Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

michel aumont

  • Au Théâtre (de la Madeleine) comme au cinéma : tout est possible. Pour cette fois, Le Roi Lear est à Hollywood...

    shakespeare,michel aumont,jean-luc revol,anne bouvier,marianne baslee,agathe bonitzer,jean-paul farré,bruno abraham-kremer,théâtre de la madeleine

    Les 2 h 45 sont passées à la vitesse de l’éclair ! C’est le pari, un peu gonflé, remporté par le metteur en scène Jean-Luc Revol au Théâtre de la Madeleine pour cette  adaptation du Roi Lear.

    Dans un écrin Hollywoodien, à la veille de la crise de 1929, le monde est en train de changer : une nouvelle fois le chef-d’œuvre de William Shakespeare s’adapte à tous, à toutes les circonstances et à toutes les époques.

    Sur le ton de la farce, la pièce démarre sur les chapeaux de roues, les tirades célèbres sont parfois un peu escamotées mais Shakespeare n'en prend pas ombrage. L’esthétisme des années trente par ses costumes élégants renforce l’atmosphère « fin de règne » et l’éclat hypnotisant des personnages démoniaques qui glissent inévitablement vers d’obscurs abysses.

    Lire la suite

    Lien permanent Catégories : EN FAMILLE, SCENES 0 commentaire Imprimer
  • La colère du Tigre au Théâtre Montparnasse

    christophe Lidon,Catherine Bluwal,claude monet,théâtre montparnasse,claude brasseur,michel aumont,georges clémenceau,Sur les bords de l’Atlantique, le Tigre sommeille. Retiré de la vie politique après sa défaite à l’élection présidentielle de 1920, Georges Clémenceau se voue à l’écriture qu’il distrait par la présence de sa jeune amie, par quelques apartés complices avec sa gouvernante, et, la visite attendue de son ami Claude Monet. Le peintre tarde à livrer ses Nymphéas promis à L’Orangerie. Clémenceau a tout mis en œuvre pour que ces œuvres soient accueillies en ces murs. Le retard de Monet rend fou de rage « le Père la Victoire ».

    Les pages de la pièce, écrite en 2012 par Philippe Madral, effeuillent des répliques affutées et des scènes mémorables, comme celle entre la Gouvernante et Monet lorsqu’elle interroge ce dernier sur son «métier» de peintre, et, des instants savoureux notamment lorsque Monet détaille les  couleurs de l’Océan. De façon très classique, le metteur en scène, Christophe Lidon, laisse toute la place nécessaire aux comédiens pour faire vivre leurs personnages sur la toile de fond du joli décor de Catherine Bluwal.


    Claude Brasseur est un Clémenceau 
    au crépuscule de sa vie, pensif et râleur. Il s’emporte et s’attendrit tour à tour, et puis il soupire, souffle quelques regrets quand il évoque le destin de sa femme, la mère de ses trois enfants, qu’il a fait emprisonné pour adultère et déchue de ses droits matrimoniaux… 

    Michel Aumont est Monet, et jamais plus vous ne penserez à Monet autrement que sous les traits du comédien. Les grands artistes n'effraient pas Michel Aumont, de la même façon qu’il  a été Richard Strauss au Théâtre Hébertot en 2013, il est en territoire connu sur les planches du Théâtre Montparnasse

    Laurence Caron-Spokojny

    Lien permanent Catégories : SCENES 0 commentaire Imprimer
  • "Mon beau-père est une princesse" : ça c'est un bon titre de pièce !

    laurence caron-spokojny,didier bénureau,michel aumont,claire nadeau,théâtre du palais royalLe sujet de la pièce choisit par Didier Bénureau traite (en partie) de l’homosexualité, la tâche pourrait s’avérer scabreuse, ce n’est pas le cas.

    Il y a dans cette écriture une attention délicate pour le genre humain, une empathie spontanée, et aussi une forme de sagesse qui révèle un auteur toujours aussi sensible. En fait, il ne s’agit pas d’homosexualité mais plutôt d’amour, et cet amour là n’a pas de sexe, ni de forme bien précise, il est universel. Petite leçon d'humanité légère et divertissante...

    Sur un rythme endiablé à la façon d’une pièce de boulevard, l’inattendu Michel Aumont campe le beau-père ou plutôt la princesse, enfin c’est à vous de voir, avec une adresse toujours aussi époustouflante. Il y a quelques mois dans le rôle de Richard Strauss à la Madeleine, voici Michel Aumont en retraité, bougon, au comportement bientôt totalement corrompu par l’extravagant Didier Bénureau. Claire Nadeau, compagne de Michel Aumont dans la pièce, nous reçoit chez elle, définitivement cette femme glisse sur les planches avec une connaissance irréprochable du territoire. Quant à Gaëlle Lebert, le rôle est ingrat, imprécis, peut-être bâclé, la comédienne passe les plats…

