Le 19 octobre 1980, Michel Rocard annonce sa candidature à l'investiture du Parti socialiste pour l'élection présidentielle de 1981. Le moment est bien choisi, il a cinquante ans et des idées nouvelles plein la tête. Seulement il n’est pas seul, la course à l’échalote a commencé pour la Présidentielle de 1981. François Mitterrand, celui même qu’il a soutenu dans la campagne de 1974, l’oblige à récidiver le 8 novembre. Mitterrand a 74 ans, battu par le général de Gaulle en 1965 et en 1974 par Valéry Giscard d’Estaing, le premier secrétaire du Parti socialiste s’interdit de louper la marche vers la Présidentielle, c’est maintenant ou jamais. Mitterrand et Rocard doivent se parler. Jacques Attali, l’éminence grise de tous les instants, est à l’initiative de la rencontre.
ce qui est remarquable... un regard sur la culture pop - Page 4
-
L'Opposition Mitterand vs Rocard au Théâtre de l'Atelier
-
« La Loi des prodiges (ou la Réforme Goutard) » à La Scala
Au commencement, François de Brauer s’est filmé, lui tout seul, dans les chambres des hôtels sillonnés par les tournées, entre deux répétitions ou bien chez lui. Une succession d’inspirations, des petites saynètes improvisées comme d’autres esquissent des instants de la vie quotidienne avec un crayon et du papier, pianotent des mélodies, inventent des poèmes ou fredonnent des chansons. Puis, un personnage a fait son apparition, Rémi Goutard. Un mal aimé, un drôle de gars qui attribue à l’Art toutes les raisons de son mal être. François de Brauer tenait son histoire. Alors, il est entré en scène pour donner vie à une vingtaine de personnages. Pour cette fois, il est à Paris à La Scala.
-
War Horse à La Seine Musicale, île Seguin, jusqu’au 29 décembre.
La musique, le ballet et les grands textes émeuvent, parfois terriblement : les cils se noient, les creux des joues se mordent, les mains se nouent. On tente du bout des doigts, comme pour repousser une mèche de cheveux, d’empêcher une larme de couler. La rencontre entre l’intention esthétique et une belle histoire transperce le cœur des spectateurs les plus coriaces, heureux vaincus dans un consentement muet. Hormis à l’Opéra ou au cinéma, ces émotions s’expriment sur des territoires limités car souvent il faut qu’une certaine intimité se lient entre les artistes et les spectateurs, l'exercice est difficile et rare. Sur l’immensité du plateau de La Seine Musicale, War Horse remporte ce pari, tout en délicatesse et en émotion.
Créé en 2007 par le prestigieux London National Theater, War Horse a été joué à Londres puis à travers le monde réunissant plus de huit millions de spectateurs. Sur grand écran en 2011, War Horse a inspiré le film éponyme de Spielberg. A Paris, jusqu’au 29 décembre, mis en scène par Marianne Elliott et Tom Morris et présenté par Thierry Suc (TS3/Fimalac Entertainment), War Horse est LE spectacle de La Seine Musicale à ne pas manquer !
-
Monsieur X, jusqu’au 20 mars au Théâtre de l’Atelier
Derrière soi, il faut laisser se renfermer la porte battante du théâtre. Tourner le dos à la foule grise, fatiguée et fulminante d’un Paris qui gronde, l’oublier un temps pour partager un instant poétique baigné d’humanité, de surréalisme et d’humour. Rencontre avec Monsieur X.
Il y a d’abord ses mains, fines et aériennes, des petites ailes virevoltantes qui auraient appris à parler. Et puis, il y a ce corps tout entier, ses haussements d’épaules rigolos et étonnés, ses bras qui balayent l’air à la vitesse d’une vague, sa tête qui s’incline comme lorsqu’on se penche vers un enfant. Au cinéma, on le connaît en funambule exercé aux pitreries, puis infiniment sensible et solitaire dans Petit éloge de la nuit au théâtre, pour cette fois Pierre Richard raconte une histoire sans parole, à nouveau seul en scène.
