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  • L'étrange cité d'Ilya et Emilia Kabakov sous la nef du Grand Palais, jusqu'au 22 juin 2014

    grand palais,ilya kabakov,emilia kabakov,rmn,monumentaDepuis l’éblouissement absolu installé par Daniel Buren, dans la nef du Grand Palais, pour Monumenta en 2012 : des couleurs franches imprimées sur ces modules circulaires ont envahi ma vision. Encore aujourd'hui, sous cette majestueuse verrière, l’intention artistique de Daniel Buren continue de brouiller le réel, je ne parviens pas à m’en détacher. Pourtant, ce matin là, avec la ferme volonté d’avoir un regard nouveau, j'aborde les remparts de L’étrange Cité des deux artistes d’origine russe, IIya (80 ans) et Emilia (69 ans) Kabakov.

    Grand Palais, Ilya Kabakov,Emilia Kabakov,RMN,monumentaL’espace immense se découpe en un dédale d’allées limitées par de hauts murs d’un blanc immaculé dont l’entrée se fait sous une coupole renversée. Colorée de vitraux, la forme spectaculaire de 24 tonnes semble vouloir transmettre un écho, une voix ou une écoute. Cette construction avait été commandée par feu Gérard Mortier (il a été directeur de l’Opéra national de Paris) pour le décor de l'opéra Saint-François d'Assise d'Olivier Messiaen au Festival de la Ruhr (Allemagne-2003).

    « L’étrange cité », pure comme un ensemble d’icebergs et lumineuse comme une cité grecque, ouvre sur des entrées sombres et mystérieuses aux noms ésotériques: « Le centre de l’énergie cosmique », « Comment rencontrer un ange ? »,… Ces enceintes, une fois leurs seuils franchis, dévoilent tour à tour les univers contrastés du couple d’artistes : un musée vide comme une cathédrale, des peintures noires ou de couleurs vives, des objets insolites et des constructions funambulesques, laissent entrevoir la possibilité d’une recherche artistique sans fin où l’utopie semble faire naître ou détruire à sa guise les civilisations, comme dans une boucle infernale.
    L’intention de départ des artistes est peut-être d’évoquer les choses avec simplicité, mais le concept même de l’installation est très ambitieux. Même si Ilya et Emilia Kabakov se défendent de ne pas être des « artistes politiques », ils expriment ici une forme de militantisme aux idéaux bien tranchés. L’Homme apparaît dans leurs œuvres comme particulièrement doué pour la conquête ; son aspiration à « se dépasser » traverse les époques et les frontières.

    En fait, ce qu’il y a de remarquable, dans la représentation de ce Monumenta 2014 au Grand Palais d’Ilya et Emilia Kabakov, n'est pas uniquement la représentation artistique, mais plutôt le reflet d’un parcours de vie, de deux vies unies dans un même élan créatif depuis 1989. Beaucoup plus qu’une expression artistique en quête d’esthétisme, c'est un réel témoignage sur la condition humaine. A découvrir jusqu’au 22 juin sous la nef du Grand Palais.

    Laurence Caron-Spokojny #cequiestremarquable

    Nb : pour en savoir plus sur le couple d'artistes Kabakov ; à lire, très intéressante interview, dans Le Figaro

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  • Daniel BUREN, MONUMENTA 2012

    Pas d'atelier, pas d'attache, rien de matériel en somme… Daniel Buren est un artiste libre. 
Il crée sur place, une forme de street-art. Je me demande si cette liberté, si visible dans son travail, s'est affirmée avec le temps grâce à l'expérience, ou bien s'il a toujours été ainsi ...   

    S0040504.JPGÀ sa décharge, la grande nef du Grand Palais est certainement un des lieux les plus inspirants qui soit. Cependant, les dimensions du lieu et son écho quasi-mystique peuvent aussi paralyser un probable élan créatif. Le pas ne doit pas être hésitant : il faut quand même le faire, et même être sacrément gonflé ! Ego surdimensionné de l'artiste ? Mégalomanie ? Folie des grandeurs ? On s'en moque. C'est BEAU à vous couper le souffle. Une démonstration évidente que je ne m'aventurais pas à vous décrire ici bas, ce serait dommage, il faut y aller.
    Le succès de l’artiste et la renommée du lieu obligent à se lever tôt, les portes ouvrent à 10h, présentez-vous à 9 h 30, lâchez très généreusement 5 euros (gratuit pour les enfants), patientez et entrez !
    Timidement d’abord, puis épaté, réjouie, enfin heureux, rien de plus à en dire, c’est une explosion de couleurs, une vague lumineuse qui inonde toute l’atmosphère, en quelque sorte : une définition picturale du bonheur. 

    Laurence Caron-Spokojny 

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