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  • « The King and I » au Théâtre du Châtelet jusqu’au 29 juin

    the king and i,lambert wilson,susan graham,jean-luc choplin,laurence caron-spokojnyJusqu’au 29 juin, le Théâtre du Châtelet dévoile les attraits de sa plus belle scène, celle créée et dédiée au théâtre musical, en proposant des oeuvres, mythiques ou rares. «The King and I» s’inspire des mémoires d’Anna Leonowens (1834-1915), une préceptrice anglaise partie éduquer les nombreux enfants du roi Mongkut (dit Rama IV) de Siam dans les années 1860.

    La romancière américaine Margaret Landon a écrit le roman "Anna and the King of Siam » (1943). Puis le 29 mars 1951, la comédie musicale est jouée au St. James Theatre à Broadway, elle est orchestrée par le célèbre duo formé par le compositeur Richard Rodgers et par le librettiste Oscar Hammerstein II. L’indétrônable Jerome Robbins dessine la chorégraphie. Pour la comédie musicale jouée sur scène et aussi pour le très beau film de Walter Lang (en 1956 - avec Deborah Kerr et Rita Moreno), Yul Brynner est le roi de Siam, pour un nombre de représentations infini jusqu’en 1985.

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    Au Châtelet, « The King and I » respecte en tout point les codes du genre, les décors sont monumentaux, les costumes sont flamboyants, les airs, tous plus mélodieux les uns que les autres, sont soutenus par le très brillant chœur du Châtelet, et les tableaux s’enchaînent avec rythme. Tout est ici réuni pour divertir un très large public. Sur la scène du Théâtre du Châtelet, « The King and I » prend une dimension nouvelle. Très consciencieuse à la contemporanéité politique du propos, l’histoire de ce roi résolu à moderniser son royaume de Siam tout en souhaitant s’affranchir de l’impérialisme anglais, illustre aussi le conflit entre les deux sexes que tout oppose dans ces sociétés orientales. La tâche est rude et longue, et, ces thèmes fondamentaux sont encore d’actualité. 

    Cette production se distingue par le très grand raffinement du jeu de ces interprètes, à la fois comédien et chanteur, Susan Graham et Lambert Wilson révèlent un travail d’une grande qualité. Rien n’est laissé au hasard, le divertissement s’emploie à en découdre aussi bien avec la comédie qu’avec le chant avec une attention tenue par une juste mesure. La cantatrice Susan Graham virevolte, de l’enseignante à la femme amoureuse, avec un charme irrésistible, souveraine, la merveilleuse mezzo-soprano chante comme elle respire. Son partenaire, de sa belle voix et de son indiscutable présence, Lambert Wilson, échappe à l’ombre de Yul Brynner, il incarne un roi aux accents profonds, drôle, dramatique et parfois romantique. Admirablement bien entourés, notamment par Mesdemoiselles Je Ni Kim et Lisa Milne, les deux artistes dirigent les émotions et les éclats du rire du public avec précision.

    Susan Graham et Lambert Wilson forment un duo d’artistes de haut vol, tout semble si simple et si facile pour eux, l’excellence de leur art pour servir cette œuvre est une véritable source de bonheur. « The King and I » poursuit le dessein de Jean-Luc Choplin, le directeur du Châtelet prouve une nouvelle fois que la comédie musicale est un genre qui est bien loin d’avoir dit son dernier mot, sous réserve qu’elle soit amenée avec autant d’intelligence et d'élégance et cætera, et cætera, et cætera...

    Laurence Caron-Spokojny

    "The King and I » -  du 13 au 29 juin au théâtre du Châtelet. Susan Graham et Christine Buffle interprètent en alternance le rôle d’Anna Leonowens. En version originale anglaise sur-titrée.

    A suivre avec la plus grande attention :
    du 22 novembre 2014 au 4 janvier 2015, An American in Paris

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  • La leçon américaine : ”Un Américain à Paris” au Théâtre du Châtelet

    un américain à paris,van kaplan,stuart oken,théâtre du châtelet,jean-luc choplin,leanne cope,robert fairchild,gene kelly,leslie caron,veanne cox,jill paice,brandi uranowitz,max von essen"Un Américain à Paris", produit par Arthur Freed et réalisé par Vincente Minnelli, fut montré pour la première fois à Londres en 1951 ; un an plus tard, orné de six Oscars, le film avec Gene Kelly, Leslie Caron, Oscar Levant et Georges Guétary est sur les grands écrans en France.

    En 2014, Jean-Luc Choplin, le directeur du Théâtre du Châtelet, et les producteurs de Broadway, Van Kaplan et Stuart Oken, proposent la comédie musicale sur scène,
    pour la première fois au monde.

     

    Généralement c’est l’inverse, la version cinématographique est créée après la version scénique, mais il est aisé de comprendre à quel point ce projet d'adaptation a du être extrêmement tentant, pour des producteurs de Broadway, et pour le directeur du Théâtre le plus musical de Paris. A la tentation s’ajoute naturellement le risque, celui d’égratigner un chef-d’œuvre du cinéma ou bien d’en offrir un pâle plagiat scénique… L’inverse là aussi s’est produit. La coproduction franco-américaine de « Un Américain à Paris » sur la scène du Théâtre du Châtelet est un bijou.

    Très logiquement inspirée par le film et ses interprètes, et surtout très justement initiée par la musique de Gershwin, cet « Américain à Paris » n’est pas l’adaptation scénique d’un film, il s’agit d’une création à part entière. Jamais de pause et jamais de noir, aucun flottement et aucun vide, rien n’échappe au parti pris scénographique qui s’empare du Châtelet dans un très grand raffinement esthétique. Ce qui aurait pu faire naître quelques craintes, légitimes, lorsqu’il est question de faire référence à un chef-d’œuvre, n’a pas lieu d’être.

    Parfois quelques mouvements chorégraphiques créés par Gene Kelly ressurgissent dans l’écriture fine du chorégraphe Christopher Wheeldon, comme des attentions appuyées, analysées, le chorégraphe a su extraire la substantifique moelle… C’est une chorégraphie pleine de grâce, résolument contemporaine par son inventivité, et aussi très inscrite dans l’esthétisme des années 50 par sa joie de vivre et son optimisme d’après-guerre.

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    Le couple formé par Leanne Cope (Royal Ballet) et Robert Fairchild (New York City Ballet) est terriblement à la hauteur de ses aînés, Gene Kelly et Leslie Caron. Et puis, il y a le jeu exact de Veanne Cox, la somptueuse Jill Paice, la formidable personnalité de Brandi Uranowitz, et la très belle voix de Max Von Essen, ils dansent, chantent et jouent la comédie, entourés d'une formidable troupe de danseurs, ils sont sans faille, du début à la fin. Sur un rythme parfait, l’élégance et l’harmonie sont de mises, l'ensemble de l'oeuvre s'inscrit dans la justesse.

    Les courants artistiques de l’époque ne sont pas en reste -comme pour le film qui rendait hommage aux peintres tels Dufy, Toulouse-Laurec ou Renoir- les décors, costumes et intentions chorégraphiques du Châtelet transportent la romance dans le Paris de l’après-guerre mais tissent aussi des liens avec le Paris -totalement indémodable- des années 30. C’est en 1928 que George Gershwin a composé « Un Américain à Paris », à l’origine un poème symphonique d’une vingtaine de minutes. Après avoir été très chaleureusement accueilli par les compositeurs français comme Debussy, Ravel ou Milhaud, le critique Isaac Goldberg avait qualifié cette composition comme étant "L'après-midi d'un faune américain". Il est certain que pour cette production, les célèbres fantômes qui hantent les cintres du Théâtre du Châtelet, comme Diaghilev et Nijinsky, seront au premier rang de Corbeille pour chaque représentation.
    Cet « Américain à Paris » devait se créer au Théâtre du Châtelet et nulle part ailleurs.

    Laurence Caron-Spokojny

     

    Le spectacle sera à Broadway au Palace Theater en mars 2015. 
    Production :
 Théâtre du Châtelet
 et Pittsburgh CLO 
en accord avec Elephant Eye Theatrical.

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  • Les enfants du paradis du Théâtre du Châtelet : Les Chœurs d'Enfants Sotto Voce

    Les soirées du Théâtre du Châtelet appartiennent aux artistes les plus prestigieux, chanteurs, danseurs, musiciens, comédiens, décorateurs et metteurs en scène du monde entier. La solide programmation de son directeur, Jean-Luc Choplin, offre au public ce qu’il y a de mieux en matière d’art vivant, qu’il soit chantant, théâtral, dansant, musical ou plastique. Ce sont donc des soirées parisiennes très occupées, mais aussi des journées pendant lesquelles les artistes, les techniciens et l'administration du théâtre unissent leurs efforts pour faire naître la magie, mais pas seulement…

    le choeur d'enfants sotto voce,scott alan prouty,richard davis,mathieu septier,caroline mengevandra martins,charlotte nessiAu foyer Nijinsky, tout en haut du Théâtre du Châtelet, au paradis, on entend chanter des enfants. Scott Alan Prouty est un autre 'Américain à Paris', avec la complicité du compositeur Marc-Olivier Dupinil rassemble de jeunes chanteurs âgés de 10 à 18 ans pour former Les Chœurs d'Enfants Sotto Voce
    En résidence au Théâtre du Châtelet, ils sont là, les mercredis et les samedis, parfois plus souvent. Les jeunes artistes apprennent aussi à danser auprès d’une chorégraphe, Evandra Martins, la voix et le mouvement sont intimement liés, et déjà les enfants occupent l’espace scénique avec une assurance digne des professionnels de Broadway. Choisis sur audition, ces personnalités toutes neuves ont la voix des anges, et, pour la plupart ils développent une spécialité artistique autre, nombreux sont ceux qui s’échappent, à la fin d’une répétition, pour aller suivre des cours dans les conservatoires de musique, de danse ou d’art dramatique. 

    Avec le Chœur Préparatoire (7-10 ans) et le Chœur des jeunes (15-20 ans), ils sont plus d’une centaine d’enfants à s'emparer, pour chacune de leurs productions, d’un répertoire extrêmement vaste : le répertoire classique, de la variété française, du jazz ou bien des standards de comédies musicales. Les programmes des concerts sont tous interprétés avec une haute technicité vocale et un même degré d’exigence. 
    Depuis 1992, dans de grands théâtres nationaux, des studios d’enregistrement, des églises, des studios de doublages ou des stades, en France ou à l’étranger, le professionnalisme des Chœurs Sotto Voce lui permet d’être sollicité pour d’importantes productions, au Châtelet : Boris Godounov, Carmen, The Sound of Music, Carousel…, ou bien encore de créer ses propres comédies musicales : Transports Express, Swing ! Swing !, Polar et compagnie,... Longtemps en résidence à l’amphithéâtre de l’Opéra Bastille avec l’Ensemble Justiniana, les artistes se sont produits notamment dans Brundibar, Oliver, Miniwanka, La petite Renarde rusée, sous la direction de Charlotte Nessi. 

    L’expérience Sotto Voce est tout à fait unique en son genre pour ses artistes autant que pour son public. Ces jeunes pousses ne sont pas des «apprentis», ils sont déjà des artistes ; le talent sensible de Scott Alan Prouty est de savoir distinguer ce qu’il y a de meilleur en chacun d’eux, le maestro indique une direction selon laquelle la «discipline» artistique est une source d’accomplissement et non pas de contrainte.


