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  • Picasso.mania au Grand Palais jusqu’au 29 février 2016 : l'inspiration suprême !

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    Le nom de Pablo Picasso est entré dans le vocabulaire pour désigner communément un génie. Génial, il l’a été, et génial, il continue de l’être. L’inspiration du Maître est contagieuse, du cubisme au pop art jusqu’au cinéma, les courants et les disciplines artistiques se sont imprégnés de l'oeuvre entière de Pablo Picasso.

    A son époque, en très habile metteur en scène de sa propre vie, le fascinant Artiste a tissé la trame culturelle du XXième siècle par son œuvre, mais aussi par ses idéaux politiques et sa recherche intellectuelle autant que par sa vie sentimentale et familiale. Millionnaire fantasque et artiste sincère, l'œuvre entière de Pablo Picasso l’a propulsé au rang de star multimédia bien avant l’heure. 
    Au Grand-Palais, l’exposition Picasso.mania témoigne de cet héritage inépuisable. L’insoumission constante, la créativité hors la toile, tout cela vibre dans le puissant portrait de Pei-Ming Yan (2009), c'est un Picasso vivant, un « homme concept », l'homme compte autant que son oeuvre, un talent extraordinaire hors frontières, hors matières, hors temps, qui s'étire jusqu’aux créations des vidéastes d'aujourd'hui (Tate Liverpool, Rineke Dijkstra 2009)...

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  • L'oeuvre immense de Katsushika Hokusaï est présentée au Grand Palais, jusqu'au 18 janvier 2015.

    katsushika hokusaï,laurence caron-spokojny,grand palais,rmn,japonIl y a de grands artistes, ceux qui révolutionnent le monde, modifient le cours des choses, dévient les esprits et rendent la vie plus intense. Et puis, il y a les génies, ceux qui inventent autre chose, Katsushika Hokusaï (1760-1849) est un génie.

    « Depuis l’âge de six ans, j’avais la manie de dessiner les formes des objets. Vers l’âge de cinquante, j’ai publié une infinité de dessins ; mais je suis mécontent de tout ce que j’ai produit avant l’âge de soixante-dix ans… »

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    Le choc de la rencontre, à la fin des années 1850, des Occidentaux avec l’art japonais est une introduction à l'exposition du Grand Palais. Cette découverte artistique influencera les artistes européens tels Degas, Monet, Van Gogh ou Gauguin, une véritable contagion culturelle et esthétique s’emparera de l’Europe. 
    Dès l’âge de quinze ans, Hokusaï grave des planches destinées à la fabrication des estampes, puis auprès de Katsukawa Shunsho, maître en l’art des portraits du Théâtre Kabuki, Hokusaï entame une production massive de dessins qui le conduira à l’illustration de poèmes-bouffes. Luxueux livres de lecture ou passionnants manuels de peinture, les milliers de créations d’Hokusaï vont notamment imposer l’art du manga, avec une incroyable variété de dessins, à un public de plus en plus large.
    Sept périodes, autant dire sept vies pendant lesquelles il changera cinq fois de nom, donneront naissance à des milliers d’œuvres qui depuis 1778 sont admirablement bien conservées. La difficulté de la conservation de ce patrimoine relève de l’exploit tant le support des dessins et estampes est fragile. Le trait est minutieux, l’intention artistique est d’une délicatesse extrême. Parfois l’humour, quelques grivoiseries, ou scènes de la vie quotidienne l’emportent en un mouvement poétique finalement peu éloigné de la culture européenne. L’œuvre d’Hokusaï, « Le vieux fou de peinture », présentée au Grand Palais est orchestrée avec une précision de calligraphe, scientifique.

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    «Quand j’aurai cent dix ans, je tracerai une ligne et ce sera la vie.»

