Après New-York et Londres, les chorégraphes et danseurs Germán Cornejo et Gisela Galeassi présentent Tango after Dark à Pleyel jusqu’au 18 octobre, sur la musique d’Astor Piazzolla jouée en live. Le couple de champions du monde de Tango est entouré par huit danseurs affutés et décidés à montrer le meilleur en matière de Tango, une danse particulière, adulée ou décriée, pour le moins fascinante.
SCENES
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Tango after Dark jusqu'au 18 octobre à Pleyel
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"Le professeur" à La Scala
Octobre 2020. Cinq ans après l’assassinat de douze personnes, dont huit membres de la rédaction de Charlie Hebdo par les frères Kouachi, le professeur d’Histoire et de Géographie Samuel Paty donne un cours d'Enseignement Moral et Civique sur la liberté d’expression en l’illustrant par la parution de deux caricatures de Mahomet parues dans le journal satirique. Les caricatures présentées lors du cours sont des documents issus de la plateforme eduscol qui propose des parcours pédagogiques scénarisés en ligne aux élèves. Intelligent et délicat, le professeur invite les élèves sensibles à sortir de la classe, ou à détourner les yeux, si la présentation des caricatures heurte leur sensibilité.
Dix jours plus tard, le 16 octobre 2020, à la sortie de son collège d'Eragny-sur-Oise, Samuel Paty est décapité par un islamiste radical âgé de 18 ans.
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« Swan lake » de Matthew Bourne à la Seine Musicale
Il faut l’attraper au vol avant qu’il ne migre : « Swan lake » de Matthew Bourne est à la Seine Musicale jusqu’au 26 octobre.
Le Lac des cygnes, dans sa version classique ou dans ses infinies interprétations contemporaines, est certainement le ballet qui a connu le plus grand nombre d’entrées au répertoire des compagnies, il est le ballet le plus dansé et donc le plus vu. A la fin du film Billy Elliott de Stephen Daldry (2000), on aperçoit Billy se jeter sur scène dans le costume du Cygne de Matthew Bourne. Dans la fiction, c’est la consécration pour le petit gars du nord-est de l’Angleterre devenu étoile, dans le réel, c’est un des reflets du succès phénoménal du Swan Lake de Matthew Bourne.
Pour remonter aux origines, Piotr Ilitch Tchaïkovski crée « en famille » un petite pièce chorégraphique issue des récits romantiques russes. En 1871, inspiré du conte russe Canard Blanc et aussi du destin tragique de Louis II de Bavière, la fable est intitulée Le Lac des cygnes. Quatre ans plus tard, Tchaïkovski s’en empare de nouveau pour créer une véritable symphonie, c’est le premier ballet du genre, La Belle au bois dormant puis Casse-Noisette suivront. Vladimir Petrovitch Beguitchev, directeur des Théâtres Impériaux de Moscou, en imagine le scénario. Le plus grand ballet de tous les temps est né. Entre autres, Lifar, Balanchine, Cranko, Mac Millan, Mats Ek ou Preljocaj, les chorégraphes de tous horizons et de tous siècles se sont appropriés l’œuvre. En 1984, Rudolf Noureev, fidèle au livret imaginé par Petipa (datant de 1895), redéfinira la chorégraphie pour en offrir une version plus analytique, presque freudienne ; dix ans plus tard, le chorégraphe Matthew Bourne quant à lui fera un pas de côté, plutôt un saut, libre et redoutablement efficace.
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Les Contes d'Hoffmann à l'Opéra Comique jusqu'au 5 octobre
La production de l’Opéra du Rhin, créée le 20 janvier à Strasbourg, s’installe jusqu’au 5 octobre à l’Opéra-Comique, le chef d’œuvre d’Offenbach est mis en scène par Lotte de Beer, Pierre Dumoussaud est à la baguette.
Avec un air songeur et les yeux brillants, on dit Les Contes, cela suffit pour se faire comprendre. Dans le plus bel opéra-bouffe du compositeur, le fantastique et le merveilleux rythment le livret de Jules Barbier, d’après la pièce écrite en 1851 avec Michel Carré initialement inspirée des contes de l’écrivain allemand Ernst Theodor Amadeus Hoffmann.
