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Portrait de Mehdi Kerkouche jusqu'au 5 novembre à la Scala Paris

Lors de cette satané crise de la COVID-19 en 2020, les artistes ont cherché des moyens d’expression, combler le vide laissé par la fermeture des salles de spectacle a été une question de survie, essentielle. Parmi eux, le chorégraphe Mehdi Kerkouche avec ses vidéos « On danse chez vous » a réuni 70 danseurs pour le plus grand plaisir des abonnés aux réseaux sociaux, tout en destinant  son action au soutien du personnel soignant. Artiste fermement ancré dans son époque, Mehdi Kerkouche passe du cinéma à la publicité, fait des allers et retours entre la mode et la musique (Angèle, Christine and The Queens, ...), enseigne la vision de son art du mouvement, va jusqu'à créer une pièce chorégraphique  (« Et si ») pour le Ballet de l’opéra national de Paris,  et lance sa compagnie de danse EMKA en 2017. Désormais installé au Centre Chorégraphique de Créteil et du Val-de-Marne, l’objectif à la fois artistique et sociale de Kerkouche est d’ouvrir la danse au plus grand nombre et de créer des interactions entre les genres.

 

La danse, langage universel et ouverture au monde

Jusqu’au 5 novembre 2023, dans la toujours très innovante Scala, la création 2023 de Kerkouche offre à neuf danseur.se.s de donner vie à « Portrait ». Un « Portrait » de famille, celle que l’on ne choisit pas, celle qui rassemble ou éloigne, celle que l’on fuit ou qui étouffe, enfin celle que l’on aime ou que l’on craint.

Sous la douceur du regard d’Amy Swanson, successeuse d'une centaine de chorégraphies d’Isadora Duncan, l’instant est intense, aussi poétique qu’extrêmement énergisant. La mixologie des générations et des genres est une évidence, un paysage naturel dont on ne pourra plus jamais se passer. Dans un élan commun, la musique synthétique de Lucie Antunes accueille des intentions hip hop, envolées contemporaines, déhanchés Streets-jazz, acrobaties ou tours vertigineux à la façon des derviches tourneurs. Le groupe d’un gris changeant et lumineux, aux déplacements savamment mesurés dans un cadre imaginaire, n’efface à aucun moment les individualités, l’humain est au centre du sujet fouillé par Kerkouche. A La Scala ce soir-là, la scène apparaît comme un espace de transmission, la danse dessine des émotions, des relations humaines, des fusions évidemment artistiques mais aussi sociales et spirituelles. La chanson nostalgique d’Elton John (Curtains) émeut toujours autant avant de laisser la place à un final où la joie de danser de EMKA est si contagieuse qu’il est impossible d’y résister, le public semble hésiter à quitter le noir de la salle pour rejoindre les artistes sur scène. Et pourquoi pas ? N’est-il pas, plus que jamais, le temps de rappeler que We are Family *?

LC

  • We Are Family -  Siester Sledge, 1979 USA.
  • Photo Julien Benhamou.
Lien permanent Catégories : EN FAMILLE, SCENES 0 commentaire Imprimer

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