Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Exercice de style surréaliste et pop : le film "PARIS N'EXISTE PAS", de Robert Benayoun de 1969, est disponible en DVD

‘’Le temps est la substance dont je suis fait. Le temps est un fleuve qui m’entraîne, mais je suis le temps ; c’est un tigre qui me déchire, mais je suis le tigre ; c’est un feu qui me consume, mais je suis le feu’’. 
Jorge Luis Borges

En 1968, Simon (Richard Leduc), est un jeune artiste peintre en pleine crise d’inspiration. Lors d’une soirée il goûte une substance aux propriétés étranges et développe des capacités mentales qui lui permettent de voyager dans le futur et le passé. Il peut maintenant enjamber les époques en une fraction de seconde et s’amuser à observer la belle Félicienne (Monique Lejeune) qui occupait son appartement dans les années 30. Mais ses nouvelles facultés ne sont pas sans conséquence et perturbent l’équilibre du couple qu’il forme avec Angéla (Danièle Gaubert). Son ami Laurent (Serge Gainsbourg) tente de le rassurer et de l’arracher à ses « hallucinations. » 

image021.jpg

La France de 1968 est en ébullition… En marge des révoltes qui grondent, l'art s'escrime à faire et défaire, détacher, renouer, fouiller, trier pour enfin créer.
Sur une toile de fond psychédélique aux tonalités délicieusement seventies, le film de
Robert Benayoun trace 93 minutes de délire existentiel, symptôme majeur d’une époque tiraillée douloureusement entre le passé et le présent.
serge gainsbourg,robert benayoun,jean-claude vannierOutre cet air du temps qui imprègne chaque image du film, le réalisateur interroge sur des sujets aussi multiples que l’inspiration de l’artiste, la jungle du marché de l’art, le snobisme des marchands et la tyrannie de la mode. Ce questionnement est intemporel, radicalement actuel, à la manière d’un peintre surréaliste les plans et portraits se succèdent portés par les notes de Serge Gainsbourg et de Jean-Claude Vannier qui, à la veille de Mélody Nelson, dessinent un futur musical qui nous berce encore… et toujours.
Car voilà, il y a Serge Gainsbourg, en chemises à jabots et vestes chic, il mâchonne méticuleusement un « fume-cigarette », un brin toujours décalé, en avance évidemment, et jeune, si jeune que vous n’en avez certainement pas le souvenir. Elégant, fin, détaché, timide, les plans de Gainsbourg sont cultes.

Vintage à souhait, l’expérience est intéressante, le film « Paris n’existe pas » peut être considéré comme un film d’art et d’essai, autre écho de la nouvelle vague, mais il est surtout un témoignage, celui d’une époque en mouvement. Restez curieux, c'est peut-être la voie à suivre pour réapprendre à rêver à un autre futur... meilleur ?

Laurence Caron-Spokojny

Hier soir au Forum des Images (cycle CINEMAVILLE), la soirée  fut très intelligemment inaugurée par de la musique : le groupe "ERNEST". Ces musiciens définissent leur style comme "électro vintage"...  A vous de voir, c'est un groupe à suivre avec la plus attention et à découvrir ICI.

Pour "aimer" la page facebook de "Ce qui est remarquable", c'est par ici

Pour en savoir plus :
Paris N’existe Pas a été sélectionné en 1969 à Cannes (semaine de la critique), à Locarno et à San Francisco. La musique, très présente tout au long du film a été composée par Serge Gainsbourg et Jean-Claude Vannier qui signent là leur première collaboration deux ans avant l’Histoire de Melody Nelson.

Le réalisateur : Robert Benayoun est un homme de cinéma né le 12 décembre 1926 au Maroc. Le terme « Homme de cinéma » regroupe les différents métiers qu'il a exploré. Avant tout, Robert Benayoun est un écrivain. Ses nombreux ouvrages sur le cinéma et le surréalisme lui auront permis d'accéder à une autre dimension de l'écriture : la critique. En 1950, il fonde la revue l'Âge du cinéma avec Ado Kyrou. Ses critiques sont également publiées dans Positif, La Méthode, France Observateur et le Point.  C'est en 1968 qu'il décide d'être au plus proche du cinéma en réalisant son premier long métrage : «Paris n'existe pas ». Ce film conjugue ses deux passions : le cinéma et le surréalisme. Quelques années plus tard, en 1975, il réalise son deuxième et dernier long métrage ; « Sérieux comme le plaisir ». Il décède le 20 octobre 1996 à Paris, alors en pleine écriture d'un nouveau livre sur Steven Spielberg.

Lien permanent Catégories : LETTRES, ONDES & IMAGES 0 commentaire Imprimer

Les commentaires sont fermés.