les continents et le temps pour en extraire ce qu’il y a de mieux, et montrer ce qu’il y a de plus beau.

    Les années n’effleurent pas Carolyn Carlson, elle apparaît toujours comme une super héroïne. Sautillant d’enthousiasme, sa longiligne silhouette rejoint la compagnie pour saluer le public. Une grande vague d’amour déferle de la scène jusqu’aux derniers rangs de Chaillot, puis fait le trajet inverse. Je ne sais pas si ce sont les spectateurs ou bien les artistes qui sont les plus ravis d’être là, il n’y aucune frontière visible, ni palpable, entre les deux peuplades. Les élastiques des masques du public se tendent à l’extrême renonçant à contenir leurs très larges sourires, une extase. Enfin, le public remonte des entrailles marbrées de Chaillot à regret mais terriblement apaisé. Le manque vient d’être comblé de la plus belle façon qui soit. Merci !

    Laurence Caron

    ICI > Calendrier des tournées de la compagnie Carolyn Carlson 

    * Le 2 décembre 2020, Carolyn Carlson a été élue à l'Académie des Beaux-Arts, rejoignant Blanca Li, Angelin Preljocaj, et Thierry Malandain. En 2006, Carolyn Carlson est lauréate d'un Lion d'Or de la Biennale de Venise, puis en 1999 elle fonde l'Atelier de Paris-Carolyn Carlson à La Cartoucherie, et dirige le Centre Chorégraphique National Roubaix Nord-Pas de Calais de 2004 à 2013. Pour tout savoir, c'est ICI.

    ** Gaston Bachelard (préf.Suzanne Bachelard), 
    Fragments d'une Poétique du Feu, Paris, PUF, 1988, 176 (ISBN 978-2-13-041454-4).

    THE TREE
    Chorégraphie et scénographie : Carolyn Carlson.
    Assistante chorégraphique : Colette Malye.
    Interprètes : Chinatsu Kosakatani, Juha Marsalo, Céline Maufroid, Riccardo Meneghini, Isida Micani, Yutaka Nakata, Sara Orselli, Sara Simeoni,  Constantine Baecher.
    Musiques : Aleksi Aubry-Carlson, René Aubry, Maarja Nuut, K. Friedrich Abel.
    Création lumière : Rémi Nicolas, assisté de Guillaume Bonneau.
    Peintures projetées :  Gao Xingjian.
    Accessoires | Gilles Nicolas et Jank Dage.
    Costumes | Elise Dulac et Atelier du Théâtre National de Chaillot. Remerciements à Chrystel Zingiro.
    Production | Carolyn Carlson Company. Coproductions en cours | Théâtre National de ChaillotThéâtre Toursky Marseille, Ballet du Nord / Centre Chorégraphique National Roubaix Hauts-de-France, Equilibre Nuithonie Fribourg.

    Lien permanent  commentaire Imprimer