    Film réalisé par Anaïs Gonzalez - 2014

    Scott Alan Prouty, formé à l’Eastman School of Music de New York et aux techniques du piano, du chant et du théâtre, est entouré d’une petite équipe : Richard Davis, Mathieu Septier et Caroline Meng. La théorie, la technique et l’intention artistique sont prodiguées afin de sublimer les voix des enfants de la façon la plus naturelle qui soit : ce ne sont pas des voix fabriquées, tirées, imitées, appuyées, épuisées, seulement des voix infiniment vivantes. De façon très ludique mais très sérieuse, le maestro permet à chacun des enfants d’aller puiser au fin fond de son imaginaire et de ses envies pour exprimer un langage artistique coloré et d’une rare qualité. De ses yeux bleus rieurs, Scott Alan Prouty convainc son jeune auditoire, les enfants sont attentifs, passionnés et extrêmement volontaires. L’épanouissement artistique de ces enfants est total, ils adorent « les répétitions avec Scott ».

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    Laurence Caron-Spokojny

    Quelques dates à noter :

    Samedi 13 décembre 2014 : Concert de Noël à l’Église Américaine de Paris .

    Vendredi 19 décembre 2014 : Transports Express au Théâtre André-Malraux de Rueil-Malmaison .

    Samedi 17 janvier 2015 : Transports Express à la Maison des Arts de Créteil .

    Dimanche 1er février 2015 : concert De Bizet à Trénet au Théâtre du Châtelet .

    Janvier/Février 2015 : Concert humanitaire « Music’O Seniors ».

    Dimanche 8 mars 2015 : Concert de Printemps au Conservatoire de Créteil. 

    Samedi 28 mars 2015 : Concert à l’Eglise Américaine de Paris. 

    Vendredi 17 avril 2015 : Soirée Jeune Public au Théâtre du Châtelet, La Comédie Musicale fait son Cinéma.

    Dimanche 14 juin 2015 à 11h : Voyage en Amérique au Théâtre du Châtelet.

    Juin 2015 : Concert/Spectacle à la Mairie du XVIIème à Paris, et Salle Jean Cocteau de Créteil.

     Les Chœurs d’Enfants Sotto Voce sont à suivre sur la page facebook  

    A découvrir, ce très joli webdoc diffusé sur Arte "De l'élève à l'artiste" (avec l'Ecole de danse de l'Opéra de Paris) en complément de la série documentaire "Graines d'étoiles" (disponible en VOD et DVD). En association avec le CNDP.

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  • San Francisco Ballet, dès aujourd'hui au Théâtre du Châtelet

    Le festival des Etés de la Danse accueille pour 18 représentations, du 10 au 26 juillet, au Théâtre du Châtelet, le San Francisco Ballet, dirigé par Helgi Tomasson.
    Cette très célèbre compagnie américaine, qui a participé à la première édition des Etés de la Danse en 2005, nous fait l'immense plaisir de revenir danser dans la capitale pour célébrer avec nous, avec vous, la 10ème édition du festival. Chacune des représentations proposera un programme différent et présentera aux spectateurs présents cet été à Paris 18 ballets uniques dont 9 premières en France.

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  • Dimanche matin, ”concert tôt” au Théâtre du Châtelet avec Georges Aperghis

    Pas si tôt  : le rendez-vous est fixé à 11h au Théâtre du Châtelet ce dimanche 9 octobre 2011.

    Pour une première approche de la musique contemporaine pour mes enfants, de 7 et 10 ans, je vais tenter l'aventure avec Georges Aperghis et Jean-Pierre Drouet.
     
    Il est dit, sur le site du Châtelet : "Jean-Luc Choplin vous propose de suivre le percussionniste et compositeur Jean-Pierre Drouet dans un labyrinthe sonore, composé par Georges Aperghis pour les drôles de machines créées par Claudine Brahem. Ce parcours, labyrinthe musical, animé par Jean-Pierre Drouet vous feront découvrir la musique de façon ludique. Le concert est précédé d'un Atelier Famille animé par Scott Alan Prouty." 
     
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    La musique de film de John Williams, le 12 février 2012, date notée illico presto sur l'agenda, mais aussi Les Viennoiseries de Brahms à VienneLes Lauréats du Concours Reine Elizabeth de BelgiqueZazi de Queneau en comédie musicale, .. enfin toute la programmation de ces concerts "tôt" semble alléchante ! Pour s'y intéresser plus en avant, je vous suggère une visite sur la page "jeune public" du site du Châtelet.

    Atelier chant choral : Avant ce concert, il est possible d'assister à l'atelier (dans la limite des places disponibles). L'atelier rassemble parents et enfants autour de la pratique du chant choral, de manière ludique et en lien avec le programme du concert. Il est animé par Scott Alan Prouty, chef de chœur bien connu pour son travail liant voix et expression corporelle, avec son complice le pianiste Richard Davis.
    © LCS

    A noter les tarifs raisonnables : 5 euros pour les enfants et 10 euros pour les adultes, et gratuit pour les enfants dans le cadre de la Carte Famille

       


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  • Théâtre du Châtelet : De l’autre côté de la lune

    Le Théâtre du Châtelet a toujours ouvert sa saison avec faste, ce mois de septembre est différent. 

    Le Mexique est à l’honneur avec Cruzar la Cara de la Luna.Il s’agit du tout premier «opéra mariachi» : une rencontre entre la musique populaire et l’école classique de l’Opéra. Le compositeur José «Pepe» Martinez et le groupe Mariachis Vargas de Tecalitlán, dont on dit qu’il est le «meilleur mariachi du monde», ont été sollicités par l’Opéra de Huston, pour être accompagnés par le très renommé librettiste et metteur en scène de Broadway, Leonard Foglia. 

    cruzar la cara de la luna,théâtre du châtelet

    L’histoire est dramatiquement universelle, l’immigration mexicaine aux Etats-Unis, quand la nostalgie des origines vient bousculer les contraintes sociales à travers trois générations. 

    Pourtant malgré la noblesse du thème et l’interprétation juste de ses musiciens et chanteurs, Cruzar la Cara de la Luna pâtit d’une mise en scène quasi inexistante, pour une version semi-scénique c’est plutôt embêtant... La musique bat son plein au rythme des trompettes, violons, harpe et vihuela, les rythmes ensoleillés feraient même penser au premiers accents d’une opérette digne de Maurice Lehmann. Seulement, ce n'est pas du tout cela. La découverte de la musique mariachi nous apprend à quel point elle a certainement influencée un grand nombre de compositions, mais en ces murs et sur cette scène cet attrait semble insuffisant. 
    Tout de même, il s’agit du Théâtre du Châtelet, il est dommage de laisser ainsi ces musiciens seuls, statiques, en fond de décors, alors qu’un formidable espace est prêt à vibrer sous leurs pieds...  Entre dimension politique ou folklorisme consensuel, on ne sait pas trop, il y a un manque de parti pris évident. L'idée est originale et audacieuse, mais il s'agit juste de l'idée. Je suis sortie du spectacle en fredonnant, quand on m'a demandé ce que je pensais du spectacle,  j'ai soupiré, en fait je crois que je n'avais pas trop envie d'avouer ma déception.

    Laurence Caron-Spokojny

     

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  • Saül au Théâtre du Châtelet jusqu'au 31 janvier

    christopher purves,john graham-hall,benjamin hulett,stuart jackson,daniel mullaney,karina gauvin,anna devin,christopher ainslie,laurence cummings,barrie kosky,donna stirrup,otto pichler,merry holden,katrin lea tag,joachim klein,david manion,andreas zimmermann,stéphane petitjean,bernad robertson,theatre du chatelet,komische oper,festival de glyndebourne,talens lyriquesLa plupart du temps consacré à des thèmes religieux, un oratorio n’existe que par la musique. Une musique aussi pure soit-elle qui ne s’encombre ni de mise en scène, ni de costume, ni de décor, ni d’aucun autre support scénique qui pourrait détourner l’œuvre lyrique de sa fonction première : l'écoute. Cette austérité se voit bousculer par nos artistes contemporains dont le metteur en scène australien Barrie Kosky, directeur artistique du Komische Oper de Berlin depuis 2012.

    Saül est un drame biblique inspiré du livre de Samuel, il a été composé en 1739 par Haendel sur une livret de Charles Jennens et produit la même année au King’s Theatre de Londres. Cet oratorio de Haendel, maître du genre, est à l’origine une production du Festival de Glyndebourne (2015), objet d’une création d’un esthétisme foudroyant, Saül est aujourd’hui sur la scène du Théâtre du Châtelet.

    La perspective de la très profonde scène du Châtelet est démultipliée par une inclinaison vertigineuse du plateau, les interprètes glissent sur une terre sombre et mouvante. La sobriété de cette matière brute est contrastée par les costumes de Katrin Lea Tag, tous d’un blanc immaculé, et ponctués d’étoffes colorées. De doux rayons dorés, projetés par Joachim Klein, viennent sublimer l’atmosphère avant que le chatoiement mystérieux d’un éclairage à la bougie fasse craindre des départs de feu. Enfin, les coiffures et maquillages des artistes, chœur, solistes et danseurs, font penser à l’extravagance fellinienne qui illustre si bien l’univers baroque. L’ensemble est d’une beauté ravageuse.

    La partition, passionnément tenue par Laurence Cummings, est parsemée de commentaires et de cris des chanteurs, comme pour traduire au mieux les sentiments déployés. Cette liberté révèle parfois du tragique, parfois de la drôlerie et finit toujours par offrir un supplément d’âme (soul - en anglais), un vent de folie qui rappelle étrangement les cascades de rire de l’Amadeus de Milos Forman. Car c’est à un exercice cinématographique que l’œuvre scénique semble s’approcher ; les trois actes se découpent en trois tableaux, une fresque qui évolue et s’assombrit au fur et à mesure de la montée des angoisses du roi Saül. Torturé et enfin terrassé par la jalousie extrême provoquée par les exploits de David, son futur successeur, Saül s’isole peu à peu du monde enfermé par ses tourments…

    Joyeusement décalée, la chorégraphie signée Otto Pichler pour six danseurs a de quoi amuser l’assistance et souligne avec dérision cette folle atmosphère. L’exceptionnel chœur, rassemblé pour l’occasion par la production de Glyndebournene lâche à aucun instant la tension dramatique et il est soutenu très brillamment par l’orchestre Les talens Lyriques.

    Les solistes se prêtent aux inventions scéniques avec grâce. Ils ne diminuent à aucun moment l’énergie qu’ils doivent destiner à leur art au profit du jeu, l’équilibre est parfait. Entourés par d’admirables artistes lyriques comme le ténor John Graham-Hall qui compose une formidable sorcière, le baryton britannique Christopher Purves est un Saül ardent, complétement déchainé, il occupe la scène avec le très sensible contre-ténor Christopher Ainslie dans le rôle de David. Désormais la dimension théâtrale de ce Saül créée par Barrie Kosky va difficilement pouvoir se concevoir autrement.

    Laurence Caron

    Photo Patrick-Berger

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  • Attention ! Invasion de jeunes, et déjà grands, talents sur la scène du Théâtre du Châtelet : ”Les indiens sont à l'Oues

    "Passionné de cinéma, François, dont le rêve est de devenir réalisateur participe à un concours réservé aux adolescents. Les trois meilleurs films auront le privilège d’être projetés dans le cadre d’un prestigieux festival. Il choisit de raconter la résistance des Amérindiens face à l’invasion des colons blancs durant la seconde moitié du XIXe siècle.
    Un projet bien ambitieux pour un garçon de quinze ans…"

    Pour découvrir le CREA, rendez-vous ici.