    Le déroulé de l’exposition est une montée en puissance dont la halte, sous format vidéo, de la fabrication d’une estampe est fortement appréciée, comme une respiration, tant le contenu de l’exposition est dense. L’ambiance des espaces de la Galerie Nationale, dessinée en clair-obscur, invite au recueillement autour des multiples œuvres du maître. L’ascension vers les deux dernières périodes est atteinte comme une récompense, c’est une explosion de couleur, surtout ce souverain bleu de prusse qui fait oublier l’encre de Chine au profit de la peinture : un miracle de beauté. En sortant de l’exposition, si ce n’était pas déjà le cas, tous s’avouent avoir trouvé un maître.

    Laurence Caron-Spokojny

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  • Niki de Saint Phalle au Grand Palais atteint sa cible en plein coeur !

    Elle a les yeux peints de khôl et le sourire mutin. Elle a une allure nonchalante et racée. Elle a une voix aux accents rythmés et sexy, de ceux qui ont traversés l’Atlantique, vécu tant de vies et dont l’origine est indéfinissable. Elle parle. Elle parle beaucoup. Elle parle tout le temps. Elle dénonce l’invraisemblable, elle exagère parfois, elle s’emporte souvent... Elle a raison. Elle fait de sa propre vie, de ses fantômes, traumatismes et douleurs, une œuvre universelle. Catherine Marie-Agnès Fal de Saint Phalle chante, pose pour Vogue puis elle devient Niki de Saint Phalle. Elle est une artiste engagée, son œuvre est au Grand Palais jusqu’au 2 février 2015, ce n’est pas une exposition, c’est autre chose…

    maciej fiszer,laurence caron-spokojny,niki de saint-phalle,grand palaisC'est un voyage, un show, une sorte d’immersion totale, une proposition multidimensionnelle, l’émotion est forte, dense, comme une entrée dans le ventre généreux d’une de ces « Nanas » joyeuses, colorées et qui valsent dans les airs : « … mes sculptures représentent le monde de la femme amplifié, la folie des grandeurs des femmes, la femme dans le monde d’aujourd’hui, la femme au pouvoir »Enveloppée, malgré elle, par le courant des Nouveaux réalistes, la jeune performeuse s’exprime aussi en images et en sons, interviews et témoignages précieux viennent appuyer son propos idéaliste. La sincérité et le charme de Niki de Saint Phalle visent droit au cœur comme ses tirs à la carabine qu’elle désigne comme d’ultimes instants de mort. Féministe pour de vrai, elle a 30 ans au début des années 60, elle revendique la maternité comme une source de toute puissance, l’enfantement est au centre de tout et elle milite pour une société matriarcale : « …Vous croyez que les gens continueraient à mourir de faim si les femmes s’en mêlaient ?... ».

    Niki de Saint Phalle disait : « Très tôt je décidais de devenir une héroïne. Qui serai-je ? George Sand ? Jeanne d’Arc ? Napoléon en jupons ? » ; la jeune fille de bonne famille, violée par son père à l’âge de 11 ans, n’aura de cesse de sublimer sa vie, l’artiste donne une leçon radicale d’affranchissement de toutes formes d’enclaves familiales ou sociétales. Empêtrée parfois dans ses contradictions, ingénue ou provocatrice, elle oppose la simplicité de ses petites dessins, comme issus de carnets de voyages dispersés ou mots collés sur le frigo pour ses enfants, à la sophistication extrême de ses sculptures monumentales ou bien encore à ses compositions plastiques frénétiques nés d’une sorte de colère…

    Niki de Saint Phalle a transformé ses douleurs, sa violence, et la préciosité du temps en une œuvre vivante, résolument gaie et terriblement remuante, et fort intelligemment bien retranscrite par l'Atelier Maciej Fiszer dans les Galeries nationales du Grand Palais.

    Laurence Caron-Spokojny

    photo Niki de Saint Phalle en train de viser,
    photographie en noir et blanc rehaussée de couleur extraite du film Daddy, 1972.
    (détail) © Peter Whitehead 

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  • L'étrange cité d'Ilya et Emilia Kabakov sous la nef du Grand Palais, jusqu'au 22 juin 2014

    grand palais,ilya kabakov,emilia kabakov,rmn,monumentaDepuis l’éblouissement absolu installé par Daniel Buren, dans la nef du Grand Palais, pour Monumenta en 2012 : des couleurs franches imprimées sur ces modules circulaires ont envahi ma vision. Encore aujourd'hui, sous cette majestueuse verrière, l’intention artistique de Daniel Buren continue de brouiller le réel, je ne parviens pas à m’en détacher. Pourtant, ce matin là, avec la ferme volonté d’avoir un regard nouveau, j'aborde les remparts de L’étrange Cité des deux artistes d’origine russe, IIya (80 ans) et Emilia (69 ans) Kabakov.