-
La Pastorale jusqu’au 19 décembre au Théâtre National de Chaillot
Quadrillé de barres métalliques, le décor graphique de la scène de Chaillot revendique une nouvelle fois toute sa contemporanéité. Ici, la danse avance, vigilante aux mouvances de l’art de la chorégraphie sans jamais ignorer la création made in France, bien au contraire. Thierry Malandain fait partie de ce formidable élan, il vient d’ailleurs d’être nommé à l’Académie des Beaux-Arts, section chorégraphique, aux côtés de Blanca Li et Angelin Prejlocaj. En 2017, le ballet Noé avait reçu le prix de la « meilleure compagnie » par l’Association professionnelle de la critique de théâtre, de musique et de danse. A cette époque La Messa di Gloria de Rossini avait guidé l’inspiration du chorégraphe, pour cette fois Beethoven est le grand inspirateur, la Symphonie n°6 en fa majeur, opus 68, dite La Pastorale, composée entre 1805 et 1808, est l’occasion de fêter le 250ème anniversaire de la naissance de l’inventeur du romantisme.
Avant son retour à la Gare du Midi de Biarritz, les 28 et 29 décembre prochains, et la création mondiale à l’Opéra de Bonn le 23 décembre, La Pastorale est en avant-premières exceptionnelles à Chaillot. Les vingt-deux danseurs du Ballet de Biarritz se sont frayés un chemin, dans un Paris pollué, vrombissant et klaxonnant, pour montrer toute l’expressivité esthétique de la nature.
-
Funny Girl à Marigny jusqu’au 7 mars 2020
Juste entre le chef d’œuvre absolu, la comédie musicale West Side Story, et Hair qui fera exploser les compteurs en 1967, Funny Girl voit le jour en 1964 sur scène au Winter Garden Theatre à New York, puis en 1968 au cinéma. Mixant théâtre burlesque, romance, humour et claquettes, Funny Girl plonge dans les coulisses de Broadway.
-
"Une des dernières soirées de Carnaval" au Théâtre des Bouffes du Nord, et en tournée dans toute la France.
La profondeur des murs ocres du Théâtre des Bouffes du Nord transporte immédiatement à Venise, on imaginerait presque les reflets ondoyants de l’eau sur les façades des palais... Au 18ème siècle, les fêtes du Carnaval se succèdent sur plusieurs mois, entre Épiphanie et Carême, cette exubérance mondaine tente de dissimuler les conflits qui ensanglantent l’Europe. La Sérénissime qui orne les rives de la mer Adriatique lutte contre le déclin qui s’avance, ses faiblesses commerciales et politiques s’oublient derrière les masques.
En 1761, Carlo Goldoni (cf. Les Jumeaux vénitiens) s’apprête à quitter Venise, Paris le réclame pour la Comédie-Italienne, il écrit une dernière pièce « Une des dernières soirées de Carnaval », une lettre d’adieu, quasi autobiographique, à la cité lacustre.
Lien permanent Catégories : EN FAMILLE, LETTRES, ONDES & IMAGES, SCENES 0 commentaire Tweet Imprimer -
EVITA, LE DESTIN FOU D’EVA PERÓN, AU POCHE-MONTPARNASSE
Des couches de volants dont les sud-américaines raffolent et des froufrous hollywoodiens ornent une fantastique robe blanche. Ces volutes de tulles et mousselines couvrent tout l’espace scénique autour d’un bustier fixe, carcan ostentatoire ou uniforme cérémoniel, l’apparition fantasque s’anime comme la danseuse d’une boîte à musique, une Olympia des Contes d’Hoffmann dont la mécanique rigide ne parvient pas à contenir le flot des émotions... Sebastiàn Galeota, l’artiste argentin, s’est glissé dans ce costume pour métamorphoser Eva, la jeune fille de la pampa, en Evita.
-
« J’ai des doutes » de et avec François Morel à La Scala jusqu'au 5 janvier, et en tournée dans toute la France.
L’humour c’était lui, aux côtés de Desproges et Coluche, avant que les boxes numériques et paraboles ne succèdent aux antennes-râteau. A la radio aussi, le rythme particulier de sa voix était familier. Mon père finissait ses fins de phrases et ma grand-mère disait de lui qu’il était un génie. Plus tard, alors que je l’avais manqué sur scène, j’ai eu la chance de le rencontrer dans les coulisses du Théâtre Trévise. Ces quelques minutes se sont transformées en un souvenir unique, un trésor. Alors, si vous considérez qu’il est assez ordinaire de porter sa voiture en bandoulière ou de rire avec ses muscles fessiers, rendez vous à La Scala. Dans J’ai des doutes, le comédien François Morel rend un hommage formidable à Raymond Devos.