    160-1423579919_photo_hd_22434.jpgLa première fois que j’ai entendu et vu le CRÉA d’Aulnay à l’œuvre, c’était déjà dans l’idée d’une collaboration éventuelle… Quelle claque ! Ils savent tout faire, danser, chanter, jouer la comédie, inventer, improviser. Des gamins, des ados, filles, garçons dans la même dynamique, fonctionnant comme une vraie troupe, wow ! C’est du sérieux ! Ma première réaction a été de me demander si je saurais écrire pour ces exigeants petits maestros. Didier Grojsman - magicien de ce miracle - sait se montrer extrêmement convaincant… et patient ! Il aura fallu cinq ans pour que nos calendriers concordent ! J’ai accepté ce challenge avec une petite boule au ventre de trac parce que je sais qu’intéresser les adultes est une chose, intéresser et accrocher les enfants et les adolescents c’en est une autre !

    Et puis je ne savais pas trop par quel bout commencer cette écriture jusqu’à ce que je comprenne qu’il fallait que je fasse comme pour moi : des chansons et un prétexte ! J’ai adoré mettre des notes sur les mots de Christian Eymery parce qu’il a un sens du rythme incroyable ! À la lecture de ses vers, déjà on entend rouler la musique. Avec la complicité de Franck Steckar, qui a relu, harmonisé parfois, arrangé souvent, ces chansons ont fini par former un tout, un prétexte : une histoire de cowboys, d’indiens et de cinéma ! Et hop ! Finalement, avec une bonne équipe c’est toujours plus simple que prévu !

    Juliette

    Du 2 au 4 avril au Théâtre du  Châtelet, par les artistes du CREA

     

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  • Singin'in the rain au Théâtre du Châtelet jusqu'au 15 janvier 2016

    C'était en mars 2015 au Châtelet et c'est à nouveau à l'affiche jusqu'au 15 janvier 2016 : attention chef-d'oeuvre !

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    Le magicien - Ma première fois c’était en 1993 au Grand Théâtre de Bordeaux pour Les Noces de Figaro. William Christie dirigeait la musique, et, Robert Carsen architecturait l’espace. Ce soir là, je découvrais qu’il était donc possible de faire traverser la lumière du jour jusqu’à la scène d’un théâtre ? Une autre dimension s’ouvrait… Ce fut un éblouissement, à tel point que mon regard sur les choses de l’éphémère changea définitivement.

    Robert Carsen, le metteur en scène canadien, est capable de ça et de bien d’autres choses. Que ce soit pour Disneyland (Buffalo Bill’s Wild West Show), pour les plus grands opéras, le théâtre ou pour des scénographies d’expositions (L’Impressionnisme et la Mode, Musée d’Orsay 2012), Robert Carsen est un illusionniste.

    La fonction d’un metteur en scène est de façonner un monde dans un espace déterminé, comme un géant qui se jouerait des êtres et des éléments, il les déplace à sa guise, et fait valser ce qui est établi au profit  de son propre ressenti. Le public ne parvient pas toujours à suivre et à comprendre les intentions et les liens qui animent les interprètes, les décors et les costumes, dans cet espace apprivoisé qu'est l'espace scénique. Robert Carsen, lui, n’égare personne, attentif, il va à l’essentiel, il y a une évidence, comme une vérité. Et puis, c’est beau. Toujours beau. 

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  • Singin'in the rain au Théâtre du Châtelet, du 12 au 26 mars et du 27 novembre 2015 au 15 janvier 2016

    Le magicien

    Ma première fois c’était en 1993 au Grand Théâtre de Bordeaux pour Les Noces de Figaro. William Christie dirigeait la musique, et, Robert Carsen architecturait l’espace. Ce soir là, je découvrais qu’il était donc possible de faire traverser la lumière du jour jusqu’à la scène d’un théâtre ? Une autre dimension s’ouvrait… Ce fut un éblouissement, à tel point que mon regard sur les choses de l’éphémère changea définitivement.
    Robert Carsen, le metteur en scène canadien, est capable de ça et de bien d’autres choses. Que ce soit pour Disneyland (Buffalo Bill’s Wild West Show), pour les plus grands opéras, le théâtre ou pour des scénographies d’expositions (L’Impressionnisme et la Mode, Musée d’Orsay 2012), Robert Carsen est un illusionniste.

    La fonction du metteur en scène est de façonner un monde dans un espace déterminé, comme un géant qui se jouerait des êtres et des éléments, il les déplace à sa guise, et fait valser ce qui est établi au profit  de son propre ressenti. Le public ne parvient pas toujours à suivre et à comprendre les intentions et les liens qui animent les interprètes, les décors et les costumes, dans cet espace apprivoisé qu'est l'espace scénique. Robert Carsen, lui, n’égare personne, attentif, il va à l’essentiel, il y a une évidence, comme une vérité. Et puis, c’est beau. Toujours beau. 

    singin1600.jpg

    La promesse

    Alors pour LA comédie musicale, Singin'in the rain, immortalisée à l’écran par Gene Kelly, Debbie Reynolds et Donald O'Connor, il n’y avait pas d’autre choix possible, pour le Théâtre du Châtelet, que celui de Robert Carsen, un des plus grands metteurs en scène du monde. Entre ces mêmes murs, il y a eu, en 2006, Candide de Bernstein puis, en 2012, My Fair Lady de Lerner & Loewe, le genre est familier pour le metteur en scène, et l’assiduité du directeur du Châtelet, Jean-Luc Choplin, a servir ce qu’il se fait de mieux en matière de Comédie musicale, est grande. Grande, et insatiable !
    Après l’exceptionnelle création d’Un Américain à Paris, il y a encore à peine trois mois, il semblait que le Théâtre musical avait fait là son coup d’éclat de la saison 2014/2015 pour ce qui appartient au registre des paillettes. Sans perdre haleine, le Châtelet a enchaîné sur sa lancée et offre, aujourd’hui, un Singin'in the rain, très bien inscrit dans la suite chronologique d’Un Américain à Paris.

    220px-Singing_in_the_rain_poster.jpgLe tour

    Pour Singin'in the rain, le regard du metteur en scène a embrassé l’oeuvre dans son ensemble pour restituer le film sur les planches dans un collage parfait. L’écran se déroule entre cour et jardin, tandis que les danseurs s’emploient à couvrir le plateau de chorégraphies enthousiastes, une tonalité, en noir et blanc, au grain chic et raffiné, s’éveille parfois de couleurs chatoyantes comme pour un film colorisé. L’esthétisme, rigoureusement dessinée par les décors de Tim Hatley et les costumes d’Anthony Powell, se décuple sur un genre  glamour pour lequel il est impossible de ne pas succomber.

    Un charme dingue se libère : les planches de Broadway s’échauffent et les projecteurs glissent sur les plateaux d’Hollywood. Il est probable que le spectateur ne sache plus très bien où il en est, c’est un voyage fantasque et joyeux entre la scène et le cinéma, et cet abandon est délicieux.

    Le prestige

    Le spectacle est à son comble et atteint les limites d’un gigantesque numéro de prestidigitation. Les personnages franchissent une sorte de barrière invisible, celle qui sépare les images projetées et la réalité de la scène, c’est une sorte d’expérience multi sensorielle aux dimensions infinies. Et c’est aussi un pari osé, extrêmement risqué, qui, lorsqu’il est tenté, est pour la plupart des cas un échec, avec en plus le souvenir désagréable des égratignures laissées sur l’œuvre. Mais pour cette production, le talent du metteur en scène et de ses interprètes défie les lois de l’espace et du temps. A aucun moment il ne s’agit « d’imitation » même si les rôles légendaires sont partagés par des artistes dont les tempéraments sont extrêmement proches de leurs prédécesseurs. Ils savent tout autant danser et chanter, si ce n’est mieux (pour le film les airs chantés par Debbie Reynolds furent en partie doublés), et dans les conditions du direct.

    L’Orchestre de chambre de Paris brille sous la baguette de Gareth Valentine, les mélodies s’envolent pour faire fondre l’auditoire, les voix sont belles, puissantes et nuancées, quand et comme il le faut. Les interprètes sont tous exceptionnels, pour les premiers rôles : la prestation d’Emma Kate Nelson (Lina) est d’une drôlerie et d’une force phénoménale, Dan Burton (Don) danse et chante avec une aisance déconcertante, l’inventivité et l’énergie de Daniel Crossley (Cosmo) est sensationnelle, et, Clare Halse (on Kathy) déploie une juste et adorable séduction si nécessaire au rôle. L’ensemble de la troupe est remarquable, à noter la prestation chantée et dansée de Jennie Dale, et, la courte apparition filmée de Lambert Wilson. Génial. Quant aux ensembles dansés, ils créent une énergie contagieuse de celle qui fait fourmiller les jambes et fait battre la mesure des phalanges et des orteils…

    Ah ! Se glisser dans un élégant fourreau pour s’élancer dans un pas de deux aérien, danser sous la pluie pour transformer de simples flaques d’eau en d’éclatantes cascades de perles, s’inventer un coucher de soleil hollywoodien pour y enchanter un des plus longs baisers du cinéma, ou bien, se ruer dans un numéro de claquettes époustouflant… au Théâtre du Châtelet, tout est possible. Il serait criminel de ma part de vous en dire plus, la surprise des effets pour chacun des tableaux doit absolument conserver son mystère.
    Singin'in the rain est déjà complet pour ce proche printemps, en revanche une reprise est prévue dès la rentrée prochaine… réservez c’est immanquable.

    Laurence Caron-Spokojny

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  • Jusqu’au 13 mai 2014, l’opéra « A flowering tree » au Théâtre du Châtelet

    théâtre du châtelet,john adams,peter sellars,sudesh adhana,orchestre symphonique de tours,franco pomponi,david curry,yves ossonce,pauline pfeiffera flowering treeDepuis hier soir, et, jusqu’au 13 mai, l’opéra «A flowering tree» se joue sur la scène du Théâtre du Châteletafin de poursuivre sa relation assidue avec le compositeur américain John Adams, après : Nixon in China en 2012, et, I was looking at  the ceiling and then I saw the sky en 2013.

    En 2006 à Vienne, pour célébrer le 250ème anniversaire de la mort de Mozart, Peter Sellars choisit un conte populaire Indien pour raconter la musique de  

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  • Wonder.land au Théâtre du Châtelet jusqu’au 16 juin 2016

    14616780405939_photo_hd_24850.jpgAfficher et partager sa vie sur les réseaux sociaux, musarder de mur en mur, piéger l’information inédite, fournir et influencer la toile à coups de commentaires dont la syntaxe n’est pas toujours dès plus élégantes, user d’ailleurs d’un vocabulaire dédié, et puis aussi transposer sa vie dans un jeu sur des rythmes synthétiques, projeter ses performances, s’imaginer autrement, être un autre. Cet avatar fabriqué de toutes pièces par les envies autant que par les frustrations accompagne désormais le quotidien d’un bon nombre d’entre nous et en particulier les adolescents. Accrochée à ses smartphones et autres tablettes démoniaques, la jeunesse a trouvé un espace de jeux qui la fait se sentir plus libre, en apparence, une sorte d’échappatoire contrôlée où tout semble possible. 

    Lewis Caroll avait inventé un de ces mondes rêvés dans son livre « Alice's Adventures in Wonderland», le compositeur pop-rock britannique Damon Albarn l’a formidablement ré-enchanté sur la scène du Théâtre du Châtelet dans "wonder.land".

