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EN FAMILLE - Page 8

  • ...il reste quelques jours pour aller voir l'exposition Jean Marais à Eléphant Paname

    jean marais,elephant panameL’exposition "Jean Marais" proposée entre les murs d’Eléphant Paname s’intitule «L’histoire d’une vie». La vie telle qu’elle est racontée, celle qui est vécue avec toute son universalité : son injustice, ses coups de grisou et ses coups de chance. Et, c’est le cas pour Jean-Alfred Villain-Marais ; l’homme, loin d’être destiné au départ à une vie aussi artistiquement riche, laisse entrevoir par ses traces et objets intimes (lettres bouleversantes, mots touchants, passions griffonnées, déclarations hâtives, œuvres picturales inachevées ou accomplies, modelages patients, photos intimes et célèbres…) à quel point il était fait pour déchaîner les passions et faire vibrer les émotions, les attirer, les remuer et aussi les transformer. Jean Cocteau ne s’y est pas trompé... Lire l'article

     

     

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  • Gauthier Fourcade, dernière le 16 mars : dépêchez-vous !

    Gauthier Fourcade,comédie bastilleGauthier Fourcade à l’allure d’un Géo Trouvetou, le funambule s’élance sur la piste et tient l'équilibre pendant plus d'une heure et demie ; en dadaïste  averti, il jongle avec les mots, déroule sur la scène de la Comédie Bastille de fumeuses théories, et, entrelace jargon éclairé et complots linguistiques…

    Dans une mise en scène de François Bourcier, et, soutenu par la plume de Marc Gelas, "Le secret du Temps Plié" est un voyage aux confins de l'univers...
    drôle, sensible et savant ! 

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  • Génial ! L’« Etat de siège » d’Albert Camus au Théâtre de Poche-Montparnasse

    albert camus,état de siège,simon-pierre boireau,claire boyé,victoria,benjamin broux,céline espérin,adrien jolivet,antoine seguin,juliette prillard,théâtre marigny,jacques puisais,vincent léger,charlotte rondelez,poche-montparnasseAu lendemain de la Seconde Guerre Mondiale en 1948, Albert Camus propose un nouvel écrit L'Etat de siège dont le caractère, universel et intemporel, raisonne encore. Il s’agit du déroulé schématique et froid qui précède, établi, entretient et finalement laisse s’écrouler -pour mieux renaître ailleurs- les rouages de la dictature. En référence à Pétain ou Franco, Camus dénonce le fléau du nazisme (entre autres) et l’installe dans une logique implacable.

    Nous entrons dans un monde où «rien ne bouge», «tout va bien» en apparence, jusqu’au jour où La Peur vient bouleverser ce trompe-l’oeil moral et sociétal. La confusion est un terrain propice pour y faire naître ses valeurs : l’asservissement, l’obscurantisme et surtout la manipulation de l’opinion et des esprits mènent enfin à la résignation ; tout puissant Le Mal règne. 

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    L’Etat de siège fut créé en 1948 au Théâtre Marigny selon une mise en scène de Jean-Louis Barrault, sur une musique d’Arthur Honegger, des décors et costumes de Balthus, et, avec une distribution toute aussi ahurissante : Jean-Louis Barrault, Madeleine Renaud, Maria Casarès, Jean Desailly, Simone Valère, Pierre Brasseur, Pierre Bertin ... 

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    Au Théâtre Marigny, la pièce s’était installée pour trois heures, vingt-cinq comédiens dans des décors magistraux ; sur la scène du Poche-Montparnasse, six comédiens tiennent Etat de siège en moins d’une heure trente dans des décors de «poche».

    Il m’est hélas impossible de comparer les deux versions, celle de 1948 et celle d'aujourd'hui, mais il est aisé de constater que les procédés artistiques mis en place pour cette adaptation, avec les décors de Vincent Léger, les marionnettes de Juliette Prillard et la lumière de Jacques Puisais, s’accordent aux mouvements sénographiques et aux choix musicaux avec une rare efficacité. A tambours battants, les comédiens se jettent sur scène avec passion. L’esprit de troupe rafraîchissant gomme quelques inégalités de jeu, notamment lorsque le jeune Adrien Jolivet lance quelques tirades dos au public (?), mais Antoine Seguin (dans les pas de Pierre Brasseur) mène avec force la joyeuse équipe, et, les comédiens et comédiennes servent brillamment le texte en se partageant énergiquement et adroitement les rôles.

    Le sujet est grave, impitoyablement contemporain, et pourtant le génie infini de Camus le fait user de toutes les techniques théâtrales possibles, de la farce au mélodrame, rien ne lui échappe. C’est ainsi que le Théâtre retrouve sa fonction première, souvent oubliée dans nos salles : « la distraction », le divertissement, et cela la metteur en scène Charlotte Rondelez l’a très bien compris pour cette version au Poche-Montparnasse. Cette adaptation est bourrée d’inventions, tout en perspective, le décor proposé est ingénieux et offre un territoire d’expression transformable. Le ton, radicalement burlesque et savoureusement déjanté, permet de ratisser un large registre d’émotions. La bienveillance et la cruauté se côtoient au plus près de notre Humanité ; avec cette pièce, Albert Camus nous rappelle, à nouveau, et, à quel point, il demeure le plus grand des auteurs.

    Etat de siège est un divertissement intelligent et un instant délicieux à partager. Je préconise de s’inspirer de son propos, tant il respire la créativité, afin de nous rappeler, si justement, qu'il ne faut jamais abandonner la lutte ! Résistez.

    Laurence Caron-Spokojny

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  • Fureur au Théâtre de l'Essaïon : une rage terriblement drôle !

    fureur,theatre essaion,victor haïm,stéphanie wurtz,benjamin bollenLa musique classique est un art qui s'approche du divin, et ceux qui tendent à la maîtriser peuvent parfois se considérer comme des sortes de divinités… 
    C’est le cas pour le  Maestro crée par Victor Haïm, formidablement interprété par Benjamin Bollen et astucieusement mis en scène par Stéphanie WURTZ, les lundis soirs sous la voûte (céleste pour cette fois) du Théâtre Essaion.

    Les musiciens d’orchestre sont un genre d’artistes à part… La formation en orchestre leur permet de faire corps afin de défendre leurs droits, dans un théâtre, ou bien face à un chef d’orchestre trop exigeant. Ce soir là, le chef d’orchestre a dépassé les bornes, et ses musiciens, syndiqués pour la plupart, ont décidé de le virer, le vote s’est prononcé à l’unanimité sauf une voix.

     

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  • Pour ne plus jamais avoir peur de la nuit : le Muséum National d’Histoire Naturelle dévoile quelques secrets nocturnes…

    Dans l’écrin du Jardin des Plantes de Paris, entouré par les serres, galeries scientifiques, cabinets de curiosités et autres démonstrations paléontologiques, botaniques ou zoologiques, le Muséum National d’Histoire Naturelle entretient un rapport très privilégié avec le monde de l’imaginaire, parfois même de l’invisible… En cela, l’exposition « Nuit » est une sorte de consécration, le mystère est sondé dans ses recoins les plus obscurs. Et, c’est dans cet univers nocturne que le parcours de l’exposition est engagé.

    nuit,muséum national d'histoire naturelle

    Le chemin est précis, autant que les petits cailloux blancs semés par le Petit Poucet, il n’est pas question de s’y perdre mais plutôt de s’y laisser embarquer à la manière de Peter Pan qui tire les enfants hors de leur lit pour un voyage dans la nuit étoilée. La voûte Céleste et ses précieuses explications ludiques et didactiques sont là pour nous indiquer la route à emprunter. De très beaux animaux, comme seules les collections zoologiques du lieu savent les représenter, croisent des insectes rares et discrets alors que le sol se jonche de météorites précieuses. Un vol de chauve-souris effraie un instant, s’il se compare à l’ombre de la cape du Comte Dracula, pour finalement se révéler tout à fait inoffensif. Ici, tout est poésie, enchantement et découverte, seule la pollution lumineuse créée par l’Homme constitue la véritable menace…

    Le MNHN gomme définitivement la frontière qui subsistait peut être encore entre la science et le domaine de l'imaginaire : les deux avancent ensembles et se répondent. Le mystère éveille l’imagination, stimule l’esprit et la curiosité, aussi bien pour les enfants que pour les adultes.
    Entre ses murs, le Muséum National d'Histoire Naturelle participe une nouvelle fois à faire rayonner la nature selon un décryptage scientifique… fascinant !  
    Laurence Caron-Spokojny

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  • Les derniers jours de l'exposition "Living rooms" de Robert Wilson au Louvre

    louvre,robert wilson,marina bramovic,living roomsExposer son appartement dans les salons du Louvre est un privilège réservé au metteur en scène Bob Wilson. En 2008, Bob Wilson avait déjà mis en scène ses funérailles à la demande de l’artiste déjantée Marina Bramovic*, c’est dire à quel point la mise en scène ne supporte aucune limite pour Bob Wilson. 

