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john adams

  • Jusqu’au 13 mai 2014, l’opéra « A flowering tree » au Théâtre du Châtelet

    théâtre du châtelet,john adams,peter sellars,sudesh adhana,orchestre symphonique de tours,franco pomponi,david curry,yves ossonce,pauline pfeiffera flowering treeDepuis hier soir, et, jusqu’au 13 mai, l’opéra «A flowering tree» se joue sur la scène du Théâtre du Châteletafin de poursuivre sa relation assidue avec le compositeur américain John Adams, après : Nixon in China en 2012, et, I was looking at  the ceiling and then I saw the sky en 2013.

    En 2006 à Vienne, pour célébrer le 250ème anniversaire de la mort de Mozart, Peter Sellars choisit un conte populaire Indien pour raconter la musique de  John Adams, « A flowering tree ».  Oscillant entre les codes du répertoire traditionnel indien, pour ne pas dire folklorique, et le kitch absolu du genre, Vishal Bhardwaj met en scène cet opéra dont le premier acte s’étire en longueurs infinies, autant dans sa narration que dans son illustration musicale. L’histoire se conte, en détails, à la façon d’un voyage initiatique : une jeune femme se transforme en arbre à fleurs sous réserve que certains soins attentifs lui soient prodigués ; un prince, fou d’amour pour ce don extraordinaire, épouse celle qui devient princesse… Le talent du narrateur, le barython Franco Pomponi, captive, et cela malgré la suavité de la mise en scène, l’absence d’effets, et la musique quelque peu lancinante s’avère trop minimaliste pour un propos aussi faible. Le ton est donné, le rythme particulier au théâtre indien est de découdre des sentiments et des émotions, l’histoire ne se révèle d’ailleurs pas d’un grand intérêt. Une recherche d’esthétisme s’appuie sur la stylisation gestuelle des interprètes, elle prend forme aussi par l’exercice chorégraphique peu probant de deux danseurs dont le scénographe Sudesh Adhana. Une poésie enveloppe l’atmosphère, la très belle présence de marionnettes laisse courir l'imagination. Il y a une sorte de dépouillement, une franche simplicité, quelque chose de décalé que l’on aimerait saisir…

    L’orchestre Symphonique de Tours joue fort mais la baguette de Jean-Yves Ossonce est précise, et, tout comme la soprano Pauline Pfeiffer, l’ensemble prend des allures wagnériennes. Pour lui donner la réplique, le ténor David Curry offre une interprétation claire et moderne du Prince, ces trois chanteurs, mais aussi comédiens, ont l’extrême grâce d’articuler à merveille, nos yeux sont très peu attirés par le sur-titrage en français.

    Entracte, patience...

    Le second acte attaque, ce sont des ensembles chantés, les chœurs du Châtelet sont brillants, la partition contemporaine de John Adams s’éveille et trouve enfin une raison d’être. Il semble que le tragique soit bien plus inspirant, et, le deuxième acte passe à grande vitesse alors que sa durée est quasi identique au premier. Il est trop tard pour les impatients qui ont quitté la salle pendant l’entracte, tant pis pour eux. La musique s’exprime, elle sort de la fosse pour des envolées lyriques dont David Curry et Pauline Pfeiffer s’emparent sans défaillir. Le tableau final brode une sorte d’apothéose heureuse, l’esprit Bollywood n’est pas loin mais sans le faste.

    La confrontation des genres n’est pas toujours du meilleur effet, et les chemins de traverses font parfois s’égarer, pourtant si l’idée était de surprendre ou de dérouter, le pari est réussi.  Je m’interroge encore...

    Laurence Caron-Spokojny

    Lien permanent Catégories : SCENES 0 commentaire Imprimer