    Grand Palais, Ilya Kabakov,Emilia Kabakov,RMN,monumentaL’espace immense se découpe en un dédale d’allées limitées par de hauts murs d’un blanc immaculé dont l’entrée se fait sous une coupole renversée. Colorée de vitraux, la forme spectaculaire de 24 tonnes semble vouloir transmettre un écho, une voix ou une écoute. Cette construction avait été commandée par feu Gérard Mortier (il a été directeur de l’Opéra national de Paris) pour le décor de l'opéra Saint-François d'Assise d'Olivier Messiaen au Festival de la Ruhr (Allemagne-2003).

    « L’étrange cité », pure comme un ensemble d’icebergs et lumineuse comme une cité grecque, ouvre sur des entrées sombres et mystérieuses aux noms ésotériques: « Le centre de l’énergie cosmique », « Comment rencontrer un ange ? »,… Ces enceintes, une fois leurs seuils franchis, dévoilent tour à tour les univers contrastés du couple d’artistes : un musée vide comme une cathédrale, des peintures noires ou de couleurs vives, des objets insolites et des constructions funambulesques, laissent entrevoir la possibilité d’une recherche artistique sans fin où l’utopie semble faire naître ou détruire à sa guise les civilisations, comme dans une boucle infernale.
    L’intention de départ des artistes est peut-être d’évoquer les choses avec simplicité, mais le concept même de l’installation est très ambitieux. Même si Ilya et Emilia Kabakov se défendent de ne pas être des « artistes politiques », ils expriment ici une forme de militantisme aux idéaux bien tranchés. L’Homme apparaît dans leurs œuvres comme particulièrement doué pour la conquête ; son aspiration à « se dépasser » traverse les époques et les frontières.

    En fait, ce qu’il y a de remarquable, dans la représentation de ce Monumenta 2014 au Grand Palais d’Ilya et Emilia Kabakov, n'est pas uniquement la représentation artistique, mais plutôt le reflet d’un parcours de vie, de deux vies unies dans un même élan créatif depuis 1989. Beaucoup plus qu’une expression artistique en quête d’esthétisme, c'est un réel témoignage sur la condition humaine. A découvrir jusqu’au 22 juin sous la nef du Grand Palais.

    Laurence Caron-Spokojny #cequiestremarquable

    Nb : pour en savoir plus sur le couple d'artistes Kabakov ; à lire, très intéressante interview, dans Le Figaro

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  • Rétrospective Robert Mapplethorpe au Grand Palais : « Il était un artiste et il le savait ( …). Il ne faisait que reconnaître ce qui lui revenait de droit. » (Just Kids, Patti Smith).

    Robert Mapplethorpe,patti smith,grand palaisRobert Mapplethorpe a photographié des fleurs, des sexes, des portraits et des corps nus de chair ou de glaise. Artiste météore, il quitte notre monde en 1989 à l’âge de 42 ans, emporté par le sida. Il est photographe mais on aurait pu dire peintre ou sculpteur, il marque les années 80 par une photographie appliquée, souvent en noir et blanc, très sophistiquée.

    Après les marbres d’Auguste, les représentations du corps humain de Mapplethorpe répondent en un écho parfait aux Maîtres de la sculpture, les corps sont autant d’hommages à Michel Ange et les portraits posent comme des bustes antiques. La photographie est un moyen technique, rapide, Mapplethorpe fait de l’art, il aurait commencé par des collages, puis par des Polaroïds… La quête de perfection de l’artiste, du grain, de l’ombre à la lumière, révèle un méthodisme obsessionnel, un désir de perfection absolue. La mise en scène précise de ses autos-portraits reflète le caractère esthète de l’artiste.