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  • BRASSAI, jusqu'au 8 mars à l'Hôtel de Ville de Paris

    Brassaï

    Brassaï a le coup d’oeil infaillible, il ne rate rien. Il est un des premiers à remarquer l’importance des graffitis sur les murs de Paris, en les saisissant sur argentique il les fait entrer au panthéon de l’art primitif. 
    Observateur des tendances, l’élégance des parisiens et des parisiennes ne lui échappe pas, tout autant que l’allure élancée de la tour Eiffel sur un ciel voilé. La nuit, arpentant les rues de Paris,  il piège dans sa boîte le reflet du clair de la lune sur les pavés de granit, la courbe savante d'un pont de la Seine et la drôle de rencontre avec un gavroche à l'accent des faubourgs. Lire la suite ici

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  • « Hollywood » est un triomphe depuis deux saisons, après Daniel Russo, Samuel Le Bihan et Dominique Pinon, le Théâtre de la Michodière poursuit l'histoire avec Thierry Fremont, Pierre Cassignard et Emmanuel Patron.

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    laurence caron-spokojny,théâtre de la michodière,daniel colas,françoise pinkwasser,hollywood,ron hutchinson,margaret mitchell,victor fleming,autant en emporte le vent,ben hecht,david o.selznick,jacques-emile ruhlmann,thierry fremont,pierre cassignard,emmanuel patronL’enjeu est aux films en Technicolor ; en 1939, le tournage de «Autant en emporte le vent» est stoppé. David O. Selznick vire le réalisateur George Cukor et convoque Victor Fleming, déjà sous contrat pour «Le Magicien d’Oz». Pour une réécriture du script, du best seller éponyme de Margaret Mitchell paru trois ans plus tôt, David O.Selznick fait appel au talent du scénariste  Ben Hecht.

    Voici, Pierre Cassignard, Thierry Fremont et Emmanuel Patron pris dans un huit-clos délirant sur la scène d’un des temples parisiens du théâtre de Boulevard.

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    Faire un film a quelque chose de l’ordre de l’hystérie, une volonté farouche, et cela Ron Hutchinson, le dramaturge britannique, a su le décrire dans la composition de ses trois rôles essentiels : le producteur, le scénariste et le réalisateur. Les trois comédiens rivalisent de talent et leur joie de jouer ces personnages extravagants est communicative, le public est plié de rire. La mise en scène classique mais très efficace de Daniel Colas fait virevolter les comédiens, les artistes énergiques défoulent un jeu viril, nécessaire au propos. Les personnages ne se prennent pas au sérieux, ils doutent, et cette humanité désarmante parvient à s’exprimer dans un désordre débordant parfaitement orchestré.
    laurence caron-spokojny,théâtre de la michodière,daniel colas,françoise pinkwasser,hollywood,ron hutchinson,margaret mitchell,victor fleming,autant en emporte le vent,ben hecht,david o.selznick,jacques-emile ruhlmann,thierry fremont,pierre cassignard,emmanuel patronPierre Cassignard personnifie LE producteur, si proche du personnage réel David O.Selznick, dans sa fragilité autant que dans son rôle de visionnaire génial, sa performance est autant  physique qu'inventive et exacte. Le réalisateur, Victor Fleming, incarné par Emmanuel Patron, apparaît sensible et totalement embarqué dans son rôle fantasque de réalisateur ; 
    Emmanuel Patron est tout aussi juste que Thierry Fremont qui, définitivement dingue, est si habité par son personnage qu’il se jette sur la scène dans un abandon magnifique ! Quant au rôle féminin (pas vraiment à son apogée) illustré par de charmantes  et très essentielles apparitions de Françoise Pinkwasser, dans le rôle de la secrétaire du producteur, rythment très subtilement l’enchaînement des scènes. C’est 1h40 de spectacle partagé dans la joie... Terrible !

    laurence caron-spokojny,théâtre de la michodière,daniel colas,françoise pinkwasser,hollywood,ron hutchinson,margaret mitchell,victor fleming,autant en emporte le vent,ben hecht,david o.selznick,jacques-emile ruhlmann,thierry fremont,pierre cassignard,emmanuel patronA l’aube de la naissance du plus gros succès du cinéma américain, l’Amérique des années 30 vibre d’une créativité artistique aujourd’hui encore inégalée. Pourtant, dans le désordre, l’ombre de la fragilité économique au lendemain de la crise de 29 plane encore, l’idéologie dangeureuse du nazisme menace, la montée de l’antisémitisme en Europe est aussi bien présente aux Etats-Unis, le racisme et sa marque indélébile de l’esclavagisme règnent, et même une certaine forme de misogynie, sont évoqués ici avec beaucoup de ferveur et de raffinement. Sans en avoir l’air, cette pièce est le juste dessin d’une époque.

    La finesse du propos, ajoutée à la performance de ces très (très, très, très) grands comédiens, donne une vraie classe au parti pris burlesque de la pièce. Le théâtre de Boulevard affiche « HOLLYWOOD » au fronton du Théâtre de la Michodière en lettres de noblesse… pourvu que ce phénomène soit contagieux !

    Laurence Caron-Spokojny

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  • « Des fleurs pour Algernon » au Théâtre Hébertot, interprété par Grégory Gadebois : attention chef-d'oeuvre !

    image001.jpgCharlie Gordon est un jeune homme simple, il n’est pas bête, il est juste « simple ». Il travaille dans une usine dans laquelle il est chargé du nettoyage des toilettes. Régulièrement, deux de ses amis l’invitent pour boire un verre, ils le font boire pour se moquer de lui.

    A l’université Beekman, Charlie suit les cours de Miss Kinnian, il apprend à lire et à écrire avec une grande assiduité. Sa motivation extrême est remarquée par deux éminents professeurs qui lui proposent de démultiplier ses facultés intellectuelles par une intervention du cerveau totalement inédite. Cette intervention a déjà été réalisée sur une souris blanche, Algernon. Avant et après l’opération programmée, les scientifiques demandent à Charlie de noter, chaque jour, ses impressions sur un cahier… 

    Juste après Robert Hirsh (Le Père) et avant Michel Bouquet (Le roi se meurt), Grégory Gadebois est sur les planches du Théâtre Hébertot, et ce dernier est largement à la hauteur de ses voisins !

    Hier soir, Grégory Gadebois a englouti la salle entière dans les pages du journal intime de Charlie Gordon. Au départ, ce fut une nouvelle « Flowers for Algernon » écrite par David Keyes, publiée pour la première fois en 1959, et aussitôt récompensée par le Prix Hugo en 1960 ; puis en, 1966, l’histoire, transposée en roman, reçoit le Prix Nebula du meilleur roman (prix réservé à la Science fiction).

    image002.jpgL’adaptation de Gérald Sibleyras et la mise en scène d’Anne Kessler sont en tout point parfaites, résolument contemporaines, la part belle est faite à la magnifique présence du comédien et à la sincérité du texte. L’intense scénographie de Guy Zilberstein, les lumières ingénieuses d’Arnaud Jung et l’inventivité  sonore de Michel Winogradoff contribuent à offrir un écrin idyllique au jeu de Grégory Gadebois.

