Lawrence d'Arabie au Théâtre du Gymnase prolongé jusqu'au 22 mai (lundi, 25 avril 2022)
En 1916, l'accord Sykes-Picot divise les territoires ottomans entre la France et le Royaume-Uni. L'écrivain Thomas Edward Lawrence, officier de liaison auprès des forces arabes, s'engage dans la révolte arabe (1916-1918) contre l'occupant Turc, l'Empire Ottoman. Fin stratège, Lawrence dessine le projet d'un empire arabe sous influence britannique. De ce périple dans la péninsule arabique, Thomas Edward Lawrence livre un récit autobiographique Les Sept Piliers de la sagesse.
Quarante années ce sont écoulées, les aventures historiques de Lawrence enthousiasment David Lean, le réalisateur britannique vient de réaliser Le Pont de la rivière Kwaï. En 1962 sur grand écran, Peter O'Toole est à jamais Lawrence d'Arabie, le film chef d'oeuvre épique est sept fois oscarisé, notamment récompensé comme meilleur film et meilleur réalisateur. L'histoire ne s'arrête pas là. Jusqu'au 8 mai, au Théâtre du Gymnase, Eric Bouvron emporte à sa suite une troupe de comédiens décidés à faire glisser le sable du désert jusqu'au coeur de Paris...
Un "Lawrence d'Arabie" infiniment créatif !
Les comédiens, constamment présents sur scène, se partagent les rôles qu'ils soient féminins ou masculins et à tous les âges, ils n'hésitent pas non plus à figurer des avions ou même des animaux... Vêtus de costumes sombres et armés de rares accessoires, ils inventent des décors, de Londres aux trottoirs de Paris en passant par l'immensité du désert saharien. L'humidité de la pluie des capitales vient transpercer les os et s'oppose à la chaleur démoniaque, à l'absence d'eau, née du vent du désert qui embrume et fait divaguer les esprits jusqu'à la violence... C'est un fait, notre imagination est piégée, manipulée, projetée un siècle plutôt, l'ensemble de ces procédés renoue avec la tradition du spectacle pur, extrêmement inventif, faisant fi de moyens artificiels, sur la scène du Gymnase on joue pour de vrai.
Drôle et riche d'enseignement
Le jeune comédien Kevin Garnichat est un formidable Lawrence d'Arabie, l'ombre de Peter O'Toole veille sur lui avec une grande bienveillance. Il est une étoile montante, deux fois sur grand écran actuellement dans le film En corps de Cédric Klapish et dans Notre-Dame Brûle de Jean-Jacques Annaud ; il est à suivre avec la plus grande attention.
La fantaisie et l'énergie de ces artistes, entourés par trois musiciens à cordes, une chanteuse, un violoniste et un violoncelliste, créent une atmosphère légère souvent drôle pour rappeler un pan de l'histoire dont l'écho interroge très nettement notre époque.
On ne peut que souhaiter une avalanche de Molières le 30 mai prochain, sur la scène des Folies Bergères (20h30- France 3), de toutes mes récentes virées dans les théâtres parisiens ce Lawrence d'Arabie est certainement le spectacle le plus méritant !
Laurence Caron
11:07 Écrit par CARON | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : théâtre du gymnase, eric bouvron, kevin garnichat, alexandre blazy, matias chebel, stefan godin, slimane kacioui, yoann parize, julien saada, ludovic thievon, lawrence d'arabie | | Facebook | | | Imprimer |