"Tchékhov à la folie ! "La demande en mariage" et "L’Ours" au Poche-Montparnasse jusqu’au 14 juillet (mercredi, 15 mai 2019)


théâtre,Tchekhov à la folie,poche-montparnasse,jean haas,jean-paul benoît,jean-paul farré,manuel le lièvre,émelyne bayart, Le dramaturge russe Anton Tchékhov disait qu’il écrivait des "comédies", pourtant le contexte de ses œuvres n’était pas toujours du registre de l’amusement… Les deux courtes comédies « Une demande en mariage », puis « L’ours », font exception, ce sont des pièces de jeunesse de Tchékhov, véritablement drôles. 

La sincérité des personnalités créées par Tchékhov explore l’âme russe, de la querelle explosive au mutisme absolu. A l’aube de son œuvre, ces petites pièces annoncent déjà la complexité des sentiments dont Tchékhov va décortiquer les moindres aspects tout au long de sa vie. Des sentiments qui ne se révèleront pas toujours heureux, comme une sorte de gravité annoncée.

Les décors de Jean Haas font filtrer la lumière des fenêtres de la datcha et la mise en scène astucieuse de Jean-Paul Benoît tente de canaliser un Jean-Paul Farré déchaîné. Le grand comédien sert le grand auteur russe à la perfection, maitrisant autant la diction que l’intention ; à ses côtés Manuel Le Lelièvre relève le défi et campe deux personnages sans aucun déséquilibre, avec un sens de la composition qui sied admirablement bien à cette folle embardée campagnarde. L’intense Émeline Bayart quant à elle est un clown formidable, la jeune femme jongle entre violence, abandon et facéties burlesques tout en hypnotisant son public de ses grands yeux bleus.


Au cours de sa vie, rongé par la tuberculose, Tchékhov ne se consacrera qu’à son travail, entre médecine et écriture. Peut-être est-ce cette pratique de la médecine de campagne et ces traversées de l’immensité des provinces russes qui ont données cette particularité à l’écriture de Tchékhov : un réalisme attentif presque empathique. Ces deux pièces courtes, dites « plaisanteries », sont des gourmandises dont il est recommandé de se délecter au Poche-Montparnasse, juste avant de diner à 19h ou après le goûter du dimanche à 17h.

Laurence Caron

09:58 Écrit par CARON | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : théâtre, poche-montparnasse, jean haas, jean-paul benoît, jean-paul farré, manuel le lièvre, émelyne bayart, tchékhov à la folie | |  Facebook | | |  Imprimer | | Pin it! |