    Pour écrire ces lignes, j’avoue mon impuissance, je ne suis pas certaine de retransmettre ici  l’émotion incroyable ressentie dès les premiers mots prononcés par Grégory Gadebois jusqu’aux derniers, alors qu’ils retentissent encore… 

    La sensibilité brute révèle un travail, une recherche, de la part du comédien, incomparable. Le texte est oublié pour être éperdument incarné, Charlie Gordon prend vie d’entre les lignes de son journal intime. Il y a une juste mesure, respectée, et maniée avec la plus grande dextérité pendant 1h20 sans jamais faillir. Le comédien triture nos sentiments, il les fouille avec gourmandise avec la même aisance qu’un enfant plongé dans un sac de bonbon. La douce diction de Grégory Gadebois rythmée par sa gestuelle de virtuose ajoutent à la présence chaleureuse et intense du comédien. Pourtant, la pudeur est profonde, elle résiste, et l’angélisme du personnage fait fondre son auditoire. Le public est liquide, déplacé comme une marée, remué par une forte et indicible houle.

    Charlie Gordon s’introspecte méticuleusement avec les mots les plus simples, il observe ce double, absurde, une souris de laboratoire. La cruauté de l’humanité réside là dans ce rapport empathique bourré de tendresse, si bien décrit et si bien joué, entre un homme et une souris, ou bien entre un homme et lui-même. Et puis, il y a cet enjeu de l’intelligence qui se déploie avec arrogance pour dépasser l’affect ; le déséquilibre ultime, l’un ne va pas sans l’autre, son QI écrase toutes formes de sentiments, jugés inutiles… 

    « Des fleurs pour Algernon » est une parfaite fusion, absolue, entre un comédien et un texte. Et, trêve de bavardages, je ne saurai mieux vous l’exprimer ici que par ces mots : Au Théâtre Hébertot, « Des fleurs pour Algernon », interprété magistralement par Grégory Gadebois, est un chef-d’œuvre ! 

    Laurence Caron-Spokojny

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  • Le surréalisme et l'objet au Centre Pompidou

     

    30 octobre 2013 - 3 mars 2014, de 11h00 à 21h00Galerie 1 - Centre Pompidou, Paris

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  • A quelques pas de l’Opéra Garnier et de son fantôme, Jean Marais hante les étages de l‘élégant Eléphant Paname…

    L’exposition "Jean Marais" proposée entre les murs d’Eléphant Paname s’intitule « L’histoire d’une vie ». La vie telle qu’elle est racontée, celle qui est vécue avec toute son universalité : son injustice, ses coups de grisou et ses coups de chance. Et, c’est le cas pour Jean-Alfred Villain-Marais ; l’homme, loin d’être destiné au départ à une vie aussi artistiquement riche, laisse entrevoir par ses traces et objets intimes (lettres bouleversantes, mots touchants, passions griffonnées, déclarations hâtives, œuvres picturales inachevées ou accomplies, modelages patients, photos intimes et célèbres…) à quel point il était fait pour déchaîner les passions et faire vibrer les émotions, les attirer, les remuer et aussi les transformer. Jean Cocteau ne s’y est pas trompé.

    jean marais,éléphant paname,jean cocteau,laurence caron-spokojnyEn 1937, c'est la rencontre avec Jean Cocteau, à sa suite Les parents terribles et L’Aigle à deux têtes, désormais Jean Marais est en haut de l’affiche. Puis, l’acteur enchaîne les rôles au cinéma, s’éloigne un temps de Cocteau pour Visconti, Renoir ou Guitry, joue le cascadeur dans des films populaires comme Le Bossu ou Le Capitaine Fracasse, garde toujours les deux pieds bien ancrés sur les planches des théâtres, et se régale avec Jacques Demy de son goût pour les contes et légendes avec Peau d’Âne....  La carrière du comédien, parfois aussi metteur en scène et décorateur (à la Comédie française en 1940), est comblée. L’homme a décidé d’être heureux, et ce féroce appétit de vivre conduit l’artiste à s’exprimer de toutes les façons. Jean Marais dessine avec une grande précision, imagine des contes et légendes, peint des échappées stellaires, et modèle de la terre, comme Picasso, à Vallauris... Depuis le décès de Cocteau, il a, dit-il, « des distractions ».

    jean marais,éléphant paname,jean cocteau,laurence caron-spokojnyJean Marais, au delà de sa beauté et de son aura, apparaît ici d'une sincérité désarmante, simple, sans artifice, terrien et aérien à la fois.
    Les succès sont passés et demeurent des références ; adulé ou critiqué, le public a toujours été à ses côtés.
    Jean Marais, peut-être sans le savoir, a élevé des passerelles, entre un univers artistique considéré comme intellectuel -tel le théâtre de Cocteau à l’époque, vers des arts plus populaires -comme ses films de «cape et d’épée». A la manière de certains grands acteurs américains d’aujourd’hui qui jouent autant sur les planches de Broadway, dans des films d’auteur pour lesquels ils engagent souvent leur cachet, ou bien dans de gros blockbuster : Jean Marais était de cette trempe, très en avance sur son époque, il a su s'exprimer d’un genre à l’autre et se jouer des étiquettes.

    L’acteur, le comédien, lors d’une interview, projetée au cours de l’exposition à la scénographie harmonieuse, dit ne pas aimer parler de "métier" mais plutôt de "jeu" : « on dit d’un acteur qu'il joue », et il avoue humblement "s’être beaucoup amusé". Nous aussi...

    Alors, pour revivre ces instants, reflets magnifiques d’une époque, ou bien pour découvrir Jean Marais, cette visite est nécessaire. Rendez-vous à Eléphant Paname, avant le 16 mars, avant que les précieux souvenirs matériels de l’existence de Jean Marais ne soient dispersés aux quatre vents de la vente aux enchères qui clôturera l’exposition.

    Laurence Caron-Spokojny

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  • La Framboise Frivole au Théâtre des Bouffes Parisiens : une déclaration d'amour à la Musique

    « Delicatissimo » par la Framboise Frivole est joué dans le très emblématique Théâtre des Bouffes Parisiens, ce nouveau spectacle marque le grand retour de Bart Van Caenegem au piano, aux côtés du brillant ténor et violoncelliste Peter Hens. Nos deux aventuriers partent à la recherche de l’Archet perdu…

    De nombreux compositeurs de variétés se sont inspirés avec talent du répertoire classique, je citerai Serge Gainsbourg qui a puisé allégrement dans le répertoire de Chopin ; pour « La Framboise Frivole » il s’agit d’une toute autre échappée belle… Aux Bouffes Parisiens, les notes classiques s’envolent, sous la voûte de ce temple du music-hall, pour se mêler aux sons et rythmes modernes. Les mélodies épousent les contours du répertoire de la chanson française (à moins que ce soit l’inverse) avec humour, et, laisse s’épanouir ce qui est sans contexte la plus belle invention de l’Homme : la Musique.

