Marianne Basler a été « L’autre fille » d’Annie Ernaux au Festival d’Avignon en 2021, aujourd’hui elle est celle qui créée « L’Évènement » jusqu’au 27 mars au Théâtre de l’Atelier. Décidément, les femmes se font fortement entendre sur les scènes parisiennes ! Après la découverte du formidable « Prima Facie » de l’auteure britannique Suzie Miller, interprété brillamment par la comédienne Elodie Navarre au Petit Montparnasse, et à la veille de la reprise d’Ariane Ascaride et son exceptionnel « Gisèle Halimi, une farouche liberté », le 27 février prochain à La Scala ; Annie Ernaux, Prix Nobel de littérature 2022, s’exprime par la voix de Marianne Basler à l’Atelier. Silhouette noire, cheveux d’or, teint diaphane, il y a une similitude physique entre les deux femmes, la sobriété est de mise, l’histoire qui nous est contée fait mal, très mal. En 1963, sur un campus universitaire à Rouen, Annie Ernaux a vingt-trois ans, elle apprend qu’elle est enceinte, elle ne veut pas garder « ça ».
théâtre de l’atelier
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"L'évènement" au Théâtre de l'Atelier
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Hen au Théatre de l’Atelier jusqu’au 27 mai
"Une recherche sous forme de laboratoires sur les questions d’identités et de genre confrontée à une recherche sur les origines d’un théâtre de marionnettes subversif", c’est ainsi que Johanny Bert annonce son « cabaret marionnettique » « Hen* » au Théâtre de l’Atelier. Un sujet que l’on aimerait obsolète pour lequel nos sociétés contemporaines n’ont de cesse de se prendre les pieds dans le tapis. Johanny Bert attise le feu sous des questions douloureuses, souvent d’une grande violence, par la voix plurielle d’une marionnette extravagante. Hen a l'allure punk, un peu queer, souvent trash, parfois drama-queen, peut-être trans, radicalement diva, on devine érotomane, ou rien de tout ça ou un peu de chacun de nous en somme, forcément quelque part, de mousse et de bois. Deux brillants musiciens, le percussionniste Cyrille Frogeret et le violoncelliste Guillaume Bongiraud, créent un univers sonore live extrêmement original pour accompagner les chansons interprétées très justement par Johanny Bert et très adroitement écrites. Pour donner vie à la marionnette qui réalise une véritable performance de transformistes, tant ses changements de costumes sont rapides, Lucile Beaune rejoint Johanny Bert, il faut être au moins deux pour la manipulation invisible souvent dansée et parfois acrobatique de Hen.
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FIN DE PARTIE au Théâtre de l'Atelier : Prolongation jusqu'au 16 avril !
22/01/2023.
Au Théâtre de l’Atelier le spectacle commence dans la salle : les soirs de premières la fréquentation fourmille de comédiens et comédiennes, ils ont le regard vif qui porte loin et le salut fraternel, avec une assiduité sans failles ils viennent soutenir et applaudir leurs copains. Alors que le pays gronde son mécontentement face aux réformes annoncées, ici personne ne discute et encore moins attend les directives gouvernementales pour décider l’âge de la retraite, il n’est pas question d’arrêter de jouer, jamais. A ce propos, le théâtre de la Place Charles Dullin tient sa programmation au plus près du temps qui passe, le sujet de « Fin de partie » est d’ailleurs très nécessairement inspirant. Dont acte.
La pièce, écrite en 1957 par Samuel Beckett, est un huis-clos tragi-comique dont la savoureuse étrangeté littéraire traite de la dégradation des corps, de la fuite des esprits, de l’impotence des sentiments, et pas seulement… Cette inévitable et cruelle fin d’existence, Beckett l’attaque comme une énigme, il apporte des indices teintés d’humour noir, truffés de répliques corrosives, parfois tendres, en ne s’épargnant pas d’aller enquêter au fin fond de nos âmes, recoins sombres, affres et autres tourments.
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Sorcières au Théâtre de l’Atelier
Initialement créé au Théâtre du Rond-Point en 2019, le collectif A définir dans un futur proche formé par des femmes d’Arts et de Lettres - Elodie Demey, Mélissa Phulpin et Géraldine Sarratia – porte sur scène Sorcières, et rassemble des comédiennes et musiciennes qui se partagent la lecture de ce plaidoyer mordant sur la scène du Théâtre de l’Atelier.
