"Je m’appelle Erik Satie comme tout le monde » au Théâtre de La Contrescarpe (samedi, 19 octobre 2019)

elliot jenicot,anaïs yazit,laetitia gonzalbes,tim aknine,david enfrein,claire avias,suki,jennifer karen,axel krot,erik satie,theatre de la contrescarpeIl y a d’abord deux interprètes. Anaïs Yazit est une tragédienne géniale et un clown adorable, et l’inventif Elliot Jenicot dont les possibilités d’interprétation semblent infinies. Le compositeur Erik Satie hante les lieux et va jusqu'à prendre possession d'Elliot Jenicot. Entre extravagance et intériorité, le voyage est mouvementé et passionnant. 

« Erik Satie vécut emmitouflé dans son ironie. » (Roland de Candé dans son Nouveau Dictionnaire de la musique). Le personnage d'Erik Satie transporte avec lui juste ce qu’il faut de poésie pure et de pitreries finement interprétées par Elliot Jenicot. Car pour parler d’un drame, il n’y a rien de mieux que l’humour. Erik Satie a transformé la perception de la musique, l’auteur et metteur en scène Laetitia Gonzalbes s’en inspire pour l’appliquer à la perception de la folie, un spectacle inclassable.

elliot jenicot,anaïs yazit,laetitia gonzalbes,tim aknine,david enfrein,claire avias,suki,jennifer karen,axel krot,erik satie,theatre de la contrescarpeLe drame qui se joue évoque une douleur abyssale, de celle dont on ne se remet pas. Pourtant, l’auteur, à grands renforts d’amour et de musique, ne s’épanche pas en de dégoulinantes considérations, bien au contraire. Laetitia Gonzalbes touche l’essentiel en usant d'un humour particulier, celui des timides. Epaulée très artistiquement par Tim Aknine et David Enfrein, Laetitia Gonzalbes réunit un vocabulaire varié inspiré de la caricature (par les remarquables et très vivantes illustrations projetées de Suki), de la poésie, de la musique, de la danse ainsi que de la pantomime, pour créer un seul et unique langage. Une langue à part entière, tout entière vouée à créer de la beauté et à divertir tout en transmettant des sentiments justes. Un grand écart artistique, une parabole peut-être, sur la vie du compositeur qui fut obligé de travailler dans des cabarets pour gagner sa vie alors qu’il demeure un des plus grands compositeurs à la création radicalement révolutionnaire et visionnaire.

elliot jenicot,anaïs yazit,laetitia gonzalbes,tim aknine,david enfrein,claire avias,suki,jennifer karen,axel krot,erik satie,theatre de la contrescarpePour soupirer de tendresse, « Je m’appelle Erik Satie comme tout le monde » est un spectacle qui chamboule l'âme. Il est à partager intensément avant qu’il ne s’échappe du Théâtre de La Contrescarpe pour une très longue vie.

Laurence Caron

 

Pour être complet, il faut lire "Les parapluies d'Erik Satie" de Stéphanie Kalfon (Gallimard/ Folio), un livre qui tombe de la table de chevet pour se porter comme un talisman. Je ne peux plus m'en passer.   

11:13 Écrit par CARON | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : elliot jenicot, anaïs yazit, laetitia gonzalbes, tim aknine, david enfrein, claire avias, suki, jennifer karen, axel krot, erik satie, theatre de la contrescarpe | |  Facebook | | |  Imprimer | | Pin it! |