    Bart Van Caenegem,Peter Hens,dominique dumond,polyfolies,théâtre des bouffes parisiens,la framboise frivole,laurence caron-spokojnyLe duo de clowns mélomanes exercé aux arts musicaux, au niveau des plus grands virtuoses d’aujourd’hui, ne se prend définitivement pas au sérieux et c’est là que se porte toute sa singularité. Les touches du piano de Bart Van Caenegem  rivalisent de vélocité avec la danse savante de l’archet du violoncelliste Peter Hens, ce dernier assaisonne son jeu de mélopées audacieuses. Ténor aux accents brillants, Peter Hens a de quoi mettre au placard notre cheptel de chanteurs de variétés. Le ton donné est résolument comique, et la salle attentive est hilare.
    Une très nébuleuse quête d’un archet croise les pas de Maurice Jarre, avec pour graal : le rire. Les musiciens font corps avec leurs instruments, et, n’hésitent pas aussi à argumenter leur propos de calembours, plaisanteries caustiques, jeux de mots hasardeux et autres « blagues de ténor » (comme le disait un ténor que j’ai bien connu ;-) - lui aussi jardinier à ses heures)… 

    Depuis près de 30 ans, les deux musiciens belges régalent un public sans cesse renouvelé. Très intelligemment, les spectacles de la Framboise Frivole sont à chaque fois différents, et demeurent fermement inscrits dans l’air du temps. De leur plat pays, les musiciens chevronnés prennent toute la distance nécessaire pour se jouer de la chanson française à leur guise, afin que le spectacle soit à chaque fois plus saisissant et plus déjanté.

    Jusqu’au 26 avril, un souffle inattendu, aussi insufflé par les nouvelles technologies, balaye magistralement, et, sans aucune prétention, toutes les conventions qu’elles soient issues du répertoire classique ou de la chanson française.
    La Framboise Frivole déclare une nouvelle fois son amour à la Musique avec une créativité qui ne semble pas prête de s’épuiser. 
    Bart Van Caenegem et Peter Hens sont de grands artistes.

    Laurence Caron-Spokojny

    Nb : allez-y aussi avec vos enfants.

     

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  • Les accords parfaits de Serge Poliakoff au Musée d’Art Moderne, jusqu’au 23 février

    serge poliakoff,musée d'art moderne
    Serge Poliakoff, Gris bleu, 1962. Collection particulière, Paris © ADAGP Paris, 2013

    Entrer dans l’exposition de Serge Poliakoff, proposée par le Musée d’Art Moderne, se passe comme dans un rêve… un rêve très éveillé : « Le rêve des formes ». Et des formes, il en existe une infinité. A perte de vue, un horizon  s’offre au regard : plus de 70 peintures, et, autant d’œuvres sur papier réalisées entre 1936 et 1969 composent cette sorte de toile géante reflet harmonieux de l’œuvre de Serge Poliakoff.
    Fuyant la Russie secouée par la révolution, Serge Poliakoff joue de la
    balalaïka dans les cabarets pour subsister ; le 20ème siècle bat son plein et les courants artistiques rattrapent le jeune Russe et l'inspire, il devient bientôt le Maître absolu de l’Art Abstrait, et, Français en 1962.

    Les couleurs de Serge Poliakoff s’étendent sur la toile ou le papier comme autant de simultanéités sonores, la musique ne semble jamais loin dans la recherche conceptuelle et incessante de l’artiste. Aucun tableau ne se ressemble et pourtant tous pourraient se coller les uns aux autres et ne former qu’un. Les formes se fondent, se glissent, s’épousent, s’approchent et se comparent ; Serge Poliakoff a le don du bon goût, tout va ensemble, tout concorde. Ici, la scénographie des œuvres structurée, entre les murs du Musée d’Art Moderne, est d’une beauté époustouflante.

    Serge Poliakoff signe une définition du « beau » incontestable, un enseignement radical que tous suivront et suivent encore…
    Une exposition à voir absolument !

    Laurence Caron-Spokojny

     

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  • L'exposition "La Renaissance et le Rêve" au musée du Luxembourg se termine bientôt, le 26 janvier...

    Alors que le Musée du Louvre propose une exposition d’une rare beauté intitulée Le Printemps de la Renaissance, mouvement artistique et culturel, mais aussi politique et scientifique, né à Florence au début du XVème siècle ; le Musée du Luxembourg met l’accent sur la portée spirituelle et souvent fantasmagorique des arts lors de cette période.

    laurence caron-spokojny,la renaissance et le rêve,musée du luxembourg

    A la Renaissance, les incalculables représentations de la Vierge et l’enfant, dieux et déesses de l’Olympe, Saints et anges en pleine action, et bien d’autres personnages bibliques ou mythologiques, font légions. Lire la suite ici...

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  • La recette du bonheur est à la Gaité Lyrique : THE HAPPY SHOW jusqu'au 9 mars 2014

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  • Albums, Bande dessinée et immigration de 1913à 2013 : très belle, et très instructive, exposition au Musée de l'Histoire de l'immigration

    Louis le Portugais,Bilel,Malamine,Igor,Bouzid, Jiggs,Abdulah, Petit Polio,Aya de Yopougon,Goscinny,Georges McManus,AlbumsÀ travers plus de 400 pièces et documents originaux, planches de bande dessinée, esquisses et croquis préparatoires, films d’animation, entretiens filmés et autres photographies et documents d’archives, l’exposition se propose d’envisager le phénomène migratoire dans la bande dessinée.

    Aujourd’hui, la bande dessinée a définitivement acquis le statut de 9ème art et n’a jamais été autant exposée dans de grands musées. Plusieurs expositions récentes ont dressé des passerelles entre la bande dessinée et d’autres formes artistiques (Archi et BD, la ville dessinée ; Vraoum, trésors de la bande dessinée et art contemporain), entre bande dessinée et culture (de Superman au chat du rabbin) ou encore entre bande dessinée et histoire (Tardi et la Grande Guerre, Mobilisation générale : 14-18 dans la bande dessinée, Traits résistants). Cette exposition apporte sa pierre à l’édifice en convoquant pour la première fois toutes les formes associées du 9ème art pour raconter l’immigration autrement.

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  • Picasso à Malraux : « J’ai fait des assiettes, on peut manger dedans. » - Picasso, céramiste à la Cité de la Céramique de Sèvres jusqu’au 19 mai 2014

    picasso céramiste et la méditerranée,cité de la céramique,sèvres,laurence caron-spokojny,picassoLors de l’exposition annuelle des potiers de Vallauris en 1946, Picasso rencontre Suzanne et George Ramié, les propriétaires d’une fabrique de céramique, l’atelier Madoura. Picasso y réalise ses premières œuvres en céramique puis 4500 œuvres suivront jusqu’en 1971. Picasso considère avoir trouvé une façon  de démocratiser son œuvre ; depuis la libération, Picasso est inscrit au parti communiste, son engagement date de la période de la guerre d’Espagne, il confiera à André Malraux : « J’ai fait des assiettes, on peut manger dedans. »

    L’œuvre céramique de Picasso a investi le dernier étage de la très belle Cité de la Céramique de Sèvres : c’est un éblouissement. La sensualité des courbes de ses femmes, aux hanches généreuses et à la taille élancée, côtoie la foule déchaînée de ses chères corridas alors que faunes, et chèvres délicates, se partagent les vitrines lumineuses de l’exposition.

    Un premier espace réunit matrices et moules aux œuvres originales, c’est une entrée dans l’atelier ; on respire presque la poussière de terre cuite, est-ce le bruit lancinant du tour du potier ? l’envie de caresser l’émail… il faut seulement imaginer, ici même les photos sont interdites, les 150 œuvres présentées sont gardées jalousement par les héritiers du maître. 
    Puis un second espace puise dans les précieuses réserves de l’exposition permanente de la Cité pour présenter quelques pièces anciennes symbolisant les courants qui ont inspirés Picasso, les civilisations chypriotes, grecques ou espagnoles marquent le territoire.
    L’entrée dans le cœur de l’exposition est magique, foudroyée par la beauté. Les mains de Picasso sont partout, inventives, elles modèlent en quelques tours savants des colombes et des chouettes prêtent à prendre leur envol, aussi vivantes que les plats, carafes et assiettes. Picasso transforme l’objet mobile et anodin en œuvre vibrante et tournoyante, les traits sont souvent tracés dans la pâte encore molle de bleus et d’ocres éclatants, la brillance des vernis se frotte au ton mat de la pâte blanche sans que l’une ou l’autre en porte ombrage. 
     