    Complètement déjantée, wonder.land est une comédie musicale qui s’inscrit dans un présent inévitable, si terriblement proche, si terriblement familier. Le contexte est sombre, cette Angleterre esquintée socialement ne semble pas s’éloigner des romans de Charles Dickens. Mais c’est sans compter sur la vague pop de la fin des années 60, qui des Beatles à Bowie, transmet toute son inspiration à Wonder.land.

    En 2007, il y avait eu Monkey, Journey to the west, le retour de Damon Albarn au Théâtre du Châtelet offre une partition étonnante : des éclats quasi-symphoniques, des rifs rock, du swing jazzy, des mélodies sucrées, de l’électro eighties… Le registre du chanteur, pianiste et compositeur notamment des groupes Blur et Gorillaz, est infini et totalement débridé.

    Les images vidéos issues d’une imagination boostée aux hallucinogènes, les costumes extravagants ou étriqués dont Vivienne Westwood pourrait revendiquer la filiation, sont mis en scène sur une musique radicalement pop aussi planante que les substances fumées par le chat d’Alice, aussi dévergondée que le lapin après lequel il faut courir et délirante comme cette chenille psychédélique totalement barjot !  

    Chaussures à plateformes, torses gonflés et biscottos façon super-héros de comics, tulles aériens, strass et paillettes, personnages surdimensionnés, l’univers pop a des allures baroques sous acides. Et, pour servir cette œuvre, destinée à tous les publics, la scène du Châtelet est tenue par une véritable troupe dont les interprètes sont bourrés de talents, les voix sont parfaites et les jeux inventifs…  It’s amazing ! Fantastic ! I love "wonder.land", I wish to live with you ❤️❤️❤️ !

    Laurence Caron-Spokojny

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  • ”42nd Street” au Théâtre du Châtelet jusqu'au 8 janvier 2017

    stephen mear,theatre du chatelet,robert carsen,christopher wheeldon,dan burton,monique young,emma kate nelson,ria jones,jennie daleL’expression consacrée « Broadway est à Paris ! » s’est ringardisée avec la création des comédies musicales telles que Singin’ in the rain en 2015 ou peu de temps auparavant Un Américain à Paris en 2014, aujourd'hui il est coutume de dire : « Châtelet is in Broadway !»...
    Pendant que les prestigieuses productions du Théâtre du Châtelet s’exportent outre-Atlantique, une toute nouvelle création de 42nd Street va réchauffer l'ambiance  des prochaines soirées parisiennes.

    Five, six, seven and one ! Le lourd rideau de velours pourpre frangé d’or se lève délicatement sur une armée déchainée de chevilles souples et de mollets galbés : c'est ce genre de scène époustouflante qui fait monter les larmes et donne des fourmis dans les pieds. Déterminés à faire entendre leurs steps, de jeunes danseurs passent une ultime audition pour la prochaine comédie musicale de Broadway « Pretty lady »… L’histoire plonge le spectateur juste après la crise de 29 aux Etats-Unis, un producteur tente de monter une revue malgré le manque d’argent et les susceptibilités de sa star. 42nd Street comme Chorus line, Singin’ in the rain ou A star is born est une œuvre musicale qui montre l’envers du décor au public, ce thème des back stage musicaux est une tradition, dans les films Hollywoodiens ou comédies de Broadway, pour laquelle les Américains ont un sacré talent. 

    Cette production sucrée et drôle ne doit pas être comparée avec la poésie d’Un Américain à Paris insufflée par Christopher Wheeldon, ni avec l’inventivité de Robert Carsen dans Singin’ in the rain, l’intention de cette nouvelle production du Châtelet est bien différente. Les paillettes, les mousselines vaporeuses, les chaussures dorées, les drapés flottants et  les lamés éblouissants des robes, les costumes roses, violets ou bleu, épaulés et cintrés façon Tex Avery, ... ces effets sophistiqués sont autant d’hommages quasi amoureux au genre kitch qui subliment la comédie musicale lorsqu’elle est bien conçue – et, c’est le cas. 

    Ils distribuent des sourires aussi imperturbables que les mèches de leurs cheveux gominés, elles prennent des postures qui ondulent façon Ziegfejd Follies, elles ont l’œil qui frise et la moue aguicheuse, les danseurs recréent le charme pétillant des années 30 avec une énergie formidable : la crise est repoussée, oubliée, ici on danse, on danse tout le temps. Le metteur en scène et chorégraphe, Stephen Mear, revisite les numéros de claquettes, ajoute encore plus de technique et transforme les tableaux en véritable tape dance Battle ! La profonde scène du Châtelet chauffe, il est même étonnant de ne pas voir filer des étincelles sous les fers des chaussures des danseurs. Si l’esprit de troupe domine, comme il est d’usage pour ce genre de spectacle, il y a des interprètes qui apparaissent très brillamment : Dan BurtonEmma Kate Nelson et Jennie Dale découverts à Paris dans Singin’ in the rain, sont de cette trempe, toujours aussi remarquables ! Alors que l'ardent tempérament de Ria Jones vient se confronter à l’intrépide Monique Young, la danse se fond à la chanson ou bien l’inverse dans un équilibre dosé.

    C'est un véritable cadeau de Noël, juste avant de rendre les clefs, Jean-Luc Choplin offre 42nd Street à la scène du Châtelet. La scène unique du Châtelet s'épanouie encore une fois et montre à son public tout ce dont elle est capable avant sa fermeture pour travaux, prévue en février 2017. La mission est accomplie et c'est un triomphe, ces dernières années le Châtelet a définitivement renoué avec son rôle de scène à grands spectacles, à très grands spectacles, et personne n'a envie que cela change. 

    Laurence Caron

    nb : Pour la réouverture, je soumets l'idée de la reprise de Black and Blue, pour ceux qui voudront bien me lire...;-)

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  • Room with a view, (La) Horde et Rone au Théâtre du Châtelet du 5 au 14 mars

    RONE---ROOM-WITH-A-VIEW_4349215258834524711.jpgVeille de première. Il y a un sacré remue-ménage au Châtelet, un public bavard se presse devant les portes de la salle. C’est un soir de répétition, l’ultime, la générale celle où amis, familles, personnels artistiques et partenaires du spectacle sont invités. Des jeunes gens s’agitent, terriblement jeunes. « Il faut patienter », annonce un ouvreur, « Il y a encore des réglages » confit-il à une de ses collègues en levant les yeux au ciel.

    Un peu plus tôt, Le Figaro a révélé ce qui semble inquiéter les mines de l’équipe de production que l’on aperçoit cavaler sur la moquette rouge des couloirs entre la salle et les coulisses. Le Châtelet fait du bruit, trop de bruit, les voisins se sont plaint. Erwan Castex dit Rone a branché ses machines sur les enceintes du Châtelet pour diffuser son prochain album (sortie attendue le 24 avril) accordé à la création éponyme Room with a view, spectacle chorégraphique du Ballet National de Marseille dessiné par (La) Horde, Chimère a trois têtes radicalement multimédia-tique.

    Ce soir là, le ressenti du son va donc être mesuré, on nomme cela «une étude d’émergences». Les infrabasses des sons électro gênent le quartier, notamment les pensionnaires de l’Hôtel du coin de la rue, même s’il est difficile de croire que le calme soit le but recherché en s’établissant proche d'une des places les plus embouteillées de Paris. Il est donc question de diminuer l’intensité des basslines et les fréquences intersidérales de Rone. Sacrilège possible. Polémique à coup sûr. Le lieu révèle encore un esprit de chasse gardée qu'il n'a pourtant jamais souhaité être en alternant spectacles populaires, classiques ou avant-gardistes. Mais le (snobisme) parisien aime se vautrer dans la critique, ça fait causer.

    Sur proposition d’Anne Hidalgo, le duo Mackenzie-Prevost tire les ficelles depuis la réouverture du Châtelet. L’objectif fixé est de rajeunir le public. Une obsession récurrente infusée par les politiques culturelles depuis la nuit des temps, plus élégamment d’autres évoquent un potentiel renouvellement du public. Avec l’ombre menaçante de mes très proches cinquante piges, je m’interroge un temps sur la catégorie dans laquelle les chefs du marketing culturel rangeraient mes sneakers… Impatiente de découvrir la création associative de Rone et (La) Horde, je me cale dans un fauteuil au rebord boisé et clouté que j’affectionne tant. Dans cette salle de spectacle où je suis presque née, je me sens mieux qu’à la maison - bien mieux que trente ans plus tôt quand je tentais, à cette même place, de comprendre les compositions dodécaphoniques de Pierre Boulez… aux origines de l’électro.

    Le spectacle commence dès l’entrée du public. La scène s’ouvre sur un espace blanc, une impressionnante construction graphique volontairement usée, dégradée, est déjà occupée par quelques très énergiques danseurs. Rone est aux platines, plutôt aux machines, le dj virtuose goupille les jacks, triture les fiches et fait glisser les faders. L’établi du bricolo acoustique d’où pendouillent d’impressionnants imbroglios de câbles n’a certes pas le brillant des bois anciens et des cuivres dorés des orchestres habituellement invités en ces lieux. Pourtant, hypnotisé, le public ne bronche pas, c’est à peine s’il ose marquer le rythme d’un mouvement de la tête tellement le propos est intense. Voyage initiatique, pamphlet révolutionnaire ou expérience sensorielle, c’est comme il vous plaira, le fait est que le spectacle est génial !   

    La fresque parait se détacher en deux actes. Le premier illustre un monde décadent qui s'écroule et part en vrille, et le deuxième est un cri révolutionnaire. Entre les deux, une averse de poissons tombées du ciel place le curseur de l’alerte écologique au plus haut. Cette allusion à ce phénomène à la fois biblique et météorologique - rarement scientifiquement traduit - est souvent fantasmé mais a le mérite d’être explicite. Le spectacle du monde bascule. Entre violences et excès de tous genres, une destruction radicale est programmée. Le propos est contestataire, la vision est réaliste. Je pense aux images télévisées retransmettant les premières destructions des barres HLM de la cité des 4000 à La Courneuve, à une époque où les artistes qui composent le collectif de (La) Horde n’étaient peut-être pas nés ou encore des bébés…

    Il n’ y a pas de répit pour les braves, l’attention est tenue, la scène est un formidable terrain de réflexion, tout fonctionne. Le Ballet National de Marseille se déchaîne dans une chorégraphie créative, différente, née du déplacement plus que du mouvement, narrative et précise. (La)Horde pioche dans les arts du cirque et plus précisément ceux de l’acrobatie pour apporter une force et un rendu extrêmement spectaculaire. La musique de Rone s’immisce dans le moindre interstice, en sons sourds, envolées oniriques et rythmes impeccablement contagieux. Room with a view est désormais addictive, une sorte de transe envoûtante. Une immense sincérité rayonne, les artistes aux tempéraments bien trempés partagent une perception du monde qui se lit comme une invitation à danser autour d’un feu dans une tribu lointaine.

    Dans un même élan, une standing ovation fait basculer les fauteuils. Puis, chacun s’extirpe, heureux, à regrets même, la fête était belle, tous secoués par l’émotion mais éveillés par un enthousiasme nouveau. Si le monde d’aujourd’hui est entre les mains de cette génération, il n’y peut-être pas tant de souci à se faire. Ces artistes là ont une parfaite écoute du monde.

