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thierry fremont

  • "Les Cartes du Pouvoir" au Théâtre Hébertot

    les cartes du pouvoir,théâtre hébertot,raphaël personnaz,ladislas chollat,thierry fremontBeau Willimon est connu pour être l’auteur de la (so terrific) série américaine « House of cards ». Il a le chic pour trifouiller la vie politique américaine, avec  toute ses particularités (so great), croustillantes à souhait, entre conflits d’intérêts, adroites manipulations et coucheries savantes. Après avoir participé à quelques campagnes électorales dont celle d’Hillary Clinton en 2000, Beau Willimon écrit "Farragut North"; la pièce adaptée en français est pour la première fois au Théatre Hébertot sous le titre : « Les Cartes du Pouvoir ».

    La politique rend enragée, mais pas seulement, le pouvoir, la réussite, la pression exercée, et cela dans n’importe quel univers professionnel, chacun en prend pour son grade. Dans un grincement de dents incessant, les scrupules sont mis au placard, très très consciencieusement l’intégrité est piétinée. Beau Willimon montre le côté le plus obscur d'une élection américaine mais aussi le plus excitant. Aux antipodes des « Hommes de bonne volonté »*, les hommes sont machiavéliques et despotes. Pour cette pièce, les rôles des femmes sont un peu à regretter, relégués à celui de la journaliste politique « prête à tout » et à celui de la stagiaire, elle aussi, « prête à tout » ; mais il s’agit d’une comédie réaliste, alors…l’injustice bat son plein et n’est pas sans rappeler l’actualité que l’on nous sert ces jours-ci.

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    Tenter une analyse de jeu des comédiens est inutile, la distribution est parfaite. Pour l’occasion, Thierry Frémont a un peu l’allure d'un Sean Penn, il fait figure de locomotive et dans sa lancée ses camarades sont transportés dans un véritable esprit de troupe. Raphaël Personnaz se distingue par un rôle de « jeune premier » tourmenté dans lequel il se jette. Elodie Navarre, Roxane Duran, Julien Personnaz, Francis Lombrail (excellent !), Jeoffrey Bourdenet et Adel Djemai font front et ne désarment à aucun instant. Le toujours très talentueux Ladislas Chollat orchestre l’ensemble avec raffinement : l’esthétisme des décors, l’enchaînement des pages musicales, l’éclairage dosé et le jeux précis des comédiens cadencent les scènes, rien n’est laissé au hasard. L’espace est épousé à la façon d’un plateau de cinéma et le spectateur suit les déplacements des comédiens du point de vue du siège du réalisateur.

    Comme pour un ballet réussi, la technique est oubliée, les planches ont fondu sous les pas des comédiens, les murs du théâtre se sont évanouis et les spectateurs sont devenus invisibles écrasés dans leurs fauteuils rouges. Il n’y a plus rien de matériel, il y a juste une histoire partagée, convaincante, tant et si bien que l’on aimerait retourner, dès le lendemain, au Théâtre Hébertot pour savoir s’il y a une suite (une saison 2 ?...).

    Laurence Caron-Spokojny

     * Jules Romains

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  • « Hollywood » est un triomphe depuis deux saisons, après Daniel Russo, Samuel Le Bihan et Dominique Pinon, le Théâtre de la Michodière poursuit l'histoire avec Thierry Fremont, Pierre Cassignard et Emmanuel Patron.

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    Voici, Pierre Cassignard, Thierry Fremont et Emmanuel Patron pris dans un huit-clos délirant sur la scène d’un des temples parisiens du théâtre de Boulevard.

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    Faire un film a quelque chose de l’ordre de l’hystérie, une volonté farouche, et cela Ron Hutchinson, le dramaturge britannique, a su le décrire dans la composition de ses trois rôles essentiels : le producteur, le scénariste et le réalisateur. Les trois comédiens rivalisent de talent et leur joie de jouer ces personnages extravagants est communicative, le public est plié de rire. La mise en scène classique mais très efficace de Daniel Colas fait virevolter les comédiens, les artistes énergiques défoulent un jeu viril, nécessaire au propos. Les personnages ne se prennent pas au sérieux, ils doutent, et cette humanité désarmante parvient à s’exprimer dans un désordre débordant parfaitement orchestré.
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    Emmanuel Patron est tout aussi juste que Thierry Fremont qui, définitivement dingue, est si habité par son personnage qu’il se jette sur la scène dans un abandon magnifique ! Quant au rôle féminin (pas vraiment à son apogée) illustré par de charmantes  et très essentielles apparitions de Françoise Pinkwasser, dans le rôle de la secrétaire du producteur, rythment très subtilement l’enchaînement des scènes. C’est 1h40 de spectacle partagé dans la joie... Terrible !

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    La finesse du propos, ajoutée à la performance de ces très (très, très, très) grands comédiens, donne une vraie classe au parti pris burlesque de la pièce. Le théâtre de Boulevard affiche « HOLLYWOOD » au fronton du Théâtre de la Michodière en lettres de noblesse… pourvu que ce phénomène soit contagieux !

    Laurence Caron-Spokojny

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