Plus ou moins achevée, la partition des Contes est une œuvre posthume. Jacques Offenbach souffre de la goutte et d’insuffisance cardiaque, malgré son enthousiasme à terminer la plus grande œuvre de sa vie, il meurt à 61 ans Boulevard des Capucines, quinze jours après le début des répétitions, sur ces Grands Boulevards qu’il a tant aimé illustrer en musique. Quelques mois plus tard, le 10 février 1881, Les Contes se créé à l’Opéra-Comique dans une version pas tout à fait définitive, elle sera ensuite de nombreuses fois chahutée notamment par les recommandations écrites d’Offenbach. Il est supposé que les compositeurs Ernest Guiraud et Léo Delibes ainsi qu’Auguste Offenbach, le fils du compositeur, âgé de 18 ans, compléteront la partition tandis que Carvalho, le directeur de l'Opéra-Comique, y administrera quelques coupures.
Les Contes d’Hoffmann est à Offenbach ce que « La Flûte Enchantée » est à Mozart, un épanouissement suprême pour un chef d’orchestre, un territoire infiniment vaste dont les multiples concepts sont inspirants pour un metteur en scène (sans compter l’inventivité inépuisable pour les décors et costumes), et pour les chanteurs lyriques les plus beaux airs du répertoire : la souplesse époustouflante du fameux air d’Olympia, la poétique Barcarolle, les duos poignants en cascade ou la partie très endurante pour ne pas dire héroïque du ténor (avec notamment l’air de Kleinsach), et bien d’autres… De cet opéra fantastique en cinq actes, nombreux s’y sont frottés, les plus grands chefs (Ozawa, Tate, Nagano, Nelson,…), les plus grands metteurs en scène (Chéreau, Béjart, Carsen…) jusqu’aux stars du lyrique (Gedda, Domingo, Alagna, Van Dame, …) ; impossible de ne pas oublier la création de Polanski en 1992 avec Nathalie Dessay ou la plus récente version mise en scène par Robert Carsen à l’Opéra Bastille (2020).
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"An Irish story" à La Scala jusqu’au 5 octobre
Ne croyez pas ce que l’on vous dit, Kelly Rivière n’est pas « seule-en-scène » dans An Irish story, elle incarne plus d’une vingtaine de personnages et c’est absolument remarquable ! De son mystérieux grand-père qui a pris un jour la clef des champs et qu’elle n’a donc jamais rencontré, Kelly Rivière - dit Ruisseau pour l'occasion- en fait toute une histoire, un drame familial qu’elle dépatouille avec agilité et malice.
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"Flowers" à la Scala Paris jusqu'au 29 juin
Qu’il s’agisse de spectacle vivant, du théâtre au ballet, des arts plastiques ou même d’une série Netflix, la sinistrose de notre époque inspire les auteurs, comme si la contemporanéité devait absolument se justifier par une intention dramatique. Échappé de ce côté obscur, le jeune chorégraphe Edouard Hue est tout le contraire avec sa nouvelle création « Flowers » proposée par La Scala Paris jusqu’au 29 juin : une sorte d’éveil de la nature, un « Sacre du printemps » sans sacrifice, et la confirmation d’un talent qui n’a de cesse de s’épanouir.
Après "Shiver" et "All I Need" en 2023, puis “Dive” en 2024, la fidélité qui lie Edouard Hue et La Scala a fait naitre un rendez-vous dont on ne peut plus se passer. Dans «Flowers», toute cette joie exprimée sur scène est troublante, à croire que nous en avons vraiment perdu l’habitude ces derniers temps.
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"Peaky Blinders. The Redemption of Thomas Shelby" - la Seine Musicale
A peine diffusée sur la BBC en 2013 puis sur Arte en 2015, la série britannique de 36 épisodes Peaky Blinders devient culte. Alors qu'un prochain long-métrage est en tournage, le phénomène télévisuel avec son esthétisme cinématographique et sa bande-son rock d’un classicisme percutant (dont le rock magnétique de Nick Cave and the bad Seeds, ou celui de Radiohead, Anna Calvi, et Black Rebel Motorcycle Club), le très sexy Thomas Shelby et sa bande de charmants criminels sont désormais incarnés par la Rambert Dance Company sur scène et en tournée internationale.
Un pari - drôlement gonflé - gagnant !
