L’auteur Jean-Luc Lagarce meurt à 38 ans, le 30 septembre 1995. Bernard-Marie Koltès et Copi l’ont précédé, fauchés eux aussi par le sida, leurs œuvres dramaturgiques demeurent, avec pour point commun une écriture radicale, moderne et fulgurante muée par une éminente sensibilité qui flirte avec la mort, avec humour ou cynisme. « Juste la fin du monde » de Lagarce est une de ces préciosités choisie pour ce début 2025 au sein de la passionnante programmation du Théâtre de l’Atelier. Un évènement attendu, on trépignait d’impatience…
théâtre de l'atelier
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"Juste la fin du monde" au Théâtre de l'Atelier
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"Une journée particulière" au Théâtre de l'Atelier
Rome, 6 mai 1938. Hitler rencontre Mussolini. Une parade militaire rameute la population pour célébrer l'entente fasciste entre l'Allemagne et l'Italie. Dans un lieu déserté de ses habitants, la rencontre d’une femme au foyer, délaissée et éreintée, et d‘un homme dont l’homosexualité est condamnée par le régime totalitaire, révèle une humanité terriblement douloureuse, vidée de sens. L’histoire « Une journée particulière » voit le jour en 1977 au cinéma, Ettore Scola signe un chef d’œuvre. Sophia Loren est une tragédienne fatale et Marcello Mastroianni est d’une délicate fantaisie, le duo est sensible, éblouissant.
Au Théâtre de l’Atelier, ce sont deux acteurs du cinéma français qui endossent les rôles de leurs ainés, Laetitia Casta et Roschdy Zem, dans une version adaptée par Huguette Hatem, Gigliola Fantoni et Ruggero Maccari et mise en scène par Lilo Baur.
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IL N’Y A PAS DE AJAR, un monologue contre l'identité au Théâtre de l'Atelier jusqu'au 1er octobre
Déporté, perpétuel exilé, voyageur forcé et volontaire, résistant et engagé, séducteur et diplomate, Romain Gary a eu la vie extraordinaire d’un personnage de roman aussi vraie que totalement fantasmée par son propre auteur, semant le trouble, brouillant les pistes - pour mieux se retrouver ou bien se perdre … ? La réponse à cette question est un secret que Romain Gary a emporté avec lui en se donnant la mort le 2 décembre 1980, probablement hanté par la peur de vieillir (« … je suis incapable de vieillir, j'ai fait un pacte avec ce monsieur là-haut, vous connaissez ? J'ai fait un pacte avec lui aux termes duquel je ne vieillirai jamais »).
Pour interroger sur un débat grave qui préoccupe grandement notre monde, à savoir la question identitaire, Delphine Horvilleur {Réflexions sur la question antisémite et Vivre avec nos morts - éditions Grasset} convoque Romain Gary et tisse un monologue original dit par un personnage totalement inventé : Abraham, le fils d’Emile Ajar. L’auteure est convaincue que " Gary, ou Ajar, détient une clé pour nous aider à traverser ces temps d'obsessions identitaires" (AFP).
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« DABADIE OU LES CHOSES DE NOS VIES » au Théâtre de l'Atelier
C'est une avalanche étourdissante. Michel Polnareff, Guy Bedos, Claude Sautet, Michel Piccoli, Romy Schneider, Yves Robert, Serge Reggiani, Régine, Claude Pinoteau, Mireille Matthieu, Claude François, Barbara, Julien Clerc, Johnny Hallyday, Jean-Paul Rappeneau, Jean Becker, Michel Sardou, Yves Montand, Dalida, Barbara, Jacques Dutronc, Johnny Hallyday, Isabelle Boulay – et j’en oublie - ont tous été traversés et souvent propulsés par la plume de Jean-Loup Dabadie. Des mots précieux, fragiles et puissants, agiles comme des acrobates, mélancoliques ou comiques, en apparence légers et pourtant profonds.
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Toute l’histoire de la peinture en moins de deux heures au Théâtre de l’Atelier
Une écharpe pendouille autour de son coup, d'un même geste il s'en débarrasse avec son pardessus aux contours indéfinissables, juste quelques secondes après être entré sur la scène du Théâtre de l’Atelier. A la manière d’un professeur de faculté qui se campe face à ses étudiants, il lance quelque traits d’humour pour apprivoiser son auditoire. Il faut en effet un peu de temps pour s’habituer à sa voix et à son rythme : Hector Obalk marmonne, râle un peu et glousse souvent. L’Historien d’Art a l’humeur espiègle et se paye une bonne partie de cabotinage. Il peut se le permettre, la peinture c'est son domaine. Critique d’art et réalisateur du documentaire Grand Art sur Arte, Hector Obalk est aussi Commissaire d’exposition. Comme le titre de son spectacle-conférence l’indique, en moins de deux heures, il a fait le pari de déballer toute l’histoire de la peinture.
