ce qui est remarquable... un regard sur la culture pop

La fiction vient ici éclairer le réel, des sujets graves sont abordés et illustrés sans fioriture et sans pathos. Dans cette lumière crue qui n’empêche en rien la poésie, bien au contraire, Léa Corbes révèle un monde en crise, en quête de vérité et de liberté. En s’appuyant sur le socle familial, ce ciment intime pas vraiment lisse, toujours un peu fissuré, les personnages du récit réclament le droit d’exister, un droit fondamental de plus en plus difficile à faire valoir et à respecter.
Occupant la scène du Lavoir Moderne Parisien quasiment en permanence, dans un esprit de troupe qui rejoint la grande tradition du théâtre, des accessoires au jeu, Emma Gagnadoux, Hugo Fiess et Léa Corbex s’impliquent très fortement. Pour tisser la trame de ces histoires, le trio d’artistes se glisse dans les différents rôles avec fluidité, se jouant habilement du langage, du sexe ou des origines, d’un continent à l’autre. Avec quelques virgules d’humour finement tracées, ces interprètes sensibles sont, toujours sur le registre de la vérité, avec une simplicité désarmante qui pour certaines scènes s’apparenteraient presque à du documentaire filmé. D’ailleurs ce récit pourrait s’adapter au cinéma tant son écriture est nourri par les images qui traversent notre époque. Enfin, quand ces vies tragiques se nouent entre elles, par des rencontres liées au hasard ou à la destinée, il sonne comme des notes d’espoir, une attention bienveillante de l’autrice à l’égard du monde. Merci et bravo !

Laurence Caron

NB  : CE SOIR, vendredi 12 décembre  > BORDS PLATEAUX - À l’issue de la représentation, avec la fondation "Le Refuge" : fondation qui héberge et accompagne les jeunes LGBT+, âgés de 18 à 25 ans, rejetés par leurs parents et/ou chassés du domicile familiale.