    Robert Mapplethorpe,patti smith,grand palais«Je cherche la perfection dans la forme. Dans les portraits. Avec les sexes. Avec les fleurs.» Robert Mapplethorpe, 1985

    Au Grand Palais, il y a une pièce dédiée aux photographies érotiques de l’artiste, elle est interdite aux enfants, ceux de moins de 18 ans. Je peux entrer, je suis une enfant de 43 ans.
    Est-il possible de regarder la photographie d’un sexe sans sourciller ? Le sexe est finalement si peu représenté dans l’art (cf. Musée d’Orsay Masculin/Masculin), faut-il évaluer cette oeuvre de la même façon qu'une fleur photographiée telle une nature morte ? Mapplethorpe montre à quel point la beauté plastique de la forme est plus importante que le sujet lui-même, pour finalement ne pas en rougir…

    Robert Mapplethorpe,patti smith,grand palais« La photographie et la sexualité sont comparables, explique Mapplethorpe. Elles sont toutes deux inconnues. Et c’est cela qui m’excite le plus. » Ce sont les questions posées par les photographies de Robert Mapplethorpe, parfois perturbantes, des provocations intimes et ultimes, entre homosexualité et sadomasochisme, le photographe est un témoin implacable d’une époque qui plongent le visiteur dans un New-York radical, au cœur des années 70/80.

     

    robert mapplethorpe,patti smith,grand palais« Un jeune homme endormi, baigné de lumière, qui ouvrait les yeux avec un sourire de reconnaissance pour celle qui n’avait jamais été une inconnue. »  Just Kids, Patti Smith.

    Avant la sculpturale Lisa Lyon (championne de bodybuilding), Patti Smith a partagé la vie de Robert Mapplethorpe de 1967 à 1970. Il fait d’elle une héroïne des temps modernes, peintre, chanteuse, poète, performeuse, et, elle fait de lui le photographe qu’il a été. L’expérience est amoureuse et artistique, les deux vont ensemble, ca marche comme ça dans ces vies là. Et comme, dans une vie, l’amitié dure toujours bien plus longtemps que l’amour, Patti Smith sera aussi là demain, mercredi 26 mars, à l’Auditorium du Grand Palais, pour évoquer ses souvenirs et dédicacer son livre  Just Kids. Parce qu’au départ c’était ça, juste deux enfants, jugés terribles, seulement parce qu’ils ont souhaité que cette enfance dure un peu plus longtemps que celle des autres…

    Ce lundi matin, à la sortie de l’exposition du Grand Palais, je feuillette avec envie le catalogue de l’exposition mais finalement j’achète Just Kids, je veux me sentir plus proche d’elle. Après avoir enfouie ma monnaie au fond de mon sac, je relève la tête, elle est juste devant la table des attachés de presse, je crois bien être la seule à la voir. Autour, tous sont ignorants, préoccupés, blasés, ou bien peut-être médusés comme moi. Nous échangeons un grand sourire, franc. Toute simple, les yeux plongés dans un monde qui n’appartient qu’à elle, elle s’avance vers le staff des officiels du Grand Palais. Aimable et généreuse, je crois que Patti Smith vient de dire qu’elle est heureuse d’être là… moi aussi !

    Laurence Caron-Spokojny

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  • « La beauté de Rome ne répondait pas à la majesté de l'Empire (...). Il l'embellit tellement, qu'il se vanta avec raison d'avoir trouvé une ville de briques et laissé une de marbre» - Moi, Auguste, Empereur de Rome au Grand Palais.

    auguste-affiche.jpgVoici deux mille ans, à l’âge de 75 ans, l’empereur Auguste quittait ce monde. La Réunion des Musées Nationaux, plus précisément Le Louvre et Les musées du Capitole de Rome ont mis en scène, dans les salles des Galeries nationales du Grand Palais, le long règne du premier empereur romain de l’Histoire, Octave dit Auguste.

