Passionnée de littérature, l’intrépide et malicieuse, comédienne et chanteuse, Helena Noguerra lit les mots de Frida Kahlo, des mots choisis par l’écrivaine Françoise Hamel dans son adaptation « Frida Kahlo, je me peins parce que je suis seule ». Ce sont surtout des lettres d’amour, elles dévoilent un portrait attendrissant de l’artiste mexicaine, parfois un peu acide, souvent drôle, coloré comme sa peinture, sur la scène de la Piccola Scala - les lundis à 21h.
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Helena Noguerra est Frida Kahlo à La Scala, les lundis à 21h
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"L'évènement" au Théâtre de l'Atelier
Marianne Basler a été « L’autre fille » d’Annie Ernaux au Festival d’Avignon en 2021, aujourd’hui elle est celle qui créée « L’Évènement » jusqu’au 27 mars au Théâtre de l’Atelier. Décidément, les femmes se font fortement entendre sur les scènes parisiennes ! Après la découverte du formidable « Prima Facie » de l’auteure britannique Suzie Miller, interprété brillamment par la comédienne Elodie Navarre au Petit Montparnasse, et à la veille de la reprise d’Ariane Ascaride et son exceptionnel « Gisèle Halimi, une farouche liberté », le 27 février prochain à La Scala ; Annie Ernaux, Prix Nobel de littérature 2022, s’exprime par la voix de Marianne Basler à l’Atelier. Silhouette noire, cheveux d’or, teint diaphane, il y a une similitude physique entre les deux femmes, la sobriété est de mise, l’histoire qui nous est contée fait mal, très mal. En 1963, sur un campus universitaire à Rouen, Annie Ernaux a vingt-trois ans, elle apprend qu’elle est enceinte, elle ne veut pas garder « ça ».
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"Prima facie" au Petit Montparnasse
Le 23 janvier 2016, bouleversée, assommée, les yeux plein de larmes, je découvre Andréa Bescond dans « Les chatouilles ou la danse de la colère », à l’époque la comédienne ne dit pas encore qu’il s’agit de sa propre histoire… Le Petit Montparnasse est décidément un lieu de spectacle pas tout à fait comme les autres. La pièce londonienne archi successfull, « Prima Facie » de Suzie Miller -interprétée par Jodie Comer (récompensée entre autres par un Tony Award), créée en 2019 à Sydney, puis produite à Londres et Broadway - est du même acabit, d’une intensité extrême. Ce moment de théâtre foudroyant, quasi révolutionnaire, traduit par Dominique Hollier et Séverine Mageois, est interprété par la comédienne Elodie Navarre dans une mise en scène de Géraldine Martineau. Notre monde change, il est temps. Ce qui brûlait l’âme, déchirait le cœur et torturait le corps, est en train de s’éveiller, les murmures sont devenus confidences puis aveux pour enfin prendre la forme de dénonciations et d’accusations.
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"Artiste ? " Axel Alvarez
« Confidences d’un danseur pas si classique »…
Janvier 2024, Grand Point Virgule : deux représentations parisiennes exceptionnelles, un show-case éblouissant, un spectacle en quête d’avenir…
Il était une fois Axel Alvarez. Il se forme à la danse classique puis complète cet enseignement artistique par des claquettes, du chant et de l’art dramatique. Des disciplines complémentaires qui aujourd’hui dévoilent un show man aux talents multiples. Le spectacle d’Axel Alvarez titré « Artiste ? » (pourquoi ce point d’interrogation ?) pose une question « Nait-on artiste ou bien le devient-on ? ». Ce questionnement vient à redéfinir l’inné et l’acquis. Pour ma part, je demeure persuadée (peut-être poétiquement) que les êtres ont tous en eux une part artistique… ceci est un autre sujet. Bref. Avec ses grand yeux expressifs, son sourire franc et son don pour s’approprier la scène, Axel Alvarez passe de la dramaturgie à la drôlerie, assure des prouesses dansées d’une haute technicité et chante comme à Broadway : un vrai show "à l’américaine".
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"Personne" jusqu'au 27 janvier au Théâtre 14
« Personne » de Gwenaëlle Aubry est d’abord un roman, plus exactement une auto-fiction parue en 2009 (Le Mercure de France) maintes fois récompensée (Prix Femina, lauréat du prix Thyde Monnier, sélection Médicis, de l’Académie française, de Novembre et Flore) et traduite dans une dizaine de langues. Sur la scène du Théâtre 14, pour créer un rythme, et peut-être aussi pour tendre à distance (protectrice) le protagoniste principal, soit le père de l’autrice, le récit est présenté sous la forme d’un abécedaire. Un procédé dont la metteuse en scène Elisabeth Chailloux en extrait vingt-six tableaux d’un charme ludique, un intelligente astuce pour traiter un sujet dramatique.
