1943, Maurice Rossel, délégué du CICR (Comité International de la Croix-Rouge) visite le camp d’Auschwitz, l’échange avec le chef du camp est courtois. A la Kommandantur, les nazis sont « fiers de leur travail», Rossel aperçoit quelques baraquements, croise des groupes de prisonniers « israélites », maigres, tenues rayées et calotte sur la tête, ce sont leurs regards qu’il retient. Pour ce qui est des moyens d’extermination, il n’est témoin de rien, il n’a rien à en dire, rien à rapporter. Lui savait bien sûr que c’était « terrible », en Suisse personne n’ignorait que les prisonniers civils ne revenaient pas de ces camps, mais personne n’avait conscience de « la masse »… Près d’un an plus tard, Theresienstadt, ville forteresse au nord-est de Prague, une sorte de ghetto modèle, est sa prochaine étape. Rossel constate un traitement particulier et une organisation qu’il considère comme « privilégiée » dans ce camp Potemkine, une ville qu’il juge « presque normale ». C’est du théâtre, il l'admet, les nazis ont tout organisé pour sa venue, cependant il s’étonne de la docilité des « israélites »…
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Catégories : LETTRES, ONDES & IMAGES, SCENES
Tags : claude lanzmann, un vivant qui passe, sami frey, franck thévenon, vincent butori, théâtre de l’atelier, shoah, maurice rossel, circ
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