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"Les parallèles" à la Scala
Ce soir-là, ils se préparent à franchir la porte d’entrée d’une soirée entre amis, ils ont pour unique point commun leurs solitudes. On imagine que l’action se passe dans une ville comme Paris, là où il est si difficile de nouer des relations entre les êtres. Et puis, on imagine aussi les protagonistes assouvis à un rythme de vie « métro-boulot », pendant lequel il est si difficile de laisser la place à l’imagination. Ces contraintes de temps, d’espace, ces obligations sociales, ces dictats en manque de sens empêchent la sincérité de s’exprimer. Et pourtant… L’auteur et metteur en scène Alexandre Oppecini invente la rencontre, l’histoire d’une improbabilité amoureuse.
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"Juste la fin du monde" au Théâtre de l'Atelier
L’auteur Jean-Luc Lagarce meurt à 38 ans, le 30 septembre 1995. Bernard-Marie Koltès et Copi l’ont précédé, fauchés eux aussi par le sida, leurs œuvres dramaturgiques demeurent, avec pour point commun une écriture radicale, moderne et fulgurante muée par une éminente sensibilité qui flirte avec la mort, avec humour ou cynisme. « Juste la fin du monde » de Lagarce est une de ces préciosités choisie pour ce début 2025 au sein de la passionnante programmation du Théâtre de l’Atelier. Un évènement attendu, on trépignait d’impatience…
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"Le songe d'une nuit d'été" au Théâtre de la Ville
La comédie la plus fantasque de toute la création théâtrale est sans aucun doute Le Songe d’une nuit d’été de William Shakespeare, elle se joue au Théâtre de la Ville jusqu’au 10 février. Écrite à la fin du 16ème siècle, la fable raconte une nuit de la Saint-Jean, instant onirique par définition selon l’imaginaire anglais, pendant laquelle des intrigues amoureuses sont bousculées par des êtres surnaturels, fées, lutins et elfes semant une joyeuse pagaille entre les humains.
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EXIT au Théâtre14 jusqu’au 23 novembre
Les échos venus du Off d’Avignon étaient dithyrambiques, assurément il s’agissait du spectacle « à voir ». Cependant, le sujet de la pièce portant sur « la fin de vie » et la question posée à nos sociétés pour y répondre me faisaient freiner des quatre fers… Il y a des expériences personnelles et une certaine sensibilité auxquelles il est difficile d’échapper. Et pourtant ! « Exit » au Théâtre14 (qui se joue jusqu’au 23 novembre : dépêchez-vous) est un bijou théâtral, intelligent et divertissant. Car le théâtre dans son espace de liberté tout entier - même militant ou contestataire - demeure un lieu d’émotions, de rire ou de pleurs, tant que le texte (et les comédiens qui le portent) ne perd pas de vue sa mission première : la poésie. C’est le cas ici. La pièce « Exit » est un grand moment poétique, inspirée du documentaire de Fernand Melgar, sur l’association suisse éponyme « pour le Droit de Mourir dans la Dignité », autrement dit le suicide assisté. Charles Templon signe cette adaptation, traduite délicatement en mots par Karine Dubernet et Benjamin Gauthier, et projetée par une formidable équipe artistique qui jongle entre les rôles de malades et bénévoles.
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"L'Amante anglaise" au Théâtre de l'Atelier
Il y a eu un meurtre épouvantable, ce sujet fascine Marguerite Duras. Elle s’empare du fait-divers, transforme un peu les choses, en fait un roman (Éditions Gallimard) puis une pièce. En 1968 au Théâtre National Populaire, Claude Régy est à la manœuvre, Yves Saint-Laurent crée les costumes, Madeleine Renaud, Claude Dauphin et Michaël Lonsdale sont sur scène, l’affaire de la dépeceuse de Savigny est devenue «L’Amante anglaise».
Cette intrigue vénéneuse est au Théâtre de l'Atelier jusqu'au 31 décembre 2024.
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DES OMBRES ET DES ARMES À LA MANUFACTURE DES ABBESSES
L’art, par extension la culture, participe au processus de résilience des personnes et des sociétés confrontées à une situation traumatisante. Dans les livres, sur les écrans ou même dans les arts plastiques, ce super pouvoir du genre humain s’est exprimé depuis les attentats du 13 novembre 2015 comme cela a été aussi le cas aux États-Unis après le 11 septembre 2001. Et puis, il y a cet irrépressible besoin de comprendre les mécanismes qui ont conduit à de tels évènements, les rouages malfaisants de cette folie meurtrière sans compter la manipulation religieuse, cette arme de destruction massive, les enjeux géopolitiques, la communication plus ou moins juste qui en est faite. Là l’histoire serait trop longue... L’auteur Yann Reuzeau a été interpellé par un article de presse, il a voulu en savoir plus, il a fouillé et beaucoup lu, enfin il a choisi d’embarquer -dans une proximité quasi documentaire- le public au plus près du réel : "Des ombres et des armes" à La Manufacture des Abbesses.
