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« Un bateau pour Lipaïa » au Théâtre du Vingtième, jusqu'au 3 juillet 2016

genevève casile,jean-pierre hané,jean-françois guilliet,théâtre du vingtièmeL’amour a le talent d’unir ceux que tout oppose, et souvent à des moments totalement inattendus, c’est ce que souhaite nous dire l’auteur Alexeï Arbuzov.

Rodion est médecin, il est un homme sérieux. Une nostalgie douloureuse a ralenti sa vie, les émotions nouvelles ne peuvent plus l’atteindre, la souffrance du passé l’empêche d’avancer, de voir un peu plus loin... Il y a comme une chape de plomb posée sur le fil de sa vie.
Lidia est une ancienne artiste de cirque. Rêvant de ce qu’elle a été et de ce qu’elle aurait pu être, elle échappe à la réalité par son caractère fantasque. Ré-enchantant le passé autant que le présent, elle sublime le temps qui passe. Ils se rencontrent, ils se fuient puis se cherchent. 

Ces deux vies apparaissent sous la douce lumière du théâtre du Vingtième, très délicatement, elles se dévoilent au fur et à mesure, de la même façon que l’on retire une à une les pétales d’une fleur pour donner une réponse à une interrogation amoureuse.
La mise en scène de Jean-Pierre Hané dessine les contours de ces vies aux accents violents, ceux du Front de l’Est, la « grande guerre patriotique », sur le rythme doux d’un interminable été indien aux bords de la Baltique.
La retenue du jeu de Jean-François Guilliet est profonde et d’une grande élégance tandis que Genevève Casile offre une interprétation haute en couleurs. Tendres et drôles, les deux grands comédiens sont dans une justesse qui désarme le public. Peu à peu, pour les protagonistes de l’histoire autant que pour le public, les carapaces se détachent pour tomber totalement. Le temps et l’espace se sont évanouis pour ne laisser voir que la couleur des sentiments. Au départ, l’instant semble emprunt de solitude puis se comble d’une tendresse inouïe, si émouvante, il est impossible de résister au charme. Le public conquit aura du mal à s’extirper de ce rêve.
L’embarcation pour « Un bateau pour Lipaïa» au Théâtre du Vingtième est un voyage dont il est impossible de ressortir indemne. Du très beau Théâtre, magnifique !

Laurence Caron-Spokojny

Lien permanent Catégories : EN FAMILLE, SCENES 0 commentaire Imprimer

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