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« Dive », Edouard Hue à La Scala jusqu’au 27 janvier
Au centre de Paris, à La Scala -désormais nouveau repère de la danse contemporaine (entre autres découvertes artistiques)- le jeune chorégraphe Edouard Hue présente son tout nouvel opus "Dive". "Shiver" et "All I Need", ces dernières pièces vues déjà entre ces mêmes murs en janvier 2023, ont été une merveilleuse révélation. Il est toujours difficile d’enchainer les succès, le public est exigent, plus une création est réussie plus l’attente pour la suivante est forte, cet adage ne semble pas perturber Edouard Hue, une nouvelle très belle page de danse s'ouvre...
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"Le grand sot" de Marion Motin, à la Scala jusqu'au 16 décembre
Soir de première, la salle est comble, le public semble déjà enthousiaste. Le plateau dépouillé de ses artifices n'a jamais paru aussi grand. Alexis Sequera, comédien-danseur, accueille le public, il apostrophe gentiment les spectateurs, un brin cynique, parfois insolent, ses interventions déboussolent un peu, tous sont venus voir de la danse et pas autre chose, le public français a des codes bien établis. Notre hôte monte sur une chaise très haute, une structure tubulaire de piscine, pour annoncer le thème du show: « une compétition de natation ». Soit. En matière de danse, on en a vu d’autres, on s’attend à tout et si possible à encore plus. La musique de Ravel et son Boléro (culte) entame ses premières notes, difficile de ne pas frémir, le choix est drôlement gonflé ! Et pourtant, les froncements de sourcils s’effacent, le rire et l’étonnement emportent la partie, c’est une réussite.
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"Une journée particulière" au Théâtre de l'Atelier
Rome, 6 mai 1938. Hitler rencontre Mussolini. Une parade militaire rameute la population pour célébrer l'entente fasciste entre l'Allemagne et l'Italie. Dans un lieu déserté de ses habitants, la rencontre d’une femme au foyer, délaissée et éreintée, et d‘un homme dont l’homosexualité est condamnée par le régime totalitaire, révèle une humanité terriblement douloureuse, vidée de sens. L’histoire « Une journée particulière » voit le jour en 1977 au cinéma, Ettore Scola signe un chef d’œuvre. Sophia Loren est une tragédienne fatale et Marcello Mastroianni est d’une délicate fantaisie, le duo est sensible, éblouissant.
Au Théâtre de l’Atelier, ce sont deux acteurs du cinéma français qui endossent les rôles de leurs ainés, Laetitia Casta et Roschdy Zem, dans une version adaptée par Huguette Hatem, Gigliola Fantoni et Ruggero Maccari et mise en scène par Lilo Baur.
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« Maitres anciens » jusqu’au 23 décembre au Théâtre 14
C’est une lutte, non pas contre les autres mais contre soi. J’ai toujours pensé qu’il ne faut pas trop chercher à connaître les gens de la même façon qu’il ne faut pas trop chercher à comprendre une œuvre d’art, le ressenti suffit. Je ne veux pas être déçue, je ne veux plus être déçue, c’est la raison. A trop vouloir comprendre, on se fait mal. C’est la philosophie contradictoire de ceux qui souhaitent justement aller voir au fond des êtres, au fond des choses. Thomas Bernhard est un allié précieux comme quand il écrit/crie sa haine de la famille tout en avouant son impossibilité de vivre sans elle. « Maîtres anciens » sous-titré « Comédie », est l’avant-dernier roman (septembre 1988 /éditions Gallimard, Prix Médicis) de l’écrivain autrichien.
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Quatre ballets de Jiří Kylián, jusqu’au 31 décembre à l’Opéra Garnier
Néoclassique. C’est le terme utilisé pour définir la danse du chorégraphe tchèque Jiří Kylián, pourtant ce qualificatif semble réducteur pour décrire le don particulier du Maître à réduire l’espace entre le rêve et la réalité. Créant le succès de l’une des plus grandes compagnies de danse contemporaine du monde, le Nederlands Dans Theater à la Haye - pendant plus de vingt ans - Jiří Kylián a conservé un attachement particulier à la France, à nouveau sur la scène de l’Opéra Garnier, il démontre, à 76 ans, une éternelle jeunesse grâce à l’incontestable renouvellement de son génie créatif.
Dans ce nouveau programme, le Ballet de l’Opéra de Paris est au meilleur de sa forme, les quatre pièces chorégraphiques choisis sont à la hauteur de la grande Maison et offrent aux danseurs l’espace d’expression nécessaire à leur travail et à leurs talents. Lumières soignées, costumes élégants, théâtralisation du récit, effets de décors spectaculaires, justesse de la création et des choix musicaux, la sophistication est extrême, aucun détail n’échappe à la vison de l’artiste, comme pour cette danse qui dessine chacune des intentions avec une vertigineuse délicatesse.
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"Huis clos" au Théâtre de l'Atelier jusqu'au 18 mars
Un seul acte, efficace et foudroyant.
Huis clos écrit par Jean-Paul Sartre en 1943 est une claque, née de l’existentialisme sartrien, qui atteint sa cible avec une exactitude bouleversante et une puissance indiscutable, raisons pour lesquelles cette pièce est celle la plus jouée de toute l’œuvre théâtrale de Sartre.
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