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"Le mage du Kremlin" à La Scala Paris, jusqu'au 3 novembre
Ouvert sur toute sa surface, le large plateau de La Scala est nimbé d’une lumière blanche, glaciale, semblable aux spots qui éclairent les visages dans les salles d’interrogatoires. Acteurs et public sont soumis aux reflets des miroirs juxtaposés auxquels rien ne laissent échapper. Le KGB veille toujours...
« Le mage du Kremlin » est un récit de Giuliano Da Empoli (collection Blanche, Gallimard / Grand prix du roman de l’Académie française et finale du prix Goncourt) adapté et mis en scène par, le compositeur et metteur en scène français, Roland Auzet. Sur un rythme vif, le ton est sarcastique et grinçant, les formules sont enlevées et modernes, l’analyse semble d’une véracité froide et brulante à la fois, terriblement juste. Un pays aux allures d’un continent, dont les mystérieux contours n’ont de cesse de s’étendre, cette Russie est définitivement une terre de passions pour laquelle les grands auteurs de la littérature, Tolstoï, Soljenitsyne, Nabokov, Dostoïevski, Pouchkine ou Gogol ont défini un genre romanesque unique et inégalé.
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Lyrique-en-mer du 2 au 16 août à Belle-Ile-en-mer
Belle-île-en-mer est par définition une terre lyrique, ses vents hurlants et fortes marées, ses plages douces et falaises sévères, ses étés secs et hivers tempétueux, sa lande drue et fleurs à perte de vue, ses vagues rageuses et fonds cristallins, l'île enchanteresse est aussi exaltante qu’intime, tout en elle éveille l’émotion. La musique, et en particulier le chant lyrique qu’il soit en soliste ou en chœur, a naturellement sa place sur cette terre inspirante. En 1998, Richard Cowan fonde Lyrique-en-mer. Le baryton américain a été un mémorable Barbe bleue à Berlin, Bosun (Billy Budd) à l'Opéra-Bastille, Don Giovanni au Metropolitan Opera de New-York, Escamillo (Carmen) à l'Opera de Chicago, et au cinéma un excellent et sincère consul dans l'adaptation de Madame Butterfly (Puccini) du regretté Frédéric Mitterand en 1995. Malgré le décès de Richard Cowan en 2015, les étés bellilois restent chantants grâce à son successeur Philip Walsh, le directeur artistique du festival insuffle le temps et l'espace nécessaires pour que les talents puissent s'exprimer, des artistes accomplis, d’autres à l’aube de leur carrière, des amateurs jusqu'aux enfants.
Du 2 au 16 août, trois opéras, des concerts, deux Requiem, des master-classes, …
Pour cette nouvelle édition de Lyrique-en-mer - de la ravissante et atypique Eglise Notre-Dame de l'Assomption (dont les premières pierres datent du XIe siècle) à Locmaria jusqu'à la moderne et confortable salle Arletty sur les hauteurs de Le Palais - Mozart, Purcell, Brahms, Fauré, Bartók et Menotti s’invitent à Belle-île-en-mer.
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Requiem(s) d’Angelin Preljocaj à la Grande Halle de la Villette
Il est le chorégraphe qui a su faire le saut le plus magistral entre le 20ème et le 21ème siècle. Depuis 1993, l’année où Patrick Dupond, directeur de la danse de l’Opéra de Paris, l’invite pour recréer Parade, Le Spectre de la rose et Noces, et offrir au Ballet de l’Opéra le très poétique et sublime « Le Parc » Angelin Preljocaj, le chorégraphe surdoué enchaine les créations a un rythme extrêmement soutenu, plus d'une cinquantaine.
Aujourd’hui, Angelin Preljocaj et sa compagnie sont installés au Pavillon Noir (Aix-en-Provence), un Centre national chorégraphique imaginé par l’architecte Rudy Ricciotti (Mucem à Marseille, stade Jean Bouin à Paris, Les Grand Moulins de Paris, ...). Au sein de cet espace de production unique où se rencontrent les arts, plastiques à musical, dans une très libre et savante mixologie artistique, Angelin Preljocaj n’a de cesse de traduire la beauté de la vie et pour cette fois celle de la mort. Tourmenté par le décès de ses proches, l’artiste a parcouru l’imaginaire ésotérique ou religieux, historique ou encore allégorique, du départ ultime en une succession de tableaux chorégraphiques réunis sous l’intitulé liturgique «Requiem(s)».