    Neveu et fils adoptif de Jules César, Caius Octavius Thurinus souhaite venger l’assassinat de César. C’est donc dans un climat de guerres civiles que le jeune Octave débride peu à peu son ambition. Dix sept-ans après le premier triumvirat (César, Pompée et Crassus), Antoine, Lépide et Octave se partagent le pouvoir pendant dix ans jusqu’à la bataille navale d’Actium et la conquête de l’Egypte (qui poussera Antoine et Cléôpatre au suicide). Après ces victoires, en 27 av. J.C., le Sénat proclame Octave : Augustus (vénérable, consacré), il est alors le premier empereur romain.

    Statue-Augustus.jpgTrès habile stratège, Auguste prend grand soin de maintenir en apparence la restauration de la République afin de ne pas éveiller les soupçons d’un possible souhait de royauté. Le règne d’Auguste est un règne de paix : il adapte la politique de Rome aux coutumes des territoires qu’il a conquis, et lorsqu’il ne parvient pas à en conquérir de nouveaux, Auguste met en œuvre des alliances… L’Empereur s’invente sa propre communication, il multiplie ses représentations, ce sont des bustes, de la monnaie frappée à son effigie, des camées délicats, des statues de marbre, des peintures, de l’argenterie… Son ami Mécène, jugé très excentrique, lui inspire l’idée d’attirer les plus grands artistes, et, de faire rivaliser la production artistique de l’Empire à travers le monde. Properce, Virgile et Horace sont d’excellents ambassadeurs de leur protecteur. Les amours, mariages et liaisons adultères, de l’Empereur sont aussi des outils politiques autant que les spectaculaires monuments publics qu’il fait s’élever dans Rome.

    En sept parties, l’exposition suit une chronologie extrêmement nette, les œuvres présentées sont des archétypes nécessaires et indiscutables de l’histoire qui nous est contée. Les arts et coutumes, l’architecture, les bijoux, les pratiques funéraires, rien n’échappe à la juste illustration des quarante années de règne d’Auguste. Comme autant de preuves de passions déchaînées, de conquêtes héroïques, de guerres sanglantes, de complots politiques, et enfin de paix, cette Rome continue à être totalement fantasmée. Mais pour cette fois, "MOI, AUGUSTE, EMPEREUR DE ROME" retrace l’histoire d'un homme, non pas des moindres, lors d'un parcours très instructif, absolument passionnant, et se tenant certainement au plus près de cette époque !

    Auguste est donc un homme à suivre jusqu’en juillet 2014, il est également accompagné d’une programmation culturelle extrêmement riche (films à l’auditorium, colloques, rencontres, ateliers … ). Les informations sont sur le site du Grand Palais.

    Laurence Caron-Spokojny

     

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  • La mécanique des fluides selon Bill Viola au Grand Palais

    billviola_cequiestremarquable.jpgLes expositions au Grand Palais se suivent et ne se ressemblent jamais. Lorsqu’il s’agit enfin de présenter le travail de Bill Viola, le Grand Palais se fait humblement oublier pour fondre le visiteur-voyageur dans l’univers multidimensionnels de l’artiste vidéaste.

    A l’heure du numérique, et autres technologies dont on ne cesse de nous rabattre les oreilles et de nous brouiller la vue, Bill Viola remet les choses en perspective : les bonnes perspectives. La technologie reprend son rôle premier, elle est un « outil », et c’est heureux. L’Art occupe l’espace, il naît sous l’impulsion humaine. Et, c’est en effet du domaine de l’Humain dont il s’agit. Nos pas se font précieux, ce matin là dans les allées du Grand Palais, comme guidés par la lumière, un parcours initiatique…

    Selon Bill Viola : « Le paysage est le lien entre notre moi extérieur et notre moi intérieur ». Qu’il soit terrifiant ou époustouflant de beauté, l’horizon dans lequel nous plongeons notre regard nous renvoie toujours à nos propres émotions, comme un effet de miroirs… inévitable.
    Cette sensation d’appartenance à la nature est omniprésente, la vie humaine épouse les éléments dans un cycle  sans fin. A sa convenance, l’eau donne la vie et la reprend ; avec le feu, les deux éléments sont des alliés, et de puissants frères ennemis qui n’ont de cesse de rythmer la vie. Le temps s'égrene, des hommes et des femmes le traversent, imperturbables, un bateau chargé quitte la rive. D'autres, des sensations aquatiques ou brûlantes, créent des images et subliment des sons, l’atmosphère est transformée, le passage d’une œuvre à l’autre se fait dans une sorte d’apesanteur.

