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L'envers du décor au Théâtre de Paris

pauline lefèvre,françois-eric gendron,florian zeller,danile auteuil,théâtre de paris,valérie bonnetonC’est un syndrome très français qui a la peau dure : quand un comédien ou une comédienne commence à plaire au public, les salles de spectacle et les médias en usent et en abusent. Il en est de même pour les auteurs. Florian Zeller est en tête de liste ces dernières années, sans compter ses pièces en tournée, l’auteur cumule les affiches à Paris avec Le mensonge au Théâtre Edouard VII, L’Autre au Poche-Montparnasse et L’Envers du décor au Théâtre de Paris.

 

Daniel Auteuil et Valérie Bonneton tiennent les rôles principaux de L’Envers du décor. Le premier est le grand comédien que nous connaissons, aussi bien pour ces prestations cinématographiques que théâtrales, et l’autre est une comédienne dont la carrière au cinéma depuis 20 ans additionne un joli palmarès, et dont la popularité est à son comble, depuis bientôt dix ans, avec son rôle dans la série télévisée : « Fais pas ci, fais pas ça ». 

Cette fois-ci, le ‘spectacle vivant’ aurait mieux fait de conserver sa magie plutôt que de nous dévoiler L’envers du décor. Ce n'est vraiment pas folichon. L’auteur se penche, à nouveau, sur les complications quotidiennes d’une petite bourgeoisie française pas très attrayante : une histoire de couples et d’amis, dont l’un a quitté sa femme pour une jeune et jolie blonde…

L’écriture de Florian Zeller est toujours aussi riche et au rythme enlevé : le parti pris est à la rigolade, à en croire les réparties -parfois vulgaires- du personnage de Daniel Auteuil. Mais cet humour facile a du mal à trouver de l’élan sur un terrain aussi mou. Les pensées dites à haute voix par les comédiens sont infiniment longues, et ne valent certainement pas autant d’efforts d’articulations, et autres gesticulations de jeu, de la part des interprètes. Et puis pour faire rire, il faut d’abord émouvoir, ce qui ne semble pas avoir effleuré l’auteur. L’intensité de la plume de Florian Zeller, d'habitude si intelligente et si sensible -notamment dans la pièce Le Père- semble s’être égarée quelque part… 

Valérie Bonneton décape la scène, affutée et précise, alors que son partenaire se démène en oscillant entre une interprétation mi-boulevard, mi-classique, sans parvenir à faire un choix pour donner un véritable sens à son jeu. Daniel Auteuil est aussi le metteur en scène de L’envers du décor, ce grand écart entre son rôle de comédien et son regard sur la pièce explique peut-être ce manque d’implication dans son interprétation. 

L’ami enviable, François-Eric Gendron, et la jolie petite amie, Pauline Lefèvre, font ce qu’ils peuvent pour exister, leurs rôles sont un peu escamotés, autant dans l’écriture que dans la mise en scène… 

Une aussi belle scène de Théâtre, une aussi talentueuse distribution pour un auteur aussi reconnu, et avec une aussi importante couverture médiatique, ne font pas forcément une bonne pièce. L’envers du décor doit rester dans l’ombre. 

 L.Caron-Spokojny

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