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  • Les beaux films de Sydney Pollack

    Sur TCM (Turner Classic Movies), la chaîne dédiée au cinéma et à laquelle il faut être abonné sans-discussion-aucune, j'ai pu voir ou revoir, à vrai dire je ne sais plus, L'Ombre d'un Soupçon, mystérieux drame lyrique entre Kristin Scott Thomas et Harrison Ford… Car justement c'est imparable, on peut voir et revoir à volonté, sans jamais se lasser, et toujours avec délice le cinéma de Sydney Pollack.

    Théoriser sur l'immense carrière cinématographique de Sydney Pollack serait présomptueux, car en plus d'être acteur et réalisateur, Sydney Pollack fut aussi un brillant producteur aux choix osés, notamment Présumé Innocent, Raisons et sentiments ou bien encore Retour à Cold Mountain. Mon envie est bien moins ambitieuse. Juste, il est THE réalisateur incontestable du cinéma romantique hollywoodien, c'est dit.

    Le talent du réalisateur n'épargne aucun genre, sur une large palette de sentiments, il jongle entre les rapports humains ou avec la nature  avec un western écolo (Jeremiah Jonhson, 1972), il peut offrir une comédie sensible (Tootsie 1983) ou une fresque romanesque (Out of Africa, 1986). En parfait défenseur des valeurs humanistes, Sydney Pollack attire l'attention sur des sujets difficiles comme sont les douloureux clivages sociaux et économiques (On achève bien les chevaux, 1969), les rouages politiques plus ou moins grinçants (Les Trois Jours du Condor, 1975), la liberté de la presse et ses travers (Absence de Malice, 1982),… C'est une Amérique contemporaine et à la fois nostalgique (Nos plus belles années, 1973) aux accents de tragédie greque, l'artiste aime à nous torturer en nous rappelant le pouvoir de notre libre arbitre tout en laissant toujours une place à un profond espoir en l'humanité. L'Homme n'est jamais totalement méchant ou parfaitement bon, il est la somme de ses contradictions, la somme de ses expériences. D'ailleurs, Sydney Pollack  ne condamne pas, il met en garde, notamment une certaine presse qui ne démontre plus mais qui glisse peu à peu vers une forme de dénonciation (voici un sujet qui trouve aujourd'hui un parfait écho dans notre actualité...). Le crédo du réalisateur, sans cesse renouvelé par de nouveaux sujets, est de montrer la face cachée des institutions qui ont soit-disant la mission première de transmettre les idéaux de notre société.

    Il est de bon ton de désigner la foisonnante production du réalisateur comme s'agissant de «films engagés», n'est-il pas question tout simplement de vrai cinéma ? C'est un cinéma qui raconte avec un language qui se veut compréhensible par tous. Le réalisateur dirige les acteurs à la perfection pour les faire parler de sa propre voix, la précision du scénario frôle la technicité horlogère. Quand en plus Sydney Pollack se projette dans la (belle) personnalité de Robert Redford pour s'incarner, cela atteint la perfection... De Burt Lancaster à Tom Cruise, Sydney Pollack aime les acteurs, et ils lui rendent bien. Le regard du réalisateur est si humain que ses films en deviennent universels et surtout (même pour les tenues entre Croisière et Hippies de Barbara Streisand dans Nos plus belles années) intemporels.

    Laurence Caron-Spokojny

    Lien permanent Catégories : LETTRES, ONDES & IMAGES 0 commentaire Imprimer