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Du rêve que fut ma vie, de Camille Trouvé et Brice Berthoud, au Théâtre 14
Les possibilités créatives qu’offre une scène de spectacle sont infinies… Camille Trouvé et Brice Berthoud font partis de ceux qui ont l’intelligence et la générosité de le rappeler. Orchestrant le Centre Dramatique National de Normandie-Rouen depuis octobre 2021, le duo s’est donné pour mission de croiser les disciplines artistiques et, grâce à l’impulsion toujours très innovante du Théatre 14, il entre dans Paris pour nous offrir un aperçu de leur univers avec la compagnie Les anges au plafond.
Elles ont en commun leur prénom, mais pas seulement…
Camille Trouvé est comédienne, marionnettiste et plasticienne, bref le mot artiste englobe pour elle au moins tout cela si ce n’est plus. Passionnée par Camille Claudel, après Les Mains de Camille portant sur l’enfance de l’artiste, Camille Trouvé explore la correspondance de la sculptrice. Ce sont des lettres abandonnées à Rodin, des confidences désespérées à son agent, des critiques confiées aux marchands d’art, des suppliques adressées à sa mère ou à son frère, des échanges épistolaires sincères, émouvants et parfois drôles et qui pour la plupart n’ont jamais atteint leurs destinataires. De douloureux écrits, un destin tragique...
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Dany Parmentier, Le Gourou au Petit Palais des Glaces
Pour ce seul en scène au Petit Palais des Glaces (attention ! la dernière est le 30 avril avant la tournée), Dany Parmentier déboule à folle allure et cueille son public tout aussi vite. Il a un style de dandy et un regard bleu, il maitrise l’art du stand-up à la perfection, affichant son désir de ne pas se prendre au sérieux il semble pourtant avoir préparé son show au millimètre près. Dany Parmentier dit être un gourou, mais son vrai nom est Nicolas Guillot, un comédien qui n’a pas de page wikipédia mais que l’on voit au théâtre, au cinéma et à la tv ; il est aussi LE Philippe Risotto manager des Airnadette, le groupe déjanté et successful de comédie musiculte qu’il a rejoint en 2010.
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PUNK.E.S à La Scala jusqu'au 6 avril
En chairs et en os ! The Slits (« les fentes »), l‘un des premiers groupes de punk rock féminin britannique, fait battre le cœur de la capitale, il suffit de s’échapper du métro Strasbourg-Saint-Denis pour s’engouffrer dans La Scala.
Accrochez-vous, ça déménage !
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« L ‘audience est ouverte » au Théâtre de la Michodière, jusqu’au 14 avril
La fameuse éloquence des maîtres du barreau ! Ce mélange de passion et de compassion, ce sens de la critique aiguisé et cette capacité de jugement au service du droit, transforment souvent une audience en un véritable spectacle. Inspiré, combatif et engagé, Richard Berry a choisi de faire revivre quatre plaidoiries marquantes de l’histoire du XXe siècle, des thèmes qui s’inscrivent encore très fortement dans l’actualité de ce premier quart du 21ème siècle. « L‘audience est ouverte » au Théâtre de la Michodière, jusqu’au 14 avril et bientôt en tournée, est un seul en scène mais pas uniquement, Richard Berry est accompagné par une ingénieuse illustration d’images issues d’archives, des choix intelligents mis en scène par Eric Théobald.
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Helena Noguerra est Frida Kahlo à La Scala, les lundis à 21h
Passionnée de littérature, l’intrépide et malicieuse, comédienne et chanteuse, Helena Noguerra lit les mots de Frida Kahlo, des mots choisis par l’écrivaine Françoise Hamel dans son adaptation « Frida Kahlo, je me peins parce que je suis seule ». Ce sont surtout des lettres d’amour, elles dévoilent un portrait attendrissant de l’artiste mexicaine, parfois un peu acide, souvent drôle, coloré comme sa peinture, sur la scène de la Piccola Scala - les lundis à 21h.
