Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

"Hôtel des deux Mondes" au Théâtre Rive-Gauche

hôtel des deux mondes,laurence caron,bric-emmanuel schmittJ’aime le Théâtre d’Eric-Emmanuel Schmitt. D’ailleurs ses succès se bousculent, je marque une préférence pour « Le Visiteur », « Les Variations énigmatiques » ou plus récemment « La trahison d’Einstein » avec le formidable Jean-Claude Dreyfus... Le Théâtre d’Eric-Emmanuel Schmitt est d’un genre particulier, son genre à lui, entre Comédie et Drame bourgeois frôlant parfois le Théâtre de l’Absurde, l’auteur a l’adroite manière de s’adresser à un public extrêmement large. Des sujets très graves sont traités avec la naïveté apparente et la tendresse des brèves de comptoir, le ton semble toujours léger mais le questionnement est profond et existentiel. C’est une réflexion sérieuse qui ne se prend pas au sérieux, le texte garde toujours suffisamment de coquetterie pour prendre l’air d’un divertissement savoureux. La recette est d’une efficacité redoutable.

 

Depuis le 19 janvier, dans son antre de la rue de la Gaité, le Théâtre Rive-Gauche, Eric-Emmanuel Schmitt propose la reprise de « Hôtel des deux Mondes ». Dans cet « Hôtel », sorte de passage entre deux univers, un réel et un autre fantasmé (ou comme il vous plaira), les perspectives philosophiques, spirituelles ou ésotériques ont toutes valeur à être entendues.

Pour avoir assisté à la création en 1999, de « Hôtel des deux Mondes », j’ai regretté que la mise en scène d’Anne Bourgeois, et notamment les effets scéniques, tonnerre et autres lumières transcendantales, n’aient pas été un peu rajeunis. Mais, sur scène, Noémie Elbaz, Davy Sardou, Michèle Garcia, Jean-Jacques Moreau et Odile Cohen sont épatants aux côtés d’un Jean-Paul Farré absolument époustouflant. Nominé (pour reprendre cette déformation verbale consacrée) plusieurs fois aux Molières, puis récompensé (enfin !) en 2010 pour Les Douze pianos d’Hercule, Jean-Paul Farré a une biographie longue comme le bras - un très grand bras. Entre ses rôles au théâtre, au cinéma et à la télévision, le comédien est auteur et aussi chanteur. Fantaisiste ou grave, le jeu impeccable de Jean-Paul Farré ne flirte jamais avec le cabotinage, ce travers souvent fréquent chez les comédiens qui ont beaucoup voyagé. Jean-Paul Farré est d’une justesse et d’une sincérité extrême, ce sens de la mesure est sans aucun doute en accord avec le musicien qu’il est aussi.

Depuis plus de vingt ans, l’histoire ne dit pas si Eric-Emmanuel Schmitt trouve des réponses à toutes ses énigmes, et, c’est heureux car si la source de ce questionnement ne se tarit pas, il est probable que l’auteur nous projette encore dans bien d’autres Mondes...

Laurence Caron

Lien permanent Catégories : SCENES 0 commentaire Imprimer

Les commentaires sont fermés.