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"Mishima n'était pas un héros" de Laurence Caron. éd. Publibook

mishima n'était pas un héros,laurence caron-spokojny,publibookChronique littéraire du magazine "Opérette, théâtre Musical" (août 2013) sur "Mishima n’était pas un héros" de Laurence Caron



mishima n'était pas un héros,laurence caron-spokojny,publibookLe public du Lyrique connaît bien le ténor Michel Caron, disparu en 2001, dont le nom a brillé au fronton des théâtres, des années 60 à la fin des années 80. Il a été une des vedettes du Châtelet, des grandes scènes de province et de l’étranger, du théâtre de Paris et de l’ORTF.

On a vu Michel Caron au cinéma et dans des publicités. L’objet du livre de Laurence Caron, sa fille, n’est pas de retracer une carrière. On aurait d’ailleurs aimé que l’auteur nous fasse partager autant les moments de gloire que les périodes plus difficiles, où les contrats se font plus rares. Laurence Caron écrit un beau livre sur la finitude et la violence du suicide. Car son père, Michel Caron, s’est donné la mort il y a dix ans, sans livrer d’explications sur son geste. Sa fille ne s’en remet pas. Elle inscrit son témoignage dans la quotidienneté d’une famille unie, inclut ascendance et descendance, et scrute à la lumière de ces évocations tout ce qui aurait pu expliquer l’irrémédiable. Vainement. A l’exception de quelques bribes.
Mais ni Mishima, ni Banville n’apaisent la douleur. La revanche (sur quoi ?) est dans cette vie, qui force les destins, qui arrache malgré tout de bons moments (en vrac, les vacances, Arletty, Offenbach…). Le livre évoque dans des pages pudiques, mais d’une telle justesse, les ravages de la maladie d’Alzheimer de la Grand-mère, ou encore maints détails sociologiques sur le vécu du métier, si particulier, de chanteur lyrique. Les parades tombent les unes après les autres. 

« Désormais, pour être à la hauteur de cette noblesse de sentiment, je m’emploie pour que son absence soit aussi importante que sa vie », conclut Laurence Caron. Le livre, peuplé de cette absence, bâtit une sorte de temple au disparu. Et si la conscience de la finitude était le meilleur rempart contre les formes imprévisibles, cruelles, que prend l’inéluctable départ, toujours injuste, toujours sans réponse ? Un très beau témoignage.

Didier Roumilhac (pour le magazine "Opérette", août 2013)

Laurence Caron, « Mishima n’était pas un héros », Publibook, 2013, 16 euros.

Lien permanent Catégories : LETTRES, ONDES & IMAGES 2 commentaires Imprimer

Commentaires

  • ... et, la chronique (si émouvante) de Bernard Morlino pour "La République du livre " sur "Mishima n'était pas un héros" :

    "Le grand livre d'une fille sur un père qui a décidé de partir volontairement. Il s'agit du ténor Michel Caron, un homme aux multiples talents" http://larepubliquedulivrenumerique.com/caron/

  • "Mon père ce héraut, par sa fille Laurence Caron" chronique de Bernard Morlino sur La République du livre
    à propos du livre-témoignage de Laurence Caron "Mishima n'était pas un héros" http://larepubliquedulivrenumerique.com/caron/

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