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    Picasso surcharge de décors certaines pièces classiques pour ensuite modeler une forme pure et aérienne. Par hasard, il ramasse un éclat de brique, il dessine un visage de déesse, tel un fragment de cité antique digne des plus grands trésors de Pompéï.  L’artiste génial s’exprime pleinement, de la façon la plus spontanée qui soit pour enfin se consacrer à l’édition de céramique dont 633 modèles seront édités pour des tirages allant jusqu’à 500 exemplaires, l’Atelier Madoura en aura l’exclusivité.

    Votre connaissance de Picasso est incomplète si vous ne connaissez pas son œuvre céramiste ; à la Cité de la Céramique de Sèvres, il est question de s’approcher au plus près de l’intensité créative de l’œuvre de Picasso : ainsi il est possible de sentir les mains de l’artiste courir sur la glaise, il suffit juste de dévorer des yeux ces modelages et sculptures, une expérience envoûtante. 

    Laurence Caron-Spokojny

    A visionner ici le film "Picasso céramiste et la Méditerranée" - de Christine Pinault et Thierry Spitzer, 2013 (19'30) - production Picasso Administration. 

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  • LIVING ROOMS de BOB WILSON s'exposent au Louvre, jusqu'au 17 février 2014

     Exposer son appartement dans les salons du Louvre est un privilège réservé au metteur en scène Bob Wilson. En 2008, Bob Wilson avait déjà mis en scène ses funérailles à la demande de l’artiste déjantée Marina Bramovic*, c’est dire à quel point la mise en scène ne supporte aucune limite pour Bob Wilson. 

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    Amoureux obsessionnel de la danse, Bob Wilson fond la discipline dans la moindre de ses créations, il matérialise la pensée par le mouvement qu’il décortique et livre avec une sensibilité extrême. Autant la musique (notamment auprès de Phil Glass) qu’il associe très méticuleusement au geste, Wilson esquisse un dessin, puis son esprit créatif s’étend jusqu’à la réalisation vidéaste ; ainsi armé de technologies et d’inspirations nourries par ses rencontres et univers (les arts africains, asiatiques, …) « Le voyage en grande Wilsonie » (de Philippe Malgouyres, éd. Triartis) commence…

    Wilson s’empare de tout, ces « Living Rooms » en sont la preuve, objets hétéroclites, œuvres chinés ou offertes, fétiches,  photos emblématiques, masques, témoignages, passé, présent, futur, il y en a partout, jusqu’aux plafonds du Louvre. Insolente, l’accumulation pourrait sembler un rien égocentrique, symbole de la folie des grandeurs de l’Artiste, mégalomane… Il n’en est rien, chaque chose a un sens, une raison d’être, rien d’inutile, tout s’explique. Témoignages intimes mais pudiques de l’artiste, les « Living Rooms » sont des passerelles qui traversent un univers en plusieurs dimensions, des passages de l’Homme à l’Artiste ou bien l’inverse.
    A visiter absolument avec des échasses ou des jumelles, certains objets sont accrochés si haut sur les murs que l'on regrette de ne pouvoir mieux les distinguer...

    Laurence Caron-Spokony

    * à voir le documentaire "Bob Wilson’s life and death of Marina Abramovic". 

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  • BRASSAÏ est, selon son expression, un «pillard de beauté de toutes sortes»

    brassaÏ,hôtel de villeAutour de lui, il y a André Breton, Paul Eluard, Salvador Dali ou bien encore Kandinsky et Picasso, il y a sa passion immodérée pour les arts forains, les saltimbanques et les artistes, et puis il y a aussi sa fascination pour le mystérieux, le monde de l’étrange, comme un brouillard qui enveloppe la ville et dissimule les frasques et les amours de ses habitants…    

    Brassaï a le coup d’oeil infaillible, il ne rate rien. Il est un des premiers à remarquer l’importance des graffitis sur les murs de Paris, en les saisissant sur argentique il les fait entrer au panthéon de l’art primitif.
    Observateur des tendances, l’élégance des parisiens et des parisiennes ne lui échappe pas, tout autant que l’allure élancée de la tour Eiffel sur un ciel voilé. La nuit, arpentant les rues de Paris,  il piège dans sa boîte le reflet du clair de la lune sur les pavés de granit, la courbe savante d'un pont de la Seine et la drôle de rencontre avec un gavroche à l'accent des faubourgs.
    Le poète-photographe abolit les frontières sociales entre les hommes, il fige sur la pellicule la grande bourgeoisie et la canaille avec le même regard, la même tension affective, presque sentimentale aussi bien lorsqu'il choisit de photographier les filles de joie offertes au coeur des maisons closes ou les voyous qui magouillent au fond des ruelles.

    brassaÏ,hôtel de villeChampion toutes catégories du clair obscur, Brassaï est d’une exigence folle, chaque portrait, chaque paysage, chaque nature morte, chaque extrait de vie livrent un instant d’une force inouïe ; il n’y a pas une photo qui soit meilleure que l’autre, pas une photo qui éteigne le ton de sa voisine, l’exposition BRASSAÏ du salon Saint-Jean de l’Hôtel de Ville de Paris est une déclaration d'amour absolue d’un homme arrivé à Paris en 1924. Brassaï, de son vrai nom Gyula Halasz, était né en Transylvanie...

    Laurence Caron-Spokojny

    Le catalogue de l'exposition est complet et magnifique mais il faut avant tout se procurer, le très passionnant et très précis, petit catalogue "Brassaï, la maison que j'habite" (aux éditions Somogy, éditions d'art - catalogue de l'exposition du musée des Beaux Arts de Nantes et du Musée des Beaux Arts de Nancy en 2009 et 2010) - en vente à la sortie de l'exposition (8euros).

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  • Seul PEF le cascadeur, avec son sens inné et sa maîtrise parfaite de l’équilibre, pouvait relever le défit de monter SPAMALOT à Paris !

    spamalot,pef,éric idle,andy cocq,philippe vieux,arnaud ducret,gaëlle pinheiro,monty python,comédie musicale,bobinoLorsque l’humour british rencontre l’humour français, le mariage n’est pas forcément évident. C’est pourtant le pari gagné par Pierre-François Martin-Laval, dit PEF.
    Inspiré par le film des Monty Python « Sacré Graal ! » (1975), puis créé sur scène à Londres en 2005, l’arrivée de « Spamalot » à Paris était très risquée ; ces dernières années les comédies musicales servies sur les planches parisiennes n’ont pas su être à la hauteur de leurs aînées londoniennes ou newyorkaises… Pourtant, après le succès en 2010 au Théâtre Comédia, la production de Spamalot continue à prouver le contraire à Bobino.

    C’est avec une grande adresse que les dialogues ont été traduits et adaptés au goût du jour et aussi à un certain « goût français ». Ce raffinement ne passe pas inaperçu et est renforcé par l’interprétation d’une troupe de comédiens  sensationnels. Voici déjà deux ingrédients qui entrent dans la composition du spectacle « Spamalot ».
    Ce n’est en effet pas sur la scène du Palais des Sports ou des Congrés que se trouve la création artistique, celle qui est sensée répondre aux exigences de l’art de la comédie musicale. En la matière, de  prestigieuses productions, pour la plupart étrangères, s’établissent sur la scène du Théâtre du Châtelet (West Side Story, My Fair Lady, ..) et font oublier quelques temps la maladresse du genre servi par nos artistes français.
     