-
PATRICK MILLE & FLORENT MARCHET : RELIRE ARAGON AU THEATRE DE LA GAITE MONTPARNASSE
Au Théâtre de la Gaité Montparnasse, dans une ambiance intimiste, de la poésie engagée et des textes concernés. Rares. Nous sommes ici en territoire privilégié. Patrick Mille et Florent Marchet ont créé un canevas ténu pour rattacher les mots aux notes et pour fondre et confondre les sentiments en mélodies. « Relire Aragon» - malgré la difficulté apparente de la poésie de l’intellectuel communiste le plus respecté - coule comme de l’eau parfois débordante de sentiments ou déferlante en vagues rageuses.
Lien permanent Catégories : EN FAMILLE, LETTRES, ONDES & IMAGES, SCENES 0 commentaire Tweet Imprimer -
Barbara, Un jardin de Silence à La Scala
L’éclairage est savant, impossible de ne pas penser aux scènes sur lesquelles Barbara a régné, de l’Olympia au Théâtre du Châtelet. Une marque indélébile. Le plateau, chaleureux et baroque, est couvert de bouquets de fleurs. L’univers créé par Thomas Jolly est magique, l’atmosphère est d'une intimité troublante. On sent bien que le moment va être exceptionnel.
Ce sont des apparitions fugaces, son allure, les accents de sa voix, Barbara chante et laisse s’échapper quelques confidences. Dissimulée derrière ses lunettes noires, celle qui rêvait d’être pianiste a une prédilection pour la chanson populaire, notamment celle des années 30. La reprise de "Elle vendait des p'tits gâteaux" de Vincent Scotto par L. est un instant formidable ! Puis la chanteuse devient auteur-compositrice, elle évoque surtout les méandres de l’âme et de l’amour.
-
"Je m’appelle Erik Satie comme tout le monde » au Théâtre de La Contrescarpe
Il y a d’abord deux interprètes. Anaïs Yazit est une tragédienne géniale et un clown adorable, et l’inventif Elliot Jenicot dont les possibilités d’interprétation semblent infinies. Le compositeur Erik Satie hante les lieux et va jusqu'à prendre possession d'Elliot Jenicot. Entre extravagance et intériorité, le voyage est mouvementé et passionnant.
-
« Balance ton père » au Théâtre Lepic
« Je ne sais pas si j'ai manqué au cinéma français mais à moi le cinéma français a manqué follement, éperdument, douloureusement.» C’était en 1996, Annie Girardot s’est saisi du César pour son rôle dans « Les Misérables » de Claude Lelouch. Au même moment, je me souviens du murmure de mon voisin de canapé : « Foutu milieu, foutu métier, …»*. Et oui ! A ceux qui pensent que le choix d’une carrière artistique est un métier d’amusements, et accessible à tous, je vous invite vivement à aller voir « Balance ton père » au Théâtre Lepic, Søren Prévost dit tout, il dévoile l’envers du décor avec une superbe franchise de cœur et d’esprit. Sans concession aucune, ni pour les autres et ni pour lui-même. Søren Prévost ouvre les vannes pour laisser déferler des vagues de poésie aux accents délicieusement absurdes, parfois douloureuse, jamais résignée et toujours drôle.
-
Les Pâtes à l’ail sur la Scène Parisienne jusqu’au 30 décembre 2019
Monter sur scène est une sorte de défiance à l’égard de la télévision dans notre paysage culturel qui a toujours autant de mal à tisser des liens entre les genres. C’est le pari que s’est lancé Bruno Gaccio, l’auteur à succès notamment des cultissimes Guignols de l’Info, faiseur d’idées et de talents des grandes heures de Canal (à un époque où le « + » ne se prononçait pas), renoue avec cet inconfort et cette ultime expérience du direct parfait en remontant sur scène dans «Les pâtes à l’ail», quarante-ans après avoir quitté les planches du café-théâtre.
-
Rouge de John Logan au Théâtre Montparnasse
Soirée intense au Théâtre Montparnasse. A la fin des années 50, un grand restaurant New Yorkais souhaite une fresque du peintre Mark Rothko (Niels Arestrup) ; pour répondre à cette commande, Rothko engage un assistant (Alexis Moncorgé).
