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"La Peur" de Stefan Zweig au Théâtre Michel, prolongation jusqu'au 26 février 2017 !

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Fritz est avocat, il se voue à sa carrière, Irène est femme au foyer, elle se voue à sa famille. En apparence ils s’aiment, en apparence tout va bien.
Le couple vit dans le meilleur des Mondes, privilégié par le confort et la réussite de Monsieur, lissé par le bon goût de Madame, tiré à quatre épingles par les us et coutumes de cette société bourgeoise, une image parfaite en somme aux teintes légèrement acidulées comme dans une réclame publicitaire des années 50.

 

"Mais il est une mollesse de l'atmosphère qui rend plus sensuel que l'orage ou la tempête, une modération du bonheur plus énervante que le malheur".

Le tableau pourrait s’avérer charmant seulement c’est sans compter sur le regard incisif et la sensibilité exacerbée de son auteur Stefan Zweig. " La Peur" est l'adaptation d'une nouvelle de Zweig, en fin explorateur des âmes, en particulier lorsqu’elles sont en détresse, Stefan Zweig donne chair à la peur. Honte, culpabilité, remord, les ingrédients sont finement choisis puis très délicatement mêlés à l’impatience d’un claquement de talon, à l’angoisse qui froisse le tissus d’une jupe, au désarrois qui ruine le maquillage... La peur possède sa victime, elle se fond en elle pour l’habiter tout à fait, elle se fait femme et anéantie ce qu’il reste d’insouciance. Elle est un implacable monstre froid qui officie de la pire façon qui soit, avec lenteur, une torture sophistiquée, ravageuse. 

Il n’est pas question que je donne ici un seul autre indice sur « La peur » au Théâtre Michel, la pièce soigne tout particulièrement l’effet de surprise et assure envelopper le spectateur dans une atmosphère Hitchcockienne.  


Dans cet univers quasi cinématographique, Hélène Degy, Aliocha Itovich et Ophélie Marsaud sont de merveilleux comédiens, leurs jeux relèvent de la performance. Quant à la mise en scène d’Elodie Menant, c’est une danse. Un astucieux ballet où les acteurs donnent vie aux décors, ils semblent se jouer d’eux mais il se pourrait bien que cela soit l’inverse. Les pans de décors glissent entre cours et jardin, ils se rapprochent, se bousculent, se gênent pour finir par tout à fait s’éloigner dans une sorte d’orchestration visuelle du tumulte des sentiments. 

A noter : si vous allez voir cette pièce avec la personne qui partage votre vie, le diner qui suivra risque d’être un peu pimenté… A voir absolument, la pièce se joue à 19h du jeudi au dimanche, et, est prolongée jusqu'au 26 février 2017.

Laurence Caron

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