L'Art du rythme selon Robert Delaunay au Centre Pompidou jusqu’au 12 janvier 2015 (jeudi, 16 octobre 2014)
Robert Delaunay a intitulé une de ses œuvres (des plus emblématiques) « Joie de vivre » (1930- coll. Centre Pompidou), cet optimisme est plutôt rare pour un artiste. Et en effet, les couleurs et lumières, souvent emportées dans un mouvement circulaire, laissent un sentiment de gaité, une impression vive. Robert Delaunay (1885-1941) est un peintre solaire et le Centre Pompidou a eu l'excellente idée de réunir la plus riche collection qui soit : environ quatre-vingts œuvres, peintures, dessins, reliefs, mosaïques, maquettes, une tapisserie et des photographies documentaires, apportés notamment grâce aux donations de Sonia Delaunay et de son fils Charles faites au Musée National d'Art Moderne en 1964.
Avec sa femme, Sonia Delaunay, Robert Delaunay est à l’origine du «Simultanéisme», ce mouvement de peinture définit une nouvelle forme de perception des couleurs par leurs juxtapositions. Cette influence sera déterminante pour l’histoire des arts s’étendant de l’architecture, au design jusqu’ à la mode. Les ballets de Diaghilev (Cléopâtre en 1918 à Londres), sa collaboration avec le cinéaste Abel Gance, le football (Cardiff), les affiches de réclames, les manèges, la Tour Eiffel ou la traversée de la Manche par Louis Blériot sont des inspirations, directement issues des grands mouvements scientifiques et artistiques, et, ce sont autant de sujets qui passionnent Delaunay.
La seconde partie de cette exposition propose de découvrir les œuvres monumentales produites par Delaunay pour l’exposition Universelle de 1937 : le Palais des Chemins de Fer et le Palais de l’Air. Delaunay fait définitivement sortir la peinture de la toile, il ouvre l’espace créatif, et, par la même occasion il fait sortir le peintre de son atelier en collaborant avec des architectes de l’époque tels Félix Aublet, Mallet-Stevens,.... La peinture n’est plus seulement un moyen d’expression artistique sensé représenter ce qui existe, elle est aussi une traduction de l’immatériel. Et pour Delaunay, il s’agit d’interpréter la lumière, qu’elle soit de source électrique ou naturelle, à travers le prisme de la couleur.
Chaque instant de la vie du peintre se veut d’être sublimé par une certaine forme de poésie et il s’emploie à y répondre aux côtés de Sonia Delaunay. Sur les traces de Vassili Kandisky, Delaunay invente une autre sorte de lyrisme, celui-ci est musical, un lien définitif se tisse entre la musique et les arts plastiques. Son ami, Guillaume Apollinaire, lui donnera le nom « d’Orphisme ». Pour une peintre qui déclarait : « Les mouvements en peinture n'ont pour moi pas de valeur », après le "Simultanéisme", l'histoire de l'art se sera chargée de gratifier l'oeuvre de Robert Delaunay de beaucoup de "isme" !
Laurence Caron-Spokojny
10:21 Écrit par CARON | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : robert delaunay, soina delaunay, centre georges pompidou, peinture | | Facebook | | | Imprimer |