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Pénélope de Jean-Claude Gallotta, au Théâtre du Rond-Point

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Entre Joyce et Homère, le chorégraphe français, élève de Merce Cunningham, a démultiplié la vie d’Ulysse, et comme pour le héros éponyme le ballet devient mythique. Évidemment, Jean-Claude Gallotta ne s’arrête pas là. Comme tout bon créateur qui se respecte, il a fait l’homme, il manque la femme : Pénélope voit le jour dans une version opposée, d'un noir chic, elle est une figure féminine volontaire que toute les femmes souhaitent comme modèle, c’est à dire absolument pas résignée. Pénélope n’attend pas, elle est, elle aussi, une conquérante. Ce moment formidable de danse contemporaine se passe sur les planches du très cosy Théâtre du Rond-Point (dans lequel le Grenoblois est artiste associé), jusqu'au 22 janvier... Autrement dit, il n'y a pas de temps à perdre pour réserver ses places !

 

Pour embrouiller nos esprits et nous préparer à partager une expérience nouvelle, les choix musicaux qui rythment la première partie sont un peu perturbants, puis des accents pop-rock s’imposent et remportent la partie pour révéler un ballet d’une intensité rare. Tout comme les costumes, un rien punk, les corps se dénudent progressivement et se dessinent en une sobriété esthétique qui ajoute de la force au propos en finissant par se confondre et tisser une harmonie puissante entre les hommes et les femmes.
La danse de Gallotta est définitivement un acte de résistance entier, ce sont des gestes arrêtés et engagés. Ce qui semble se précipiter dans une grande vélocité de mouvements, notamment ces tournoiements de mains si ludiques, est orchestré par un devoir de précision dont seul le chorégraphe a le secret. Cette intention chorégraphique entraîne à sa suite l’insolente vitalité de sa dizaine de danseurs dans des solos aériens, des pas de deux acrobatiques, et des ensembles remarquablement toniques toujours dans une atmosphère follement spontanée ! Ne quittant jamais la scène, les danseurs se donnent à la chorégraphie avec une vigueur incroyable, les corps racontent la vie, des regards aux phalanges jusqu'aux mouvements de cheveux.

Enfin, en filigrane, une projection vidéo incarne un couple de danseurs inattendu. L’image, qui semble glisser ou bien flotter dans les airs, remue les tripes, sert le cœur. Larmes ou sourires, tendresse ou admiration, un peu de tout peut-être, c’est selon, la recette est émouvante et magique ; chacun des spectateurs du Théâtre du Rond-Point en vivra sa propre expérience ; comme il est dit par Claude-Henri Buffard : « Nous sommes ce que nous dansons ».     

Laurence Caron

Lien permanent Catégories : EN FAMILLE, SCENES 0 commentaire Imprimer

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