    Comme des insectes nocturnes, nous sommes attirés par le scintillement de la lumière, tour à tour réduits ou grandis par nos sens désormais totalement en éveil. Les enfants courent, l’obscurité ne les impressionne pas le moins du monde, ils s’assoient en tailleur sur la moquette sombre et assistent au spectacle de la vie proposé par Bill Viola avec toute la candeur dont ils sont capables. Chacun en prend pour son grade, il faut s’abandonner. Vraisemblablement, il y a autant de lectures à la proposition artistique de Bill Viola qu’il y a d’Hommes sur Terre.

    Comme après une longue méditation, un harassant bain de mer, une crise de larmes ou de fous rires, une marche sous la pluie, une colère, un sommeil profond ou une déclaration d’amour, il y a ce vide infini qui a dénoué nos muscles et libéré notre esprit, Bill Viola aurait pu être un Maître Zen... Puis, le silence fait place à quelques propos éblouis. Ce bel enthousiasme reste pourtant mesuré, chacun protège ses sentiments avec pudeur. Le voyage dans lequel Bill Viola nous a transporté a touché une part d’intime pour laquelle il est très difficile de témoigner. Seule, reste en commun, la vision du monde de Bill Viola, elle nous rappelle à quel point nous sommes ici de passage, le passage d’un état à un autre, très court...

    Laurence Caron-Spokojny

    Bill Viola à l'Opéra Bastille en avril 2014

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  • Rétrospective Georges Braque au Grand Palais

    grand palais,georges braque,laurence caron-spokojnyPeut-être est-ce dû à un catalogue d’exposition oublié (1973 au Musée de l’Orangerie), une revue d'art ou bien à quelques traités sur la peinture contemporaine aux illustrations tentantes pour les découpages et créations enfantines, je ne sais, ce dont je me rappelle est que Georges Braque (1882-1963) a été ma première rencontre avec la peinture contemporaine.

    Très consciencieusement, j’ai réservé mes entrées afin d’être certaine de ne pas rater ce rendez-vous au Grand Palais.
     

    Il s’agit de la première rétrospective sur l’œuvre de l’artiste depuis 40 ans. Le parcours offre 200 peintures de l’artiste, des sculptures, de nombreux ouvrages illustrés et photos absolument indispensables pour connaître ou redécouvrir l’étendue artistique de cet humble artiste. En effet, bien moins sulfureux que son compagnon de route de ses débuts et adversaire par la suite, Pablo Picasso, Georges Braque était selon Nicolas de Staël « le plus grand des peintres » ; j’avoue avoir tellement d’admiration pour l’un et pour l’autre qu’il n’est pas envisageable de contrarier cette opinion bien tranchée. 


    grand palais,georges braque,laurence caron-spokojnyAprès avoir parcouru les allées de l'exposition, terriblement encombrées de curieux (je vous conseille vivement de bien choisir votre horaire de visite), l’éblouissement est à son comble. Embrassant tout autant la littérature que la musique, Georges Braque, observateur précis de son époque, laisse un témoignage vibrant. Indépendant et discret, en opposition à bon nombre de ses prestigieux confrères, Georges Braque n'a pas été reconnu en son temps comme initiateur des différents courants picturaux qui ont rythmés le début du XXème, comme c’est le cas pour le cubisme, revendiqué âprement par Picasso et ses admirateurs. Pourtant cette traversée de son œuvre et de sa vie révèle à quel point Georges Braque fût à la fois chercheur, inventeur et novateur. Ma préférence penche vers les papiers collés, à ces gris et bruns savamment ordonnés où toujours un soupçon de bleu vient éveiller et éclairer la composition.
    Mais le foisonnement des œuvres orchestrées par la mise en scène intelligente du Grand Palais offre mille feux sur l’inspiration entreprenante de Braque, du fauvisme à la nature morte en passant par l'abstraction, voici une leçon qui résume à elle seule près d'un siècle d'exploration  artistique.