    Ici, les talents sont souvent cachés, dans de petites salles, confidentielles, trop peu servies par les médias, parfois dénigrées, pour ainsi dire snobées. Sur les écrans, quelques capsules appelées « programmes courts » révèlent certains talents, mais les places sont rares. Pierre-François Martin-Laval est de cette veine de saltimbanques, il connaît les rouages de la machine théâtrale et les dédales qui permettent de sortir du labyrinthe. Depuis la troupe des Robins des bois, initialementThe Royal Imperial Green Rabbit Company, qui se produisit pour la première fois en 1996 au Théâtre des Sablons à Fontainebleau, sous la baguette d’Isabelle Nanty, il est reconnu et révélé par Dominique Farrugia qui le projette chaque soir en direct sur la chaîne COMEDIE! (La Grosse Emission). Depuis, PEF exerce ses talents de cascadeur en faisant le grand écart entre le théâtre et le cinéma, et la figure de style est une réussite ;  son récent (et énorme) succès de réalisateur sur le film « Les Profs » l’impose définitivement. L’art de faire rire dans un univers où l’absurde se distingue, sur un ton potache, jamais vulgaire, mêlé à un brin de naïveté apparente, une certaine poésie en somme… surréaliste. La trépidante production de « Spamalot » est le reflet de ce juste équilibre, l’esprit de troupe y est omniprésent, les talents se mêlent adroitement sans se confronter, les tableaux s’enchaînent sur un rythme soutenu, le ton est drôle, infiniment drôle, radicalement irrévérencieux. La légende arthurienne est aussi un prétexte pour parodier les productions de Broadway ou plus précisément celles qui se frottent aux portes de Paris.

    Metteur en scène et comédien, PEF campe un roi Arthur, innocent, effacé, avec ce petit air de « excusez moi d’être là » qui lui va si bien, bien loin du parti pris shakespearien du rôle initial. Dans un décor délicieusement kitchissime, une seule petite ombre au tableau : les ensembles chorégraphiques manquent d’élan ; mais l’essentiel du triomphe de la rue de la Gaité est cette troupe de comédiens, ils sont tous formidables, particulièrement Gaëlle Pinheiro en extravagante diva balayant tout les octaves, Andy Cocq subtil et bouleversant, Philippe Vieux et Arnaud Ducret qui rivalisent d’inventivité dans leur jeu…

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    Pef et Eric Idle © Héléne PAMBRUN

    Il y a quelques jours, un peu nostalgique, j’affirmais sur les réseaux sociaux qu’ « une vie était vraiment petite si on n’avait pas éprouvé le plaisir de danser dans West Side Story aux côtés de George Chakiris », et bien ce n’est pas le cas pour PEF. Evidemment, il n’est pas question pour PEF de danser avec George Chakiris, mais se doute t’il qu’il a atteint son Graal ? Pierre-François Martin-Laval ne serait-il pas aujourd’hui le digne et légitime ambassadeur des Monty Python en France...

    Laurence Caron-Spokojny

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  • L'invitation au voyage de Rémi Larrousse : "ALTER EGO" au Théâtre le Funambule, jusqu'au 26 janvier 2014, samedi et dimanche à 18h

    Le Théâtre est une histoire d’amour qui ne cesse de se renouveler, entre les artistes et le public et bien en amont entre des théâtres et des artistes. Il faut beaucoup d’amour, de fougue, d’espoir et de passion, pour ouvrir la scène d’un théâtre à des artistes, surtout depuis que l’ère des mécènes de l’Antiquité n’est plus, un certain goût du risque en somme !

    De l’amour donc et qui dure depuis 23 ans pour le Théâtre Le Funambule, la petite salle Montmartroise assume une programmation «coups de cœur» où  «… le théâtre contemporain, où le divertissement côtoie les pièces littéraires, où la fantaisie peut se marier au drame, où la parole ne fait pas obstacle au visuel ». Et cette fois-ci, le cœur de la scène du Funambule s’est ouvert à Rémi Larrousse. Le jeune artiste a déjà éprouvé son art (« Le script ») plus de 150 fois entre Paris (Théâtre Trévise) et Avignon.

    image.pngLorsqu’un comédien découvre une marionnette ancienne lui ressemblant étrangement, il comprend que cet objet lui était destiné. Il va alors explorer avec les spectateurs les étonnants pouvoirs qu'elle donne à celui qui la manipule : virtuosité soudaine, prédictions de l'avenir, lecture de pensée, calculs prodigieux. Mais à qui appartenait-elle ? Quel est le secret qu'elle cache lorsque son cœur se met à battre ? Nous embarquons dans ce voyage qui nous fera voir le monde de manière un peu moins rationnelle.

    A la fois prestidigitateur, conteur et mentaliste, Rémi Larrousse est un équilibriste, inspiré par le théâtre forain, il abolit définitivement les codes qui conditionnent trop souvent les disciplines artistiques.
    Entouré par Benjamin Boudou (mise en scène et co-écriture) et Sarah Bazennerye (décors), ce saltimbanque savant met en scène un mode inventif de jeu avec le public et additionne les évènements merveilleux sur un ton très proche de la commedia dell’arte.

    Habile magicien, mais pas seulement, Rémi Larrousse emmène son public dans un voyage sentimental et poétique, un voyage que l’on souhaiterait sans fin. On peut alors observer, lorsque le spectacle prend fin, enfants et adultes s’avançant d’un pas aérien vers la sortie, silencieux, ils flottent, peut-être ont-ils appris à voler...
    Merci de tout coeur Rémi Larrousse, je vous souhaite un très long voyage.
     

    Laurence Caron-Spokojny

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  • L'Art Déco séduit le monde à la Cité de l'Architecture et du Patrimoine

    laurence caron-spokojny,l'art déco,cité de l'architecture et du patrimoine,diaghilev,nijinskiLa création chorégraphique et musicale la plus remarquable, et la plus scandaleuse, fut Le Sacre du Printemps en 1913 au Théâtre des Champs Elysées par les Ballets Russes de Diaghilev. La musique à jamais moderne de Stravinski, et, l’inventivité chorégraphique si contemporaine de Nijinski sont à l’origine d’une véritable révolution artistique et culturelle. La place est prête, les écrivains, grands couturiers, industriels, designers et artistes de toutes sortes vont modifier l’histoire et les codes de l’esthétisme.

    La revue nègre menée par Joséphine Baker fait battre le cœur de Paris sur un rythme endiablé, l’Afrique et son art, de la ligne et de la courbe, résolument moderne s’impose. En peinture le Cubisme, en pleine explosion, offre ces lignes épurées et savantes aux architectes, décorateurs et designers de mobiliers ou de voitures…

    laurence caron-spokojny,l'art déco,cité de l'architecture et du patrimoine,diaghilev,nijinski1925, l'époque est à la reconstruction.
    L'exposition universelle projette l’Art Déco comme ambassadeur légitime du monde moderne. Intiment lié au développement automobile et aéronautique, l'Art Déco se transporte, hors frontières, et par delà les océans sur d’impérieux navires où le style et l’élégance célèbrent une nouvelle façon de vivre, d’envisager le quotidien. Aussi, le luxe descend dans la rue pour façonner les grands magasins, ambassades, habitations et hôtels. Une sorte d’affranchissement en somme, qu’il soit intellectuel, artistique ou humaniste ; les femmes se libèrent, fument, conduisent, volent dans les airs et abandonnent toutes formes d’entraves vestimentaires surannées… pour certaines. 

    Maquettes, affiches, objets, meubles, films, colloques... L'exposition se tient à la Cité de l'architecture jusqu'au 17 février 2014. Les ateliers et espaces réservés aux enfants sont particulièrement bien conçus, et, la proposition est si diversifiée, si riche, que l'intérêt reste en alerte, définitivement séduit !
    Risque notable de manifester l'envie de refaire la décoration de votre sweet-home, à vous de voir...

