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la chaîne comédie

  • « Trois hommes dans un bateau…sans parler du chien » au Théâtre Edgar

    trois homes dans un bateau,luq hamett,jérôme k.jérômesorën prevost,philippe lelièvre,pascal vincent,les robins des bois,théâtre edgarSur la Tamise, George, Harris, Jérôme et le chien Montmorency sont dans un bateau, ils entament un voyage initiatique et thérapeutique…

     
    «Trois hommes dans un bateau,… sans parler du chien», le roman humoristique de l’auteur anglais, Jérôme K.Jérôme, publié en France en 1894, est aujourd’hui adapté au Théâtre Edgar selon une mise en scène d'Erling Prévost.

    Philippe Lelièvre, Pascal Vincent et Sorën Prévost ne sont pas là par hasard, ils se sont rencontrés sur les bancs de la chaîne Comédie. C’était il y a près de quinze ans, Philippe Lelièvre s’illustrait en maître de l’improvisation, Sorën Prévost était le «Concierge» et autre speakeur déjanté de La Grosse Emission, et, Pascal Vincent, auteur reconnu du « fussoir », était un des acolytes de LA, désormais culte, troupe des Robins des Bois. Déjà, à cette époque, "l’absurde" réunissait ces comédiens totalement résolus à décaler l’expérience, ou la situation, du propos. Depuis, ces artistes tracent leur carrière, théâtre, cinéma, télévision et pub, il n’y a pas un domaine qui n’échappe à leur talent d’interprétation et à leur créativité.

    « Alors que je cherche à guérir la folie des autres je dois moi-même être fou » Thomas More.
    Et c'est une folie, douce et littéraire, que c'est trois personnages excentriques développent dans un univers so british rythmé par des attitudes pince-sans-rire et un art du nonsense délicieux. Philippe Lelièvre, entre exacte diction et élégance scénique, est un comédien solide dont le répertoire s’avère toujours aussi vaste ; Sorën Prévost débride un jeu, attentif aux autres, sans cesse en quête d’inventions, tandis que Pascal Vincent revêt son habit, candide et badin, de Pierrot de la Commedia dell’Arte, qui lui sied si bien.

    L’humour anglais est à traiter avec une grande précision, que les comédiens se doivent de régler de façon quasi horlogère. Il s’agit d’un exercice de haute voltige, les comédiens s’accaparent le charme du genre, marquent les accents poétiques et parfois hypocrites du propos, et affichent naïveté, assurance ou ironie, en balayant très habilement le registre de la «politesse du désespoir».

    «Trois hommes dans un bateau…sans parler du chien» commence tout juste ses premières représentations, dans le bleu fraîchement repeint de la nouvelle salle du Théâtre Edgar, une semaine à 19h, et la suivante à 21h. Il est certain que la vie de ce spectacle sera longue, très longue, ce concentré de talents est puissant, les murs du Théâtre Edgar ne sauront le contenir très longtemps !  

    A voir et à suivre avec la plus grande attention...

     Laurence Caron-Spokojny

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  • Seul PEF le cascadeur, avec son sens inné et sa maîtrise parfaite de l’équilibre, pouvait relever le défit de monter SPAMALOT à Paris !

    spamalot,pef,éric idle,andy cocq,philippe vieux,arnaud ducret,gaëlle pinheiro,monty python,comédie musicale,bobinoLorsque l’humour british rencontre l’humour français, le mariage n’est pas forcément évident. C’est pourtant le pari gagné par Pierre-François Martin-Laval, dit PEF.
    Inspiré par le film des Monty Python « Sacré Graal ! » (1975), puis créé sur scène à Londres en 2005, l’arrivée de « Spamalot » à Paris était très risquée ; ces dernières années les comédies musicales servies sur les planches parisiennes n’ont pas su être à la hauteur de leurs aînées londoniennes ou newyorkaises… Pourtant, après le succès en 2010 au Théâtre Comédia, la production de Spamalot continue à prouver le contraire à Bobino.

    C’est avec une grande adresse que les dialogues ont été traduits et adaptés au goût du jour et aussi à un certain « goût français ». Ce raffinement ne passe pas inaperçu et est renforcé par l’interprétation d’une troupe de comédiens  sensationnels. Voici déjà deux ingrédients qui entrent dans la composition du spectacle « Spamalot ».
    Ce n’est en effet pas sur la scène du Palais des Sports ou des Congrés que se trouve la création artistique, celle qui est sensée répondre aux exigences de l’art de la comédie musicale. En la matière, de  prestigieuses productions, pour la plupart étrangères, s’établissent sur la scène du Théâtre du Châtelet (West Side Story, My Fair Lady, ..) et font oublier quelques temps la maladresse du genre servi par nos artistes français.
     
    Ici, les talents sont souvent cachés, dans de petites salles, confidentielles, trop peu servies par les médias, parfois dénigrées, pour ainsi dire snobées. Sur les écrans, quelques capsules appelées « programmes courts » révèlent certains talents, mais les places sont rares. Pierre-François Martin-Laval est de cette veine de saltimbanques, il connaît les rouages de la machine théâtrale et les dédales qui permettent de sortir du labyrinthe. Depuis la troupe des Robins des bois, initialementThe Royal Imperial Green Rabbit Company, qui se produisit pour la première fois en 1996 au Théâtre des Sablons à Fontainebleau, sous la baguette d’Isabelle Nanty, il est reconnu et révélé par Dominique Farrugia qui le projette chaque soir en direct sur la chaîne COMEDIE! (La Grosse Emission). Depuis, PEF exerce ses talents de cascadeur en faisant le grand écart entre le théâtre et le cinéma, et la figure de style est une réussite ;  son récent (et énorme) succès de réalisateur sur le film « Les Profs » l’impose définitivement. L’art de faire rire dans un univers où l’absurde se distingue, sur un ton potache, jamais vulgaire, mêlé à un brin de naïveté apparente, une certaine poésie en somme… surréaliste. La trépidante production de « Spamalot » est le reflet de ce juste équilibre, l’esprit de troupe y est omniprésent, les talents se mêlent adroitement sans se confronter, les tableaux s’enchaînent sur un rythme soutenu, le ton est drôle, infiniment drôle, radicalement irrévérencieux. La légende arthurienne est aussi un prétexte pour parodier les productions de Broadway ou plus précisément celles qui se frottent aux portes de Paris.

    Metteur en scène et comédien, PEF campe un roi Arthur, innocent, effacé, avec ce petit air de « excusez moi d’être là » qui lui va si bien, bien loin du parti pris shakespearien du rôle initial. Dans un décor délicieusement kitchissime, une seule petite ombre au tableau : les ensembles chorégraphiques manquent d’élan ; mais l’essentiel du triomphe de la rue de la Gaité est cette troupe de comédiens, ils sont tous formidables, particulièrement Gaëlle Pinheiro en extravagante diva balayant tout les octaves, Andy Cocq subtil et bouleversant, Philippe Vieux et Arnaud Ducret qui rivalisent d’inventivité dans leur jeu…

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    Pef et Eric Idle © Héléne PAMBRUN

    Il y a quelques jours, un peu nostalgique, j’affirmais sur les réseaux sociaux qu’ « une vie était vraiment petite si on n’avait pas éprouvé le plaisir de danser dans West Side Story aux côtés de George Chakiris », et bien ce n’est pas le cas pour PEF. Evidemment, il n’est pas question pour PEF de danser avec George Chakiris, mais se doute t’il qu’il a atteint son Graal ? Pierre-François Martin-Laval ne serait-il pas aujourd’hui le digne et légitime ambassadeur des Monty Python en France...

    Laurence Caron-Spokojny

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