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ce qui est remarquable... un regard sur la culture pop - Page 14

  • C'est la rentrée !

    la biennale de la crétaion des arts décoratifs,le dessein du geste,artist toy makers,la fête des puces,le festival rue-stick puteauxCeci n'est pas une nouveauté, la période se répète chaque année. Depuis le temps nous devrions être rodés, de plus cette accélération grossière du temps prend toute sa démesure avec la rentrée scolaire, si vous voyez de quoi je parle... L'humeur est électrique.

    Pendant ce temps les Colonnes Morris se bardent d'affiches de spectacles, le périphérique est cerné de bâches publicitaires, les billeteries ronronnent, les expos s'accrochent à tous vents, ... les boîtes mails explosent. Pour éclaircir ce ciel culturel bien chargé, j'ai noté : La Biennale de la Création des Arts Décoratifs, Le Dessein du Geste à l’Hôtel de Ville de Paris, l'expo "Artist toy makers" à Lons-Le-Saunier et la fête des Puces de Saint-Ouen...

    J'enquête afin de vous livrer ici mes premières impressions.

    A noter tout de suite :
    Le festival Rue-Stick Puteaux revient les 15 et 16 septembre 2012. Le public pourra découvrir toutes les formes d’expression artistique du street-art. Ce sont près de 60 artistes qui investiront les rues de Puteaux pour y créer de nombreuses œuvres collectives. Tout un panel de disciplines représentées : graffiti, Cellograff, collage, pochoirs, light painting ainsi que des projections de documentaires, une exposition de peinture et des ateliers de customisation. (entrée libre). 

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  • Daniel BUREN, MONUMENTA 2012

    Pas d'atelier, pas d'attache, rien de matériel en somme… Daniel Buren est un artiste libre. 
Il crée sur place, une forme de street-art. Je me demande si cette liberté, si visible dans son travail, s'est affirmée avec le temps grâce à l'expérience, ou bien s'il a toujours été ainsi ...   

    S0040504.JPGÀ sa décharge, la grande nef du Grand Palais est certainement un des lieux les plus inspirants qui soit. Cependant, les dimensions du lieu et son écho quasi-mystique peuvent aussi paralyser un probable élan créatif. Le pas ne doit pas être hésitant : il faut quand même le faire, et même être sacrément gonflé ! Ego surdimensionné de l'artiste ? Mégalomanie ? Folie des grandeurs ? On s'en moque. C'est BEAU à vous couper le souffle. Une démonstration évidente que je ne m'aventurais pas à vous décrire ici bas, ce serait dommage, il faut y aller.
    Le succès de l’artiste et la renommée du lieu obligent à se lever tôt, les portes ouvrent à 10h, présentez-vous à 9 h 30, lâchez très généreusement 5 euros (gratuit pour les enfants), patientez et entrez !
    Timidement d’abord, puis épaté, réjouie, enfin heureux, rien de plus à en dire, c’est une explosion de couleurs, une vague lumineuse qui inonde toute l’atmosphère, en quelque sorte : une définition picturale du bonheur. 

    Laurence Caron-Spokojny 

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  • Sara Giraudeau, au Théâtre Montparnasse, a "la France sur le dos"

    sara giraudeau,théâtre montparnasse,l'alouette

    La mémoire encore très marquée par la Jeanne d'Arc de Luc Besson et la très attachante interprétation de Milla Jojovich au cinéma, je me suis installée dans le (confortable) fauteuil du Théâtre Montparnasse, impatiente de découvrir Sara Giraudeau sur scène, et heureuse de me régaler à nouveau de l'impertinence de Jean Anouilh.

    Sara Giraudeau, et cette fois-ci je ne parlerai que du premier rôle même si ses compagnons de jeux sont remarquables, est d’une grâce ! Il y a quelque chose d’un peu sauvage chez cette jeune comédienne, un talent pas encore bien mesuré qui dépasse de partout (et c'est tant mieux), un peu à la manière de son allure un peu dégingandée et à la fois si élégante. Ses intentions sont brutales ou douces, elle lâche tout. Elle attire tant la compassion du spectateur, qu’il est difficile de rester scotché dans le noir de la salle tant l’envie nous prend d’aller la sauver des griffes de l’histoire. Cette jeune Jeanne d’Arc, si sincère et si naïve, affronte l’obscurantisme avec une détermination solaire.
    L’argument et les dialogues de Jean Anouilh vibrent d’une éternelle modernité, Sara Giraudeau s’en empare très simplement, avec une volonté aussi pure que son personnage. À la fois clown ou séductrice, la comédienne campe un personnage historique, sans peine et sans prétention.
    Probablement que les voix entendues par Jeanne ont fini par s’adresser à Sara, pour que Mademoiselle Sara Giraudeau soit aussi juste. 

    Laurence Caron-Spokojny

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  • Helmut Newtown au Grand Palais

    Aux commandes la photographe Alice Springs ou plutôt Madame June Newtown qui, pour cette rétrospective au Grand Palais, est commissaire de l'exposition. 

    Les salles qui accueillent l'exposition semblent étroites comparées aux oeuvres colorées ou noir et blanc du maître absolu de la photo de mode. Cette mode est un prétexte, un support, Helmut Newtown s'attache ici à dévoiler son art. helmut newtown,grand palais
    Des tas de photos presque toutes reconnaissables, des polaroïds éparpillés dans lesquels on aimerait pouvoir fouiller, des icônes de la mode, des stars toujours en vogue, des mises en scène insensées, des poses sophistiquées, des courbes voluptueuses et des lignes parfaites… Le beau, plutôt la beauté de la femme, est dans son oeuvre le plus connu et reconnu. La femme s'est déjà libérée, là elle s'incarne, elle s'expose nue, puissante, chic et souveraine. Les formats verticaux des tirages s’élancent, le regard placé très haut des mannequins et leur assurance de prédatrice, que l'on attribuait autrefois aux hommes, mais ça c'était avant l'ère Newtown, laissent cette impression étrange d'être spectateur d'une oeuvre monumentale sans trop savoir comment l'expliquer.
    Avec une précision d’horloger et une volonté farouche d’extraire l’essence même des choses, Helmut Newtown a figé une époque, ses révolutions, ses victoires et ses excès. Une vision juste, sans compromis, qui, comme le smoking d’Yves Saint-Laurent, est à jamais indémodable.

    Laurence Caron-Spokojny

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  • « La liberté n’est pas la récompense de la révolte. La liberté c’est la révolte. »

    Immigrés aux Etats-Unis, Nicola Sacco et Bartolomeo Vanzetti sont deux anarchistes italiens. Ils seront exécutés en 1927 sur la chaise électrique pour des crimes qu'ils n'ont pas commis. L'absurdité de cet épisode judiciaire, et le scandale qu'il suscite, inspirera le réalisateur italien Giuliano Montaldo pour le film "Sacco & Vanzetti". Puis, ce sera au tour d'Alain Guyard. Remarquablement interprétée par Jacques Dau et Jean-Marc Catella, la pièce d'Alain Guyard «Sacco & Vanzetti», se résume à un sacré exercice de style qui se révéle passionnant. Depuis 2009, "Sacco & Vanzetti" enchaîne les dates dans toute la France, la pièce devrait se produire à Paris, l'impatience est grande... 

    Laurence Caron-Spokojny

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  • Suresnes Cité Danse : Happy Hip Hop party !

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    Quand une salle de spectacle porte le nom de Jean Vilar, il faut s’attendre à découvrir un lieu qui témoigne de l’idée de rendre toutes formes de performances, créations ou diffusions artistiques, accessibles au plus grand nombre. Avec «Suresnes Cité Danse» qui célèbre ici ses vingts ans de bons et loyaux services, Olivier Meyer, instigateur de l’évènement et maître des lieux, a relevé et tenu le pari.

