Soir de première, la salle est comble, le public semble déjà enthousiaste. Le plateau dépouillé de ses artifices n'a jamais paru aussi grand. Alexis Sequera, comédien-danseur, accueille le public, il apostrophe gentiment les spectateurs, un brin cynique, parfois insolent, ses interventions déboussolent un peu, tous sont venus voir de la danse et pas autre chose, le public français a des codes bien établis. Notre hôte monte sur une chaise très haute, une structure tubulaire de piscine, pour annoncer le thème du show: « une compétition de natation ». Soit. En matière de danse, on en a vu d’autres, on s’attend à tout et si possible à encore plus. La musique de Ravel et son Boléro (culte) entame ses premières notes, difficile de ne pas frémir, le choix est drôlement gonflé ! Et pourtant, les froncements de sourcils s’effacent, le rire et l’étonnement emportent la partie, c’est une réussite.
marion motin
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"Le grand sot" de Marion Motin, à la Scala jusqu'au 16 décembre
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Marion Motin /Xie Xin /Nicolas Paul /Crystal Pite à Garnier, jusqu'au 12 octobre 2023
Soir de Gala à L’Opéra de Paris
C’est toujours un moment émouvant et unique - même si l’Orchestre Pasdeloup confond le défilé du Ballet de l’Opéra national de Paris avec un spectacle de majorettes - la connivence entre la joie des artistes et l’enthousiasme du public, le chic des tutus blanc et la magnificence des lieux nous indiquent qu’il s’agit bien de la soirée d’ouverture de la saison de l’Opéra de Paris.
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Jean Paul Gaultier Fashion Freak Show aux Folies Bergère
De sa carrière on connaît les succès, les déboires, les tumultes et les passions. De son tempérament, on devine la simplicité, la gentillesse et l’enthousiasme. Les Français (et le monde) se sont appropriés le bonhomme aux yeux rieurs aussi naturellement qu’il a fait sienne la marinière bleue et blanche, son emblème, sa signature reconnaissable.
Jean Paul Gaultier, sans tiret s’il vous plaît, a mis des jupes aux hommes, ou plutôt il a extirpé l’homme moderne de son éternel habit qui n’avait évolué jusqu’alors qu’en se débarrassant de pièces : plastrons, manchettes et autres gilets. Une démarche pas si désinvolte, militantisme sans en avoir l’air, révolutionnaire là où on s’y attend le moins. Sur la scène mythique des Folies Bergère, Jean Paul Gaultier fait son show, un Freak Show.
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« Résiste » au Palais des Sports, la comédie musicale de France Gall et Bruck Dawit
En réponse à l’envie -irrésistible- de France Gall, l’habileté musicale de Bruck Dawit, et sous la houlette du producteur Thierry Suc, la comédie musicale «Résiste» illustre quelques compositions choisies de Michel Berger au Palais des Sports.
Rallongé à grandes cuillerées d’eau de rose, le propos n’a pas grande importance : deux filles et leur père tiennent une boîte de nuit le Lola’s (impossible de ne pas penser au bar de Starmania), il y a des gentils et mauvais garçons (Ziggy ?), des péripéties peu palpitantes, une jeunesse qui se cherche (encore), et en filigrane une grand-mère (France Gall) qui raconte une histoire à sa petite fille… L’intérêt n’est pas là, même si pour tenir ce livret Laurent Hennequin (le père) fait preuve d’un charisme et d’un jeu tout à fait digne des scènes des meilleurs Théâtres. Le mérite de «Résiste» est surtout d’avoir évité les travers du biopic, un exercice souvent casse-gueule qui la plupart du temps égratigne l’image d’un artiste. Pour cette fois, l’intelligence est d’avoir confié les compositions de Michel Berger à de très jeunes chanteurs et danseurs. L’effet est saisissant !