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"L'évènement" au Théâtre de l'Atelier
Marianne Basler a été « L’autre fille » d’Annie Ernaux au Festival d’Avignon en 2021, aujourd’hui elle est celle qui créée « L’Évènement » jusqu’au 27 mars au Théâtre de l’Atelier. Décidément, les femmes se font fortement entendre sur les scènes parisiennes ! Après la découverte du formidable « Prima Facie » de l’auteure britannique Suzie Miller, interprété brillamment par la comédienne Elodie Navarre au Petit Montparnasse, et à la veille de la reprise d’Ariane Ascaride et son exceptionnel « Gisèle Halimi, une farouche liberté », le 27 février prochain à La Scala ; Annie Ernaux, Prix Nobel de littérature 2022, s’exprime par la voix de Marianne Basler à l’Atelier. Silhouette noire, cheveux d’or, teint diaphane, il y a une similitude physique entre les deux femmes, la sobriété est de mise, l’histoire qui nous est contée fait mal, très mal. En 1963, sur un campus universitaire à Rouen, Annie Ernaux a vingt-trois ans, elle apprend qu’elle est enceinte, elle ne veut pas garder « ça ».
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"Prima facie" au Petit Montparnasse
Le 23 janvier 2016, bouleversée, assommée, les yeux plein de larmes, je découvre Andréa Bescond dans « Les chatouilles ou la danse de la colère », à l’époque la comédienne ne dit pas encore qu’il s’agit de sa propre histoire… Le Petit Montparnasse est décidément un lieu de spectacle pas tout à fait comme les autres. La pièce londonienne archi successfull, « Prima Facie » de Suzie Miller -interprétée par Jodie Comer (récompensée entre autres par un Tony Award), créée en 2019 à Sydney, puis produite à Londres et Broadway - est du même acabit, d’une intensité extrême. Ce moment de théâtre foudroyant, quasi révolutionnaire, traduit par Dominique Hollier et Séverine Mageois, est interprété par la comédienne Elodie Navarre dans une mise en scène de Géraldine Martineau. Notre monde change, il est temps. Ce qui brûlait l’âme, déchirait le cœur et torturait le corps, est en train de s’éveiller, les murmures sont devenus confidences puis aveux pour enfin prendre la forme de dénonciations et d’accusations.
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"Artiste ? " Axel Alvarez
« Confidences d’un danseur pas si classique »…
Janvier 2024, Grand Point Virgule : deux représentations parisiennes exceptionnelles, un show-case éblouissant, un spectacle en quête d’avenir…
Il était une fois Axel Alvarez. Il se forme à la danse classique puis complète cet enseignement artistique par des claquettes, du chant et de l’art dramatique. Des disciplines complémentaires qui aujourd’hui dévoilent un show man aux talents multiples. Le spectacle d’Axel Alvarez titré « Artiste ? » (pourquoi ce point d’interrogation ?) pose une question « Nait-on artiste ou bien le devient-on ? ». Ce questionnement vient à redéfinir l’inné et l’acquis. Pour ma part, je demeure persuadée (peut-être poétiquement) que les êtres ont tous en eux une part artistique… ceci est un autre sujet. Bref. Avec ses grand yeux expressifs, son sourire franc et son don pour s’approprier la scène, Axel Alvarez passe de la dramaturgie à la drôlerie, assure des prouesses dansées d’une haute technicité et chante comme à Broadway : un vrai show "à l’américaine".
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"Personne" jusqu'au 27 janvier au Théâtre 14
« Personne » de Gwenaëlle Aubry est d’abord un roman, plus exactement une auto-fiction parue en 2009 (Le Mercure de France) maintes fois récompensée (Prix Femina, lauréat du prix Thyde Monnier, sélection Médicis, de l’Académie française, de Novembre et Flore) et traduite dans une dizaine de langues. Sur la scène du Théâtre 14, pour créer un rythme, et peut-être aussi pour tendre à distance (protectrice) le protagoniste principal, soit le père de l’autrice, le récit est présenté sous la forme d’un abécedaire. Un procédé dont la metteuse en scène Elisabeth Chailloux en extrait vingt-six tableaux d’un charme ludique, un intelligente astuce pour traiter un sujet dramatique.
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« Dive », Edouard Hue à La Scala jusqu’au 27 janvier
Au centre de Paris, à La Scala -désormais nouveau repère de la danse contemporaine (entre autres découvertes artistiques)- le jeune chorégraphe Edouard Hue présente son tout nouvel opus "Dive". "Shiver" et "All I Need", ces dernières pièces vues déjà entre ces mêmes murs en janvier 2023, ont été une merveilleuse révélation. Il est toujours difficile d’enchainer les succès, le public est exigent, plus une création est réussie plus l’attente pour la suivante est forte, cet adage ne semble pas perturber Edouard Hue, une nouvelle très belle page de danse s'ouvre...
