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"En attendant Bojangles", jusqu'au 18 juillet à La Pépinière Théâtre

olivier bourdeaut,victoire berger-perrin,didier brice,victor boulenger,en attendant bojangles,éditions finitudesFaire un roman à succès, puis une pièce de théâtre, c’est possible, encore faut-il être bien inspiré. Recette, sur la scène de La Pépinière Théâtre.

Installation sonore. D’abord il y a le choix du titre. La chanson. Mr. Bojangles composée et interprétée en 1968 par le musicien country Jerry Jeff Walker, et reprise en 1971 par Nina Simone. Mr. Bojangles cité dans le titre, cela sonne plutôt bien. 

Décor. Le contexte esthétique est une époque révolue, à laquelle on associe automatiquement des images d’une vie légère et brillante. Les années folles sont idéales. Cette façade clinquante ne concerne qu’une poignée de privilégiés qui se précipitent en rangs serrés juste au bord de la crise de 29. Tout le tralala s’y engouffre, les voitures luxueuses, les appartements aux mises en scènes exotiques, les soirées desjantées, les meubles aux courbes dorées, les robes de Poiret, les séjours au bord de la mer. Un monde rutilant, résolument décadent. Ambiance Hemingway-Scott Fitzgerald, le duo est gagnant à coup sûr. 

Les personnages entrent. Le père, il a fait fortune et c’est tant mieux, il en use et en abuse et défoule sa générosité financière mais aussi d’âme et de coeur. La mère, fantasque, merveilleusement douée pour les histoires inventées, folle comme son époque, une tendance que l’on envie presque. Et puis le fils, il suit le mouvement du couple amoureux, innocent et très souvent grinçant.

Pour plaire au plus grand nombre, il faut être drôle, cela Olivier Bourdeaut, l’auteur du roman, semble en avoir bien étudié les rouages. Pour plaire encore, il faut aussi être léger et pour ce faire l’adaptation de Victoire Berger-Perrin est tout en délicatesse. Les protagonistes du récit se devinent, les situations se symbolisent et certaines scènes se révèlent burlesques. Tout en spontanéité, le rire se libère, une dose d’énergie nécessaire pour affronter le drame qui se profile... 

De l'amour, le personnage du père en est le serviteur. Il est incarné par Didier Brice, bouleversant, élégant et sincère à l'extrêmeJulie Delarme donne vie au rôle de la mère, elle passe de la comédie à la tragédie sans faillir, la jeune comédienne se régale. Pour Victor Boulenger, la partie est bien la plus difficile, narrateur et fils à la fois, le jeune artiste s’en sort haut la main en apportant au rôle une sorte d’étrangeté extrêmement intéressante. 

D’un best seller, d'un auteur qui fantasme certainement sur Vian et Fitzgerald, est issue une pièce faite pour un soir d'été. 

Laurence Caron 

D'après le roman d'Olivier Bourdeaut. Adapté et mis en scène par Victoire Berger-Perrin. Avec Julie Delarme, Didier Brice et Victor Boulenger.

"En attendant Bojangles" est édité aux éditions Finitude

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