Duel, le 11 décembre à 15h, Salle Gaveau
Voici des musiciens classiques qui usent très savamment du burlesque pour se faire voir et se faire entendre.
Puis les années passent, l'homme grandit, vieillit un peu, l'instrument devient de plus en plus précis mais reste toujours aussi exigeant. Alors, la musique dévoile sa véritable personnalité, libre, elle se fait Art. Cet Art a besoin de public, il se façonne, tente de séduire et c'est enfin la rencontre : parfaite. C'est le cas pour Laurent Cirade, le violoncelliste, et, Paul Staïcu, le pianiste.
Voici autre chose. Une idée artistique. Un hommage au travail, le dur, le pas marrant. Le travail usé, seul, sur un tabouret d'instrumentiste, fondu sur son instrument avec pour seule compagne une pile de partitions annotées. Les artistes, propulsés par leur art, sont extirpés de leur solitude, ils s'expriment alors, tout à fait maîtres.
Le spectacle fait rire son public, tous les publics, c'est certain, les ingrédients sont tous là très justement dosés. De la performance et de la délicatesse, un grand raffinement en somme, une transmission impeccable, et surtout, du divertissement, celui qui anime et qui éveille notre plus grande joie et qui procure un bien être épatant.
Ainsi, Laurent Cirade et Paul Staïcu nous livrent des années de travail et d'émotions dans un déferlement d'inventions, inédites et très très inspirées.
Reservez vos places sans attendre.
Laurence Caron-Spokojny
Agnés Boury, metteur en scène du spectacle a écrit un texte irrésistible sur le spectacle :
Affublés d’un piano et d’un violoncelle, puis d’une pince monseigneur, bientôt d’une chaise longue et d’un barbecue, deux êtres improbables surgissent de nulle part. Soumis à des métamorphoses effrénées, ils font une irruption violente dans notre histoire musicale. Drolatiques, délicats, poignants, ils explosent tous les stéréotypes musicaux, du classique de meilleure facture aux mièvres mélodies de supermarché. Grâce à leur talent imperturbable, ils se mettent dans des situations désespérantes et par une virevolte insoupçonnée emprison- nent finalement le public dans le vertige de leurs délires poétiques et humoristiques.
Première tragédie musicale jamais créée, Duel est sans doute la plus belle illustration de ce que Desnos disait du burlesque : « la forme la plus déconcertante du lyrisme ». Gymnopédie pour cauchemar cannibale, ballade pour midinette abandonnée, concerto pour carte bleue, toccata pour séquestration, rap pour déprime sociale, menuet pour sadisme militaire, chant tzigane pour nostalgie scoute, scatt pour stentor beuglant… Mais quel est donc l’illustre philosophe qui a cru sage d’affirmer que la musique adoucissait les mœurs ? Deux musiciens exceptionnels se livrent à d’hilarants règlements de compte et arrivent à vous en convaincre irrévocablement. Pour tous.
Agnès Boury, Metteur en scène.