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"Le grand sot" de Marion Motin, à la Scala jusqu'au 16 décembre
Soir de première, la salle est comble, le public semble déjà enthousiaste. Le plateau dépouillé de ses artifices n'a jamais paru aussi grand. Alexis Sequera, comédien-danseur, accueille le public, il apostrophe gentiment les spectateurs, un brin cynique, parfois insolent, ses interventions déboussolent un peu, tous sont venus voir de la danse et pas autre chose, le public français a des codes bien établis. Notre hôte monte sur une chaise très haute, une structure tubulaire de piscine, pour annoncer le thème du show: « une compétition de natation ». Soit. En matière de danse, on en a vu d’autres, on s’attend à tout et si possible à encore plus. La musique de Ravel et son Boléro (culte) entame ses premières notes, difficile de ne pas frémir, le choix est drôlement gonflé ! Et pourtant, les froncements de sourcils s’effacent, le rire et l’étonnement emportent la partie, c’est une réussite.
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"Une journée particulière" au Théâtre de l'Atelier
Rome, 6 mai 1938. Hitler rencontre Mussolini. Une parade militaire rameute la population pour célébrer l'entente fasciste entre l'Allemagne et l'Italie. Dans un lieu déserté de ses habitants, la rencontre d’une femme au foyer, délaissée et éreintée, et d‘un homme dont l’homosexualité est condamnée par le régime totalitaire, révèle une humanité terriblement douloureuse, vidée de sens. L’histoire « Une journée particulière » voit le jour en 1977 au cinéma, Ettore Scola signe un chef d’œuvre. Sophia Loren est une tragédienne fatale et Marcello Mastroianni est d’une délicate fantaisie, le duo est sensible, éblouissant.
Au Théâtre de l’Atelier, ce sont deux acteurs du cinéma français qui endossent les rôles de leurs ainés, Laetitia Casta et Roschdy Zem, dans une version adaptée par Huguette Hatem, Gigliola Fantoni et Ruggero Maccari et mise en scène par Lilo Baur.
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« Maitres anciens » jusqu’au 23 décembre au Théâtre 14
C’est une lutte, non pas contre les autres mais contre soi. J’ai toujours pensé qu’il ne faut pas trop chercher à connaître les gens de la même façon qu’il ne faut pas trop chercher à comprendre une œuvre d’art, le ressenti suffit. Je ne veux pas être déçue, je ne veux plus être déçue, c’est la raison. A trop vouloir comprendre, on se fait mal. C’est la philosophie contradictoire de ceux qui souhaitent justement aller voir au fond des êtres, au fond des choses. Thomas Bernhard est un allié précieux comme quand il écrit/crie sa haine de la famille tout en avouant son impossibilité de vivre sans elle. « Maîtres anciens » sous-titré « Comédie », est l’avant-dernier roman (septembre 1988 /éditions Gallimard, Prix Médicis) de l’écrivain autrichien.
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Quatre ballets de Jiří Kylián, jusqu’au 31 décembre à l’Opéra Garnier
Néoclassique. C’est le terme utilisé pour définir la danse du chorégraphe tchèque Jiří Kylián, pourtant ce qualificatif semble réducteur pour décrire le don particulier du Maître à réduire l’espace entre le rêve et la réalité. Créant le succès de l’une des plus grandes compagnies de danse contemporaine du monde, le Nederlands Dans Theater à la Haye - pendant plus de vingt ans - Jiří Kylián a conservé un attachement particulier à la France, à nouveau sur la scène de l’Opéra Garnier, il démontre, à 76 ans, une éternelle jeunesse grâce à l’incontestable renouvellement de son génie créatif.
Dans ce nouveau programme, le Ballet de l’Opéra de Paris est au meilleur de sa forme, les quatre pièces chorégraphiques choisis sont à la hauteur de la grande Maison et offrent aux danseurs l’espace d’expression nécessaire à leur travail et à leurs talents. Lumières soignées, costumes élégants, théâtralisation du récit, effets de décors spectaculaires, justesse de la création et des choix musicaux, la sophistication est extrême, aucun détail n’échappe à la vison de l’artiste, comme pour cette danse qui dessine chacune des intentions avec une vertigineuse délicatesse.