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  • Le Revizor au Théâtre du Lucernaire jusqu'au 25 janvier

    Dans une province éloignée de la Russie, un jeune aristocrate oisif est confondu avec un Inspecteur Général de Saint-Pétersbourg, un Revizor. Le Gouverneur véreux, et, ses notables locaux, tentent de lui dissimuler la gestion pervertie de la ville, ils vont corrompre l'inconnu pour attirer ses faveurs...

    lucernaire,gogol,prosper mérimée,le revizor,Ronan Rivière,Aymeline Alix,Michaël Cohen,Jérôme Rodriguez,Christelle Saez, Jean-Benoît Terral,Louis Thelier,Léon BaillyParue en 1836, le Revizor est une pièce de Nicolas Gogol. L’auteur Russe dénonce les travers d’une administration gangrénée avec un humour très corrosif. Le talent de l’auteur comique n’épargne rien, ni personne, son adresse littéraire est telle qu’il parvient à donner un caractère universel à la farce, sa critique de l’Empire tsariste peut tout à fait s’appliquer à toutes sortes de gouvernements et dans d'autres temps…et, cette juste insolence fait du bien à l’âme !
    Pour servir cette œuvre théâtrale remarquable, une équipe de comédiens débordant d’enthousiasme, et de plaisir à jouer, se partage les rôles : Michaël Cohen, Ronan Rivière, Jérôme Rodriguez, Christelle Saez, Jean-Benoît Terral, Louis Thelier et Léon Bailly au piano. Ils sont terriblement doués, ils développent des tempéraments bien trempés et proposent une palette de jeux extrêmement riche. Selon les codes du théâtre classique, pour lesquelles l’articulation, le phrasé et les déplacements sont en tout points respectés, les comédiens proposent une interprétation moderne, comme cela est souhaitable lorsqu’il s’agit des grands auteurs. Ronan Rivière et Aymeline Alix sont, de très jeunes et très habiles, metteurs et scènes et leur adaptation scénique est astucieuse ; le texte, dont la traduction est de Prosper Mérimée, prend forme dans toutes ses dimensions et se fond dans un très beau mouvement servit par un décor flottant et glissant, aux limites du Théâtre de l’Absurde, un délice.

    Bref, comme à son accoutumée le Théâtre du Lucernaire, outre ses choix exigeants d’auteurs, et souvent "engagés",  fait la part belle aux comédiens et aux comédiennes ; ici, la dramaturgie prend ses aises en un épanouissement heureux partagé à la fois par les artistes et le public.
    Commencée en 2014 lors du Festival off d’Avignon, la pièce se joue jusqu’au 25 janvier 2015 au Lucernaire, cette belle production mérite de se prolonger bien au delà, ici ou ailleurs.

    Laurence Caron-Spokojny

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  • Hot House au Théâtre du Lucernaire est une maison bourrée de talents !

    Il fait froid, c'est l'hiver. Roote, Gibbs, Cutts, Lush, Lamb et Tubb sont les cadres d'une institution vouée au repos et au bien être de leurs patients. 
    Mais aujourd'hui, le jour de Noël, la neige s'est changée en boue... Le matricule 6457 est mort, et le 6459 vient d'accoucher d'un fils... Ça n'était jamais arrivé. L'institution est en danger.

    Fanny Decoust,Benjamin Bernard,Grégory Corre,valéry forestier,erwan laurent,lucernaire,hot house,laurence caron-spokojnyLes comédiens, Fanny Decoust, Benjamin Bernard et Grégory Corre, retenez bien ces trois noms là, forment le collectif AA ; ajoutez Valéry Forestier, le metteur en scène, et, la musique d’Erwan Laurent : voici un décapant HOT HOUSE au toujours très novateur Théâtre du Lucernaire.

    HOT HOUSE a été créée le 24 avril 1980 au Hampstead Theatre de Londres dans une mise en scène de son auteur Harold Pinter, puis en France au Théâtre de l'Atelier en 1986 dans une mise en scène de Robert Dhéry. 
    Enfant légitime du Théâtre de l’absurde ou du Théâtre de la Catastrophe (mouvements 1950-1970), HOT HOUSE met en exergue la dérive des relations humaines dans un espace clôt (une maison de repos), radicalement déraisonnable, une forme de schizophrénie s’empare du personnel administratif du lieu, une folie malsaine…

    fanny decoust,benjamin bernard,grégory corre,valéry forestier,erwan laurent,lucernaire,hot house,laurence caron-spokojnyPourtant, devant la gravité d’un tel propos, cherchant à dénoncer sans relâche l’incohérence du monde, si important pour son auteur - Harold Pinter fut un ardent défenseur des droits de l’Homme - les artistes du collectif AA déroulent l’ensemble avec une légèreté formidable. La frontière physique qui sépare la scène et le public est effacée, les comédiens s’adressent au public, en vrai. Le ton est donné, il sera hystérique du début à la fin, dingue. L’absurdité régnante et la sophistication extrême de la plume d’Harold Pinter ne constituent pas un obstacle, le décor se monte et se démonte, il glisse, les comédiens aussi, rythme, élégance, fluidité, presque un ballet, et le tout tenu par une tension qui ne flanche pas, la performance des acteurs est époustouflante. Hier soir, c’était la première représentation, quelques nuances ont manqué (on devient très exigent devant la qualité) : infimes articulations. Mais l’ensemble est admirable, moderne, voici enfin de jeunes artistes qui vont puiser dans ce qu’il y a de mieux dans notre histoire théâtrale, Peter Sellars et Bob Wilson ne peuvent les renier, sous l'oeil bienveillant de Samuel Beckett...

    Précipitez vous sans attendre une seconde, réservez vos places, il s’agit sans nul doute d’une des meilleures pièces  de cette saison !

    Le théâtre du Lucernaire demeure ainsi une source de talents intarissable. A explorer encore et encore…

    Laurence Caron-Spokojny

     

    HOT HOUSE de PINTER du 13 novembre au 11 janvier 2014, du mardi au samedi à 21H00. 

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