    La soirée anniversaire du jeudi 12 janvier 2012 présentait un florilège de ce qui se fait de mieux en matière de Hip-Hop. Avouons le, le terrain était neutre, réceptif, sain et à l'affût de la moindre découverte : en matière de Hip-Hop je ne connaissais rien... Ce temps imparfait est justement utilisé, je ne connaissais rien mais aujourd'hui je sais, je sais qu’il existe un univers autre, un affluent tortueux trace ses lignes près du large fleuve de la création chorégraphique contemporaine. Ces dernières années, par petites touches, j'ai approché les programmations de Suresnes et de la MC 93 de Bobigny, des rencontres étonnantes comme celle de Découflé, je savais que loin des ballets contemporains ou classiques du très renommé Opéra de Paris, et des créations des centres chorégraphiques des somptueux Mats Ek, Pejlocaj ou Pina Baush, et encore plus loin de la descente aux enfers des comédies musicales du Palais des Sports où des chorégraphes pitoyables célébrés par les biens vulgaires chaînes de télévisions en particulier une, je savais que, quelque part, il y avait autre chose...

    Lydie Alberto, Céline Lefèvre, B-Boy Junior, Farid Berki, Amala Dianor, Doug Elkins, Fish, Mehdi Ouachek et Storm sont apparus pour délier sur scène une déferlante de mouvements, de performances physiques et des tas d’histoires à raconter, soutenus par les chorégraphies de Kader Attou, Sylvain Groud, Sébastien Lefrançois, Mourad Merzouki et José Montalvo. 

    suresnes cité danse,laurence caron-spokojny,hip-hop,danseLa deuxième partie, plus attendue mais pas du tout convenue, orchestrée par le formidable inventeur de grâce José Montalvo, accueille les 30 chanteurs du jeune Choeur de Paris et les danseurs Lara Carvalho, Farrah Elmaskini, Julia Flot, Alfréda Nabo, Abdoulaye Barry, Simhamed Benhalima, Kevin Mischel, Nabil Ouelhadj : un mélange des genres fluide tenu par une exigence artistique égale.

    Farid Berki, Monica Casadei, Blanca Li, Jérémie Bélingard, Sylvain Groud, Abou Lagraa, Laura Scozzi, Pierre Rigal, Robyn Orlin et Angelin Preljocaj sont invités pour la suite de ces découvertes. Je vous invite à découvrir la programmation dans son intégralité sur le site du Théâtre de Suresnes.

    Ici, la rue raisonne et s'épanouie sur les murs comme dans un tableau de Jean-Michel Basquiat. La danse s'esquisse comme un coup de pinceau et la vidéo vient comme un collage donner une épaisseur indispensable à la sénographie. Une forme d’art urbain «authentique», même si je n’aime pas utiliser ce qualificatif d’ «authentique», cela peut sous entendre que l’art peut ne pas l’être : ce qui paraît  absurde. Alors tout simplement il s’agit d’art, à sa place, tout à son aise, avec une très haute qualité technique et artistique, et, en tout point avec le pouvoir de divertir.

    Laurence Caron-Spokojny

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  • La Cenerentola à Garnier

    Hier soir, c'était la fête à Garnier. 

    Les couleurs infinies des mezzo-sopranos virevoltaient tandis que les élégants barytons et basses rivalisaient avec le ténor. Tout était parfait. 

    Gioacchini Rossini semait des notes légères et ravissantes, le bel canto remplissait l'air, bouffait l'oxygène, pour nous soûler de bonheur, dans une béatitude oubliée car trop rarement ressentie.
    Enfin un véritable Opéra-Bouffe avec des chanteurs, sachant chanter et jouer la comédie, et admirablement bien chorégraphiés dans les pas de la mise en scène musicale de feu Jean- Pierre Ponelle (qui signe aussi les costumes et décors).
    Karine Deshayes est une très romantique et très bouleversante Cendrillon entourée de (l'excellent) Dandini de Riccardo Novaro, l'Alidoro d'Alex Esposito, le Don Magnifico (vraiment magnifico) de Carlos Chausson et les deux soeurs de Cendrillon Jeannette Fischer et Anna Wall, sous la baguette délicate de Bruno Campanella. La prestation très raffinée, autant en voix qu'en jeux, du Choeur de l'Opéra de Paris est savoureuse.

    Un travail savant concentré sur l'oeuvre musicale, et vraisemblablement sur la véritable intention du compositeur, un respect total et inspiré, livre ici une oeuvre somptueuse de l'opéra, le vrai, le grand, celui qui devrait être connu et accessible à tous. 
    © LCS

    La Cenerentola sera diffusée sur France Musique 
    en direct le samedi 17 décembre 2011 à 19h30

    /réalisation de la mise en scène : Grischa Asagaroff,
    lumières : Michael Bauer.

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  • Duel, le 11 décembre à 15h, Salle Gaveau

    Voici des musiciens classiques qui usent très savamment du burlesque pour se faire voir et se faire entendre.

    Laurent Cirade et Paul Staïcu en scène

    La définition pourrait s'arrêter là, seulement Duel offre une lecture beaucoup plus sophistiquée. D'abord, il est question de maîtrise, celle de l'instrument, celle d'un art, celle d'une traduction de la musique. Pour ce faire, il est question de travail, un travail long, ancien, envahissant.
    Une fois la technique maîtrisée, l'interprétation dépasse tout, encore et toujours le musicien se replie sur son instrument pour tenter d'en sortir un langage commun. Une harmonie entre un objet de bois précieux et un Homme, quelle idée extravagante, l'art est véritablement une drôle d'invention humaine !

    Puis les années passent, l'homme grandit, vieillit un peu, l'instrument devient de plus en plus précis mais reste toujours aussi exigeant. Alors, la musique dévoile sa véritable personnalité, libre, elle se fait Art. Cet Art a besoin de public, il se façonne, tente de séduire et c'est enfin la rencontre : parfaite. C'est le cas pour Laurent Cirade, le violoncelliste, et, Paul Staïcu, le pianiste.

    Affiche de Duel Opus 2 qui donne une représentation exceptionnelle à la salle Gaveau

    Voici autre chose. Une idée artistique. Un hommage au travail, le dur, le pas marrant. Le travail usé, seul, sur un tabouret d'instrumentiste, fondu sur son instrument avec pour seule compagne une pile de partitions annotées. Les artistes, propulsés par leur art, sont extirpés de leur solitude, ils s'expriment alors, tout à fait maîtres.
    Le spectacle fait rire son public, tous les publics, c'est certain, les ingrédients sont tous là très justement dosés. De la performance et de la délicatesse, un grand raffinement en somme, une transmission impeccable, et surtout, du divertissement, celui qui anime et qui éveille notre plus grande joie et qui procure un bien être épatant.

    Ainsi, Laurent Cirade et Paul Staïcu nous livrent des années de travail et d'émotions dans un déferlement d'inventions, inédites et très très inspirées.
    Reservez vos places sans attendre.
     

    Laurence Caron-Spokojny


    Pour suivre Duel...

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  • Jean-Louis Aubert, Roc Eclair, hier soir à Bercy

    Au temps du "top50" et des 45 tours, il était difficile de distinguer le bon du mauvais, les radios faisaient la loi et même la télévision diffusaient encore des émissions de "variétés" (étymologie historique). L'idée était d'envahir l'espace sonore à coups de "tubes" sur la déferlante des radios libres. TELEPHONE a fait partie de ces groupes de rock français, il a fait l'unanimité. Aujourd'hui, deux compères caracolent encore en tête des hit-parades (expression historique, aussi), Louis Bertignac et Jean-Louis Aubert. 

    A Bercy, ce soir là, le public est désarmant, il y a des ados, leurs parents et je soupçonne quelques jeunes grands parents ou pas loin: tout le monde saute, tout le monde chante, qui oserait avouer ne pas connaître les paroles d'un des airs du mythique groupe TELEPHONE ? Personne. TELEPHONE appartient à une génération, c'était un phénomène, et on comprend mieux pourquoi aujourd'hui.

