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aurélien houette

  • Woudwork 1 et Pas./parts de William Forsythe au Palais Garnier

    William Forsythe fait de sa danse une oeuvre plastique vivante. Les corps se déroulent et s’enroulent emportés par un vent démoniaque, les jambes battent, infiniment hautes, et, magnifiées par des bras qui s’élèvent vers un ciel conquis. Puis une accalmie, dans une précision d’horloger, les chorégraphies, de Woudwork 1 puis celle de Pas./parts, de William Forsythe décortiquent la danse avec une science exacte et harmonieuse sur les sons de Thom Willems. Une sorte d’étude cognitive du mouvement, la danse de William Forsythe éveille des sensations insoupçonnées nées d'une intuition raisonnée. L’intelligente alternance, lumière chaude - lumière crue, musique lancinante - stridente ou fortement rythmée, espace comblé – vide vertigineux, tient en alerte sans jamais faiblir sur le plateau noir du Palais Garnier qui ne m’a jamais paru aussi grand. Avec ce chorégraphe, le ralenti est intense autant que le vide est dense !

    laurence caron-spokojny,opéra national de paris,william forsythe,Stephen Galloway,Aurélie Dupont,Laëtitia Pujol,Hervé Moreau,Mathieu Ganio,Marie-Agnès Gillot,Nolwenn Daniel,Eve Grinsztajn,Laurène Lévy,Stéphanie Romberg,Lydie Vareilhes,Pauline Verdusen,Marine GanioAudric Bezard,Aurélien Houette,Julien Meyzindi,Jérémie Bélingard,Sébastien Bertaud,Cyril Mitilian

    L'exacte maîtrise offre une grande liberté à l'expressivité du corps, le Ballet de l'Opéra de Paris le démontre à chaque instant. Les reliefs des muscles sont révélés, affutés et puissants, aussi par les costumes de Stephen Galloway, les danseurs se fondent dans leurs rôles, concentrés et énergiques, une sorte de lyrisme définitivement contemporain s’inscrit. La technicité de la danse classique est pourtant toujours présente dans les pas de Forsythe, hautement respectée, l’expression est majeure, forte, elle est juste dépouillée de toutes formes d’artifices pour être réinventée. William Forsythe est un maître fondateur de la danse d’aujourd’hui, et il fut pour moi une révélation, il y a plus de 20 ans au Théâtre du Châtelet…

    Laurence Caron-Spokojny

    Lander/ Forsythe, jusqu'au 4 octobre au Palais Garnier : visionner la présentation de cette soirée par Brigitte Lefèvre.

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  • Les étoiles du 21ème siècle au Théâtre des Champs-Elysées

    C’est une soirée de gala, l’Avenue Montaigne se délecte des quelques robes longues qui flottent dans sa contre allée. Cette démonstration d'élégance est très agréable même si je demeure un peu agacée par la mine du public que je trouve manquer de fraîcheur, je m'interroge encore sur ce type de programme, attire-t'il uniquement ce public ou bien est-ce « la faute à la crise » qui ne permet qu’à une maigre frange de la population (des retraités) de s’offrir ce divertissement ; je vous laisse juge… Décryptage du programme : du répertoire classique et quelques chorégraphies contemporaines, pas de surprise ; ouverture avec le Ballet National de Cuba et clôture de la soirée avec Le Ballet de l’Opéra de Munich et son adulée  Lucia Lacarra... le nom de l’Etoile est chuchoté avec ferveur dans les rangs des spectateurs.

    lucia lacarra,marlon dinoLucia Lacarra a déjà un nom prédestiné, il sonne bien, comme celui d’une déesse de la danse ou d’une diva. Repérée et choyée par Roland Petit au Ballet de Marseille, elle s’éclipsa d’Europe pour le Ballet de San Francisco :  Robbins, Balanchine, Duato, Mac Milan, Dato et Lubovitch n’eurent plus aucun secret pour l’Ibère. Aujourd’hui, Lacarra règne sur le Ballet de l’Opéra de Munich, tour à tour elle est héroïne du répertoire classique ou interprète choisie pour les pièces de Forsythe ou Neumeier.

    Pour la 17ème édition de cette soirée au Théâtre des Champs Elysées, Lucia Lacarra danse, aux côtés de Marlon Dino, une somptueuse partie de la Dame aux Camélias de Neumeier et les, très graphiques et très élégants, Trois Préludes de Ben Stevenson.  En effet, elle est merveilleuse.
    Entre ces instants attendus, un cygne noir, sauvage et fier, interprété par Oxana Skorik du Ballet Théâtre Mariinski de Saint-Pétersbourg, déploie des ailes d’une longueur infinie. Puissant, le cygne s’élance, le prince n’a qu’à bien se tenir, ce cygne là ne s’encombre d’aucune mélancolie.
    Beaucoup moins élancée mais si fine interprète, Maria Kochetkova du Ballet de San Francisco offre, aux côtés de Joaquin de Luz du New York city Ballet, une chorégraphie d’Andrea Schermoly et une seconde de George Balanchine. Ce choix est radicalement musical, les deux danseurs virevoltent avec une aisance de virtuoses. 
    aurélien Houette,Erwan Leroux, Bruno BouchéPuis, attendus par leurs supporters, quelque peu chauvins, nos deux frenchies, Aurélien Houette et Erwan Leroux s'expriment d'une  très belle façon ; dans « Bless – ainsi soit-Il » dessiné par le chorégraphe Bruno Bouché, les deux garçons proposent une démonstration intelligente et virile écrite sur une page de danse contemporaine extrêmement intéressante, enfin quelque chose de vraiment nouveau ! Enfin, le titre du gala "Les Etoiles du 21ème siècle" prend tout son sens. La danse exacte d’Aurélien Houette est d’autant plus remarquée dans le programme suivant : «L’après-midi d’un faune» de Thierry Malandain, cette chorégraphie est fortement risquée, à se frotter ainsi de si près à la création de Nijnski, mais cette maladresse est oubliée par la très juste et très intense interprétation du danseur.

    Le final du Gala réserve quelques surprises, après que la star annoncée, Lucia Lacarra, a accueilli le poids des applaudissements avec un flegme digne d’un soir de Première à L’Opéra de Paris, les étoiles sont invitées à entrer à nouveau sur scène pour quelques démonstrations de portés et de sauts… Nous sommes outre Atlantique (voir même outre Océan Pacifique) bien loin de la tradition des scènes parisiennes, je reste un peu décontenancée par la mise en scène de ce final, mais le public est ravi.

     Laurence Caron-Spokojny

    "Les Etoiles du 21ème siècle", 12, 13, 14 septembre au Théâtre des Champs-Elysées

    A suivre avec la plus grande attention : Transcendanses, soirée Jiri Kylian, Ballet National de Norvège, dès le 22 septembre

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