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"Le manteau de Janis" prolongé jusqu'au 28 mai !

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La programmation de la petite salle du Théâtre Montparnasse surprend toujours, c’est un credo auquel elle ne déroge pas depuis longtemps ! Aussi loin que je me souvienne : l’invraisemblable et géniale La Goutte de Guy Foissy avec Claude Piéplu et Jacques Seiler (1985), le magistral Fabrice Lucchini dans Voyage au bout de la nuit (1988), ou carrément plus récent, les bouleversantes Andréa Bescond  dans Les Chatouilles (2016) et Béatrice Agenin dans Marie des poules (2020), ou bien encore le remuant Adieu Monsieur Haffmann de Jean-Philippe Daguerre (2018). Le Petit Montparnasse a le don d'être à l'écoute des auteurs et des artistes afin de dénicher des phénomènes théâtrales et de leur donner l’élan nécessaire pour de vibrants succès ! Tout ceci est de très bonne augure pour Le Manteau de Janis d'Alain Teulié  prévu en ces lieux jusqu’au 25 mars.

Ce n’est pas une énigme policière, quoique… ? Ce n’est pas une histoire d’amour, enfin un peu quand même… ? On retiendra surtout que c’est une histoire émouvante menée avec beaucoup d’humour. Suite à accident, Joseph (Philippe Lelièvre) est cloué dans un fauteuil roulant. Opiniâtre, râleur, acide, triste, à jamais résigné, le paralysé est bousculé par l’arrivée de Mila (Alysson Paradis), un tourbillon de fantaisies et de mystères. La rencontre est étonnante, en apparence opposée. La ruse est adroite, l'alchimie théâtrale fonctionne parfaitement. L’auteur Alain Teulié se délecte en confrontant les différences du duo. Du pragmatisme renfrogné de l’un à l’originalité solaire de l’autre jusqu’au vocabulaire et tics de langage, les situations s’avèrent amusantes, ici le ton est au divertissement et pas seulement. Terriblement présente avec sa blondeur Marylin, Alysson Paradis est gouailleuse, rigolote et d’une sincérité désarmante. Ni trop, ni pas assez, la comédienne attaque son rôle avec un très juste sens de la mesure, la grande liberté de son personnage fait soupçonner un travail précis, consciencieux. Son partenaire, le comédien Philippe Lelièvre manœuvre le fauteuil roulant comme s’il s’agissait d’un troisième personnage, il est aussi metteur en scène et orchestre les situations du récit avec finesse et vive allure tout en conservant une sorte de tension qui n'hésite pas à provoquer l'attention du public, comme cette envie irrésistible (pour le public) de se lever pour aller fermer la porte du réfrigérateur laissé ouvert (sur scène). Et puis, il y a ce soin donné à ce que l’on nomme « un coup de théâtre » où le metteur en scène et l'auteur semble s'être parfaitement trouvés, une très intelligente façon de montrer la magie sans en dévoiler ses secrets.

Dans ce huis clos, le spectateur est embarqué, à une vitesse qui s’accélère au fur et à mesure de la pièce, c'est une progression constante et enveloppante, le spectateur n’a pas le temps, ni la place, d’échafauder des hypothèses de dénouement comme il est coutume de le faire lorsqu’il y a une intrigue. C’est un véritable kidnapping du public ! Les comédiens complices peuvent être fiers de leur effet, Le manteau de Janis est un spectacle lumineux et divertissant à conseiller à tout le monde pour oublier tout à fait, le temps d’une histoire, le monde gris qui nous entoure. D'ailleurs, comme pour une bonne série, une saison 2 est vivement souhaitée !

Laurence Caron

Lien permanent Catégories : EN FAMILLE, SCENES 0 commentaire Imprimer

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