Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

La vie de Galilée jusqu’au 9 octobre à La Scala

theatre,la scala,la vie de galilée,Bertolt Brecht,Claudia Stavisky,Philippe Torreton,Gabin Bastard,Frédéric Borie,Alexandre Carrière,Maxime Coggio,Guy-Pierre Couleau, Matthias Distefano,Nanou Garcia,Michel Hermon,Benjamin Jungers,Marie Torreton,Alexandre Paradis,Lili Kendaka,Franck Thévenon,Jean-Louis Imbert,Michaël Dusautoy      Nous sommes à la fin d’un monde... Pour beaucoup d’entre nous, c’est l’impression que nous avons : les dérives de la mondialisation, le réchauffement climatique, les guerres terroristes, cyber attaques et autres Big Brother are watching us. Un monde s’éteint pour laisser place à un autre, dans le meilleur des cas. Les changements qui s’opèrent sont difficiles à appréhender et souvent violents à vivre. Pour toutes ces raisons la pièce La vie de Galilée de Bertolt Brecht s’inscrit dans notre actualité. L’histoire est un éternel recommencement et l’obscurantisme trouve toujours une manière de s’y infiltrer pour étendre son ombre.

Rendez-vous donné à La Scala.

En 1929, les nazis brûlent l’œuvre de Brecht lors de l’autodafé du 10 mai, l’auteur marxiste quitte l’Allemagne. C’est au Danemark en 1938, sa terre d’exil, que Brecht écrit La vie de Galilée, il tisse alors des liens entre le pouvoir de l’inquisition au 17ème siècle qui bâillonne les avancées scientifiques et l’Allemagne nazie des années 30 qui exerce une dictature tout aussi réactionnaire.

- Qui ne connaît la vérité n'est qu'un imbécile. Mais qui, la connaissait, la nomme mensonge, celui-là est un criminel ! »

S’appuyant sur l’hypothèse de l’héliocentrisme, théorie physique développée par Corpenic en 1543 (Des révolutions des sphères célestes) lui même largement inspiré des astronomes et philosophes grecs, Galilée défend le principe que la Terre est en rotation autour du soleil. Alors que la toute puissante Eglise catholique a décrété que la Terre est au centre du Monde, le ciel à Dieu et la politique ficelée aux grilles du Vatican. Le monde à cette époque ne saurait souffrir d’être contredit sur ces points.

En 1616, l’Eglise déclare l’héliocentrisme comme hérétique. Galilée, menacé de torture, est obligé de se rétracter sur ses découvertes et termine sa vie en résidence surveillée.

Un grand comédien pour un grand homme

De cette vie de scientifique et d’homme passionné, Philippe Torreton fait sienne. Magistral ! Le grand comédien crée un Galilée plus vrai que nature dans une mise en scène extrêmement juste de Claudia Stavisky, la directrice du Théâtre des Célestins de Lyon. On ne saurait imaginer Galilée autrement que dans la peau de Torreton. Le texte est dense, l’intention est profonde. C’est une fresque biographique très rythmée qui scanne la vie de Galilée pendant plus de 2h30, à la vitesse de l’éclair.

Galilée est malin, il bidouille la lunette astronomique en un tour de main. L’invention de la lunette existe déjà en Hollande mais l’astronome l’adapte à la lecture de la voûte céleste.

Galilée croit en la raison ; à tel point que son remarquable excès de zèle pour la science et son enthousiasme débordant l’éloignent de toute prudence vis à vis de ses bienfaiteurs religieux, ce que furent ces mécènes incontournables des sciences, des arts et de la philosophie pendant des siècles. Face aux protecteurs de l’Ecriture sainte, il fait fi des recommandations attentives de son plus proche entourage : l’épatante Nanou Garcia dans le rôle de Madame Sarti et la très sincère Marie Torreton dans le rôle de Virginia. Les comédiens Michel Hernon et Guy-Pierre Couleau se partagent plusieurs rôles avec une élégance racée, de celle qui distingue les grands interprètes. Plongés dans la pénombre brumeuse de Franck Thevenon transformée par les dimensions sobres voulues par Lili Kendaka, animés par les vidéos de Michaël Dusautoy et éclairés par la voie lactée que l’on aperçoit scintiller dans les yeux de Philippe Torreton : tous sont formidables, justes, à la hauteur de ce texte engagé !

- Et pourtant elle tourne ! »

Après avoir vu les instruments de torture exposés par les bourreaux pontificaux, Galilée abjure, brisé. Symbole du martyr face aux dogmatismes philosophiques, Galileo Galilei s'exprimera plus tard, un acte ultime de résistance, en offrant à l'Humanité un cadeau-testament, l’écriture de ses Discorsi. Il parviendra à faire échapper ces textes d’Italie faisant de lui le fondateur de la physique et des sciences exactes.

A voir absolument.

L. Caron.

La vie de Galilée

texte Bertolt Brecht- mise en scène Claudia Stavisky

avec Philippe Torreton, Gabin Bastard, Frédéric Borie, Alexandre Carrière, Maxime Coggio, Guy-Pierre Couleau, Matthias Distefano, Nanou Garcia, Michel Hermon, Benjamin Jungers, Marie Torreton

assistant à la mise en scène Alexandre Paradis
scénographie et costumes Lili Kendaka
lumière Franck Thévenon
son Jean-Louis Imbert
vidéo Michaël Dusautoy

Lien permanent Catégories : EN FAMILLE, SCENES 0 commentaire Imprimer

Les commentaires sont fermés.