Dans l’atelier du peintre, les démons de Rothko se déchaînent, son anxiété du temps qui passe, sa quête de sens artistique et métaphysique et ses révoltes. Son assistant accuse les coups, écoute, apprend et fini par provoquer le maître de l’expressionnisme abstrait pour le pousser dans ses derniers retranchements…
-
Looking for Beethoven au Théâtre le Ranelagh par Pascal Amoyel
La musique classique n’est finalement pas très à son aise dans le paysage français, ici ce sont les écrivains qui ont la meilleure place. Enfermée dans les salles de concert, et faisant figure de résistante dans l’univers du disque -alors que la pop a quasiment abandonnée la partie- la musique classique a trop souvent l’image d’une vieille dame sage aux traits lissés par une éternité passée à l’abri du soleil, tout comme ses interprètes, travailleurs acharnés, souvent blancs comme des linges. Cette bien fausse idée adoptée par la majorité des gens est hélas soutenue par les aficionados du genre, ils aiment à se terrer dans une forme d’entre-soi élitiste ne permettant à quiconque d’y entrer sans montrer patte blanche. Directeurs, spécialistes musicaux et amateurs très éclairés aident peu pour susciter une réelle ouverture au Monde, pour ne pas dire au peuple. Pourtant, à bien y réfléchir il suffirait de retenir le film de Milos Forman (1984) « Amadeus » pour constater à quel point Mozart, un des chefs de file de la musique "classique", fut incontestablement la star la plus pop et la plus rock de toute l’histoire de la musique.
Comme le cinéaste américain, le pianiste et compositeur, Pascal Amoyel a tout compris. Au Théâtre Le Ranelagh, en 1h30 de spectacle intitulé « Looking for Beethoven », Pascal Amoyel saisit les cordes les plus sensibles, celles qui retiennent les touches blanches et noires autant que celles qui relient les émotions. Le titre l’indique, Amoyel conte Beethoven en mêlant sa propre expérience de vie au destin lumineux et tragique du génie romantique. L’ensemble se tisse avec humilité, de celle qui distingue les plus grands interprètes. La musique épouse les mots, ou l’inverse. Pascal Amoyel est Ludwig van Beethoven, sans artifice, l’interprète pare son jeu (dramatique et musical) de la couleur des sentiments, d'ailleurs peu importe le langage qu’il soit celui des mots ou celui de la musique, Amoyel passe de l’un à l’autre avec une épatante virtuosité.
-
Reprise de "Mademoiselle Julie", du 1er octobre au 3 novembre 2019 au Théâtre de l'Atelier
-
"Palace sur scène" au Théâtre de Paris jusqu'au 5 janvier 2020
Impossible de ne pas se souvenir de Philippe Khorsand en directeur du Palace, de Valérie Benguigui en soubrette espiègle, des brèves de comptoir de Jean Carmet, du standardiste Darry Cowl, de (la toute jeune découverte de l’époque) Valérie Lemercier en Lady Palace, du shadok inégalé Claude Piéplu et ses clefs d’or, d’un Marcel Philippot râleur à souhait, de François Morel, Renée Saint-Cyr, Laurent Spielvogel, Eva Darlan ou bien encore Jacqueline Maillant entre autres grandes figures de la scène, et des invités d’un soir comme Alain Delon, Tony Curtis, Pierre Arditi, Annie Girardot et compagnie. Un casting incroyable pour assurer un show délirant totalement incongru qui fut diffusé pour la première fois sur Canal +, en 1988. Pour nourrir ces talents, les très fines plumes et crayons de Topor, Wolinski, Gébé, Rollin, Gourio et Willem étaient au boulot. Un succès, triomphalement porté par Jean-Michel Ribes, devenu culte par sa transformation en série publicitaire pour assurance, multi-diffusée depuis plus de quinze ans sur un grand nombre de chaînes de télévision.
Passer du petit écran à la scène est un exercice de haute voltige, quand le premier réclame d’être condensé et précis l’autre impose un rythme qui ne supporte aucun écart. La scène est une loupe grossissante doublée d’une oreille plus qu’attentive. Les deux brillants complices, Jean-Marie Gourio et Jean-Michel Ribes, se sont attelés à la tâche. Le rendez-vous est donné au Théâtre de Paris.