    Jean-Louis Aubert trace sa route, auteur et compositeur, il avance, amoureux des mots, dévoué au rockn’roll. Son répertoire s’est enrichi, son interprétation aussi. Jean-Louis Aubert est un poète et ses intentions sont belles. Il y a quelque chose de Barbara dans le phrasé, quand il s’applique à rouler les «r». Une forme de tradition française de la chanson, un héritage respectueux du langage, un territoire commun à Aragon, Brel ou Gainsbourg. Quant au son, les rifs des guitares, l’omniprésence des percussions et un trio de cuivre brillant portent à merveille les textes sans que l’on ne perde une goûte de la suite de l’histoire... Il s’agit en effet d’une histoire, un peu engagée, un peu orientée. Une éternelle adolescence, celle que seuls les grands artistes cultivent, soutenue par une voie claire, un ton emporté. Le public se régale, et on chante... Certains préfèrent sortirent les briquets plutôt que leur téléphone, mais nous ne nous trompons pas, il n’y a pas de nostalgie ici, pas de mièvrerie, plutôt une suite, construite sur une base décisive.


    Comme il est content Jean-Louis d’être face à son public et comme il sait bien le faire ressentir. En fait, Bercy raisonne de bonheur, un bonheur partagé, l’artiste et le public ont peine à se séparer. Alors évidemment au troisième rappel, on aimerait bien deviner la silhouette élégante de Louis Bertignac à ses côtés, histoire de ... en fait rien du tout, chacun est à sa place et c’est parfait ainsi.
    Très peu d’interprètes peuvent se vanter d’avoir poursuivi une vraie carrière après avoir connu le succès au sein d’un groupe. Enfin si, il y a Sting (Police) et Jean-Louis Aubert...

    © LCS

    Déjà culte : le titre "Les Lepidoptères" à apprendre par coeur avec les enfants, ou encore "Chasseur de nuage".

    . La nouvelle édition de "Roc Eclair": un coffret 3 CD comprenant Roc'Eclair + Hiver + 5 titres live

    Site de Jean-Louis Aubert  

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  • Cendrillon à Hollywood

    S'il y a bien une époque qui reflète un grand esthétisme, ce sont les années 30.  L’architecture stylisée des villes, les voitures aux formes arrondies, les costumes aux lignes parfaites, le tombé irréprochable des robes, c’est dans cet univers à la fois graphique et fluide que Rudolph Noureev a choisi de projeter sa Cendrillon en 1986 à l’Opéra de Paris.

    Sortie de Garnier pour gagner les planches de Bastille, la production 2011 n’a pas pris une ride. Les fantastiques décors de Petrika Ionesco s’inscrivent dans la tradition «opéra-tesque» et s’installent confortablement dans les cintres et sur le plateau de Bastille. La proposition de Hanae Morie, (véritable icône de liberté au Japon, pour avoir été la première femme a accéder au podium des grands couturiers) pour les costumes, est raffinée, les tissus délicats se succèdent.

    Serguei Prokofiev enveloppe somptueusement le ballet dans une partition visionnaire, déjà si moderne. Tandis que Groucho Marx et Fred Astaire viennent soutenir l’oeuvre de Charles Perrault, l’auteur apprécierait les fantasques studios de Hollywood. Cette Cendrillon rêve d’être une star du grand écran, et, c’est un producteur de cinéma qui la propulse sous les feux des projecteurs, sous l’oeil bienveillant de king-kong (en vrai !).

    Karl Paquette est d’une grande élégance dans son rôle de producteur, les deux soeurs Mélanie Hurel et Ludmila Pagliero nous rendent leur plaisir de danser très contagieux, Stéphane Phavorin livre un exercice de style dans le rôle de la marâtre assez exceptionnel, Christophe Duquenne est le professeur rêvé, enfin ils sont tous magnifiques, les tableaux des saisons, l’ensemble du corps de ballet, comme nous, semble s’amuser ! 

    Et puis la star... Irrésistible, si vulnérable à l’écart des projecteurs, et, si majestueuse sous les feux de la rampe, Agnès Letestu est bouleversante. Cela on le savait déjà. L’Etoile a ce «je ne sais quoi» d’incroyablement magique, une jambe s’échappe, un bras s’arrondit et tout est poésie. D’une grande exigence, l’artiste se donne entièrement avec une classe incomparable, il y a une sorte d’aristocratie dans son interprétation du rôle. Parfaite maîtresse du geste, elle fait naître l’émotion. La véritable émotion, celle qui vous ruine le mascara, non pas par tristesse, mais par dévotion.

    C’est beau, il n’y a rien d’autre à écrire d’ailleurs : c'est beau.

    Laurence Caron-Spokojny

    Nb / sortie en famille : le spectacle dure presque 3 heures avec deux entractes, les enfants (7 et 10 ans) sont restés attentifs, totalement pris par le déroulement de l'histoire.

     Du 25 novembre au 30 décembre Opéra de Paris - Bastille

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  • Il y a des sorcières à la Poste...

    Du 23 novembre 2011 au 31 mars 2012, à l'Adresse Musée de la Poste se tient une étrange exposition consacrée aux sorcières et aux mythes. 

    Socières Mythes et réalités

    Remarquablement bien illustrée, cette exposition retrace l'histoire de la sorcellerie à travers des anecdotes historiques, et, des traces ou reliques symptômatiques d'une époque obscure qui semble parfois s'étirer jusqu'à nos jours....

    Plus qu'une exposition, il s'agit  d'une lecture de l'histoire et des conclusions que l'on peut en tirer. 

    Incontestablement, le procès de la sorcellerie, fait généralement aux femmes, est le symbolisme d'une misogynie efficace.

    Quant aux Belzébuth, Asmodée, Astaroth et cie, ils dépassent l'orchestration initiée par la religion, cette matière protéiforme serait aujourd'hui le territoire préféré de l'ensemble de nos psychiatres. 

    Des  amulettes, de la vidéo, des peintures, des costumes, des grigris, des affiches de cinéma, des croix salvatrices, des poupées estropiées, des diables grimaçants sont mis en scène : voici des preuves irréfutables ! Il y a de quoi faire peur, il y a de quoi amuser. Mais ce qui est certain, c'est l'intérêt manifeste de cette exposition qui parvient à nous interpeller sur un "je ne sais quoi de déjà vu...", nous, visiblement toutes un peu sorcières...

    Laurence Caron-Spokojny

    A noter :  l'album de l'exposition est une véritable bible, il fait revivre l'ensemble des découvertes de cette exposition, il est en vente à la boutique (24 euros).

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  • "Danser sa vie"; art et danse de 1900 à nos jours...

    Le titre "Danser sa vie" est emprunté à la danseuse Isadora Duncan, pionnière de la danse moderne : « Mon art est précisément un effort pour exprimer en gestes et en mouvements la vérité de mon être. (...) Je n’ai fait que danser ma vie », explique-t-elle dans son ouvrage Ma vie, publié en 1928.


    Le Centre Pompidou consacre une exposition sans précédent aux liens des arts visuels et de la danse, depuis les années 1900 jusqu’aujourd’hui. Sur plus de deux mille mètres carrés sont présentées près de 450 œuvres : des chefs-d’œuvre de l’art du XXème siècle, de Matisse à Warhol; des chorégraphies qui marquèrent des moments clefs d’un siècle de danse, de Nijinski à Merce Cunningham ; et des œuvres d’artistes contemporains inspirés par la danse, d’Olafur Eliasson à Ange Leccia.

    À travers un parcours en trois actes, l’exposition montre la passion de l’art et de la danse pour le corps en mouvement.

     

    Au Centre Georges Pompidou, du 23 NOVEMBRE 2011 - 2 AVRIL 2012, galerie 1, niveau 6


    A noter, aujourd'hui, dans les Inrockuptibles, le programme complet de VIDEODANSE, en complément de l'expo. 

    De l'expressionnisme au flamenco, en passant par les danses hip-hop, indienne ou orientale, la danse contemporaine s'inscrit entre les styles pour que surgissent des figures improbables et que se crée une communauté inédite.

