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Compagnie Nationale de Danse d'Espagne, José Martinez, au Théâtre de Champs Elysées, jusqu'au 29 janvier

AFFICHE JOSE MARTINEZ CND.jpgIl y a des Hommes dont le rôle est de résoudre les problèmes d’équilibre de notre univers... José Martinez en fait partie. 
A seize ans, il quitte l’Espagne pour la France, parce que son pays ne lui offre pas la possibilité d’épanouir son art, il ne tarde pas à rejoindre les Etoiles de l’Opéra de Paris et se fait remarquer aussi pour ses créations chorégraphiques. En 2011, « l’âge de la retraite », sonné par les codes établis de l’Opéra de Paris, permet à l’Etoile de changer de galaxie, il prend la direction de la Compagnie Nationale de Danse d’Espagne. La compagnie espagnole bat de l’aile, faire exister l’art dans un pays en crise est une lutte sans merci. La tâche s’avère plus que difficile mais c’est sans compter sur la passion et le talent de José Martinez.

 

La Mer

Entre la douceur de ses flots et la passion de ses tempêtes, la Mer Méditerranée qui borde Carthage a poussé ses marées jusqu’au Théâtre des Champs Elysées pour trois très exceptionnelles soirées, jusqu’au jeudi 29 janvier. Sur la scène, des danseurs altiers se distinguent les uns des autres par leurs tempéraments, beaux, racés, volontaires, leur bonheur de danser coule comme de l’eau entre les rangs des spectateurs. Il y a comme une évidence entre la qualité d’interprétation proposée par la Compagnie Nationale de Danse d’Espagne, et, le choix parfait des trois pièces chorégraphiques du programme.

La Terre

Sub de Itzik Galili ouvre la soirée. Des hommes uniquement, forts et élastiques, s’ancrent dans la scène, pour dévorer l’espace et bouffer  l’oxygène. De la même façon qu’un sculpteur travaillant la glaise, l’intention est vive, puissante mais demeure maîtrisée. L’artiste et la matière ne forment plus qu’un. Sur la musique véloce de Michael Gordon, les danseurs libèrent la danse à l’extrême pour en laisser apparaître la matière première ; instinctifs et archi-extensibles, le défoulement est tel que les danseurs semblent atteindre l’épuisement. Danser jusqu’à en perdre haleine, et de la plus belle façon, voilà qui est fait, en un seul tableau.

L’Air

josé martinez,la compagnie nationale de danse d'espagne,mats ek,alejandro cerrudo,itzik galiliExtremely close de Alejandro Cerrudo est une halte qui se voudrait douce, comme les plumes qui couvrent les planches… Mais il ne faut pas se fier à la douceur du duvet, les plumes ont la capacité de virevolter à une vitesse affolante. Le piano de Philip Glass emmène les danseurs bien au dessus du sol, aériens, une véritable rivalité s’engage entre les élans chorégraphiques et l’envol des plumes. L’harmonie se fait danse, ou bien l’inverse, l’éloge de la beauté utilise un vocabulaire minimaliste, et c’est dans une grande pureté que se noue un pas de deux d’une tendresse infinie.

La Vie

Et puis, Mats Ek, le maître… « Casi-Casa » est inspiré d’ « Appartement », pièce chorégraphique créée pour le Ballet de l'Opéra de Paris. Dans une grande précision, et ce mot n’est peut-être pas assez fort pour Mats Ek, archi-disciplinés les danseurs se glissent dans l’œuvre résolument contemporaine d’un des plus grands maîtres de la chorégraphie contemporaine.
Le propos est épais et profond, la vie quotidienne racontée par Mats Ek n’est pas anecdotique comme on pourrait le croire, elle est mythique. Les personnages, car il s’agit aussi de dramaturgie, affrontent des situations souvent familières, plus ou moins compliquées, toutes présentées sur un même niveau d’importance. Et puis, Mats Ek a intégré la folie comme une composante de l’humanité et cette attention toute particulière laisse toujours un sentiment étrange, toujours bouleversant.
De la danse donc mais aussi du théâtre, les danseurs de la Compagnie de José Martinez font preuve d’un sens de l’interprétation tout à fait juste. 

 

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Moderne et intelligent, l’Etoile ibère brille encore et toujours, José Martinez use de toutes les fibres de son talent pour dévoiler celui des autres, et c’est une grande réussite ! Cette production est un cadeau.
Les mots parfois sont insuffisants et même embarrassants, il faudrait que vous voyiez aussi mon sourire et mes yeux qui brillent… Alors, croyez-moi, allez y, il reste deux représentations.

Laurence Caron-Spokojny

Lien permanent Catégories : EN FAMILLE, SCENES 0 commentaire Imprimer

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