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Jean Paul Gaultier Fashion Freak Show aux Folies Bergère

marion motin,demi mondaine,Rossy de Palma,Antoine de Caunes,Catherine Ringer,Jean Teulé,Line Renaud,Farida Khelfa,Catherine Deneuve,jean paul gaultier,folies bergère,nile rodgers, De sa carrière on connaît les succès, les déboires, les tumultes et les passions. De son tempérament, on devine la simplicité, la gentillesse et l’enthousiasme. Les Français (et le monde) se sont appropriés le bonhomme aux yeux rieurs aussi naturellement qu’il a fait sienne la marinière bleue et blanche, son emblème, sa signature reconnaissable.

Jean Paul Gaultier, sans tiret s’il vous plaît, a mis des jupes aux hommes, ou plutôt il a extirpé l’homme moderne de son éternel habit qui n’avait évolué jusqu’alors qu’en se débarrassant de pièces : plastrons, manchettes et autres gilets. Une démarche pas si désinvolte, militantisme sans en avoir l’air, révolutionnaire là où on s’y attend le moins. Sur la scène mythique des Folies Bergère, Jean Paul Gaultier fait son show, un Freak Show.

 

Freak, de sa traduction littérale en anglais « monstre humain », est une révérence au chef d’œuvre cinématographique de Tod Browning « Freaks », film de 1932 dans lequel de véritables êtres humains, victimes de malformations de naissance, interprètent des personnages de cirque, les Freaks revendiquent leurs différences pour en faire un spectacle. Freak est aussi un mouvement de contre culture américaine des années 60, à la fois politique et sociale qui tentait d’échapper à l’austérité d’après-guerre. De ces Freak(s), Jean Paul Gaultier en crée un univers scénique, une traversée de vie parfois ombrageuse et plus souvent lumineuse, des années 70 aux années 2000.

Le petit gars d’Arcueil a tracé sa route entre ses inspirations cinématographiques (en particulier « Falbalas » de Jacques Becker, 1945), les opérettes du Châtelet ou les revues des Folies Bergère qu’il découvre pour la première fois avec sa grand-mère à la télévision. Un monde s’ouvre à lui avec d’infinis possibilités. 

Des seins coniques qu’il formait sur sa peluche, le petit ours « Nana », puis des centaines de dessins plus tard, Jean Paul Gaultier rejoint la maison Cardin, il a dix-huit ans. Vite, trop vite peut-être, déboule sa première collection, un improbable défilé, remarquablement spontané, un flope pourtant dont il se remet aussi vite pour atteindre les étoiles dans les années 80. Jean Paul Gaultier est devenu une star, une rock star romantique, de celles que l’on punaise sur les murs des chambres d’ados. Du bustier cousu de rubans de satin aux piercings et tatouages tribaux, son nom est une marque planétaire. Artiste concerné et engagé, Jean Paul Gaultier ne laisse rien ni personne de côté. On le qualifie « d’enfant terrible » de la mode. Terrible peut-être, mais bien ordonné et visant juste, quand en 1997 il intègre la Chambre Syndicale de la Haute Couture et signe d’élégantes collections pour la maison Hermès.

«Tout le monde a en lui de la beauté, il faut la montrer, il faut la voir aussi chez les autres» Jean Paul Gaultier.

Le couturier habille les plus grandes stars, d’Yvette Horner à Madonna, sans distinction de genre, les genres ce n’est pas son truc. Sur ses podiums il fait défiler aussi bien les mannequins les plus en vue que les gens de la rue, il habille Sheila ou les danseurs de Prejlocaj et de Chopinot. Il répond aux commandes de Besson, Almodovar ou Caro et Jeunet pour dessiner des personnages issus de mondes génialement abracadabrantesques. 

Le freak, c’est chic

Pour ce Freak show, ses amis du show bizz sont réunis par le prisme de la vidéo Rossy de Palma, Antoine de Caunes, Catherine Ringer, Jean Teulé, Line Renaud, Farida Khelfa, Catherine Deneuve, …  La chanteuse Demi Mondaine se déchaîne formidablement bien et fait oublier l’omniprésence des écrans vidéos qui privent un peu de la magie attendue d’un spectacle en direct live. People, disco, punk attitude, tabloïdes et réseaux sociaux, la chirurgie esthétique, Le Palace, les médias, le sida, la nuit, le sexe… Les yeux bleus du couturier transpercent les époques pour en projeter des tableaux où les artistes, danseurs, chanteurs, acrobates et mannequins, aux personnalités bien trempées, déroulent le show avec énergie et rythme sur les (toujours) très efficaces chorégraphies de Marion Motin. La bande-son délicieusement eighties, donc résolument inscrite dans les bons choix du moment, est signée Nile Rodgers, le vrai, l’unique, le Maestro du disco. Il n’en fallait pas moins à Jean Paul Gaultier, au delà d’avoir un sens inné du casting parfait, l’artiste ne côtoie que les étoiles. Et puis, la scène croule sous des propositions d’étoffes, tenues et costumes somptueux, un défilé ininterrompu qui donne le tournis tellement le choix est multiple et protéiforme ! 

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Dans le programme du spectacle, trois pages couvertes de noms, références et remerciements, de la liste de ses équipes à ceux qui ont participé au spectacle,  personne n’est oublié. Le génie semble en plus tellement sympa.

Enfin, comme un pied de nez, le final n’est pas en costumes, comble de l’humilité pour un couturier, les artistes sont presque nus. Oubliés tissus, drapés, découpages, biais, impressions et broderies, le message est limpide, seuls quelques tatouages subsistent, l’habit finalement est accessoire ce qui compte n’est-ce-pas l’humain…

Laurence Caron

crédits photos TS3 Boby

Lien permanent Catégories : EN FAMILLE, SCENES 0 commentaire Imprimer

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