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  • Musée Carnavalet, le roman de Paris

    Voici un Musée, dont on parle peu et que très peu connaisse, pourtant ici coule la véritable source de jouvence de Paris.musée carnavalet,laurence caron-spokojny,exposition

    Depuis 1880, Paris a son musée en plein coeur, du très charmant et non moins très fashion, quartier du  Marais. Cette initiative du baron Haussmann choisie l’hôtel Carnavalet afin d’abriter les témoignages de l’Histoire de Paris. Bâti en 1548, l’édifice fut remanié au XVIIe siècle par François Mansart, Madame de Sévigné y vécut de 1677 à 1696. Carnavalet occupe également, depuis 1989, l’hôtel Le Peletier de Saint-Fargeau bâti en 1688 par Pierre Bullet ;  on comprend alors pourquoi la perte de repère est totale quand on passe d’une aile à l’autre de ces deux hôtels particuliers. 

    musée carnavalet,exposition,laurence caron-spokojnyDans des décors d’origine ou reconstitués, le visiteur entame un voyage à travers le temps, les époques se succèdent en dévoilant ce qu’elles ont de plus intime. Des panneaux de bois ornementés, des peintures, des sculptures, des maquettes, des faïences, des tapisseries monumentales, des bustes, des horloges et des meubles admirables, tout est là, presque «dans son jus», et la légère odeur de «renfermé» ajoute un charme indescriptible.
    L’ombre furtive de Marcel Proust frôle un mur et Marie-Antoinette suggère d’offrir des brioches au peuple, la Marquise de Sévigné n’en finit pas d’écrire sa correspondance alors que Juliette Greco prend la pause, Robespierre échafaude de nouveaux plans machiavéliques tandis que Madame de Récamier lance une oeillade insolente, le charisme de Marat est un peu troublant... Personnages célèbres ou inconnus, ils ont vécu, marqué et souvent orienté l’histoire de la capitale.

    musée carnavalet,exposition,laurence caron-spokonyAprès un rapide coup d’oeil aux jardins somptueux pour lesquels nous nous promettons de revenir, les enfants affichent quelques signes de fatigue : déjà deux heures de visite. Pourtant il y a encore l’Orangerie, restaurée depuis une dizaine d’années, et ses collections préhistoriques et gallo-romaines, ce sera pour la prochaine fois...
    A l’image de Paris, il faudrait toute une vie pour visiter l’ensemble de la collection du Musée Carnavalet. 

    Parisiennes, parisiens, montrez patte blanche à l’entrée du Musée Carnavalet, votre pedigree ne s’en trouvera que plus remarquable. Quant aux autres, si vous souhaitez déchiffrer, un peu, les codes de la belle assurance de ces parigots, vous trouverez ici les principaux indices...
    Laurence Caron-Spokojny 

    musée carnavalet,expositions,laurence caron-spokojnyLe Musée Carnavalet comprend également la Crypte Archéologique du Parvis Notre-Dame, musée de site qui présente l’évolution de la ville de l’Antiquité à nos jours, et les Catacombes de Paris, où, à 20m sous le sol, le visiteur découvre les carrières de pierre , qui ont permis de construire l’habitat des Parisiens depuis l’époque gallo-romaine, et l'ossuaire, conçu au début du XIXe siècle, pour accueillir les ossements de 7 à 8 millions de Parisiens. 

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  • Les Echos-Liés à Bobino

    Voici des artistes remarquables : les Echos-Liés. Ces danseurs contrarient les lois de l'équilibre et ils contrarient aussi les règles du show classique. Déraisonnablement, sans argumenter, je commencerai par vous dire qu'ils sont formidables !

    échos-liés,bobinoLe spectacle est sans prétention aucune, les artistes sont là pour vous faire partager leur immense joie d'être sur scène et vous montrer ce qu'ils savent faire : de la performance athlétique et de l'humour, mais pas seulement. C'est un univers à part entière, il s’appuie sans complexe sur la culture du quotidien pour livrer un message subtile.  

    échos-liés,bobinoLes spectacles de rues ont toujours un goût de défiance qui est fort appréciable. Quand il n'y a pas de scène, il faut redoubler d'efforts pour être remarqué. Les artistes  des Echos-liés se sont d'abord escrimés dans la rue et on comprend alors aisément d'où provient leur belle énergie. C’est d’ailleurs le nom de leur spectacle «Energie positive».
    Les enfants, presque debout sur leurs sièges, hurlent de rire, encouragent leurs nouvelles idoles, quant aux adultes il se laissent très facilement entraîner, l’idée est bien de se divertir. Un spectacle de divertissement, un vrai, à croire que nous en avions oublié les codes...

    échos-liés,bobinoLa performance physique ne freine aucunement leur créativité artistique, bien au contraire, l'une entraîne l'autre.
    Il y a là une belle matière qui mériterait presque d’être façonnée par un chorégraphe, un arrangeur sonore, un auteur de sketchs... Impossible de ne pas y penser. Et en même temps, l’authenticité de ces artistes est telle qu’il serait peut-être dommage de vouloir les changer, il faut juste qu’ils continuent encore et encore, et pour cela il faut se rendre à Bobino pour les applaudir...

    Laurence Caron-Spokojny

    jusqu'au 2 janvier 2012, du mardi au samedi à 19h

    Bobino  14-20 rue de la Gaité Paris 14ème

     

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  • Le Prix Jeune Création 2011

    Le Prix Jeune Création (1er prix) a été décerné à Claudia Imbert pour son œuvre Le cercle, 2011, vidéo - projection en boucle sur 3 écrans disposés en U.
    Dans le cadre de l’atelier de recherche Arte.

     

    Le prix Boesner (2ème prix) a été remis à Christophe Sarlin pour son installation de 3 œuvres : Degré d’existence relative - Offshore Process/EPFL -D’autres viendront après nous - 2011.
    Œuvres réalisées avec le soutien du Ministère de la Culture et de la Communication/DRAC Languedoc-Roussillon et en partenariat avec ECAL.

    Le jury, présidé par Jean de Loisy, Président du Palais de Tokyo, était composé de :
    José-Manuel Gonçalvès, Directeur du CENTQUATRE
    Kamel Mennour, galeriste
    Jens Emil Sennewald, critique d’art, critique littéraire, journaliste indépendant, co-fondateur de café au lit
    Cédric Schönwald, critique d’art
    Tatiana Trouvé, artiste
    Nathalie Viot, conseillère art contemporain, Direction des affaires culturelles, Ville de Paris.

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  • La Jeune Création 2011 est au CENTQUATRE

    Dimanche, 11h du matin, nous entrons dans le 19ème arrondissement, quel bonheur de traverser Paris en 15 minutes ! Décidément, je ne comprendrais jamais ces parisiens, qui s'agrippent à leurs oreillers, alors que s'offre à eux la plus belle ville du monde sans personne dans les rues, le dimanche matin.
    centquatre,art contemporain,jeune création 2011
    Le CentQuatre est un lieu sympa. L'espace est lumineux et aéré, la décoration est sobre et fait la part belle à l'architecture magnifique de ces 2500 m2. 
    Ironie du sort, ce lieu ne fut pas toujours un espace de création, mais plutôt un espace funeste... 
    L'histoire du lieu est inédite : "En 1905, est créé le service municipal des pompes funèbres (SMPF), vécu comme un progrès des idées républicaines. Ce monopole municipal de la pompe funèbre a pris fin avec la loi Sueur du 8 janvier 1993. Sur le site de la rue d’Aubervilliers, l’activité a décliné progressivement jusqu’au départ du dernier employé en 1997. Durant les années de pleine activité, 27 000 corbillards partaient chaque année du SMPF, 1 400 personnes y travaillaient, dont une quarantaine de femmes. Les Pompes funèbres employaient aussi bien des menuisiers et des ébénistes que des carrossiers, des mécaniciens, des couturières, des peintres ou des maçons. Les fonctions étaient très codifiées : bureau d’exécution des convois, régleur, porteur… Sur le site se trouvaient donc des bureaux, des écuries, un service d’état civil, des ateliers, une cantine, un coiffeur, un cireur, des logements pour les employés d’astreinte, des entrepôts pour les mâts et les tentures, etc. ..."
     
    centquatre,exposition,art contemporain,jeune création 2011Claire Larfouilloux, Applique # , 2009. Pastel. 49,5 x 35 x 20 cm.
     