    Laurence Caron

    Photos : DA-Alice-Gavin_PH-Boris-Camaca

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  • ”j'aime, j'aime, ”j'aime” : L.A. Dance Project, du 5 au 9 mars 2014 au Théâtre du Châtelet

    « J’ai rêvé d’un compagnonnage d’artistes et d’un collectif de créateurs parce que la danse est disséminée partout. [...] Un projet autour de la danse et de tout ce qu’elle peut représenter aujourd’hui. » C’est ainsi que Benjamin Millepied s’exprimait au moment de lancer ce L.A. Dance Project, né de son amour de Los Angeles, scène artistique au bouillonnement incessant.

    Le danseur et chorégraphe français, produit d’une éducation chorégraphique parfaitement classique, nourri de Balanchine et de Robbins, veut créer un modèle original, donner une nouvelle définition de la collaboration artistique. Nommé directeur de la danse de l’opéra de Paris, il aspire cependant à rester proche de cette expérience féconde. déjà présent en 2013 au Châtelet, le groupe proposait des œuvres de Merce Cunningham, William Forsythe et Benjamin Millepied, ce dernier signant aussi une création mondiale. L.A. Dance Project offre cette fois de mettre en valeur des œuvres de chorégraphes délibérément hors des sentiers battus.

    "Aimer" la page facebook de Ce qui est remarquable

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  • Le monde enchanté de Muriel Robin...

    muriel robin,théâtre du châtelet,tsoin tsoinIl y a des artistes dont les ondes, les images et les écrits s’emparent et ne se séparent pas. Les médias français et le système artistique fonctionnent ainsi : on aime passionnément, on utilise frénétiquement et on use avec acharnement. C’est comme ça, lorsqu’un artiste plaît, il est partout ; et même, lorsqu’il disparaît de la scène pendant des années, le sentiment de le voir et de l’entendre demeure.

    Muriel Robin est de cette trempe, son absence de la scène pendant 8 années est passée à la vitesse de l’éclair. Théâtre, cinéma, télévision, la comédienne était bien là, finalement  seul le « one-woman show » avait été mis de côté. Puis en 2013, elle triomphe, à nouveau seule en scène, dans « Muriel Robin revient…Tsoin Tsoin » jusqu’en 2014, et enfin pour la dernière, ce lundi 22 décembre au Théâtre du Châtelet…

    Rockstar, Muriel Robin en a l’allure et le charisme, c’est d’ailleurs de la musique qu’elle aurait aimé faire. Selon les règles de l’art dramatique,

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  • Entre création et répertoire, Sa Majesté audacieuse...: la saison 2014-2015 de l'Opéra national de Paris, en scène !

    cequiestremarquable chagall.jpgL’Opéra national de Paris a démarré ce mois de mars sur les chapeaux de roues. Une nouvelle étoile, Amandine Albisson, a été nommée, ce mercredi 5 mars par Brigitte Lefèvre, à l’issue de la représentation du ballet Onéguine (chorégraphié  en 1965 par John Cranko). Ce même soir, le futur directeur de la danse, Benjamin Millepied, qui succède dès la saison prochaine à Brigitte Lefèvre, proposait, au Théâtre du Châtelet, sa toute récente création L.A. Dance Project 2. Puis, ce vendredi 7 mars, l’AROP (l’Association pour le Rayonnement de l’Opéra de Paris) est venue -soutenue par l’équipe artistique de l’Opéra (Brigitte Lefèvre pour la danse, et, Christophe Ghristi pour le lyrique et les concerts)- présenter la saison à ses adhérents, autrement dit aux Amis de l’Opéra ; ce soir là, j’en faisais partie…

    aropcequiestremarquable.jpegL’AROP soutien l’Opéra national de Paris, en termes de mécénat, depuis plus de trente ans avec un réel investissement et une grande énergie. Cet engagement, sans cesse renouvelé, concerne aussi un programme pédagogique remarquable : Dix mois d’Ecole et d’Opéra. Selon le Président de l’AROP, Monsieur Jean-Louis Beffa : « Il est essentiel que l'Opéra ne s'adresse pas qu'à une élite. D'où les actions en direction des enfants défavorisés, à priori éloignés de cette offre culturelle. Élargir l'Opéra au grand public est une de nos actions prioritaires ». Et, cette action est devenue essentielle. Destiné à offrir aux élèves (des Académies de Paris, Versailles et Créteil) une égalité de chance dans des lieux où l’éducation a un rôle plus que salvateur, ce programme permet de donner accès à l’Art et à la culture sur de nouveaux  territoires. Par la pratique d’une discipline artistique, la rencontre, ou tout simplement par le simple fait d’assister à un spectacle, l’action engagée permet d'étendre l'horizon, et de libérer «la possibilité de» si nécessaire à la compréhension du monde. Pour l’heure, la volonté est d’inscrire cette action dans un contexte national par un partenariat avec les Opéras et Académies de Nancy et de Reims, un nouveau festival est attendu en 2015, à suivre…

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  • ”Mishima n'était pas un héros” de Laurence Caron. éd. Publibook

    mishima n'était pas un héros,laurence caron-spokojny,publibookChronique littéraire du magazine "Opérette, théâtre Musical" (août 2013) sur "Mishima n’était pas un héros" de Laurence Caron



    mishima n'était pas un héros,laurence caron-spokojny,publibookLe public du Lyrique connaît bien le ténor Michel Caron, disparu en 2001, dont le nom a brillé au fronton des théâtres, des années 60 à la fin des années 80. Il a été une des vedettes du Châtelet, des grandes scènes de province et de l’étranger, du théâtre de Paris et de l’ORTF.

    On a vu Michel Caron au cinéma et dans des publicités. L’objet du livre de Laurence Caron, sa fille, n’est pas de retracer une carrière. On aurait d’ailleurs aimé que l’auteur nous fasse partager autant les moments de gloire que les périodes plus difficiles, où les contrats se font plus rares. Laurence Caron écrit un beau livre sur la finitude et la violence du suicide. Car son père, Michel Caron, s’est donné la mort il y a dix ans, sans livrer d’explications sur son geste. Sa fille ne s’en remet pas. Elle inscrit son témoignage dans la quotidienneté d’une famille unie, inclut ascendance et descendance, et scrute à la lumière de ces évocations tout ce qui aurait pu expliquer l’irrémédiable. Vainement. A l’exception de quelques bribes.
    Mais ni Mishima, ni Banville n’apaisent la douleur. La revanche (sur quoi ?) est dans cette vie, qui force les destins, qui arrache malgré tout de bons moments (en vrac, les vacances, Arletty, Offenbach…). Le livre évoque dans des pages pudiques, mais d’une telle justesse, les ravages de la maladie d’Alzheimer de la Grand-mère, ou encore maints détails sociologiques sur le vécu du métier, si particulier, de chanteur lyrique. Les parades tombent les unes après les autres. 

    « Désormais, pour être à la hauteur de cette noblesse de sentiment, je m’emploie pour que son absence soit aussi importante que sa vie », conclut Laurence Caron. Le livre, peuplé de cette absence, bâtit une sorte de temple au disparu. Et si la conscience de la finitude était le meilleur rempart contre les formes imprévisibles, cruelles, que prend l’inéluctable départ, toujours injuste, toujours sans réponse ? Un très beau témoignage.

    Didier Roumilhac (pour le magazine "Opérette", août 2013)

    Laurence Caron, « Mishima n’était pas un héros », Publibook, 2013, 16 euros.

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  • Barbara, Un jardin de Silence à La Scala

    Barbara,L.,Raphaële Lannadère,Thomas Jolly,Babx,Sylvain Wavrant,Alexandre Dain,Thibaut Lescure,Antoine Travert,La Piccola Familia,Les Scènes du Golfe,Festival Les ÉmancipéésL’éclairage est savant, impossible de ne pas penser aux scènes sur lesquelles Barbara a régné, de l’Olympia au Théâtre du Châtelet. Une marque indélébile. Le plateau, chaleureux et baroque, est couvert de bouquets de fleurs. L’univers créé par Thomas Jolly est magique, l’atmosphère est d'une intimité troublante. On sent bien que le moment va être exceptionnel.

    Ce sont des apparitions fugaces, son allure, les accents de sa voix, Barbara chante et laisse s’échapper quelques confidences. Dissimulée derrière ses lunettes noires, celle qui rêvait d’être pianiste a une prédilection pour la chanson populaire, notamment celle des années 30. La reprise de "Elle vendait des p'tits gâteaux" de Vincent Scotto par L. est un instant formidable ! Puis la chanteuse devient auteur-compositrice, elle évoque surtout les méandres de l’âme et de l’amour.  

    Barbara est incarnée par Raphaële Lannadère, enfin pas tout à fait.... Raphaële Lanadière est d'abord "L.", une interprète géniale, à aucun moment il ne s’agit d’imitation mais plutôt d’une très sensible et très juste interprétation. Le musicien Babx accompagne attentivement, presque amoureusement, Barbara ou L.. Tour de passe-passe, on ne sait plus, qui est qui  Entre chansons, extraits d’interviews et lectures de textes, cet hommage rendu à Barbara fait apparaître l’artiste et la femme avec pudeur, dans une très grande élégance.

    L'insoutenable légèreté de l'Etre...

    Le metteur en scène et comédien, Thomas Jolly, est un trublion déchaîné dont les ardeurs humoristiques secouent les rangs des spectateurs de fous rires auxquels ici personne ne s’attendaient. « Un jardin de silence » est aussi une charge bien sentie au questionnement redondant, quasi surréaliste et toujours d’actualité, des journalistes à l’égard des artistes. 

    De Barbara j'avais retenue qu'elle nourrissait une véritable passion pour le jardinage, cela je ne pouvais que le noter, une façon familière de calmer les angoisses et de faire taire les fantômes, un autre « jardin de silence ». Ce soir là, on croit voir les bouquets de lys refermer leurs corolles, les projecteurs s’éteignent, personne ne veut quitter Barbara. A regret, le public retrouve le boulevard de Strasbourg, comme orphelin. Il y a cette drôle d’impression qui flotte, celle laissée par les belles histoires qui semblent toujours trop courtes. Mais que chacun se rassure, sa plus belle histoire d’amour c’est nous...

    Laurence Caron

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  • West Side Story à La Seine Musicale

    comédie musicale,la seine musicale,west side story,jerome robbins,leonard bernsteinJ’attendais ce moment avec une immense impatience. West Side Story à Paris.
    En 2012 je l’avais loupé au Théâtre du Châtelet, je m’étais consolée avec les merveilleux  « The King and  I »  et « Un Américain à Paris »  en 2014, puis par le somptueux « Singin’in the rain » l’année suivante, toujours sous la très judicieuse direction artistique de Jean-Luc Choplin.

    Ce soir là, nous nous rendons à La Seine Musicale en famille, les rôles ont été si bien répétés que enfants, parents et grand-mère sont prêts à remplacer au pied levé un danseur blessé ou un chanteur enroué . C’est donc en chantant, et en improvisant quelques pas de danse, que  nous découvrons cette nouvelle salle. Nous nous installons à 15 kilomètres de la scène sur les « gradins », alors que nous avons acheté nos places en 1ère catégorie (105 € la place tout de même). Avant de connaître la configuration de la grande salle de La Seine Musicale, je pensais que l’usage des jumelles était réservé aux enfants du Paradis, première erreur. Les yeux écarquillés, comme pour regarder une diapositive sur une table lumineuse disproportionnée, le rideau s’ouvre, pas tout à fait d’ailleurs, les girafes et les éléphants, et autres bestiaux célestes, de l’étrange rideau de scène de Nicolas Buffe, continuent à nous observer. 