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Reprise de "Mademoiselle Julie", du 1er octobre au 3 novembre 2019 au Théâtre de l'Atelier
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Mademoiselle Julie de Strindberg au Théâtre de l'Atelier
En Suède, dans les régions les plus septentrionales du pays, lors du solstice d'été, c’est à peine si le soleil se couche, c’est la nuit de la Saint-Jean ; une nuit magique où l’amour est célébré.
Cette nuit là, Mademoiselle Julie, une jeune aristocrate, solitaire et désespérée, se mêle aux domestiques et séduit Jean, le valet de son père, sous l’œil critique de Kristin, la cuisinière.
En 1888, « Mademoiselle Julie » le huit clos tragique d’August Strindberg dérange les autorités suédoises, la pièce sera jouée dans toute l’Europe, avant de se produire finalement en Suède en 1906.
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Bells and Spells au Théâtre de l'Atelier
Pour Bells and Spells la scène du Théâtre de l'Atelier déborde. Ce sont des masques extraordinaires, des habits aux couleurs du temps, des danses folles, des étoffes scintillantes, des êtres surnaturels qui s’animent, des chapeaux ou des abats jours ravissants, des peintures qui prennent vie et des décors qui glissent comme sur l’eau. L’univers de Bells and Spells d’Aurélia Thierrée, dessiné par sa mère Victoria Thierrée-Chaplin, est complètement dingue. Une folie douce au demeurant car c’est toujours d’amour dont il s’agit.
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Premier Amour par Sami Frey au Théâtre de l'Atelier jusqu'au 3 mars
Le public du Théâtre de l’Atelier s’est levé d’un bond. Salve d’applaudissements. Avec l’élégance féline qui le caractérise, Sami Frey a quitté la scène par la petite porte par laquelle il était entré près d’une heure trente plus tôt. Entre cette entrée sur scène et ce départ qui nous manque déjà, le comédien s’est oublié, totalement, pour céder la place à un personnage de Beckett, un seul en scène, une adaptation de la nouvelle Premier amour.
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"Eloquence à L'Assemblée" au Théâtre de l'Atelier, puis en tournée
Au cinéma dans Polisse, Max, Le Bal des actrices, Les Seigneurs ou bien L’amour dure trois ans, entre autres, Joeystarr a convaincu en jouant sur toutes les octaves qu’un large public ne soupçonnait peut-être pas au départ. Appât savoureux des médias people dès qu’il est question de ses frasques et débordements en tout genre, Joeystarr est aussi un homme concerné et engagé, militant LCR parfois et fervent antiraciste toujours : l’artiste est un lutteur insatiable.
Entrer en scène au Théâtre de l’Atelier est pourtant un des plus grands défis que s’est lancé Joeystarr. A entendre l’enfant terrible du rap lorsqu’il interpelle un spectateur indiscipliné : « hé ? gars ! Pourquoi tu parles ? Au cinéma tu parles à l’écran ? Bah non ! Alors ? Là c’est pareil : tu parles pas », le respect pour ces planches et l’humilité du comédien sont bien perceptibles : le Théâtre ce n’est pas du cinéma…
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« Traîne pas trop sous la pluie », Richard Bohringer au Théâtre de l’Atelier
Créé en 2010 au Théâtre de l’Européen à Paris, Traîne pas trop sous la pluie est aujourd’hui sur la scène du Théâtre de l’Atelier pour 30 représentations exceptionnelles.
Foudroyé par la maladie alors qu’il jouait J’avais un beau ballon rouge avec sa fille Romane, Richard Bohringer est un rescapé. L’homme revient de loin, du fin fond des arrières salles des bistrots de la banlieue parisienne, des très obscurs faubourgs de Harlem et encore plus loin de sa vibrante et adorée Afrique. C’est tout cela qu’il nous raconte, avec ses mots. Seul en scène.
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"J'avais un beau ballon rouge " au Théâtre de l'Atelier
J’aurai bien aimé que Romane Bohringer soit mon amie. D’aussi loin que je me souvienne j’ai toujours eu cette drôle d’impression. Cela doit être un truc de fan, une sensation familière et un peu irrationnelle.
Ce soir-là, chacune à notre place, elle, sur scène, et moi, dans les rangs des spectateurs, nous avons rendez-vous au cœur de Montmartre, là où le fantôme de Charles Dullin hante encore les cintres, dans le très précieux Théâtre de l’Atelier.Pour la pièce « J’avais un beau ballon rouge », Romane Bohringer est aux côtés de son père Richard Bohringer, c’est une première fois. Troublant.