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IL N’Y A PAS DE AJAR, un monologue contre l'identité au Théâtre de l'Atelier jusqu'au 1er octobre

delphine horvilleur,Éditions grasset,johanna nizard et arnaud aldigé,johanna nizard,frédéric arp,stéphane habib,audrey bonnet,cécile kretschmar,jean ritz,theatre de l'atelier,marie-frédérique fillion,xavier jacquot,françois menou,les mécanos de la générale,almaïm,en votre compagnie,théâtre du montansier – versailles,théâtre romain rolland de villejuif,les plateaux sauvages,communauté d’agglomération mont-saint-michel – normandie,comédie picardie,fonds sacd théâtre,ministère de la culture,la drac Île-de-france et la région Île-de-france,adami et le dispositif adami déclencheur,il n’y a pas de ajarDéporté, perpétuel exilé, voyageur forcé et volontaire, résistant et engagé, séducteur et diplomate, Romain Gary a eu la vie extraordinaire d’un personnage de roman aussi vraie que totalement fantasmée par son propre auteur, semant le trouble, brouillant les pistes - pour mieux se retrouver ou bien se perdre … ?  La réponse à cette question est un secret que Romain Gary a emporté avec lui en se donnant la mort le 2 décembre 1980, probablement hanté par la peur de vieillir (« … je suis incapable de vieillir, j'ai fait un pacte avec ce monsieur là-haut, vous connaissez ? J'ai fait un pacte avec lui aux termes duquel je ne vieillirai jamais »).

Pour interroger sur un débat grave qui préoccupe grandement notre monde, à savoir la question identitaire, Delphine Horvilleur {Réflexions sur la question antisémite et Vivre avec nos morts - éditions Grasset} convoque Romain Gary et tisse un monologue original dit par un personnage totalement inventé : Abraham, le fils d’Emile Ajar. L’auteure est convaincue que " Gary, ou Ajar, détient une clé pour nous aider à traverser ces temps d'obsessions identitaires" (AFP).

« L’homme est né libre et partout il est dans les fers. » (Jean-Jacques Rousseau, Du contrat social, Préambule (1762).

Gary est un visionnaire, cela ne fait aucun doute, l’auteure et rabbin Delphine Horvilleur l’est aussi, c'est ainsi qu'avec l’élégance discrète des timides qui laissent humblement la place aux plus grands qu’eux, Horvilleur dénonce haut nos propres carcans, ceux que nous créons, nous catégorisant dans des réseaux sociaux, appartenances nationales ou régionales, éthniques ou religieuses jusqu’aux questions de genres et d’orientations sexuelles. Qu'il s'agisse de wokisme ou de cancel culture, Horvilleur n’a pas froid aux yeux et n’épargne rien ni personne, c’est une véritable ode à la liberté, une définition du libre arbitre décryptée à grand renfort d’un savoureux humour juif avec cette façon unique de remettre tout en question...

" Ajar nous rappelle une évidence : nous sommes les enfants des livres que nous avons lus et des histoires qu’on nous a racontées, bien plus que de nos identités d’origine." Delphine Horvilleur.

Pourrait-on transposer aujourd’hui, au coeur de Belleville, la merveilleuse tendresse qui unit Momo, le petit arabe, et Rosa, la vieille juive (La vie devant soi, Émile Ajar - Prix Goncourt 1975) ? La puissante artiste Johanna Nizard vient secouer les dossiers des fauteuils du Théâtre de l’Atelier, ici personne ne risque de s’assoupir comme il est parfois coutume au théâtre. La salle est en alerte, tendue, attentive, il est de la responsabilité du public de faire honneur à la remarquable performance de la comédienne. La gravité du propos précipitée par la course folle du monde jongle entre un humour cinglant et une sincérité d’une rare radicalité. La mise en scène, réalisée en duo par Johanna Nizard et Arnaud Aldigé, est percutante, terriblement rythmée et d’une densité telle qu’elle semble déborder du plateau de Théâtre de l’Atelier, comme une sensation de trop plein similaire à une révolte qui ne parvient pas ou plus à se contenir. Pourtant, la touche pause a bien été enclenchée, le monologue « Il n’y a pas de Ajar »  permet de prendre du recul, de scruter notre société et parfois de s’attarder dans des recoins bien sombres… Plus d’une heure de spectacle, assurément divertissant, intelligent, spirituel et philosophique, bientôt en tournée dans la toute France, immanquable.

LC.

Il n'y a pas de Ajar de Delphine Horvilleur

Théâtre de l’Atelier , 1 place Charles Dullin 75018 Paris. Du 1er septembre au 1er octobre 2023. Les vendredis et samedis à 19h, les dimanches à 16h, relâche les 8, 9 et 10 sept. Durée 1h15.

TOURNÉE 2023/2024

5 décembre 2023 : l’Azimut, Antony | Châtenay-Malabry

9 décembre 2023 : Théâtre des 2 Rives, Charenton

13, 14, 15 décembre 2023 : Théâtre NaBonal de Nice, CDN Nice

17 décembre 2023 : Théâtre de Grasse

19, 20 décembre 2023 : Bonlieu Scène naBonale Annecy

10, 11 et 12 janvier 2024 : Scènes du Golfe, Vannes

16, 17 janvier 2024 : Scène naBonale du Sud-Aquitain

23 au 26 janvier 2024 : Théâtre Sorano, CDN Toulouse Occitanie

1er février 2024 : Théâtre d’Avranches

6, 7 février 2024 : Maison de la Culture de Bourges, Scène naBonale

9, 10 février 2024 : Halles aux grains | Scène naBonale de Blois

20, 21, 22 février 2024 : Comédie de Picardie, Amiens

24, 25 février 2024 : Théâtre Montansier, Versailles

27 février 2024 : Le Beffroi, Montrouge

2 mars 2024 : Centre culturel La Courée, Collégien

9 avril 2024 : Espace Philippe-Auguste, Vernon

14 mai 2024 : ECAM, Le Kremlin-Bicêtre

16, 17 mai 2024 : Théâtre de ChaBllon

21 mai 2024 : Centre Culturel Berenger de Frédol, Villeneuve-les-Maguelone

23 mai 2024 : Théâtre des Quatre Saisons, Gradignan

26 mai 2024 : Les Franciscaines, Deauville

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