    L’Orchestre dirigé par un spécialiste du genre, et de ce chef-d’oeuvre en particulier, a beaucoup de peine à suivre la partition de Bernstein. La modernité indiscutable et l’énergie fantastique du compositeur Leonard Bernstein, Maestro spécialiste de Stravinski, se trouve engoncée dans d’hasardeux arrangements. La sonorisation s’égare, elle accentue les envolées lyriques d’une façon quelque peu outrancière, le passage dans les micros se fait sentir lors du glissement des curseurs sur la table de mixage au plus haut, le souhait est de faire frissonner le public… Sans nuance et effectuant des dérapages incontrôlés, Tony écrase sa voix, il semble avoir la voix fatiguée et a certainement oublié de protéger ses cordes vocales du froid parisien. La jolie Maria a le mérite inouï de conserver sa justesse auprès de son partenaire, elle a la voix belle mais l’intention demeure terne. L’intrépide Anita relève le défi mais c’est déjà trop tard, le mal est fait. 

    La mise en scène est menée tambour battant. Le metteur en scène, qui a été élève et assistant de Jerome Robbins, a depuis dirigé plusieurs ballets de comédies musicales, il est le seul à chorégraphier cette unique production de West Side Story, en tournée dans le monde entier, et validée dit-on par Robbins Rights Trust, dont acte. Pourtant Robbins n’est pas là. Jerome Robbins a inscrit la danse américaine dans une forme de théâtralité, l’amour et le désir sont aériens, l’espoir se danse comme il se chante, et l’action s’exprime par un mouvement virtuose, d’une fluidité poétique, qui doit se lire aussi dans les scènes de bagarres… Ce soir là, ce n’est pas le cas. La joie de la danse mêlée à l’humour se font sentir mais la rapidité jazzy et surtout la précision raffinée du geste semblent avoir été oubliées au profit de l’exploit. 

    Pour ses soixante ans, West Side Story à La Seine Musicale prend l’allure d’un spectacle de Music Hall kitch alors qu’il s’agit d’un chef d’œuvre intemporel et d’une modernité absolue autant que peut l’être L’Opéra de Quat’Sous de Brecht et Weill créé trente ans plus tôt. Les costumes et lumières à la tonalité magenta essaient peut-être de faire oublier qu’il s’agit de la première œuvre musicale inspirée d’un drame Shakespearien inscrit dans l’actualité sociale de l’époque avec ses guerres des gangs qui ravagent le New-York des années 50. Dix ans avant la comédie rock ‘Hair’, le théâtre musical américain a été profondément révolutionné lors de la création de West Side Story en 1957 alors que les premiers producteurs craignaient l’histoire trop sombre et la partition trop élitiste pour un spectacle populaire.

    Bref, l’émotion se disloque au quatre coins du bien trop vaste plateau de La Seine Musicale. La sauce ne prend pas, jusqu’à la scène finale quand Maria tente de relever Tony pour fredonner un dernier « There’s a place for us… », un moment sensé faire fondre les plus froids d’entre nous : c’est raté. 

    Quand West Side Story s’est jouée au Châtelet, en 1981 j’avais dix ans, puis en 1991 j’avais vingt ans, j’étais dans la salle à chaque fois : c’était dingue ! En 2017, le spectacle se clôt sous des applaudissements sans rappel. Pas de standing ovation. Impossible à croire. Maintenant, je suis convaincue : ce n‘était pas West Side Story, c’était autre chose. Dimanche soir, nous regarderons à nouveau le film de Robert Wise, en famille, au moins je suis certaine que le sens critique de mes enfants aura été attisé !

    Laurence Caron

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  • Seul PEF le cascadeur, avec son sens inné et sa maîtrise parfaite de l’équilibre, pouvait relever le défit de monter SPA

    spamalot,pef,éric idle,andy cocq,philippe vieux,arnaud ducret,gaëlle pinheiro,monty python,comédie musicale,bobinoLorsque l’humour british rencontre l’humour français, le mariage n’est pas forcément évident. C’est pourtant le pari gagné par Pierre-François Martin-Laval, dit PEF.
    Inspiré par le film des Monty Python « Sacré Graal ! » (1975), puis créé sur scène à Londres en 2005, l’arrivée de « Spamalot » à Paris était très risquée ; ces dernières années les comédies musicales servies sur les planches parisiennes n’ont pas su être à la hauteur de leurs aînées londoniennes ou newyorkaises… Pourtant, après le succès en 2010 au Théâtre Comédia, la production de Spamalot continue à prouver le contraire à Bobino.

    C’est avec une grande adresse que les dialogues ont été traduits et adaptés au goût du jour et aussi à un certain « goût français ». Ce raffinement ne passe pas inaperçu et est renforcé par l’interprétation d’une troupe de comédiens  sensationnels. Voici déjà deux ingrédients qui entrent dans la composition du spectacle « Spamalot ».
    Ce n’est en effet pas sur la scène du Palais des Sports ou des Congrés que se trouve la création artistique, celle qui est sensée répondre aux exigences de l’art de la comédie musicale. En la matière, de  prestigieuses productions, pour la plupart étrangères, s’établissent sur la scène du Théâtre du Châtelet (West Side Story, My Fair Lady, ..) et font oublier quelques temps la maladresse du genre servi par nos artistes français.
     
    Ici, les talents sont souvent cachés, dans de petites salles, confidentielles, trop peu servies par les médias, parfois dénigrées, pour ainsi dire snobées. Sur les écrans, quelques capsules appelées « programmes courts » révèlent certains talents, mais les places sont rares. Pierre-François Martin-Laval est de cette veine de saltimbanques, il connaît les rouages de la machine théâtrale et les dédales qui permettent de sortir du labyrinthe. Depuis la troupe des Robins des bois, initialementThe Royal Imperial Green Rabbit Company, qui se produisit pour la première fois en 1996 au Théâtre des Sablons à Fontainebleau, sous la baguette d’Isabelle Nanty, il est reconnu et révélé par Dominique Farrugia qui le projette chaque soir en direct sur la chaîne COMEDIE! (La Grosse Emission). Depuis, PEF exerce ses talents de cascadeur en faisant le grand écart entre le théâtre et le cinéma, et la figure de style est une réussite ;  son récent (et énorme) succès de réalisateur sur le film « Les Profs » l’impose définitivement. L’art de faire rire dans un univers où l’absurde se distingue, sur un ton potache, jamais vulgaire, mêlé à un brin de naïveté apparente, une certaine poésie en somme… surréaliste. La trépidante production de « Spamalot » est le reflet de ce juste équilibre, l’esprit de troupe y est omniprésent, les talents se mêlent adroitement sans se confronter, les tableaux s’enchaînent sur un rythme soutenu, le ton est drôle, infiniment drôle, radicalement irrévérencieux. La légende arthurienne est aussi un prétexte pour parodier les productions de Broadway ou plus précisément celles qui se frottent aux portes de Paris.

    Metteur en scène et comédien, PEF campe un roi Arthur, innocent, effacé, avec ce petit air de « excusez moi d’être là » qui lui va si bien, bien loin du parti pris shakespearien du rôle initial. Dans un décor délicieusement kitchissime, une seule petite ombre au tableau : les ensembles chorégraphiques manquent d’élan ; mais l’essentiel du triomphe de la rue de la Gaité est cette troupe de comédiens, ils sont tous formidables, particulièrement Gaëlle Pinheiro en extravagante diva balayant tout les octaves, Andy Cocq subtil et bouleversant, Philippe Vieux et Arnaud Ducret qui rivalisent d’inventivité dans leur jeu…

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    Pef et Eric Idle © Héléne PAMBRUN

    Il y a quelques jours, un peu nostalgique, j’affirmais sur les réseaux sociaux qu’ « une vie était vraiment petite si on n’avait pas éprouvé le plaisir de danser dans West Side Story aux côtés de George Chakiris », et bien ce n’est pas le cas pour PEF. Evidemment, il n’est pas question pour PEF de danser avec George Chakiris, mais se doute t’il qu’il a atteint son Graal ? Pierre-François Martin-Laval ne serait-il pas aujourd’hui le digne et légitime ambassadeur des Monty Python en France...

    Laurence Caron-Spokojny

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  • Au revoir Les Choristes

    les choristes,bruno coulais,christophe barratier,theatre des folies bergère,maîtrise des hauts de seine,jean-louis barcelona,victor le blond,patrick zard,jean-pierre clamiLes Choristes ont quitté la scène. Après plus de 100 représentations au Théâtre des Folies Bergère, et une bonne trentaine en province, les Choristes ont rempilé en janvier et février 2018 dans le théâtre qui les a vu naître. Pour un dernier au revoir.

    En septembre 2016, le réalisateur Christophe Barratier était venu moissonner quarante-cinq petits chanteurs au sein de la Maîtrise des Hauts-de-Seine, afin de former trois équipes de quinze enfants. Issus du prestigieux chœur de l’Opéra de Paris, âgés de 8 à 14 ans, les filles et les garçons ont enchaîné les répétitions, enregistrements et même tournages, avant d’être propulsés sur la scène des Folies Bergère en février 2017. La machine était prête. Habitués à chanter dans les fosses d’orchestre, en fond de décor ou disciplinés en rangs serrés, les petits artistes se sont retrouvés sur le devant de la scène. Jamais aucun enfant ne fut plus heureux de se rendre au pensionnat (du Fond de l’Etang). La méthode maintes fois exercée de leur directeur musical Gaël Darchen, et le nombre conséquent de répétitions ont eu vite fait de créer des automatismes solides. Une fois les exigences techniques dépassées, les enfants ont pu s’exprimer à leur aise et se vouer à chaque fois un peu plus aux jeux de la scène. Des jeux très sérieux.

    Contrairement à ce qui se fait trop souvent, le spectacle musical s’est éloigné du film original, sans renier sa filiation, la plupart des répliques attendues du film ont trouvé un écho différent. L’espace et le temps de la scène ne sont pas les mêmes que ceux des plateaux de cinéma, tout comme les intentions de jeu, radicalement distinctes, même parfois opposées. Le comédien Jean-Louis Barcelona n’a pas pastiché le rôle de Gérard Jugnot, il a incarné le personnage de Clément Mathieu, plus candide, plus rêveur. De même pour Patrick Zard qui a interprété le sévère directeur Rachin, porté à l’écran par François Berléand, pour qui le sens du drame et de l’humour ont joué sur des portées bien dissemblables. Quant au rôle principal, celui de Morange, il a été légèrement gommé sur les bords au profit de l’ensemble du chœur. Le pari était sacrément risqué mais il s’est avéré gagnant, et a évité les travers de la starisation, très délicate pour un enfant dans l’environnement du spectacle.

     

    Le décor gigantesque pensé par Stéphanie Jarre, sorti du savoir faire des ateliers du Théâtre du Châtelet, s’est imposé comme un élément vivant à part entière. Une structure savante et transformable qui s’est déplacée avec aisance de la scène mythique des revues des années 30 aux larges scènes des Zéniths.

    Aux chants des petits Maîtrisiens et leurs inévitables tubes (Vois sur ton chemin, Cerf-volant), le compositeur Bruno Coulais et Christophe Barratier ont soufflé des airs chantés aux comédiens. Certains d’entre eux, comme Ma caisse à outils du Père Maxence (Jean-Pierre Clami) ou La chanson de Mondain (Victor le Blond - un jeune comédien à suivre avec la plus grande attention), ont remporté un véritable triomphe. Des enfants aux personnes du troisième âge, le public a renouvelé son émerveillement pour les voix cristallines des jeunes rossignols et l’histoire des Choristes s’est réinventée.