Symbole d'une misogynie ancestrale, l'écrit de Mona Chollet, journaliste franco-suisse née en 1973, intitulé Sorcières, dénonce la violence, jusqu'à l'éradication, réservée aux femmes depuis des siècles sur tous les continents, en soulignant très intelligemment la légèreté du ton employé pour décrire cet obscure massacre.
Chacune à sa manière, à jamais passionnées, les interprètes s'accaparent Sorcières, une enquête riche, truffée de références historiques et aussi (hélas) trop souvent contemporaines.
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"Huis clos" au Théâtre de l'Atelier jusqu'au 18 mars
Un seul acte, efficace et foudroyant.
Huis clos écrit par Jean-Paul Sartre en 1943 est une claque, née de l’existentialisme sartrien, qui atteint sa cible avec une exactitude bouleversante et une puissance indiscutable, raisons pour lesquelles cette pièce est celle la plus jouée de toute l’œuvre théâtrale de Sartre.
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"Un vivant qui passe" au Théâtre de l'Atelier, lecture de Sami Frey
1943, Maurice Rossel, délégué du CICR (Comité International de la Croix-Rouge) visite le camp d’Auschwitz, l’échange avec le chef du camp est courtois. A la Kommandantur, les nazis sont « fiers de leur travail», Rossel aperçoit quelques baraquements, croise des groupes de prisonniers « israélites », maigres, tenues rayées et calotte sur la tête, ce sont leurs regards qu’il retient. Pour ce qui est des moyens d’extermination, il n’est témoin de rien, il n’a rien à en dire, rien à rapporter. Lui savait bien sûr que c’était « terrible », en Suisse personne n’ignorait que les prisonniers civils ne revenaient pas de ces camps, mais personne n’avait conscience de « la masse »… Près d’un an plus tard, Theresienstadt, ville forteresse au nord-est de Prague, une sorte de ghetto modèle, est sa prochaine étape. Rossel constate un traitement particulier et une organisation qu’il considère comme « privilégiée » dans ce camp Potemkine, une ville qu’il juge « presque normale ». C’est du théâtre, il l'admet, les nazis ont tout organisé pour sa venue, cependant il s’étonne de la docilité des « israélites »…
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L'Opposition Mitterand vs Rocard au Théâtre de l'Atelier
Le 19 octobre 1980, Michel Rocard annonce sa candidature à l'investiture du Parti socialiste pour l'élection présidentielle de 1981. Le moment est bien choisi, il a cinquante ans et des idées nouvelles plein la tête. Seulement il n’est pas seul, la course à l’échalote a commencé pour la Présidentielle de 1981. François Mitterrand, celui même qu’il a soutenu dans la campagne de 1974, l’oblige à récidiver le 8 novembre. Mitterrand a 74 ans, battu par le général de Gaulle en 1965 et en 1974 par Valéry Giscard d’Estaing, le premier secrétaire du Parti socialiste s’interdit de louper la marche vers la Présidentielle, c’est maintenant ou jamais. Mitterrand et Rocard doivent se parler. Jacques Attali, l’éminence grise de tous les instants, est à l’initiative de la rencontre.
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Monsieur X, jusqu’au 20 mars au Théâtre de l’Atelier
Derrière soi, il faut laisser se renfermer la porte battante du théâtre. Tourner le dos à la foule grise, fatiguée et fulminante d’un Paris qui gronde, l’oublier un temps pour partager un instant poétique baigné d’humanité, de surréalisme et d’humour. Rencontre avec Monsieur X.
Il y a d’abord ses mains, fines et aériennes, des petites ailes virevoltantes qui auraient appris à parler. Et puis, il y a ce corps tout entier, ses haussements d’épaules rigolos et étonnés, ses bras qui balayent l’air à la vitesse d’une vague, sa tête qui s’incline comme lorsqu’on se penche vers un enfant. Au cinéma, on le connaît en funambule exercé aux pitreries, puis infiniment sensible et solitaire dans Petit éloge de la nuit au théâtre, pour cette fois Pierre Richard raconte une histoire sans parole, à nouveau seul en scène.