Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

christiane cohendy

  • Tartuffe, jusqu'au 25 mars - Ateliers Berthier

    théâtre de l'odéon,victoire du bois,yannick landrein,fred ulysse,laurent grévill,christiane cohendy,samuel labarthe,chantal neuwirth,micha lescot,tartuffe,ateliers berthier,luc bondy,audrey fleurotL’idée la plus fausse est bien celle de croire que « personne n’est irremplaçable » ! Le metteur en scène, Luc Bondy, qui fut aussi Directeur du Théâtre de l’Odéon, est une personnalité artistique dont l’absence ne pourra être comblée que par l’empreinte magistrale laissée par ses créations.

    Créé en 2014, Tartuffe avait remplacé Comme il vous plaira de Shakespeare que devait monter, un autre génie, Patrice Chéreau. Puis dans le corps bétonné des Ateliers Berthier, la reprise de Tartuffe a pris la place de la création d’Othello, entreprise trop ardue, Luc Bondy était bien trop malade pour s’y atteler.

    Le 28 novembre dernier, Luc Bondy quittait ce monde sans pour autant éteindre la lumière de son talent.  

    Lire la suite

    Lien permanent Catégories : EN FAMILLE, SCENES 0 commentaire Imprimer
  • « Mozart composait-il en aryen ? » extrait d’une lettre de Richard Strauss adressée à Stefan Zweig lors de son exil à Londres.

     

    michel aumont,didier sandre,christiane cohendy,théâtre de la madeleine,collaboration

    L’illustre compositeur allemand, Richard Strauss, sollicite les talents de librettiste du très sensible, écrivain autrichien d’origine juive, Stefan Zweig. Cette « Collaboration » est le fruit d’une admiration mutuelle partagée par les deux artistes, puis ces échanges artistiques se transforment en amitié. Emmené tout entier par son art, voué corps et âme à son expression artistique, Richard Strauss impose le nom de Stefan Zweig sur les affiches de l’opéra qu’ils créent ensemble « la Femme silencieuse », cette œuvre ne se jouera que trois fois à Dresde… Adolphe Hitler a pris le pouvoir, en 1935 Stéphan Zweig quittera l’Autriche pour Londres, un long et interminable exil suivra jusqu’au Brésil. 

    Ronald Harwood, l’auteur, livre ici une remarquable leçon d’humanité. Une humanité qui n’est jamais tout à fait blanche, ni tout à fait noire, une humanité aux teintes grises pleine de nuances. Il soulève un questionnement philosophique essentiel sur l’Art, son terrain d’action et l’étendue de ses limites, et aussi sur la « fonction » même d’un artiste, le rôle qu’il tient au sein de la société, sa représentation, et sa foi en l'art.

    La seconde guerre mondiale et son épouvantable déchaînement d’antisémitisme est certainement l’époque qui a reflétée ce qu’il y a de pire au cours de notre histoire proche. Et cette période, Ronald Harwood sait la décrire avec subtilité. La précision des dialogues est révèlée par un trait commun à la musique et à l’écrit : le ryhtme ! Et, « Collaboration » est servie par une mise en scène de Georges Werler tout aussi délicate placée dans l’écrin des décors très raffinés d’Agostino Pace.

    Les comédiens (tous!) se glissent dans leurs personnages avec une habileté sans égal. Michel Aumont est totalement habité par Richard Strauss, et il en est de même pour Didier Sandre dans le rôle de Stefan Zweig ; la renommée et la grandeur de ces deux Monstres du théâtre sont aussitôt oubliées dès leurs premiers pas sur la scène du Théâtre de la Madeleine pour laisser vie à Stefan Zweig et Richard Strauss. Et puis, il y a la grâce, celle de Pauline Strauss, ou plutôt celle de Christiane Cohendy, un hommage tout entier rendu à toutes les femmes ; avec humour et raison, Christiane Cohendy canalise les affres de l’artiste, argumente pertinemment le propos, réserve de délicieuses sorties, un régal.

    À n’en pas douter, Zweig et Strauss sont bien présents à chacune des représentations, attentifs, par-delà le paradis des artistes, ils doivent être ravis de voir ainsi leur « Collaboration » continuer d’une aussi belle façon sur les planches du Théâtre de La Madeleine. Quand de grands artistes s’emparent ainsi avec autant d’élégance de l’histoire d’autres grands artistes, une nouvelle histoire naît, intemporelle, elle gagne l’immortalité, une œuvre toute neuve s’inscrit. Bravo. 

    Laurence Caron-Spokojny

    Photo : Bernard Richebé

    Renseignement ici. 

    Lien permanent Catégories : SCENES 0 commentaire Imprimer