L’accident de voiture qui arrache Albert Camus à la vie, le 4 janvier 1960, ne le sépare pas pour autant du monde. Son œuvre radicale, infatigablement révoltée et profondément humaniste cousue de poèmes, essais, pièces de théâtre, nouvelles, films et romans, occupe les programmes scolaires et bibliothèques jusqu’aux personnalités politique qui s’en inspirent tour à tour sans hésiter à s’en disputer allègrement l'héritage depuis plus de 60 ans. Mais, ce que l’on connaît peut-être un peu moins du Nobélisé, c’est l’amoureux qu’il fut. A 47 ans, la veille de sa mort, Albert Camus a trois femmes dans sa vie : Francine sa femme, pour laquelle il s’accusera toujours d’être la cause de la dépression dont elle souffre, MI sa plus récente maîtresse, mannequin chez Jacques Fath, et la comédienne Maria Casarès dit « l’unique », un amour ressuscité en 2017 grâce au recueil « Correspondances 1944-1959 » (Gallimard, collection Blanche), sous l’impulsion d’une autre femme essentielle, Catherine la fille d’Albert Camus, qui consacre sa vie encore aujourd’hui à l’œuvre de son père.
franck thévenon
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"Camus – Casarès, une géographie amoureuse" à la Piccola Scala jusqu'au 29 janvier
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"Un vivant qui passe" au Théâtre de l'Atelier, lecture de Sami Frey
1943, Maurice Rossel, délégué du CICR (Comité International de la Croix-Rouge) visite le camp d’Auschwitz, l’échange avec le chef du camp est courtois. A la Kommandantur, les nazis sont « fiers de leur travail», Rossel aperçoit quelques baraquements, croise des groupes de prisonniers « israélites », maigres, tenues rayées et calotte sur la tête, ce sont leurs regards qu’il retient. Pour ce qui est des moyens d’extermination, il n’est témoin de rien, il n’a rien à en dire, rien à rapporter. Lui savait bien sûr que c’était « terrible », en Suisse personne n’ignorait que les prisonniers civils ne revenaient pas de ces camps, mais personne n’avait conscience de « la masse »… Près d’un an plus tard, Theresienstadt, ville forteresse au nord-est de Prague, une sorte de ghetto modèle, est sa prochaine étape. Rossel constate un traitement particulier et une organisation qu’il considère comme « privilégiée » dans ce camp Potemkine, une ville qu’il juge « presque normale ». C’est du théâtre, il l'admet, les nazis ont tout organisé pour sa venue, cependant il s’étonne de la docilité des « israélites »… -
La vie de Galilée jusqu’au 9 octobre à La Scala
Nous sommes à la fin d’un monde... Pour beaucoup d’entre nous, c’est l’impression que nous avons : les dérives de la mondialisation, le réchauffement climatique, les guerres terroristes, cyber attaques et autres Big Brother are watching us. Un monde s’éteint pour laisser place à un autre, dans le meilleur des cas. Les changements qui s’opèrent sont difficiles à appréhender et souvent violents à vivre. Pour toutes ces raisons la pièce La vie de Galilée de Bertolt Brecht s’inscrit dans notre actualité. L’histoire est un éternel recommencement et l’obscurantisme trouve toujours une manière de s’y infiltrer pour étendre son ombre. Rendez-vous donné à La Scala.