Au Théâtre de la Gaité Montparnasse, dans une ambiance intimiste, de la poésie engagée et des textes concernés. Rares. Nous sommes ici en territoire privilégié. Patrick Mille et Florent Marchet ont créé un canevas ténu pour rattacher les mots aux notes et pour fondre et confondre les sentiments en mélodies. « Relire Aragon» - malgré la difficulté apparente de la poésie de l’intellectuel communiste le plus respecté - coule comme de l’eau parfois débordante de sentiments ou déferlante en vagues rageuses.
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Barbara, Un jardin de Silence à La Scala
L’éclairage est savant, impossible de ne pas penser aux scènes sur lesquelles Barbara a régné, de l’Olympia au Théâtre du Châtelet. Une marque indélébile. Le plateau, chaleureux et baroque, est couvert de bouquets de fleurs. L’univers créé par Thomas Jolly est magique, l’atmosphère est d'une intimité troublante. On sent bien que le moment va être exceptionnel.Ce sont des apparitions fugaces, son allure, les accents de sa voix, Barbara chante et laisse s’échapper quelques confidences. Dissimulée derrière ses lunettes noires, celle qui rêvait d’être pianiste a une prédilection pour la chanson populaire, notamment celle des années 30. La reprise de "Elle vendait des p'tits gâteaux" de Vincent Scotto par L. est un instant formidable ! Puis la chanteuse devient auteur-compositrice, elle évoque surtout les méandres de l’âme et de l’amour.
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"Je m’appelle Erik Satie comme tout le monde » au Théâtre de La Contrescarpe
Il y a d’abord deux interprètes. Anaïs Yazit est une tragédienne géniale et un clown adorable, et l’inventif Elliot Jenicot dont les possibilités d’interprétation semblent infinies. Le compositeur Erik Satie hante les lieux et va jusqu'à prendre possession d'Elliot Jenicot. Entre extravagance et intériorité, le voyage est mouvementé et passionnant. -
« Balance ton père » au Théâtre Lepic
« Je ne sais pas si j'ai manqué au cinéma français mais à moi le cinéma français a manqué follement, éperdument, douloureusement.» C’était en 1996, Annie Girardot s’est saisi du César pour son rôle dans « Les Misérables » de Claude Lelouch. Au même moment, je me souviens du murmure de mon voisin de canapé : « Foutu milieu, foutu métier, …»*. Et oui ! A ceux qui pensent que le choix d’une carrière artistique est un métier d’amusements, et accessible à tous, je vous invite vivement à aller voir « Balance ton père » au Théâtre Lepic, Søren Prévost dit tout, il dévoile l’envers du décor avec une superbe franchise de cœur et d’esprit. Sans concession aucune, ni pour les autres et ni pour lui-même. Søren Prévost ouvre les vannes pour laisser déferler des vagues de poésie aux accents délicieusement absurdes, parfois douloureuse, jamais résignée et toujours drôle. -
Les Pâtes à l’ail sur la Scène Parisienne jusqu’au 30 décembre 2019
Monter sur scène est une sorte de défiance à l’égard de la télévision dans notre paysage culturel qui a toujours autant de mal à tisser des liens entre les genres. C’est le pari que s’est lancé Bruno Gaccio, l’auteur à succès notamment des cultissimes Guignols de l’Info, faiseur d’idées et de talents des grandes heures de Canal (à un époque où le « + » ne se prononçait pas), renoue avec cet inconfort et cette ultime expérience du direct parfait en remontant sur scène dans «Les pâtes à l’ail», quarante-ans après avoir quitté les planches du café-théâtre. -
Rouge de John Logan au Théâtre Montparnasse
Soirée intense au Théâtre Montparnasse. A la fin des années 50, un grand restaurant New Yorkais souhaite une fresque du peintre Mark Rothko (Niels Arestrup) ; pour répondre à cette commande, Rothko engage un assistant (Alexis Moncorgé). Dans l’atelier du peintre, les démons de Rothko se déchaînent, son anxiété du temps qui passe, sa quête de sens artistique et métaphysique et ses révoltes. Son assistant accuse les coups, écoute, apprend et fini par provoquer le maître de l’expressionnisme abstrait pour le pousser dans ses derniers retranchements…