    Deux grandes salles sont dédiées aux premiers pas des jeunes artistes : peintures, sculptures, photos, dessins, vidéos, installations et performances.
     
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    253 km E, 2011 Tirage numérique Lucia Barbagallo
     
    Ici, chacun trouve matière à s'émouvoir, s'étonner, s'énerver ou encore mieux s'émerveiller. La proposition artistique est variée, sobrement et justement commentée, pas toujours bien éclairée (lorsqu'il s'agit des peintures notamment), mais elle est résolument  moderne, pure, sans prétention, réduite à sa fonction, l'art du vivant. 
     
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    Luc Barrovecchio
     
    A l'initiative d'un partenariat entre le CentQuatre et l'Association Jeune Création, l'événement s'installe sur la durée et donne à voir, depuis 2009, un panorama exhaustif de la création artistique contemporaine.
     
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    Il y a des vides à combler (Jesus Alberto Benitez), des images à écouter (Olivier Lemort), des monochromes qui résistent aux tentations multicolores (Michael Jourdet), des accumulations géométriques mystiques (Eva Taulois), des critiques sévères à l'égard du monde (Leila Wilis), rien, personne n'est épargné aux yeux de ces jeunes talents.
     
    Mais il y a aussi du vent dans les arbres (Samuel Buckermann), du caramel qui prend vie (Jonas Etter), des photos qui vous kidnappent (Lucia Barbagallo), et des messages humoristiques (Luc Barrovecchio) qui révèlent ici une universalité.
    Tout est sens.
     
    centquatre,exposition,art contemporain,jeune création 2011Bref, un régal !
    Les enfants furetent d'une installation à l'autre, jamais avides de commentaires, ils se concentrent une bonne heure à l'atelier art plastique, heureux d'y créer des collages savants, ils argumentent ensuite très sérieusement le message délivré par leurs oeuvres plastiques...
     
    centquatre,exposition,art contemporain,jeune création 2011La manifestation, dont le vernissage hier soir fut un succès, se déroule jusqu'au 13 novembre 2011.
    Il est donc primordial de s'y rendre. Au CentQuatre une longue succession de rendez-vous nous y attend...
     
    Laurence Caron-Spokojny
     
     
     
    Du 6 au 13 novembre 2011 de 12h à 20h (ouverture à 11h les samedi et dimanche)
    Nocturnes les 11 et 12 novembre jusqu’à 23h30 - Fermé le lundi 7 novembre
    Entrée : 5 euros
    www.jeunecreation.org
    Entrée au 5 rue Curial - 75019 Paris 
    Métros :  Riquet, Stalingrad, Crimée
     
     

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  • La Source au PALAIS GARNIER

    Une des installations les plus remarquables, des manifestations d'art contemporain qui ont eu lieu cette semaine, n'est pas là où on s'y attendait le plus... opera de paris,palais garnier,la source

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Sur la scène du Palais Garnier, le Ballet de l'Opéra interprète "La Source", un ballet quelque peu oublié (et on croit savoir pourquoi), dont la chorégraphie a été entièrement revisitée par le danseur Etoile Jean-Guillaume Bart. 
    L'intérêt du propos, rapporté ici, porte entièrement sur l'écrin magistral qui tient cette création : le décor !
    L'acteur et décorateur, Eric Ruf suspend aux cintres et étire entre cours et jardin, des passementeries, des cordages sinueux et des lambeaux de rideaux de velours rouge usés par des tempêtes d'applaudissements. La confusion avec les voiles et gréments d'un vaisseau fantôme est aisée, car il s'agit bien là d'un voyage fantastique au royaume de Perse. Ce décorest bouleversant, tout simplement beau. 
    Mais comme une oeuvre d'art, accrochée au mur d'une galerie ou d'un salon, la majesté de ce décor ne supporte aucun voisinage. Peut-être est ce pourquoi la chorégraphie de "La Source" a un goût de "déjà vu", peut-être est ce aussi pour cela que l'on admire les costumes de Christian Lacroix en osant regretter de ne pas être plus étonné...

    Laurence Caron-Spokojny

    Diffusion en direct le vendredi 4 novembre à 19h30 dans les salles de cinéma avec Gaumont/Pathé  en France et à l'étranger

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  • GUGGENHEIM, Maurizio Cattelan en suspension

    Ma petite idée... avec un petit café...

    maurizio cattelan,guggenheim,new-york,exposition,laurence caron,art contemporainLors de la Biennale de Venise en 2001, Le Pape Jean-Paul II fut écrabouillé par un météorite... Une sculpture de cire, une des provocations artistiques les plus marquantes de Maurizio Cattelan.
    A chaque fois, c'est une déferlante. Ce qui dérange est Art. Ce qui est Art est dérangeant. L'intervention humaine dans le processus de création éveille nos sens et parfois les bouscule. 

    Ils sont nombreux à condamner ce courant d'art contemporain, dans l'esprit Duchamp. Le verdict tombe : on oublie le  beau au profit de la communication.

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    Je ne crois pas que l''Art soit une représentation de la beauté, mais plutôt une tentative humaine (plus ou moins réussie) de représenter ce qui est. Et ce qui est aujourd'hui, est AUSSI communication, et donc pas forcément beau... 

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    On peut alors parler d'Art Contemporain, celui qui s'inscrit dans notre époque ; une époque où politiques et humanistes puisent dans quelques stratégies marketing pour se faire entendre, pour se faire voir, pour se faire vendre...

    Voici un nouvel espace de liberté, des territoires inconnus à explorer, seul le temps dira si nous avions tort ou raison.

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    Laurence Caron-Spokojny

     

    Maurizio Cattelan au musée Guggenheim de New-York.

    A voir aussi : Galerie Perrotin.

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  • La Fiac au GRAND PALAIS, au Jardin des Plantes et au Louvre...

    Dans l'article précédent, j'attirais l'attention sur l'initiative du Centre Georges Pompidou de donner accès au plus grand nombre à des oeuvres contemporaines, par la gratuité, à une exposition itinérante...

    fiac,grand palais,paris,laurence caronPuis, j’ai souhaité ici illustrer un prochain évènement majeur de l'art contemporain : la nouvelle édition de La Fiac à Paris, du 20 au 23 octobre 2011 au Grand Palais (entre autres lieux). 

    Seulement, voilà... En me promenant sur le site de la Fiac pour aller y glâner des infos, j'ai noté que le ticket d’entrée à la Fiac est de 32 euros, et "c’est marrant" mais je n’ai plus tellement d’inspiration...

    Forte de son succès, la FIAC n'a pas besoin d'aide pour faire sa promotion, j'attendrais donc de m'y rendre pour ensuite partager ici mon expérience. 

    Laurence Caron-Spokojny

     A suivre, pour les enfants, le Musée mobile.

     

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  • "Nous, artistes, avons un devoir de lutter et l’émotion est un de nos vecteurs les plus puissants", Peter Sellars.

    L'interview du fantastique Peter Sellars  est à lire sur La Terrasse .Peter Sellars,la terrasse

    Desdemona, de Toni Morisson, mise en scène de Peter Sellars, musique de Rokia Traoré.

    Du 13 au 21 octobre 2011, à 21h, sauf dimanche à 16h, relâche lundi.

    Théâtre Nanterre-Amandiers

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  • Le CENTRE GEORGES POMPIDOU part en promenade

    Aujourd'hui, le Centre Georges Pompidou campe à Chaumont-sur-Marne. Ce sont des tentes, de toiles rouge et bleue tendues par une armature métallique et imaginées par l'architecte Patrick Bouchain, qui visiteront 7 villes d'ici 2013. Les oeuvres de Nicky de Saint Phalle, Yves Klein, Kupka, Sonia Delaunay, Picasso et bien d’autres, quatorze oeuvres emblématiques seront abritées sous cet abris nomade, exposées dans des «caissons-cimaises» au regard de tous. 