    Laurence Caron-Spokojny

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  • Un "artist-run space" est un lieu d'exposition géré par les artistes, cela se passe au CentQuatre : JEUNE CREATION 2013, du 9 au 17 novembre

    Avant c’était la « Jeune Peinture », mais ça c’était avant, jusqu’en 1999 ; puis ce fût « Jeune Création » parce que dans l’art contemporain, il n’y a pas que la peinture, il y aussi le collage, la photographie, l’installation, la performance, la mise en scène, en forme et en perspective, enfin il y a surtout des artistes, qui à peine sortis des écoles d’art ou exercés à l’école de la vie, éprouvent un besoin vital de faire connaître et reconnaître leur travail. C’est la mission à laquelle s’est attelée « Jeune création », sous la présidence de Jérémy Chabaud et parrainée cette année par Renaud Auguste-Dormeuil, il est question de montrer, éveiller la curiosité, l’intérêt ou la critique, exister tout simplement.

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    Dégagée de toutes ambitions politiques, et, libérée de toutes formes de polémiques, l’association Jeune Création date de 1965 et elle est composée très justement d’artistes.  Des artistes qui offrent à de jeunes artistes leur « premier rendez-vous »  avec le public, et c’est suffisamment rare pour être remarqué.

    Il y a une énergie folle qui émane du CentQuatre, les sourires timides des artistes, qui traînent leurs pieds autour de leur espace réservé, engagent à la conversation. Certaines œuvres bousculent, d’autres s’admirent, certaines s’ignorent ou s’évitent, chacun y trouve de quoi abreuver sa soif. Le voyage est varié, les arts plastiques sont protéiformes, les artistes flirtent avec les limites de l’abstraction pour illustrer des sujets inscrits dans notre réalité, à la fois concernés, philosophes ou fatalistes, sophistiqués ou bruts, l’interrogation sur le monde est constante et demeure très intéressante. Pour cette édition l'accent est mis sur la danse, l'art du mouvement en somme. Les arts se veulent transversaux, ils se répondent et ces 56 propositions artistiques, triées parmi 3000 dossiers, seront aussi l'objet de célébrations, rencontres et prix, afin que la manifestation soit autant enrichissante que festive. 

    A vous de faire votre choix, à vous d’éprouver votre sensibilité, et à vous de faire vos pronostics sur ceux qui régneront sur les plus grandes galeries du monde. 

    Si vous souhaitez faire un voyage dans le réel, respirer un air frais, et rencontrer les véritables artistes d’aujourd’hui, je vous recommande vivement de vous rendre dès demain, 9 novembre, au CentQuatre, 5 rue Curial dans le 19 à Paris, vous avez jusqu’au 17 novembre , organisez-vous le programme est vaste.

     Laurence Caron-Spokojny

    Notez tout particulièrement (difficile de ne pas citer quelques noms) les œuvres de : Aurélien Grèzes, Elizaveta Konovalova, Julien des Monstiers, Julien Saudubray, Aurélie Pétrel, Pierre Daniel, Arnaud Lesage,  et tant d’autres…

    Voir article sur l'édition 2011 Jeune Création

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  • La prochaine étape du week-end : les "Alchimies" de Sarah Moon s'exposent au Jardin des Plantes

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    « Taxidermisés, empaillés, embaumés, quoi qu’il en soit, vrais ou faux, morts ou vifs, clairs ou obscurs, d’hier ou d’aujourd’hui, en noirs ou en couleurs, impressionnés sur un cliché, j’expose au muséum national d’histoire naturelle mes récits pas très naturels du minéral, du végétal et de l’animal. »

    Sarah Moon

    renseignements ici 

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  • Les pirates de « ONE PIECE » envahissent le Musée National de la Marine

    one piece,pirates,laurence caron-spokojny,musée national de la marineDu 23 au 28 octobre, pendant les vacances de la Toussaint, One Piece s'associe au musée national de la Marine pour fêter les 10 ans de l'incontournable série de Toei Animation.
    Une occasion de rencontrer de vrais pirates, une parade avec les personnages de la série sera organisée dans le musée de Paris le 23 octobre à partir de 14 h 00. 

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  • Sinbad le Marin fait une escale au Musée National de la Marine

    Sinbad le Marin était originaire d’Oman ; il n’est pas question d’en douter, les contes des Mille et une Nuits ont puisé ici leur inspiration, bercés par le souffle du vent dans les voiles cousues de fibre de coco de ces bateaux de bois précieux, ces cuivres rosés, ces soieries chatoyantes et ces courageux omanais à la fois pêcheurs et aventuriers.

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    Serti par l’Océan Indien au sud et par le Golfe arabique au nord, le sultanat d’Oman est un bijou dont l’éclat a été particulièrement étincelant dès le VIIème siècle avec l’ouverture de la route de la soie qui s’est avancée dans le sillage de la route des épices, du cuivre et de l’encens.
    Il est aujourd’hui possible de faire ce voyage en descendant au métro Trocadéro à Paris, le Musée National de la Marine propose jusqu’au 5 janvier 2014, l’exposition «Oman et la mer». L’exposition est un peu petite, c’est dommage. Le sujet est fascinant et ces 
    voyages proposés par ces intrépides marins omanais mériteraient que l’on s’y attarde plus longtemps 

    Cette exposition temporaire est pourtant un très bon prétexte pour parcourir à nouveau les salles impressionnantes du musée. Ici, l’archi-minuscule des maquettes rivalise avec l’archi-grandiose des sculptures, représentations et peintures. La collection exceptionnelle de peintures de marine, les paquebots, les sous-marins, les cuirassés, les voiliers et les bateaux à vapeur, les poupes et autres ornements nous rappellent que la présence humaine sur les fleuves et océans continue à nourrir nos désirs de conquête et à écrire l’histoire.

    Aussi pour échapper à la grisaille qui s’installe peu à peu, le vent du large est à prendre au Musée National de la Marine, la houle est bonne et le dépaysement est assuré pour les grands et les petits. Bon vent !

    Laurence Caron-Spokojny

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  • Rétrospective Georges Braque au Grand Palais

    grand palais,georges braque,laurence caron-spokojnyPeut-être est-ce dû à un catalogue d’exposition oublié (1973 au Musée de l’Orangerie), une revue d'art ou bien à quelques traités sur la peinture contemporaine aux illustrations tentantes pour les découpages et créations enfantines, je ne sais, ce dont je me rappelle est que Georges Braque (1882-1963) a été ma première rencontre avec la peinture contemporaine.

    Très consciencieusement, j’ai réservé mes entrées afin d’être certaine de ne pas rater ce rendez-vous au Grand Palais.
     

    Il s’agit de la première rétrospective sur l’œuvre de l’artiste depuis 40 ans. Le parcours offre 200 peintures de l’artiste, des sculptures, de nombreux ouvrages illustrés et photos absolument indispensables pour connaître ou redécouvrir l’étendue artistique de cet humble artiste. En effet, bien moins sulfureux que son compagnon de route de ses débuts et adversaire par la suite, Pablo Picasso, Georges Braque était selon Nicolas de Staël « le plus grand des peintres » ; j’avoue avoir tellement d’admiration pour l’un et pour l’autre qu’il n’est pas envisageable de contrarier cette opinion bien tranchée. 


    grand palais,georges braque,laurence caron-spokojnyAprès avoir parcouru les allées de l'exposition, terriblement encombrées de curieux (je vous conseille vivement de bien choisir votre horaire de visite), l’éblouissement est à son comble. Embrassant tout autant la littérature que la musique, Georges Braque, observateur précis de son époque, laisse un témoignage vibrant. Indépendant et discret, en opposition à bon nombre de ses prestigieux confrères, Georges Braque n'a pas été reconnu en son temps comme initiateur des différents courants picturaux qui ont rythmés le début du XXème, comme c’est le cas pour le cubisme, revendiqué âprement par Picasso et ses admirateurs. Pourtant cette traversée de son œuvre et de sa vie révèle à quel point Georges Braque fût à la fois chercheur, inventeur et novateur. Ma préférence penche vers les papiers collés, à ces gris et bruns savamment ordonnés où toujours un soupçon de bleu vient éveiller et éclairer la composition.
    Mais le foisonnement des œuvres orchestrées par la mise en scène intelligente du Grand Palais offre mille feux sur l’inspiration entreprenante de Braque, du fauvisme à la nature morte en passant par l'abstraction, voici une leçon qui résume à elle seule près d'un siècle d'exploration  artistique.