    La fin d'un spectacle est toujours triste. Il est à regretter l’absence de captation audiovisuelle. Il n’y a pas eu non plus d’enregistrement sonore pour cette création scénique, comme cela a été le cas pour les spectacles musicaux, déjà plus anciens, Le Soldat Rose ou bien encore Emilie Jolie. Dommage. Il reste les souvenirs d’un public nostalgique et des enfants qui n'ont pas fini de chanter... The show must go on.

    Laurence Caron

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  • Funny Girl à Marigny jusqu’au 7 mars 2020

    stephen mear,peter mckintosh,tim mitchell,stuart winter,joanna goodwin,james mckeon,stephen crockett,christina bianco,ashley day,rachel stanley,matthew jeans,mark inscoe,ashley knight,shirley jameson,jessica buckby,isabel canning,jinny gould jennifer louise jones,jessica keable,billie kay,gabby antrobus,emily ormiston,matthew john gregory,ben oliver oliver tester,emma johnson,josh andrews,théâtre marigny,jean-luc choplin,theatre du chateletJuste entre le chef d’œuvre absolu, la comédie musicale West Side Story, et Hair qui fera exploser les compteurs en 1967, Funny Girl voit le jour en 1964 sur scène au Winter Garden Theatre à New York, puis en 1968 au cinéma. Mixant théâtre burlesque, romance, humour et claquettes, Funny Girl plonge dans les coulisses de Broadway.

     

    Au tout début du 20èmesiècle, les Folies Bergère à Paris et ses emblématiques revues inspirent très largement les Ziegfeld Follies qui vont marquer les grandes heures du Théâtre de Broadway. Entre Paulette Goddard et Louise Brooks, Fanny Brice fut une de ses vedettes en créant le personnage de Baby Snooks. Cinquante ans plus tard, Fanny Brice se réincarne en Barbra Streisand dans la comédie musicale biographique Funny Girl. Comme Fanny Brice, Barbra Streisand est la petite juive de Brooklyn qui va triompher à Broadway. Pour ce rôle, Streisand décroche un Tony Award et enfin un Oscar, elle a seulement 22 ans, sa carrière est lancée.

    Dans le New-York des années 20

    Aujourd’hui pour la première fois, Funny Girl est à Paris. Jean-Luc Choplin, le Maestro comédie musicale de Paris, qui a su si magnifiquement transporter les plus belles pages de Broadway jusqu’au Théâtre du Châtelet (Singin’in the rain, Un Américain à Paris, The King and I….) ces dernières années, fait désormais vibrer les planches du Théâtre Marigny.

    Une distribution talentueuse, truffée de fortes personnalités artistiques choisies par Stephen Crockett, la mesure des ingrédients dans la grande tradition du genre est scrupuleusement respectée par le metteur en scène et chorégraphe Stephen Mear.  Les costumes de Peter McKintosh, sont d’une élégance folle et frôlent la perfection historique sous les lumières de Tim Mitchell qui dardent leurs rayons pour faire briller les artistes. Les décors, signés aussi par McKintosh, sont plutôt simples, certains diront même dépouillés, mais l’exactitude de leurs déplacements produisent de formidables leviers à l’imagination. Enfin, la partition musicale dirigée par James McKeonne ne perd pas une note et est tout à son aise sous la parfaite voûte acoustique de Marigny.

    Un petit brin de femme au tempérament de feu et à la voix d'or

    Pour réadapter Funny Girl, il fallait être gonflé à bloc. Depuis Barbra Streisand, personne ne s’y était risqué. Tout le livret repose sur le rôle phare de Fanny, elle ne quitte jamais la scène. La perle rare est Christina Bianco, connue outre Atlantique pour ses talents d’imitatrice. Avec sa voix protéiforme, un véritable talent de comédienne et un sourire éclatant, la jeune artiste semble tout aussi farouchement volontaire que Fanny Brice et Barbra Streisand réunies. Drôle et sensible, elle n’imite en rien celle qui l’a précédée et déploie un registre de jeu  joyeux et spontané. Sa performance vocale, aussi très remarquable, époustouflante même, est juste, précise et nuancée, elle enchaîne airs et dialogues avec une fluidité déconcertante.

    Funny Girl est une Super Girl !

    Même si Barbra Streisand demeure la Funny Girl des années 60, Christina Bianco est bien la Funny Girl des années 2000. Et puis, ce rôle de Fanny Brice incarne presque un porte-drapeau féministe, qui tient à s’exprimer surtout lorsqu’il s’agit de s’extirper des clichés et des pièges tendus, un cadeau pour Christina Bianco qu'elle sait magnifiquement bien rendre à son public ! L’esthétisme de cette production de Funny Girl, désuète juste comme il faut, a un charme ravageur, tout en s’inscrivant, par son propos et sa lecture, dans une contemporanéité toute à fait inattendue…

    Laurence Caron

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  • Cats d'Andrew Lloyd Webber, au Théâtre Mogador

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    Pour un bon nombre de comédies musicales, les chorégraphies sont décoratives, elles s’esquissent très simplement, en ensembles ou duos, afin de laisser les chanteurs et comédiens s'exprimer (Chorus Line). Pour d’autres c’est l’inverse, la danse est privilégiée et les premiers rôles sont aussi essentiellement chantés (West side story). Et puis, il y a des comédies musicales très exigeantes qui imposent aux artistes d’être à la fois d’excellents chanteurs et d’excellents danseurs (Un Américain à Paris). La comédie musicale Cats d’Andrew Lloyd Webber est de ce registre. 

    CATS est une œuvre à part entière, chorégraphique, musicale mais aussi picturale, de nombreux coups de griffes sont nécessaires pour faire naître la Jellicle-shère (Félinosphère pour les initiés).

     Plébiscitée par le public du monde entier depuis sa création en 1981, la comédie musicale Cats puise dans le répertoire classique et exerce les demies-pointes des danseurs aux techniques les plus hardues. Il en est de même pour la musique inspirée du répertoire du XXième siècle tandis que l’orchestration est maniée à la sauce eighties parcourant des rythmes jazz, rock et pop, à grand renfort de synthés. Les costumes épousent la peau des danseurs avec sensualité, ils ne laissent aucune chance aux moindres bourrelets ou plis disgracieux qui tenteraient de s’en échapper. Les maquillages étirés du nez, plutôt de la truffe, jusqu’à la racine des cheveux, plutôt des poils, créent autant de minois adorables ou effrayants qu’il y a de races de chats. Les perruques, de poils hirsutes ou douces peluches, engagent à la caresse et tirent un trait définitif sur ce qu’il restait d’humain chez ces artistes. Désormais, ils sont chats : des chats de gouttière, des chats noirs, des chats siamois, des chats câlins, des chats blancs, des chats fins gourmets, des chats sexy, des chats baratineurs, des chats très singuliers.

     

    Dès le hall d’entrée du Théâtre Mogador, CATS accroche de ses yeux dorés ses futurs spectateurs. L’heure est aux selfies, à Broadway, Londres, Hong Kong ou Paris, la photo devant l’affiche est culte. Le parcours jusqu’au siège, désigné par une hôtesse survoltée, consiste à éviter les pièges : confiseries en tout genre et achats incontournables de badges, tee-shirts et autres colifichets à l’effigie du spectacle, la toile du marketing est définitivement tissée et se resserre à chaque nouvelle production autour de Mogador. 
    - Il paraît que c’est en Français, je regrette tellement, tu sais moi qui l’ai vu à Londres… » La petite phrase assassine semée par quelques spectateurs snobinards est répétée à qui veut bien l’entendre. Pourtant, une traduction bien faite est bien plus agréable qu’un torticolis. Mais laissons ici ces oiseaux de mauvais augure, les chats auront vite fait de faire voler leurs plumes. 

    La scène de Mogador paraît bien exiguë tellement le décor est chargé, plusieurs camions sont arrivés de Londres pour transformer la scène et la salle en déchetterie sophistiquée. Les musiciens sont ailleurs dans le théâtre, un écran retransmet aux artistes l’image du chef d’orchestre afin que les interprètes puissent suivre la mesure. Des effets de lumière, fumigènes et autres technicités très eighties enveloppent l'atmosphère et font la promesse d’une mise en scène spectaculaire. 

    Comme à l'accoutumée, les félins se faufilent entre les spectateurs ravis, ils délient quelques gracieux étirements sur la scène et se rassemblent pour raconter leur histoire en un enchaînement de ballets endiablés, tableaux drôles ou tendres, chorégraphies audacieuses et airs mémorables…

    Et puis ?  Et puis, c’est tout. Ce CATS là n’est pas tout à fait CATS .

    Malgré leurs beaux pedigrees, ces chats là ne semblent pas bien éveillés de leurs siestes et leurs miaulements manquent douloureusement de justesse. La grâce des mouvements créés à l’origine par Gillian Lynne aboutie rarement, et l'allegro de la partition ne semble pas gagner les corps des danseurs. Cette nouvelle traduction se heurte très maladroitement aux mélodies, et la musique s’encombre, et c’est nouveau, d’accords pianistiques façon Richard Clayderman, inutiles et lourds. Certains costumes semblent épais, plus proche du lycra que de la soie, les perruques sont plates et sans texture, les maquillages paraissent ternes. 

    Le pauvre Munkustrap a des problèmes de micro et semble manquer de place pour faire entendre sa belle voix, Deutéronome (Mathusalem) a un phrasé bien tremblant à tel point qu’on lui souhaite à lui aussi de s’envoler au paradis des chats, Grizabella hurle comme si elle s'égosillait sous la voûte du Palais des Sports, toute la sensibilité du célèbre et poignant air Memory est piétiné, le sympathique chat rockn-roll (rocky tam tam) s’est transformé en chat hip-hop, pas vraiment hip-hop…. Heureusement : admirable, Bustopher Jones, qui est aussi Yves (le chat du théâtre) et Growltiger, offre lui une interprétation beaucoup plus fine aux côtés d'autres artistes très talentueux mais qui semblent noyés dans une ambiance plus obscure que claire.

    Pourtant la magie de CATS opére, les chats défoulent toute la séduction dont ils sont capables. Le spectacle se clôt sous des trombes d’applaudissements, visiblement je suis la seule à ne pas me laisser charmer..

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    Parce que CATS peut être tout à fait autre chose ! Le 23 février 1989 a commencé l’aventure parisienne : Mel Howard, producteur averti de Broadway, a couvert Paris de ces affiches noires aux yeux flamboyants: « ils arrivent ». L'effervescente production s’est affichée au fronton du Théâtre de Paris, juste après Starmania (1988), pendant 18 mois et a vite été reconnue par ses pairs lors des Molières comme Meilleur spectacle musical. Fourni par un casting international de danseurs et de chanteurs aux personnalités originales, la direction artistique avait alors fait le choix de l’exacte traduction de Jacques Marchais pour servir les vers de TS Eliot ("Old possum's book of practical cats"). 

    En ces temps, les West Side Story, Black and Blue ou autres sublimes comédies musicales étaient surtout servies par le Théâtre du Châtelet, grâce à CATS au Théâtre de Paris le public des Théâtres Privés Parisiens des années 80 découvrait pour la première fois une œuvre à la fois dansée, chantée et jouée, d’une qualité égale. Toujours sur un ton très humoristique, aux accents poétiques, en rythmes jazzy et en vertigineuses envolées lyriques, ce CATS là était un tout autre spectacle. 