-
La vie de Galilée jusqu’au 9 octobre à La Scala
Nous sommes à la fin d’un monde... Pour beaucoup d’entre nous, c’est l’impression que nous avons : les dérives de la mondialisation, le réchauffement climatique, les guerres terroristes, cyber attaques et autres Big Brother are watching us. Un monde s’éteint pour laisser place à un autre, dans le meilleur des cas. Les changements qui s’opèrent sont difficiles à appréhender et souvent violents à vivre. Pour toutes ces raisons la pièce La vie de Galilée de Bertolt Brecht s’inscrit dans notre actualité. L’histoire est un éternel recommencement et l’obscurantisme trouve toujours une manière de s’y infiltrer pour étendre son ombre.
Rendez-vous donné à La Scala.
-
Petit éloge de la nuit, jusqu'au 30 juin à La Scala - Paris
Celui qui a fait de son prénom un nom a l’air heureux, ses quatre-vingt cinq ans l’ont auréolé d’une tignasse blanche qui lui donne un air de grand sage. Pourtant le grand blond, dès qu’il se déplace, est tel qu’il a toujours été, souple et malicieux. Pierre Richard entre sur la scène de La Scala, comme un cheval de course habitué à franchir des obstacles, il parcourt la vaste estrade de long en large avec l’impatience du boxeur sur le ring qui ne craint pas les coups. Le public trépigne, attend le moindre sautillement de l’acteur pour éclater de rire, pourtant il n’en est rien, l’intention de « Petit éloge de la nuit » est autre…
-
PIERRE-AUGUSTE RENOIR, MON PÈRE par Marcel Maréchal au Théâtre du Poche-Montparnasse
En 1996, j’ai découvert Marcel Maréchal pour la première fois sur scène dans « En attendant Godot » de Samuel Beckett entouré de Pierre Arditti, Jean-Michel Dupuis et Robert Hirsch au Théâtre du Rond-Point. Ce fut dingue ! Un chef d’œuvre servi par une distribution magistrale. Cette fois-ci au Théâtre de Poche-Montparnasse, Marcel Maréchal est seul en scène, il s’attache à un texte ou plutôt à un homme, le peintre impressionniste Pierre-Auguste Renoir, dans la lecture de : "Pierre-Auguste Renoir, mon père".
-
Mademoiselle Julie de Strindberg au Théâtre de l'Atelier
En Suède, dans les régions les plus septentrionales du pays, lors du solstice d'été, c’est à peine si le soleil se couche, c’est la nuit de la Saint-Jean ; une nuit magique où l’amour est célébré.
Cette nuit là, Mademoiselle Julie, une jeune aristocrate, solitaire et désespérée, se mêle aux domestiques et séduit Jean, le valet de son père, sous l’œil critique de Kristin, la cuisinière.
En 1888, « Mademoiselle Julie » le huit clos tragique d’August Strindberg dérange les autorités suédoises, la pièce sera jouée dans toute l’Europe, avant de se produire finalement en Suède en 1906.
-
Nederlands Dans Theater /NDT 2 - Ekman / Goecke / Leon & Lightfoot au Théâtre National de Chaillot
D’abord il y a Alexander Ekman. Après avoir transformé le Théâtre des Champs-Elysées en un Lac des Cygnes profond de 20 cm d’eau en 2014 (« Swan lake »), le chorégraphe suédois a été définitivement adopté, en faisant jouer les danseurs de l’Opéra de Paris dans une marée de petites balles vertes dans la fosse du Palais Garnier en décembre 2017 avec « Play ». Le microcosme hype de la danse contemporaine éclairée avait été conquis, pourtant «Play» avait révélé une chorégraphie peut-être trop minimaliste (pour ne pas dire simpliste) comparé aux prouesses techniques et d’interprétation dont est capable le Ballet de l’Opéra de Paris… Pour « Fit », sur la scène de Chaillot l’histoire est tout à fait différente. Tout prend sens, la façon de décortiquer le mouvement, cet humour élégant, cet enthousiasmant sens ludique de la mise en scène et cet esthétisme ravageur, jusqu’à ces costumes fondus sous d’élégantes vestes noir soutenues par des jupons de tulles pour un ensemble non genré.
-
"Tchékhov à la folie ! "La demande en mariage" et "L’Ours" au Poche-Montparnasse jusqu’au 14 juillet
Le dramaturge russe Anton Tchékhov disait qu’il écrivait des "comédies", pourtant le contexte de ses œuvres n’était pas toujours du registre de l’amusement… Les deux courtes comédies « Une demande en mariage », puis « L’ours », font exception, ce sont des pièces de jeunesse de Tchékhov, véritablement drôles.