    A noter, un petit film en noir et blanc qui montre Marc Chagall, critique d’art d’un instant, découvrant les peintures de Braque et déclarant avec fougue qu’il s’agit bien là d’ «un grand artiste !». Croyez-le. 

    Laurence Caron-Spokojny

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  • DYNAMO : un feu électrique et coloré embrase le Grand Palais jusqu’au 22 juillet

    dynamo,grand palais,julio le parcAu début du XXème siècle, de nombreux courants artistiques se sont éloignés des codes établis de la représentation d’une œuvre, pour aller expérimenter la source de nos sensations premières, la vision, c’est alors que la contemporanéité de l’art a pris radicalement son envol.

    Cent quarante deux artistes sont représentés dont le formidable et maître absolu (à mes yeux) Julio Le Parc déjà encensé entre ces lignes lors de son exposition au Palais de Tokyo cette année.

    Emportés par le rythme trépidant et si riche de DYNAMO, nos précieux yeux sont mis à l’épreuve dans ce voyage extraordinaire, peuplé de néons, flashs et autres clignotants aux lignes courbes ou anguleuses. 

     

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    Le Grand Palais se fond en véritable lieu d’exposition contemporain jusqu’à sa terrasse. Le parcours de l’exposition est ludique, les allées regorgent d’œuvres aux allures de trouvailles ingénieuses. Ce gigantesque cabinet de curiosité révèle des phénomènes qui peuvent mener jusqu’à la perte d’équilibre, des ballets de faisceaux fauchent le rythme de vos pas pour les emmener danser sur des crépitement de flashes. Quelques monochromes rivalisent avec des installations luminescentes, les miroirs argentés se déplacent et enveloppent le curieux pour enfin le diriger vers de somptueux mobiles de Calder, histoire de calmer les esprits avant le retour à la réalité…

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    L’expérience visuelle est telle qu’il ne faut pas craindre de se considérer un peu comme dans la peau d’un rat de laboratoire, mais c’est ce qui est appréciable. Cet enveloppement cinétique de nos sens devrait être prescrit de façon curative afin de nous libérer de toutes formes de préjugés face à l’art contemporain, une sorte de cure de jouvence.
    A ce propos, les enfants ne s’y trompent pas : ils s’éclatent !

    Laurence Caron-Spokojny


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    ZYLVINAS KEMINAS
    (Lituanie, 1969)

    "Beyond the Fans"

    De l'ordre du sublime, l'éphémérité extrême de ces bandes magnétiques qui restent en suspension dans l'air, tenues par le brassage de l'air du ventilateur, forment un ballet délicat... 

    © Photos : L.Caron-Spokojny


    Dynamo, un siècle de lumière et de mouvement dans l’art 1913-2013, Galeries nationales du Grand Palais Sur près de 4000m2, l’exposition montre comment, de Calder à Kapoor, de nombreux artistes ont traité les notions de vision, d’espace, de lumière et de mouvement dans leurs œuvres, en réalisant souvent des installations dans lesquelles le visiteur est partie prenante : les atmosphères chromatiques et changeantes d’Ann Veronica Janssens, les miroirs kaléidoscopiques de Jeppe Hein ou les réalisations in situ de Felice Varini.

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  • Daniel BUREN, MONUMENTA 2012

    Pas d'atelier, pas d'attache, rien de matériel en somme… Daniel Buren est un artiste libre. 
Il crée sur place, une forme de street-art. Je me demande si cette liberté, si visible dans son travail, s'est affirmée avec le temps grâce à l'expérience, ou bien s'il a toujours été ainsi ...   

