Hodler, Monet, Munch…peindre l’impossible au Musée Marmottan-Monet jusqu’au 22 janvier 2017 (mercredi, 14 septembre 2016)

4040.pngIls ne se sont jamais rencontrés et l’Histoire de l’Art les a sagement rangés dans des catégories bien différentes : impressionniste pour Claude Monet, postimpressionniste pour Ferdinand Hodler et symbolisme pour Edvard Munch. Pourtant, l'époque les unie. L’avant et l’après-guerre, c'est un mouvement constant, qui provoque et révèle les talents artistiques, fait émerger la recherche scientifique, crée des ruptures par ses évolutions sociales et est l’objet de nombreux changements politiques. Cette époque est "inspiratrice", le mot n'est peut-être pas assez fort. Les influences se croisent jusqu’à se nouer, se mêlent les unes aux autres jusqu’à se ressembler sans jamais se plagier… C’est ce que cette exposition conçue par Philippe Dagen nous montre au Musée Marmottan-Monet dans une débauche de beauté picturale tout à fait réussie !

« J’ai repris des choses impossibles à faire : de l’eau avec de l’herbe qui ondule dans le fond… c’est admirable à voir, mais c’est à rendre fou de vouloir faire ça ». Claude Monet

Le parcours est déroutant. Dans l’écrin feutré qu’offre le Musée Marmottan, un dialogue se crée entre les œuvres. C’est une vibrante conversation picturale qui emplie l’espace, les œuvres se reflètent, elles semblent s’envoyer des signaux, une sorte de langage abstrait que seuls nos yeux peuvent comprendre. A grands renforts de couleurs, avec toujours beaucoup de bleus délayés ou profonds, des orangés lumineux, des tracés vifs et des éclats d’huile accumulés -qui dénotent la volonté ferme de ces artistes de ne jamais refaire la même œuvre- la peinture prend l’allure d’un voyage interminable. Une quête infinie.

Les étendues d’eau, les ciels transparents, la blancheur de la neige, les forêts et les jardins, et puis la puissance du soleil construisent une recherche chromatique attentive. Le rapprochement de ces œuvres, dont le choix s’avère exact, est véritablement troublant. Les heures de la journée diffèrent, les pointes des pinceaux s’appuient, s’effleurent ou s’envolent, peut importe, l’intention est la même. Cette obsession de peindre l’impalpable en se confrontant -jusqu’à tenter de se confondre- à la nature, hante ces grands maîtres et ils l’expriment avec une modernité tout à fait radicale. 

L’émotion vive suscitée par cette visite trouve quelques apaisements par un large détour dans les galeries consacrées à Claude Monet. L’extase est à son comble. Le plein de beauté est fait !

Laurence Caron

Au Musée Marmottan Monet (2, rue Louis-Boilly Paris 16ème), l’exposition Camille Pissarro « Le premier des impressionnistes » suivra dès le 23 février et jusqu’au 2 juillet 2017. www.marmottan.fr

15:40 Écrit par CARON | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : claude monet, edvard munch, ferdinand hodler | |  Facebook | | |  Imprimer | | Pin it! |