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agnès letestu

  • Cendrillon à Hollywood

    S'il y a bien une époque qui reflète un grand esthétisme, ce sont les années 30.  L’architecture stylisée des villes, les voitures aux formes arrondies, les costumes aux lignes parfaites, le tombé irréprochable des robes, c’est dans cet univers à la fois graphique et fluide que Rudolph Noureev a choisi de projeter sa Cendrillon en 1986 à l’Opéra de Paris.

    Sortie de Garnier pour gagner les planches de Bastille, la production 2011 n’a pas pris une ride. Les fantastiques décors de Petrika Ionesco s’inscrivent dans la tradition «opéra-tesque» et s’installent confortablement dans les cintres et sur le plateau de Bastille. La proposition de Hanae Morie, (véritable icône de liberté au Japon, pour avoir été la première femme a accéder au podium des grands couturiers) pour les costumes, est raffinée, les tissus délicats se succèdent.

    Serguei Prokofiev enveloppe somptueusement le ballet dans une partition visionnaire, déjà si moderne. Tandis que Groucho Marx et Fred Astaire viennent soutenir l’oeuvre de Charles Perrault, l’auteur apprécierait les fantasques studios de Hollywood. Cette Cendrillon rêve d’être une star du grand écran, et, c’est un producteur de cinéma qui la propulse sous les feux des projecteurs, sous l’oeil bienveillant de king-kong (en vrai !).

    Karl Paquette est d’une grande élégance dans son rôle de producteur, les deux soeurs Mélanie Hurel et Ludmila Pagliero nous rendent leur plaisir de danser très contagieux, Stéphane Phavorin livre un exercice de style dans le rôle de la marâtre assez exceptionnel, Christophe Duquenne est le professeur rêvé, enfin ils sont tous magnifiques, les tableaux des saisons, l’ensemble du corps de ballet, comme nous, semble s’amuser ! 

    Et puis la star... Irrésistible, si vulnérable à l’écart des projecteurs, et, si majestueuse sous les feux de la rampe, Agnès Letestu est bouleversante. Cela on le savait déjà. L’Etoile a ce «je ne sais quoi» d’incroyablement magique, une jambe s’échappe, un bras s’arrondit et tout est poésie. D’une grande exigence, l’artiste se donne entièrement avec une classe incomparable, il y a une sorte d’aristocratie dans son interprétation du rôle. Parfaite maîtresse du geste, elle fait naître l’émotion. La véritable émotion, celle qui vous ruine le mascara, non pas par tristesse, mais par dévotion.

    C’est beau, il n’y a rien d’autre à écrire d’ailleurs : c'est beau.

    Laurence Caron-Spokojny

    Nb / sortie en famille : le spectacle dure presque 3 heures avec deux entractes, les enfants (7 et 10 ans) sont restés attentifs, totalement pris par le déroulement de l'histoire.

     Du 25 novembre au 30 décembre Opéra de Paris - Bastille

    Lien permanent Catégories : SCENES 0 commentaire Imprimer