Nuit d'Octobre au Théâtre Gérard Philipe jusqu'au 26 novembre
Louise Vignaud et Myriam Boudenia ont écrit ensemble « Nuit d’Octobre ». Puis, les planches du Théâtre Gérard Philipe qui demeurent vibrantes d’engagements comme le nom illustre auxquelles elles rendent hommage, une vérité qui se pare de fiction pour mieux se faire entendre et comprendre, et enfin une troupe de comédiens enthousiastes ont fait le reste.
« Il est conseillé de la façon la plus pressante aux travailleurs algériens de s'abstenir de circuler la nuit dans les rues de Paris et de la banlieue parisienne, et plus particulièrement entre 20 h 30 et 5 h 30 du matin ». Préfecture de Police de Paris, mai 1961.
Du 17 octobre 1961 on ne sait pas grand-chose, les manuels scolaires de ma génération ont peu (pour ainsi dire pas) effleuré cette sombre partie de l’Histoire de France, gommant presque la conquête coloniale des deux derniers siècles. Pourtant cela s’est passé en plein cœur de Paris, dans la rue et effroyablement sur les ponts de la Seine. Cette nuit-là, les Algériens parqués dans les bidonvilles de banlieue se sont donnés rendez-vous pour manifester contre l’épouvantable et raciste couvre-feu décrété par le préfet de Paris Maurice Papon qui officie sous De Gaulle. La manifestation se veut pacifique, ce n’est pas l’avis de Papon, il fait charger la Police, c'est un défoulement sauvage, une nuit d’horreur, de meurtres et de viols.