    S0040504.JPGÀ sa décharge, la grande nef du Grand Palais est certainement un des lieux les plus inspirants qui soit. Cependant, les dimensions du lieu et son écho quasi-mystique peuvent aussi paralyser un probable élan créatif. Le pas ne doit pas être hésitant : il faut quand même le faire, et même être sacrément gonflé ! Ego surdimensionné de l'artiste ? Mégalomanie ? Folie des grandeurs ? On s'en moque. C'est BEAU à vous couper le souffle. Une démonstration évidente que je ne m'aventurais pas à vous décrire ici bas, ce serait dommage, il faut y aller.
    Le succès de l’artiste et la renommée du lieu obligent à se lever tôt, les portes ouvrent à 10h, présentez-vous à 9 h 30, lâchez très généreusement 5 euros (gratuit pour les enfants), patientez et entrez !
    Timidement d’abord, puis épaté, réjouie, enfin heureux, rien de plus à en dire, c’est une explosion de couleurs, une vague lumineuse qui inonde toute l’atmosphère, en quelque sorte : une définition picturale du bonheur. 

    Laurence Caron-Spokojny 

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  • Helmut Newtown au Grand Palais

    Aux commandes la photographe Alice Springs ou plutôt Madame June Newtown qui, pour cette rétrospective au Grand Palais, est commissaire de l'exposition. 

    Les salles qui accueillent l'exposition semblent étroites comparées aux oeuvres colorées ou noir et blanc du maître absolu de la photo de mode. Cette mode est un prétexte, un support, Helmut Newtown s'attache ici à dévoiler son art. helmut newtown,grand palais
    Des tas de photos presque toutes reconnaissables, des polaroïds éparpillés dans lesquels on aimerait pouvoir fouiller, des icônes de la mode, des stars toujours en vogue, des mises en scène insensées, des poses sophistiquées, des courbes voluptueuses et des lignes parfaites… Le beau, plutôt la beauté de la femme, est dans son oeuvre le plus connu et reconnu. La femme s'est déjà libérée, là elle s'incarne, elle s'expose nue, puissante, chic et souveraine. Les formats verticaux des tirages s’élancent, le regard placé très haut des mannequins et leur assurance de prédatrice, que l'on attribuait autrefois aux hommes, mais ça c'était avant l'ère Newtown, laissent cette impression étrange d'être spectateur d'une oeuvre monumentale sans trop savoir comment l'expliquer.
    Avec une précision d’horloger et une volonté farouche d’extraire l’essence même des choses, Helmut Newtown a figé une époque, ses révolutions, ses victoires et ses excès. Une vision juste, sans compromis, qui, comme le smoking d’Yves Saint-Laurent, est à jamais indémodable.

    Laurence Caron-Spokojny

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  • La Fiac au GRAND PALAIS, au Jardin des Plantes et au Louvre...

    Dans l'article précédent, j'attirais l'attention sur l'initiative du Centre Georges Pompidou de donner accès au plus grand nombre à des oeuvres contemporaines, par la gratuité, à une exposition itinérante...

    fiac,grand palais,paris,laurence caronPuis, j’ai souhaité ici illustrer un prochain évènement majeur de l'art contemporain : la nouvelle édition de La Fiac à Paris, du 20 au 23 octobre 2011 au Grand Palais (entre autres lieux). 

    Seulement, voilà... En me promenant sur le site de la Fiac pour aller y glâner des infos, j'ai noté que le ticket d’entrée à la Fiac est de 32 euros, et "c’est marrant" mais je n’ai plus tellement d’inspiration...

    Forte de son succès, la FIAC n'a pas besoin d'aide pour faire sa promotion, j'attendrais donc de m'y rendre pour ensuite partager ici mon expérience. 

    Laurence Caron-Spokojny

     A suivre, pour les enfants, le Musée mobile.

     

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  • L'aventure des Stein au Grand Palais

    “Matisse, Cézanne, Picasso… L'aventure des Stein”  retrace la fascinante saga de cette fratrie de collectionneurs. 

    Visite guidée avec le metteur en scène Ludovic Lagarde, vidéo visible sur le site de Télérama, à voir en attendant de s'y rendre (trop de monde pour le moment)...

    L'aventure des Stein au Grand Palais from Télérama on Vimeo.
    Jusqu'au 16 janvier 2012 au Grand Palais.
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