     

    Depuis, la crise économique semble avoir pelé le poil de cette nouvelle version de CATS, à moins que ce soit le dépressif Bal des Vampires qui hante encore les lieux... L'intention reste spectaculaire mais la poésie n’est plus : l'émotion a t'elle été volontairement gommée ou innocemment perdue au détour d’un faubourg de Londres ou de Paris ? A l’heure où les icônes des années 80, de la mode ou de la musique, sont célébrés et cités en référence, était-ce vraiment nécessaire de tenter de moderniser cette œuvre emblématique ? Je reste sans réponse.

    Dommage, extrêmement dommage.

    Laurence Caron-Spokojny

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  • Shaman & Shadoc ou l'imposture des rats, au Théâtre Essaïon jusqu'au 13 mai

    julie allainmat,céline legendre- herda,theatre essaion,pierre margot,xavier béa,guillaume orsatC’est là où tout se passe, c’est là où tout commence…  
    Le centre de Paris peut s’enorgueillir de frontons célèbres comme c’est le cas pour la façade du Théâtre du Châtelet ou du Théâtre de la Ville, et aussi de lieux de création plus confidentiels... Le Café de la Gare par exemple, juste derrière le Centre Georges Pompidou aux portes du Marais, abrite en son sein un foisonnement théâtral dont, malgré vents et marées depuis Mai 68, la réputation n’est plus à faire. Et puis, tout proche, dans la minuscule rue Pierre au Lard, le Théâtre Essaïon a l’âme plus discrète mais toute aussi volontaire.

    L’escalier est profond pour descendre dans le ventre de Paris, des caves (en)voûtées accueillent les artistes et leurs publics, l’ambiance est très particulière. Comme dans un club de jazz réservé aux initiés, il y a deux salles au Théâtre Essaïon, ce sont des territoires privilégiés dédiés aux auteurs et aux artistes. La programmation théâtrale est riche et toujours de qualité, truffée de petites trouvailles, de merveilles (Fureur en 2014), de révélations, et le jeune public autant que les amateurs de spectacles musicaux ne sont pas oubliés. Remarquable aussi, le prix des places à la portée de tous (à surligner au feutre fluo ;-) ).

    Depuis le 9 mars et jusqu’au 13 mai, les jeudis, vendredis et samedis, à 21h30, le comédien Pierre Margot révèle son talent d’auteur en projetant sur les planches sa première pièce « Shaman & Shadoc ou l’imposture des rats ». Shaman est Guillaume Orsat, un rôle sur mesure..

    julie allainmat,céline legendre- herda,theatre essaion,pierre margot,xavier béa,guillaume orsat(°photo David Krüger)

    La petite pièce deviendra grande 
    De l’histoire, je ne dirai rien. Il est toujours moyen de se nourrir des résumés de la pièce qui s’éparpillent au fil des articles de la presse spécialisée autant que sur les sites internet de billetterie. Je défends l’idée qu’il faudrait ne rien savoir d’une œuvre avant de la découvrir : arriver tout neuf. La surprise a un goût irrésistible, lorsque la saveur mêle des parfums que l’on reconnaît à d’autres totalement inédits, la délectation est suprême ! C’est le cas pour « Shaman & Shadoc ou l’imposture des rats ». 
    Le texte claque, rien d’inutile, pas de fioritures prétentieuses ou aventureuses, tout se dit, soufflé par maintes références et souvent en paraboles. De cette hauteur, les comédiens abordent un jeu radical, sans concession, imprégnés tout entier de leurs personnages, il y a une envie d’aller à l’essentiel, de viser juste. 
    Dans « En attendant Godot » de Beckett, il y a ce même pessimisme désespéré sur la nature humaine qui parvient par d’adroits stratagèmes à exprimer son grand amour pour l’Humanité. Ou bien aussi comme dans les dialogues d’Audiard, il y a cette facilité apparente du rythme et de la métaphore, cette gravité que l’on fait paraître dérisoire rien qu’avec des mots. L’influence poétique de Roland Dubillard semble aussi bien veiller au grain afin de moudre l’ensemble dans une parfaite cohérence de l’Absurde. Des références aussi en musique en font un texte qui respire, une leçon d’humanisme qui s’évertue à se jouer du tragique autant que de la comédie sans que l’un fasse de l’ombre à l’autre…

    A beau texte, grands comédiens !
    Pour se faire, Manhattan Shaman et Victor Shadoc doivent leurs vies respectives aux comédiens Guillaume Orsat pour Shaman et Pierre Margot pour Shadoc (en alternance avec Xavier Béja). 
    Guillaume Orsat est gigantesque. Quel qualificatif faut-il utiliser pour un comédien qui impose un jeu aussi fort, aussi juste ? Guillaume Orsat aborde son interprétation de Shaman avec raffinement, son jeu pourrait se comparer à l’énergie et à cet absolu abandon maîtrisé d’un Depardieu, d’un Weber ou Maréchal - en plus jeune et en plus mince ;-). Pierre Margot lui est un Shadoc émouvant, dont la profondeur et la pudeur du jeu a cette sorte d’élégance qui ne parvient pas à masquer la reconnaissance de l’auteur pour son comédien : comme Pierre Margot n’a de cesse de le répéter : « ce rôle, je l’ai écrit pour lui (Guillaume Orsat )»…
    Et puis, il y a cette réconciliation ultime avec le Théâtre, celui qui se passe de sous-titres parce que les comédiens façonnent leurs textes avec grâce autant que les techniques du phrasé et de la syntaxe, ce théâtre chic dont on ne se lasse jamais et qui n’est pas si répandu sur les multiples scènes parisiennes, plus ou moins grandes, privées ou subventionnées… Enfin, Céline Legendre- Herda (en alternance avec Julie Allainmat) offre de fraîches échappées entre les scènes, un parti pris amusant, peut-être pour éviter à l’auteur et à ses comédiens de trop sombrer dans la pénombre des âmes sensibles…

    Assister à une représentation de « Shaman & Shadoc ou l’imposture des rats » est être témoin de la naissance d’une œuvre. Un phénomène à ne pas manquer !  

    Laurence Caron

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  • Jean Paul Gaultier Fashion Freak Show aux Folies Bergère

    marion motin,demi mondaine,Rossy de Palma,Antoine de Caunes,Catherine Ringer,Jean Teulé,Line Renaud,Farida Khelfa,Catherine Deneuve,jean paul gaultier,folies bergère,nile rodgers, De sa carrière on connaît les succès, les déboires, les tumultes et les passions. De son tempérament, on devine la simplicité, la gentillesse et l’enthousiasme. Les Français (et le monde) se sont appropriés le bonhomme aux yeux rieurs aussi naturellement qu’il a fait sienne la marinière bleue et blanche, son emblème, sa signature reconnaissable.

    Jean Paul Gaultier, sans tiret s’il vous plaît, a mis des jupes aux hommes, ou plutôt il a extirpé l’homme moderne de son éternel habit qui n’avait évolué jusqu’alors qu’en se débarrassant de pièces : plastrons, manchettes et autres gilets. Une démarche pas si désinvolte, militantisme sans en avoir l’air, révolutionnaire là où on s’y attend le moins. Sur la scène mythique des Folies Bergère, Jean Paul Gaultier fait son show, un Freak Show.

     

    Freak, de sa traduction littérale en anglais « monstre humain », est une révérence au chef d’œuvre cinématographique de Tod Browning « Freaks », film de 1932 dans lequel de véritables êtres humains, victimes de malformations de naissance, interprètent des personnages de cirque, les Freaks revendiquent leurs différences pour en faire un spectacle. Freak est aussi un mouvement de contre culture américaine des années 60, à la fois politique et sociale qui tentait d’échapper à l’austérité d’après-guerre. De ces Freak(s), Jean Paul Gaultier en crée un univers scénique, une traversée de vie parfois ombrageuse et plus souvent lumineuse, des années 70 aux années 2000.

    Le petit gars d’Arcueil a tracé sa route entre ses inspirations cinématographiques (en particulier « Falbalas » de Jacques Becker, 1945), les opérettes du Châtelet ou les revues des Folies Bergère qu’il découvre pour la première fois avec sa grand-mère à la télévision. Un monde s’ouvre à lui avec d’infinis possibilités. 

    Des seins coniques qu’il formait sur sa peluche, le petit ours « Nana », puis des centaines de dessins plus tard, Jean Paul Gaultier rejoint la maison Cardin, il a dix-huit ans. Vite, trop vite peut-être, déboule sa première collection, un improbable défilé, remarquablement spontané, un flope pourtant dont il se remet aussi vite pour atteindre les étoiles dans les années 80. Jean Paul Gaultier est devenu une star, une rock star romantique, de celles que l’on punaise sur les murs des chambres d’ados. Du bustier cousu de rubans de satin aux piercings et tatouages tribaux, son nom est une marque planétaire. Artiste concerné et engagé, Jean Paul Gaultier ne laisse rien ni personne de côté. On le qualifie « d’enfant terrible » de la mode. Terrible peut-être, mais bien ordonné et visant juste, quand en 1997 il intègre la Chambre Syndicale de la Haute Couture et signe d’élégantes collections pour la maison Hermès.

    «Tout le monde a en lui de la beauté, il faut la montrer, il faut la voir aussi chez les autres» Jean Paul Gaultier.

    Le couturier habille les plus grandes stars, d’Yvette Horner à Madonna, sans distinction de genre, les genres ce n’est pas son truc. Sur ses podiums il fait défiler aussi bien les mannequins les plus en vue que les gens de la rue, il habille Sheila ou les danseurs de Prejlocaj et de Chopinot. Il répond aux commandes de Besson, Almodovar ou Caro et Jeunet pour dessiner des personnages issus de mondes génialement abracadabrantesques. 

    Le freak, c’est chic

    Pour ce Freak show, ses amis du show bizz sont réunis par le prisme de la vidéo Rossy de Palma, Antoine de Caunes, Catherine Ringer, Jean Teulé, Line Renaud, Farida Khelfa, Catherine Deneuve, …  La chanteuse Demi Mondaine se déchaîne formidablement bien et fait oublier l’omniprésence des écrans vidéos qui privent un peu de la magie attendue d’un spectacle en direct live. People, disco, punk attitude, tabloïdes et réseaux sociaux, la chirurgie esthétique, Le Palace, les médias, le sida, la nuit, le sexe… Les yeux bleus du couturier transpercent les époques pour en projeter des tableaux où les artistes, danseurs, chanteurs, acrobates et mannequins, aux personnalités bien trempées, déroulent le show avec énergie et rythme sur les (toujours) très efficaces chorégraphies de Marion Motin. La bande-son délicieusement eighties, donc résolument inscrite dans les bons choix du moment, est signée Nile Rodgers, le vrai, l’unique, le Maestro du disco. Il n’en fallait pas moins à Jean Paul Gaultier, au delà d’avoir un sens inné du casting parfait, l’artiste ne côtoie que les étoiles. Et puis, la scène croule sous des propositions d’étoffes, tenues et costumes somptueux, un défilé ininterrompu qui donne le tournis tellement le choix est multiple et protéiforme ! 

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    Dans le programme du spectacle, trois pages couvertes de noms, références et remerciements, de la liste de ses équipes à ceux qui ont participé au spectacle,  personne n’est oublié. Le génie semble en plus tellement sympa.

    Enfin, comme un pied de nez, le final n’est pas en costumes, comble de l’humilité pour un couturier, les artistes sont presque nus. Oubliés tissus, drapés, découpages, biais, impressions et broderies, le message est limpide, seuls quelques tatouages subsistent, l’habit finalement est accessoire ce qui compte n’est-ce-pas l’humain…

    Laurence Caron

    crédits photos TS3 Boby

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