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Le Crime de l'Orpheline au Théâtre Le Ranelagh

Florence Andrieu,Flannan Obé,Philippe Brocard,Philippe Lelièvre,Marcela Makarova,Jeannette Salvador,Florence Andrieu,Flannan Obé,Philippe Brocard,Delphine Dussaux,Casilda Desazars,Philippe Sazerat,Eymeric François,théâtre le ranelagh,le crime de l'orphelinePhilippe Lelièvre porte bien son nom, il est un homme pressé. A la radio, à la télévision, au cinéma, il écrit, il anime, il joue, il dirige, il est un touche-à-tout intrépide et curieux. Et puis, il y a la scène, sûrement la source de ce renouvellement artistique dont cet artiste fait preuve. Pour Le Crime de l’Orpheline, Philippe Lelièvre est à la mise en scène, la pièce se joue dans la salle boisée du Théâtre le Ranelagh depuis le 1er avril, et - comme sa date l’indique - il s’agit d’une farce.  

Sous la grisaille de la ville, une orpheline loge dans une petite chambre toute triste. La jeune femme, sous l’emprise de sa tutrice, découvre les affres de son cœur et ses premiers émois… 

Dans un décor étonnant, dont le vocabulaire appartient au registre du merveilleux, et qui n'a absolument rien à envier aux plus grands scènes, deux artistes, comédiens-chanteurs-danseurs, et un pianiste, tiennent 1h20 de spectacle. 
Seulement, le décor, de Casilda Desazars, penche, et, les personnages, vêtus des ravissants costumes d'Eymeric François, penchent eux aussi. Il y a comme un souffle, étrange, un peu à la façon de Tim Burton. L’atmosphère frisonne. 
Dangereusement, l’amour - parabole poétique d’une innocente Colombine et d’un aérien Pierrot - glisse pour se transformer en une aventure burlesque, complètement fêlée et savoureusement sanguinolente.
La scène du Ranelagh est à la fête ! Les artistes chantent, pas comme il est courant de l’entendre dans le genre, souvent très effrité, de la comédie musicale sur nos scènes parisiennes - ici, on chante bien et pour de vrai. Il y a un brin d'air d'Opérette qui raisonne, à ses plus belles heures, de celles dont Camille Saint-Saëns disait : "l'opérette est une fille de l'opéra-comique ayant mal tourné, mais les filles qui tournent mal ne sont pas toujours sans agrément"Kurt Weill ou Franz Léhar veillent au grain et inspirent très largement le phrasé musical dont les deux chanteurs lyriques servent une interprétation exquise. L'élégant Flannan Obé, à l’image du bouleversant  Baptiste (Jean-Louis Barrault dans Les enfants du Paradis), et, la piquante Florence Andrieu, digne héritière de Louise Brooks et Clara Bow, offrent un jeu tout en finesse et une interprétation forte, ils sont accompagnés au piano très justement par Philippe Brocard. 

L’envoûtement est délicieusement vintage, il a la saveur de la mythique de l'attraction qui comblait l'entracte du cinéma de nos parents, et l’accent est radicalement punk, les fantômes du Grand-Guignol de la rue Chaptal ou du Boulevard du Crime sont certainement cachés entre les plis du rideau rouge du Ranelagh. Bourré de références cinématographiques réinventées, Le crime de l’orpheline est aussi un hommage puissant au cinéma muet. Charmante et grinçante, drôle et sensible, l’histoire est chantée puis rythmée par des interprétations muettes, des mimes savants, de très précises respirations romanesques bousculées par la fantaisie périlleuse de Philippe Lelièvre.
C’est une vraie réussite. La prouesse et la qualité artistique du Crime de l’Orpheline en font un spectacle musical d’une rare richesse et un instant terriblement amusant ! 

A recommander très vivement pour TOUS !

Laurence Caron-Spokojny

 

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