    La ligne directrice de l’exposition s’inscrit dans un projet de «démocratisation culturelle». Plus de la moitié des français ne se rendent pas au musée, ce qui est un signe assez antagoniste avec l’idée même de la vocation culturelle (en tout cas nous le souhaitons) de la France. L’entrée est gratuite, ce qui devrait simplifier les choses, et, la première émulation autour de l’exposition sera induite par la visite de groupes scolaires.

    © LCS

     

    A suire : 

    Début février 2012 à Cambrai, dans le Nord, puis à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) en mai 2012. Il fera ensuite halte à Libourne (Gironde) fin 2012. En 2013 au Havre (Seine-Maritime) puis à Nantes (Loire-Atlantique) et enfin à Aubagne (Bouches-du-Rhône), a indiqué Alain Seban, président du Centre Pompidou.

     

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  • L'aventure des Stein au Grand Palais

    “Matisse, Cézanne, Picasso… L'aventure des Stein”  retrace la fascinante saga de cette fratrie de collectionneurs. 

    Visite guidée avec le metteur en scène Ludovic Lagarde, vidéo visible sur le site de Télérama, à voir en attendant de s'y rendre (trop de monde pour le moment)...

    L'aventure des Stein au Grand Palais from Télérama on Vimeo.
    Jusqu'au 16 janvier 2012 au Grand Palais.
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  • Edvard Munch, l'oeil moderne

    Présentation de l'exposition,
    par Angela Lampe et Clément Chéroux, conservateurs au musée national d'art moderne.

    Edvard Munch est parfois considéré comme un artiste du 19e siècle, un peintre symboliste ou pré-expressionniste. Une idée reçue en fait aussi un artiste reclus, en proie à de violentes angoisses, dépressif, une âme tourmentée. L'exposition montre, à rebours de cette mythologie, que Munch était ouvert aux débats esthétiques de son temps, et qu'il a entretenu un dialogue constant avec les formes de représentation les plus contemporaines : la photographie,
    le cinéma et le théâtre de son époque. Il ira jusqu'à faire lui-même l'expérience de la photographie et du film, osant des autoportraits qu'il est sans doute le premier à avoir réalisés, à bout portant, en tenant l'appareil d'une main : « J'ai beaucoup appris de la photographie, déclare-t-il. J'ai une vieille boîte avec laquelle j'ai pris d'innombrables photos de moi-même. Cela donne souvent d'étonnants résultats. Un jour lorsque je serai vieux, et n'aurai rien d'autre de mieux à faire que d'écrire mon autobiographie, alors tous mes autoportraits ressortiront au grand jour. » (Edvard Munch, interviewé par Hans Tørsleff, 1930)
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    Munch était pleinement « moderne », c'est la thèse que défend cette exposition que lui consacre le Centre Pompidou, avec cent quarante oeuvres, dont une soixantaine de peintures, cinquante photographies en tirages d'époque, des oeuvres sur papier, des films et l'une des rares sculptures de l'artiste. À travers neuf thèmes, elle présente un ensemble comme il a rarement été
    possible d'en voir, associé à ses expérimentations photographiques et filmiques.

    Pour lire la suite : Centre Georges Pompidou

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  • Patrick Dupond : l'envie de danser

     Patrick Dupond est sans conteste le plus grand danseur de sa génération.
    Cela le monde entier en est convaincu, sauf lui...

    Patrick Dupond,danse,laurence caron,institut du monde arabe,danse,laurence caronIl est une star absolue. Au delà du travail et des tortures disciplinaires imposés par l'art de la danse, il a été touché par la grâce. Présence, charisme, charme et humour le caractérisent, et toujours avec cette générosité dont lui seul possède les codes. Personne n'oserait remettre en question l'insolence du talent de Patrick Dupond, il n‘est pas un homme comme les autres, il est différent du commun des mortels. Pourtant, il semble que le danseur lui même tenterait d'ébranler ces certitudes. 

    patrick dupond,institut du monde arabe,danse,leila da rocha,fusion,laurence caron(Fusion avec Leila da Rocha)
    Le voici sur la scène de l’Institut du Monde Arabe aux côtés de Leila Da Rocha, danseuse orientale de Soisson...

    Le propos de FUSION est une sorte de passerelle entre le jeune danseur adulé et un danseur (moins jeune) oublié et meurtri, c’est en tout cas ce qu’il veut nous faire croire. La rencontre avec Leila da Rocha le «ressuscite» et est symbolisée par un croisement entre la danse orientale et la danse occidentale.
    Pour la rencontre de l’orient et de l’occident, on pense tout de suite à Maurice Béjart qui s'est influencé du répertoire chorégraphique persan. Le maître a reconnu lui-même que cette démarche fut déterminante pour l’ensemble de sa carrière, et, participant ainsi à créer les fondations d’un nouveau genre : la danse contemporaine.
    Bien loin, il s’agit plutôt ici de danse du ventre et de gracieux mouvements de poignets. La performance est agréable, le visage de la belle est envoûtant. A ces côtés, Dupond saute, s’élance, tourne, s’escrime, traverse la scène les bras tendus, il tente d’attraper quelque chose ou de le retenir. Les pas sont résolument élégants, le port est altier, la grâce est là intacte, mais il y a comme un doute, quelque chose de malhabile, un manque de confiance. Cette fragilité, Leila Da Rocha propose de la canaliser en l’emmenant sur son territoire...
    Seulement cette terre n’est pas assez vaste. Patrick Dupond est à l’étroit. Il est une étoile, il y a quelque chose d’universel et d’intemporel dans cette «fonction». Dupond est fait pour s’exprimer sur des plateaux de bois précieux, se couler dans des costumes de soie imaginés par les plus grands couturiers, être guidé par les chorégraphes les plus innovants. Alors bien sur, sa danse n’a plus la même effronterie, la vie et les années se sont chargées de lui infliger des souffrances autant physiques que psychologiques. Il a changé, il a vieilli.
    Et alors ?
    Il est un artiste. Il est le seul à porter ce nom «Patrick Dupond» ; la star, longtemps unique à être connue outre atlantique et outre tous les océans d’ailleurs.

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    (Salomé de Béjart)

    Trêve de nostalgie. Il faut avancer. Ses épreuves tragiques doivent se transformer en énergie créatrice, le grand interprète qu’il est doit s’en nourrir. On peut entrevoir même une nouvelle dimension à son travail... Tragique ou comique, Dupond est avant tout un comédien et on ne peut ignorer cet avantage. Le merveilleux Salomé de Béjart ne sera peut-être plus jamais dansé par Dupond : c’est ainsi.
    Et alors ?
    Continuons. Tournons la page et écrivons la page suivante. Vite. Il faut reprendre le fil de l’histoire.
    Quel chorégraphe contemporain pourrait lui écrire un rôle, un solo ?  Qui oserait guider les pas de Patrick Dupond afin qu’il soit rendu au public ? Qui aurait le talent d’inscrire Patrick Dupond dans la danse d’aujourd’hui et non pas uniquement dans un passé qui a le goût trop amer des regrets ?
    Maîtres chorégraphes, un peu d'audace s'il vous plaît, à vous de jouer ! 

    Laurence Caron-Spokojny

    Institut du Monde Arabe 

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  • Cabinet de curiosité : des Dinosaures rue du faubourg St.Honoré...

    Des spécimens rares et inédits de dinosaures, découverts récemment aux Etats-Unis et exposés tout l'été à l'Institut de paléontologie humaine, sont mis aux enchères chez Sotheby's à Paris le 13 octobre aux côtés de dizaines d'autres fossiles et cristaux.

    PARIS (AFP) - Des spécimens rares et inédits de dinosaures, découverts récemment aux Etats-Unis et exposés tout l'été à l'Institut de paléontologie humaine, sont mis aux enchères chez Sotheby's à Paris le 13 octobre aux côtés de dizaines d'autres fossiles et cristaux.

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    Les lots, exposés à partir de vendredi chez Sotheby's, comptent trois invités de marque, dont un impressionnant Suuwassae emiliae de 11 mètres, espèce de diplodocus herbivore à long cou qui a vécu à la fin du jurassique (-147 millions d'années environ). Cet exemplaire, complet à 75%, n'est que le second à avoir été découvert au monde et est estimé entre 900.000 et 1,2 million d'euros.