    A noter, un petit film en noir et blanc qui montre Marc Chagall, critique d’art d’un instant, découvrant les peintures de Braque et déclarant avec fougue qu’il s’agit bien là d’ «un grand artiste !». Croyez-le. 

    Laurence Caron-Spokojny

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  • « U », chef d’œuvre d’animation projeté au Grand Palais, à partager en famille

    Le pitch : « Mona est une princesse dont aucune petite fille n’envierait le sort. Depuis la disparition de ses parents, elle vit seule dans un château avec deux personnages sinistres et repoussants, Goomi et Monseigneur. Un jour, le son de ses pleurs fait apparaître une licorne, qui s’appelle U, et qui dit être là pour la réconforter et la protéger tant qu’elle en aura besoin. U devient donc la compagne de Mona, sa petite et sa grande sœur à la fois, sa confidente et son inséparable amie... Et la vie est plus douce. Mona grandit et se transforme en une très jolie princesse, alors que s’installe dans la forêt voisine une troupe de Wéwés, des êtres pacifiques, pleins de charme et de fantaisie.
 Ils n’ont aucun pouvoir particulier, et pourtant leur présence va tout changer.
 Et surtout il y a Kulka, un musicien rêveur… » 

    Réalisé par Serge Elissalde et Grégoire Solotareff, « U » est un petit bijou d’animation (sortie en 2006), un ovni artistique qui mêle dessin, musique et dialogue avec une intelligence bien trop rare. Les enfants sont émerveillés et les adultes se surprennent à rire aux éclats. Outre les affres de l’adolescence, le film « U » aborde des thèmes aussi variés que la discrimination, l’amour, la famille, la société,… le tout très simplement, et sur un ton si poétique qu’il aurait sans aucun doute charmé Jacques Prévert.

    « U » est projeté face aux confortables fauteuils de l’Auditorium du Grand Palais où le film n’a pas à rougir d’être le voisin des salles d’exposition des œuvres de Georges Braque tellement son univers pictural est puissant. Le film dure un peu plus d’une heure, lentrée est gratuite…  A noter les voix des personnages remarquablement interprétées par Bernard Alane, Guillaume Gallienne, les regrettés Bernadette Lafont et Artus de Penguern, et autres comédiens talentueux, et, la partition musicale  inventive et joyeuse de Sanseverino : soyez certain de quitter la salle de projection en dansant et en chantant ! 
A partager en famille le dimanche à 15h, jusqu’au 29 décembre 2013.

    Laurence Caron-Spokojny

    A suivre la sortie prochaine de "Loulou l’incroyable secret", en salle  le 18 décembre 2013. 

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  • « Azzedine Alaïa est l’aristo de la générosité » disait Arletty

    Après quatre années de travaux (dont on ne voyait plus la fin) le Palais Galliera, temple flamboyant dédié à la mode, ouvre ses portes à la première monographie à Paris consacrée au couturier Azzedine Alaïa, jusqu'au 26 janvier 2014.  Enfin !


    Alaïa en réouverture du Palais Galliera 

    azzedine alaïa,laurence caron-spokojny,musée galliera,angelin preljocajArletty avait raison ! Voici un homme qui aime éperdument la beauté, celle des  hanches, épaules, jambes, et taille, celle des courbes et lignes qui font que le corps de la femme symbolise la grâce et l’élégance à part entière. Il ne s’agit pas d’un couturier tout à fait ordinaire (bien que la haute-couture ne le soit jamais), il s’agit tout d’abord d’un sculpteur du corps (il est diplômé des Beaux arts de Tunis en Sculpture), ainsi il moule soie, mousseline, gaze, cuir, laine bouillie et perles directement sur le corps de la femme. Les tissus épousent le corps par de savantes découpes en biais, les matières choisies, souvent novatrices, glissent comme de l'eau afin d'accompagner le mouvement au plus près de sa justesse. (photo de droite : Grace Jones en Azzedine Alaïa par Greg Gorman, 1991)

    524650f63570bed7db9f718a.jpgRécemment Azzedine Alaïa a inventé les costumes de la création chorégraphique «Les Nuits» d’Angelin Preljocaj. Esthète cinématographique, il s’inspire aussi des costumes militaires (sublimes pièces à manches), de l’univers du spectacle, et surtout de ses muses Arletty, Grace Jones, Farida Khelfa, Greta Garbo ou Tina Turner, et bien d'autres pour lesquelles il érige des autels dignes des déesses de la mythologie en leur offrant des robes d’amazone ou d’elfe… Cet homme  aime les gens, infiniment, et il le montre, autant dans ses créations que dans ses attentions privées.

    Le bon couturier dévoile les charmes du corps féminin avec une délicate autorité, le corps se fond en armure, la démarche se fait alors plus altière, assurée, les ondulations du corps marquent le rythme, le port de tête est souverain.

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    L’intention artistique d’Azzedine Alaïa a une dimension politique, la femme s’émancipe, affirme son indépendance, sa différence et sa féminité ne sont plus cachées sous de sinistres tailleurs ou exhibées dans des décolletés obscènes. La révolution prend les armes de l'esthétisme pour se couler dans une revendication féministe audacieuse, une ode à la femme, tout le temps sexy, ludique et drôle aussi, et à jamais conquérante.

    Merci Monsieur Alaïa. 

    Laurence Caron-Spokojny

    * L’exposition est à poursuivre dans la salle Matisse du Musée d’Art moderne de la Ville de Paris

     

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  • Le printemps se prolonge jusqu'au 6 janvier 2014 au Louvre…

    Il fut un temps où l’art épousait le quotidien, la vie de la cité en particulier. Hors les murs conceptuels de nos musées, l’art s’épanouissait aux frontons des églises, aux pieds ou aux sommets des édifices, au sein des hôpitaux et des hospices, aux devantures des confréries, des corporations, artisans et marchands, en ouverture des écoles et manufactures, l’art était partout et Florence fut en son temps la capitale la plus appliquée à montrer ce foisonnement.

    laurence caron-spokojny,louvre,le printemps de la renaissance

    La Vierge et l’Enfant de Donato di Nicolo di Betto Bardi (1420-1425),
    Collection de sculptures et musée d’art byzantin, musée de Berlin.

     

    Puisant avec soif leur inspiration auprès des maîtres et œuvres magistrales de l’Antiquité classique, les artistes florentins parsemèrent la ville de sculptures et d’œuvres picturales les plus savantes les unes que les autres. Motivés par des concours de création récurrents, les artistes aux talents débridés par les innovations mathématiques (perspective) et galvanisés par les commandes publiques d’œuvres puis par la naissance du Mécénat privé (Médicis) rivalisaient d’invention et ont fait naître de nouveaux thèmes (les petits esprits « spiritelli », monument équestre, portrait en buste, …).

    L’exposition "le Printemps de la Renaissance" qui se déroule jusqu'au 6 janvier 2014, composée minutieusement par Marc Bornand, le conservateur en chef du département des Sculptures du Musée du Louvres et Béatrice Paolozzi Strozzi, directrice du musée national du Bargello, est en partenariat avec la Fondation du Palazzo Strozzi qui pour cette fois pique la vedette aux Médicis.
    Les oeuvres exposées des sculpteurs, orfèvres et peintres illustrent admirablement cette époque bénie où l’art était en somme le premier vecteur de propagande politique de la Cité : une idée à retenir !

    L. Caron-Spokojny

    Télécharger l'appli  Le Printemps de la Renaissance – La sculpture et les arts à Florence, 1400-1460

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