-
"Trissotin ou les femmes savantes" à La Scala jusqu'au 10 mai
Le long du boulevard de Strasbourg, les élucubrations d’Edouard Baer s’affichent au fronton du Théâtre Antoine, l’Archipel joue la carte du one-man show et le Comedia invite Lambert Wilson pour incarner le Misanthrope ; fraîchement ouverte, la nouvelle salle, La Scala, n’a rien à envier à ses voisines.
La Scala est loin du café-concert du début du 20ème siècle qui a soutenu les revues menées par Mistinguett ou les pièces de Vaudeville tenues par Raimu ou Pauline Carton. Après des années obscures, passant d’une salle multiplexe dédiée au cinéma porno, puis à un lieu d’un tout autre culte pour finalement rester dans l’abandon, la Scala a été rachetée par les producteurs Mélanie et Frédéric Biess. Il s’offre alors une salle modulable et confortable, pensée et conçue par Philippe Manoury pour le son, et par Richard Peduzzy pour la géographie du lieu, une salle de spectacles à la hauteur de ses concepteurs. On découvre alors une programmation ambitieuse, touche-à-tout des arts, qui commence à fissurer la haute muraille dressée entre le théâtre privé et public pour le plus grand bonheur de la création artistique et de son public !
-
Bells and Spells au Théâtre de l'Atelier
Pour Bells and Spells la scène du Théâtre de l'Atelier déborde. Ce sont des masques extraordinaires, des habits aux couleurs du temps, des danses folles, des étoffes scintillantes, des êtres surnaturels qui s’animent, des chapeaux ou des abats jours ravissants, des peintures qui prennent vie et des décors qui glissent comme sur l’eau. L’univers de Bells and Spells d’Aurélia Thierrée, dessiné par sa mère Victoria Thierrée-Chaplin, est complètement dingue. Une folie douce au demeurant car c’est toujours d’amour dont il s’agit.
-
"Un Picasso" au Studio Hébertot jusqu'au 3 mars
Encore une fois, la scène du Studio Hébertot offre une expérience inoubliable. L’inclinaison de l’espace réservé aux spectateurs, avec ses fauteuils en espalier, paraît presque se pencher vers la scène, pour mieux entendre, mieux voir, mieux ressentir presque toucher les artistes. Enveloppantes et mystérieuses, des fumées éparses calfeutrent l’ambiance d’une cave dans laquelle côtoient des caisses d’œuvres d’art, qui semblent avoir été emballées à la hâte, et un drapeau nazi. Dans ce lieu, Mlle Fischer (Sylvia Roux) attachée culturelle allemande donne rendez-vous à Picasso (Jean-Pierre Bouvier).
-
Premier Amour par Sami Frey au Théâtre de l'Atelier jusqu'au 3 mars
Le public du Théâtre de l’Atelier s’est levé d’un bond. Salve d’applaudissements. Avec l’élégance féline qui le caractérise, Sami Frey a quitté la scène par la petite porte par laquelle il était entré près d’une heure trente plus tôt. Entre cette entrée sur scène et ce départ qui nous manque déjà, le comédien s’est oublié, totalement, pour céder la place à un personnage de Beckett, un seul en scène, une adaptation de la nouvelle Premier amour.
-
Les deux frères et les lions au Théâtre de Poche Montparnasse
Le très britannique Charlie Chaplin disait : «L'obstination est le chemin de la réussite», c’est certainement la devise suivie par ces frères jumeaux. Partis de «rien» et stigmatisés par le mal des sociétés modernes (soit une société qui porte une trop haute opinion d’elle-même), ils sont, cinquante ans plus tard, anoblis par la Reine Elizabeth. Londres est leur territoire de jeux et de conquêtes, groupe de presse ou hôtels de luxe, rien n’échappe à leur soif. Les deux anglais malmenés par l’injustice sociale dès l’enfance prennent ce que l’on ne leur a pas donné, ils se servent largement, profitant d’une vague de capitalisme qui à la fin du 20ième siècle atteint des sommets.
-
"Camille contre Claudel" au Théâtre du Roi René, jusqu'au 9 février
En 1913, Camille Claudel ne sculptera plus jamais. La liberté de la belle et géniale artiste dérange. Elle a trente-huit ans, sa famille l’interne dans un asile psychiatrique. Elle y restera pendant trente ans dans des conditions terriblement précaires jusqu’à ce qu’elle quitte ce monde pour un aller simple dans la fosse commune, dans l’anonymat le plus total.