    Amateurs et acheteurs pourront également admirer "Clover", un Ténontosaure de 6 mètres, vieux de 125 à 99 millions d'années, doté d'une grande gueule et d'une queue très puissante dont il se servait comme d'un fouet pour se défendre (estimation entre 600 et 700.000 euros).

    Fait extrêmement rare, ce spécimen est complet à 98% et n'a jamais été retouché, raison pour laquelle il est présenté dans sa gangue d'origine.

    La vedette de la vente consacrée à l'histoire naturelle reste un Prosaurolophus maximus de plus de 11 mètres qui a la particularité d'avoir été fossilisé avec sa peau "imprimée dans la pierre". Les exemplaires de ce type de "dinosaure momie" se comptent sur les doigts d'une main. Il est estimé entre 1,2 et 1,5 million d'euros.

    Quelque 25.000 visiteurs sont venus admirer ces stars préhistoriques à l'Institut de paléontologie humaine de Paris, exceptionnellement ouvert au public cet été. Un concours, organisé avec le magazine Sciences et Vie Découverte, a permis à près de 1.500 enfants de baptiser les deux dinosaures anonymes: le grand diplodocus s'appelle désormais "Ike" tandis que le "dinosaure momie" répond au nom de "Moï".

    La vente propose aussi des lots plus abordables comme ces trois oeufs de dinosaures découverts dans le sud de la France (8.000 à 10.000 euros), un groupe de trilobites fossiles (arthropodes marins du Paléozoïque, 6.000 à 8.000 euros), des papillons naturalisés, des cristaux ou des bois pétrifiés.

    A l'automne 2010, la première vente entièrement consacrée à l'histoire naturelle chez Sotheby's avait remporté un vif succès, avec un montant total de près de 2,8 millions d'euros, selon la maison de vente d'origine britannique.

    © 2011 AFP

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  • Dimanche matin, "concert tôt" au Théâtre du Châtelet avec Georges Aperghis

    Pas si tôt  : le rendez-vous est fixé à 11h au Théâtre du Châtelet ce dimanche 9 octobre 2011.

    Pour une première approche de la musique contemporaine pour mes enfants, de 7 et 10 ans, je vais tenter l'aventure avec Georges Aperghis et Jean-Pierre Drouet.
     
    Il est dit, sur le site du Châtelet : "Jean-Luc Choplin vous propose de suivre le percussionniste et compositeur Jean-Pierre Drouet dans un labyrinthe sonore, composé par Georges Aperghis pour les drôles de machines créées par Claudine Brahem. Ce parcours, labyrinthe musical, animé par Jean-Pierre Drouet vous feront découvrir la musique de façon ludique. Le concert est précédé d'un Atelier Famille animé par Scott Alan Prouty." 
     
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    La musique de film de John Williams, le 12 février 2012, date notée illico presto sur l'agenda, mais aussi Les Viennoiseries de Brahms à VienneLes Lauréats du Concours Reine Elizabeth de BelgiqueZazi de Queneau en comédie musicale, .. enfin toute la programmation de ces concerts "tôt" semble alléchante ! Pour s'y intéresser plus en avant, je vous suggère une visite sur la page "jeune public" du site du Châtelet.

    Atelier chant choral : Avant ce concert, il est possible d'assister à l'atelier (dans la limite des places disponibles). L'atelier rassemble parents et enfants autour de la pratique du chant choral, de manière ludique et en lien avec le programme du concert. Il est animé par Scott Alan Prouty, chef de chœur bien connu pour son travail liant voix et expression corporelle, avec son complice le pianiste Richard Davis.
    © LCS

    A noter les tarifs raisonnables : 5 euros pour les enfants et 10 euros pour les adultes, et gratuit pour les enfants dans le cadre de la Carte Famille

       


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  • Patrick Dupond en grande forme

    FUSION à l'Institut du Monde Arabe

    jusqu'au 9 octobre 2011...



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  • Trisha Brown, sophisticated lady

    C’était hier soir, ma première fois. J’ai découvert les chorégraphies de Trisha Brown sur la scène du Théâtre National de Chaillot. Etrangement, je n’avais jamais rien vu de son travail «dans les conditions du direct». Ainsi, j’étais en alerte. Les photographies, quelques vidéos, et sa renommée de grande prêtresse post-modern de la danse américaine, ont éveillé mon appétit d’amatrice de danse contemporaine.

    Fidèle à mes habitudes, je n’ai rien lu en amont : ni programme, ni flyer et encore moins de dossier-presse. Enthousiaste, je me suis installée, dans les gradins verticaux de Chaillot, intacte, quasi pure...

    trisha brown

    «Ne regardez pas ce que vous faites, faites-le !»

    La soirée commence par un solo Watermotor datant de 1978. Les membres se délient, élancés, avec une grande vélocité. Il y a quelque chose de Twyla Tharp, un petit coup de hanche, le torse qui se déroule et les bras qui s'envolent, c'est un peu pop, un peu jazz, sauf que la musique de Paul Simon ne démarre pas. Les gestes sont beaux, le danseur se noue et se dénoue, l’épuisement du danseur est perceptible... Déjà, je redouble de concentration, je ne suis pas très à l'aise, pas vraiment d'émotion, cela me manque. La performance est applaudi, c'est un soir de première.

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    Deux oiseaux on imagine, plutôt deux danseuses, suspendues à des fils invisibles traversent l’espace scénique. Les cintres deviennent maîtres d’enchaînements savants. Sur un dessin de Trisha Brown exposé en toile de fond, il y a beaucoup de poésie, la légèreté gagne le public et nous rions des facéties de ces voyageuses aériennes. Voici la fameuse première européenne, Les Yeux dans l’Ame, inspirée des parties dansées de l’opéra Pygmalion de Rameau mis en scène en 2010 par Trisha Brown. Sauf que la musique baroque pour accompagner la danse contemporaine, je crois que j'en ai assez soupé. Nos oiseaux se sont définitivement envolés et les pas de deux s'enchaînent, répétitifs, et puis, à nouveau, compliqués, tortueux, toujours très esthétiques, mais trop... En fait, j'aurai préféré continuer à voler car il y a là une matière que l'on souhaiterait que la chorégraphe explore encore et encore.

     

    Opal loud/ Cloud Installation, crée en 1980, l’oeuvre inscrit le travail de la chorégraphe dans une modernité absolue en liant son travail avec le plasticien Fujiko Najaka. Un nuage de vapeur d’eau modèle les gestes élégants des danseurs, le rythme sonore est marqué par les mouvements de la machine, l'univers est onirique, mais moi je ne rêve pas. La pièce me semble longue... Je suis très agacée de ne pas être touchée parce ce que je vois.

     

    « ... explorer et développer des idées autour de la sculpture, de la calligraphie et de corps noués. Les danseurs manipulent une personne passive pour lui donner la forme d’un noeud et déplacent cette masse sculpturale ailleurs » 

    I’m going to toss my arms ; if you catch them, they’re yours est la création tant attendue, celle qui crée l'émulation autour de l'ouverture de saison, de la très raffinée programmation, du Théâtre National de Chaillot. Des ventilateurs sont installés côté jardin et donnent, par leur rondeur, une idée assez sensuelle de l'intention chorégraphique (pour le public, la fraîcheur apportée par les machines est la bienvenue). Pour la scénographie et le concept sonore, Trisha Brown a rallié Burt Barr, son compagnon dans la vie. Les danseurs entament des élans multiples, parfois contradictoires, ils attrapent l'air, l'abstraction continue a règner. 
    «Trop de notes, Mozart » aurait dit Joseph II, j'oserais dire "trop de mouvements", la complexité de l'écriture chorégraphique semble bien loin de la volonté de dépouillement des Forsythe, Prejlocaj, Baush et Mats Ek, qui me plaisent tantSans aucun doute, l'ensemble des arts visuels anime Trisha Brown dans sa démarche artistique, elle crée sa danse par autant de coups de pinceaux qu'un impressionniste. Son travail semble animé par une recherche de la perfection, tout répond à une norme esthétique irréprochable, comme ces accompagnements sonores et ces costumes légers aux couleurs justes. Et pourtant, je reste perplexe... je crois que la notion de "concept" a empêché mon émotion de naître. 

