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Toute l’histoire de la peinture en moins de deux heures au Théâtre de l’Atelier

hector obalk,theatre de l'atelierUne écharpe pendouille autour de son coup, d'un même geste il s'en débarrasse avec son pardessus aux contours indéfinissables, juste quelques secondes après être entré sur la scène du Théâtre de l’Atelier. A la manière d’un professeur de faculté qui se campe face à ses étudiants, il lance quelque traits d’humour pour apprivoiser son auditoire. Il faut en effet un peu de temps pour s’habituer à sa voix et à son rythme : Hector Obalk marmonne, râle un peu et glousse souvent. L’Historien d’Art a l’humeur espiègle et se paye une bonne partie de cabotinage. Il peut se le permettre, la peinture c'est son domaine. Critique d’art et réalisateur du documentaire Grand Art sur Arte, Hector Obalk est aussi Commissaire d’exposition. Comme le titre de son spectacle-conférence l’indique, en moins de deux heures, il a fait le pari de déballer toute l’histoire de la peinture.

hector obalk,theatre de l'atelierAccompagné par un duo violoncelle et violon, qui glisse ça-et-là quelques très courtes phrases musicales, Hector Obalk décortique un mur d’images composé de 8000 tableaux. Hector Obalk commence son récit au 14èmesiècle, le peintre Giotto ouvre le ban, pour lui le poète Dante inventa le mot « artiste ». De la perfection des peintres de la Renaissance jusqu’au Maniérisme, mouvement sur lequel Hector Obalk s'attarde, le choix des œuvres présentées est totalement subjectif et s’étire jusqu’au 20ème siècle qui fait figure de période butoir. Au passage Vincent Van Gogh est bien égratigné, au milieu des rires d’un public passionné, on sent pourtant quelques mouvements de têtes gênées, peut-être même agacés. La critique est audacieuse. Puis, cubistes, surréalistes jusqu’à l’art abstrait où Yves Klein et comparses en prennent pour leur grade. L’art moderne est effleuré et l’art contemporain n'a pas le droit de citer, on sait que l’ignorance est le meilleur des mépris. C’est une attitude voulue par Hector Obalk et une occasion pour lui de se taper une tranche de rigolade. Cynique, l’orateur n’est pas politiquement correct. Il revendique son point de vue, exercé, et solidement argumenté… un rien réac. Feignant l'humilité, Obalk précise que chacun a la possibilité de se faire sa propre idée - sauf - quand il évoque ses craintes sur la technicité de la peinture qui pourrait-être en perdition, à force d’abstraction, à force de dépouillement…

hector obalk,theatre de l'atelierAujourd’hui, qui saurait armer ses pinceaux aussi bien que le puissant Caravage pour s’attaquer à un clair-obscur ? Qui ferait ressentir le vertige infini du rebord texturé de ce bol représenté par Chardin ? Des questions se posent - ou pas - le public aime bien être bousculé. Classique ou contestataire, tant que l’Art fait parler de lui ! A la suite, certains auront l’envie de poursuivre par des documentaires proposés par Hector Obalk, d’autres préféreront continuer à parcourir les musées et les galeries faisant fi de ce monsieur-je-sais-tout. Peu importe, le pari est gagné.

Laurence Caron

L’Amour Victorieux- Caravage (1571-1610)

Pommes, timbale d'argent et bol - Jean-Baptiste-Siméon Chardin (1699-1779)

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