    Le propos, sous une allure comique, est profond, perspicace et souvent poétique lorsque les deux acteurs, Michel Aumont et Didier Bénureau, se confrontent, leurs échanges construits sont admirablement bien envoyés vers un public conquis. Le couple est fantastique, avec élégance Didier Bénureau laisse tout l’espace nécessaire afin que son prestigieux partenaire s’exprime, il lui offre des répliques efficaces, le dia(b)logue est remarquable, on souhaiterait qu’il se poursuive encore, drôle et raffiné. Pourtant, il n’en est pas de même pour l’ensemble où le parti pris scénique laisse  une impression de flottement : le propos s’épuise et puis la fin se disperse, c’est si dommage…  

    Le talent de Didier Bénureau, son style, son écriture, et son univers sarcastique s’expriment tout entier, son sens aigu de l’observation et sa tendresse particulière pour le genre humain touchent et remuent. L’ensemble n’est pas parfait mais finalement ce n’est pas très grave. « Mon beau père est une princesse » est une pièce qui rayonne de bonnes intentions et qui a le mérite d’aborder avec grâce un sujet qui a été si malmené ces derniers mois dans nos rues.
    Par les temps qui courent "Mon beau-père est une princesse" fait énormément de bien : réservez vos places au Théâtre du Palais Royal et amusez-vous ! 

    Laurence Caron-Spokojny

    Pour gagner des places pour assister à "Mon beau-père est une princesse", c'est par ICI.

    Pour "aimer" la page facebook de "Ce qui est remarquable", c'est par ici

    Lien permanent Catégories : SCENES 0 commentaire Imprimer
  • « Mozart composait-il en aryen ? » extrait d’une lettre de Richard Strauss adressée à Stefan Zweig lors de son exil à Londres.

     

    michel aumont,didier sandre,christiane cohendy,théâtre de la madeleine,collaboration

    L’illustre compositeur allemand, Richard Strauss, sollicite les talents de librettiste du très sensible, écrivain autrichien d’origine juive, Stefan Zweig. Cette « Collaboration » est le fruit d’une admiration mutuelle partagée par les deux artistes, puis ces échanges artistiques se transforment en amitié. Emmené tout entier par son art, voué corps et âme à son expression artistique, Richard Strauss impose le nom de Stefan Zweig sur les affiches de l’opéra qu’ils créent ensemble « la Femme silencieuse », cette œuvre ne se jouera que trois fois à Dresde… Adolphe Hitler a pris le pouvoir, en 1935 Stéphan Zweig quittera l’Autriche pour Londres, un long et interminable exil suivra jusqu’au Brésil. 

    Ronald Harwood, l’auteur, livre ici une remarquable leçon d’humanité. Une humanité qui n’est jamais tout à fait blanche, ni tout à fait noire, une humanité aux teintes grises pleine de nuances. Il soulève un questionnement philosophique essentiel sur l’Art, son terrain d’action et l’étendue de ses limites, et aussi sur la « fonction » même d’un artiste, le rôle qu’il tient au sein de la société, sa représentation, et sa foi en l'art.

    La seconde guerre mondiale et son épouvantable déchaînement d’antisémitisme est certainement l’époque qui a reflétée ce qu’il y a de pire au cours de notre histoire proche. Et cette période, Ronald Harwood sait la décrire avec subtilité. La précision des dialogues est révèlée par un trait commun à la musique et à l’écrit : le ryhtme ! Et, « Collaboration » est servie par une mise en scène de Georges Werler tout aussi délicate placée dans l’écrin des décors très raffinés d’Agostino Pace.

    Les comédiens (tous!) se glissent dans leurs personnages avec une habileté sans égal. Michel Aumont est totalement habité par Richard Strauss, et il en est de même pour Didier Sandre dans le rôle de Stefan Zweig ; la renommée et la grandeur de ces deux Monstres du théâtre sont aussitôt oubliées dès leurs premiers pas sur la scène du Théâtre de la Madeleine pour laisser vie à Stefan Zweig et Richard Strauss. Et puis, il y a la grâce, celle de Pauline Strauss, ou plutôt celle de Christiane Cohendy, un hommage tout entier rendu à toutes les femmes ; avec humour et raison, Christiane Cohendy canalise les affres de l’artiste, argumente pertinemment le propos, réserve de délicieuses sorties, un régal.

    À n’en pas douter, Zweig et Strauss sont bien présents à chacune des représentations, attentifs, par-delà le paradis des artistes, ils doivent être ravis de voir ainsi leur « Collaboration » continuer d’une aussi belle façon sur les planches du Théâtre de La Madeleine. Quand de grands artistes s’emparent ainsi avec autant d’élégance de l’histoire d’autres grands artistes, une nouvelle histoire naît, intemporelle, elle gagne l’immortalité, une œuvre toute neuve s’inscrit. Bravo. 

    Laurence Caron-Spokojny

    Photo : Bernard Richebé

    Renseignement ici. 

    Lien permanent Catégories : SCENES 0 commentaire Imprimer