    Hier soir, il n'y a pas eu de standing ovation, c'était une création ...

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    Trisha Brown comptabilise aujourd'hui plus de quatre-vingt dix pièces à son répertoire, elle se produit dans le monde entier et est reconnue pour son œuvre visuelle - Dokumenta de Kassel en 2007. De nombreuses expositions lui sont régulièrement consacrées. J'ai découvert qu'elle collabore avec Rauschenberg dont j'admire particulièrement l'oeuvre.

    Laurence Caron-Spokojny

     

    Du 5 au 14 octobre 2011 au  Théâtre National de Chaillot

    Rendez-vous sur le site de La Compagnie Trisha Brown, les photographies sont somptueuses. 

     

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  • Patrick Jouin, le talent protéiforme

    La volonté ultime de tout artiste est d’être chez vous. Un écrivain espère son livre sur votre table de chevet, un peintre veut sa toile dans votre salon, un interprète tente de se faire entendre par vous, etc. Le designer est un genre d’artiste pour qui cette inclinaison est totale.

    Patrick Jouin est un maître en la matière. Diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure de Création Industrielle, Patrick Jouin commençe par intégrer l’équipe de Philippe Starck, Tim Thom, chez Thomson Multimédia, là il s’exprime en créant des objets tels que l’enceinte Boos, le téléviseur Saba, le radio cassette Don O et le téléphone Aloo. Puis en 1999, avec notamment la chaise Steel Life, Patrick Join créet sa propre agence. patrick jouin,laurence caron,centre georges pompidou
    Alain Ducasse lui commande l’aménagement intérieur du Plaza Athénéé, une collaboration soutenue voit le jour entre les deux artistes : une forme de modestie, une recherche de l’essentiel leurs sont communes. En 2004, Patrick Jouin s’associe avec l’architecte  Sanjit Manku. Puis, les restaurants le Jules Verne en 2007 et le 58 Tour Eiffel en 2009 sont revus et corrigés par ses soins.
    Le mobilier, les ustensiles de cuisine, des objets électroniques et de communication, des instruments de musique, des éléments de mobilier urbain, rien n’échappe à Patrik Jouin. Il travaille avec les céramistes de Vallauris, les souffleurs de verre de Murano, il descend dans les rues de Paris avec le Vélib’ et des sanitaires à entretien automatique.

    Encore plus innovant, avec le professeur Damien Léger, neurophysiologiste et directeur du Centre du sommeil à l’Hôtel-Dieu de Paris, il conçoit un objet inédit : l'accompagnateur de sommeil et de réveil, baptisé Nightcove

    En 2010, le Centre Georges Pompidou lui consacre une exposition.
    Au carrefour de l’usage matériel de la création et de l’immatérialité de la beauté, Patrick Jouin maîtrise une très haute technicité avant d’inscrire son travail dans notre quotidien. Et c’est le cas, souvent, sans que nous nous en rendions compte. Comme tout travail artistique, l’effort est impalpable et une forme de simplicité apparaît. 

    L’objet, une décoration ou une construction reçoit une sorte d’âme. La beauté retrouve son universalité. Peut-être qu’en fait il ne s’agissait pas de design mais d’une forme de poésie...

    Laurence Caron-Spokojny

    www.patrickjouin.com

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  • Les jardins du Château de Versailles

    Le programme de CM2 aborde «la monarchie absolue» : dimanche matin, nous sommes donc à Versailles pour assister au lever du Roi.

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    Arrivés sur place, sous un soleil de plomb, il doit être 10h00, ce qui semble une heure assez raisonnable pour sortir de chez soi un dimanche. Pourtant, l’heure est déjà tardive, des ribambelles de touristes et badauds en tous genres se pressent en une file interminable : il y a 25 km de queue pour acheter les billets à la caisse et idem pour entrer, tous enrubannés sur le parvis du Château. Le coeur n’y est pas, la file d'attente est décourageante et le soleil trop intense pour rester là à espérer entrer dans le fief du pouvoir tout puissant. Ce matin, le Roi pourra faire une grasse matinée. Un peu déçus, nous arpentons les abords du château, nous faisons un tour dans la minuscule boutique totalement inintéressante...Puis, il y a là quelques guichets gardés par de très sympathiques étudiants : personne aux alentours, un prix d’entrée raisonnable, nous nous engouffrons dans la brèche, il était temps de prendre une décision les enfants revendiquent leur déception un peu trop ardemment. Armés de plans, nous nous laissons glisser dans les allées du château, les parterres de fleurs tentent de se hisser sur les majestueuses topiaires des jardins à la française.
    André Le Nôtre, par ses élégantes perspectives, ne cessent de nous rappeler la présence du château et de sa galerie des glaces que nous ne verrons pas cette fois-ci. Jean-Baptiste Colbert, Charles Lebrun et Jules Hardouin Mansart nous indiquent le chemin. Impossible de se perdre, ici tout est ordre et rigueur. Les Bosquets se succèdent, ce sont de grandioses salons de verdure et de pierre où trône souvent un bassin aux présences oniriques. Très peu de bancs sont prévus pour découvrir le spectacle des bassins, à croire que le monarque nous rappelle notre fonction, nous, petit peuple. Il s’agit d’admirer. Les enfants courent, ils espèrent trouver un labyrinthe pour avoir le bonheur de s’y perdre mais l’aventure s’avère vaine. Bachus, Céres, Apollon et Saturne les impressionnent, mais c’est le bosquet de La Salle de Bal qui nous laisse sans voix, vestige unique et intacte de cette époque. 
    Assidus, nous lisons les écriteaux explicatifs de la promenade, nous faisons la moue en découvrant les grosses enceintes qui diffusent la musique de Jean-Baptiste Lully, pendant un instant nous pensions découvrir des orchestres baroques aux interprètes sophistiqués et aux instruments rares... 

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    Pourtant, la promenade est une réussite, même si notre créneau horaire ne correspond pas toujours à la mise en route des jets et jeux d'eau des bassins. Une petite heure, nous prenons le frais, pour déjeuner dans une brasserie arborée au bord du grand canal ; puis nous repartons en faisant les zouaves, marchant d’un pas précieux et cadencé, soulevant des amas de dentelles et agitant des éventails imaginaires... Des figurants en habits qui prennent la pose auprès des touristes, voilà ce qui aurait été une bonne idée, un peu comme au Parc Disney après tout nous avons payé l’entrée... 
    Avant un dernier passage dans les jardins de l’Orangerie, nous embrassons du regard la vue au pied des marches du Château, le rouge et le brun des sculptures d’acier de Bernar Venet y tiennent un rôle remarquable. «Les courbes de mes sculptures contrasteront avec la géométrie angulaire des jardins tandis qu’elles accompagneront les contours circulaires du bassin d’Apollon et du Grand Canal», selon Bernar Venet. Incontestablement, les oeuvres appartiennent au jardin et inversement. 
    Les oeuvres de Jeff Koons ou Takashi Murakami ont inauguré magistralement cette politique artistique de Jean-Jacques Aillagon, si évidente et si naturelle, pour ainsi mêler l’art contemporain à ce classicisme exacerbé. L’insolence de Versailles, sa prétention artistique, la vision radicale de son architecture et sa provocance ornementale sont largement suffisantes pour accueillir les oeuvres les plus contemporaines et les plus innattendues. Versailles, son château et ses jardins, ne prennent aucune ombrage de ce mariage, tout au contraire, les oeuvres se répondent entre elles, elles semblent indissociables. 

    La beauté est résolument intemporelle. 

    Laurence Caron-Spokojny

    Le Château, le Trianon, le domaine de Marie Antoinette, ... nous attendent pour notre prochaine visite. Il est conseillé de venir en semaine et de réserver les billets par internet.  

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