Pour ce seul en scène au Petit Palais des Glaces (attention ! la dernière est le 30 avril avant la tournée), Dany Parmentier déboule à folle allure et cueille son public tout aussi vite. Il a un style de dandy et un regard bleu, il maitrise l’art du stand-up à la perfection, affichant son désir de ne pas se prendre au sérieux il semble pourtant avoir préparé son show au millimètre près. Dany Parmentier dit être un gourou, mais son vrai nom est Nicolas Guillot, un comédien qui n’a pas de page wikipédia mais que l’on voit au théâtre, au cinéma et à la tv ; il est aussi LE Philippe Risotto manager des Airnadette, le groupe déjanté et successful de comédie musiculte qu’il a rejoint en 2010.
ce qui est remarquable... un regard sur la culture pop - Page 2
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Dany Parmentier, Le Gourou au Petit Palais des Glaces
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PUNK.E.S à La Scala jusqu'au 6 avril
En chairs et en os ! The Slits (« les fentes »), l‘un des premiers groupes de punk rock féminin britannique, fait battre le cœur de la capitale, il suffit de s’échapper du métro Strasbourg-Saint-Denis pour s’engouffrer dans La Scala. Accrochez-vous, ça déménage !
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« L ‘audience est ouverte » au Théâtre de la Michodière, jusqu’au 14 avril
La fameuse éloquence des maîtres du barreau ! Ce mélange de passion et de compassion, ce sens de la critique aiguisé et cette capacité de jugement au service du droit, transforment souvent une audience en un véritable spectacle. Inspiré, combatif et engagé, Richard Berry a choisi de faire revivre quatre plaidoiries marquantes de l’histoire du XXe siècle, des thèmes qui s’inscrivent encore très fortement dans l’actualité de ce premier quart du 21ème siècle. « L‘audience est ouverte » au Théâtre de la Michodière, jusqu’au 14 avril et bientôt en tournée, est un seul en scène mais pas uniquement, Richard Berry est accompagné par une ingénieuse illustration d’images issues d’archives, des choix intelligents mis en scène par Eric Théobald.Lien permanent Catégories : EN FAMILLE, LETTRES, ONDES & IMAGES, SCENES 0 commentaire Tweet Imprimer -
Helena Noguerra est Frida Kahlo à La Scala, les lundis à 21h
Passionnée de littérature, l’intrépide et malicieuse, comédienne et chanteuse, Helena Noguerra lit les mots de Frida Kahlo, des mots choisis par l’écrivaine Françoise Hamel dans son adaptation « Frida Kahlo, je me peins parce que je suis seule ». Ce sont surtout des lettres d’amour, elles dévoilent un portrait attendrissant de l’artiste mexicaine, parfois un peu acide, souvent drôle, coloré comme sa peinture, sur la scène de la Piccola Scala - les lundis à 21h. -
"L'évènement" au Théâtre de l'Atelier
Marianne Basler a été « L’autre fille » d’Annie Ernaux au Festival d’Avignon en 2021, aujourd’hui elle est celle qui créée « L’Évènement » jusqu’au 27 mars au Théâtre de l’Atelier. Décidément, les femmes se font fortement entendre sur les scènes parisiennes ! Après la découverte du formidable « Prima Facie » de l’auteure britannique Suzie Miller, interprété brillamment par la comédienne Elodie Navarre au Petit Montparnasse, et à la veille de la reprise d’Ariane Ascaride et son exceptionnel « Gisèle Halimi, une farouche liberté », le 27 février prochain à La Scala ; Annie Ernaux, Prix Nobel de littérature 2022, s’exprime par la voix de Marianne Basler à l’Atelier. Silhouette noire, cheveux d’or, teint diaphane, il y a une similitude physique entre les deux femmes, la sobriété est de mise, l’histoire qui nous est contée fait mal, très mal. En 1963, sur un campus universitaire à Rouen, Annie Ernaux a vingt-trois ans, elle apprend qu’elle est enceinte, elle ne veut pas garder « ça ». -
"Prima facie" au Petit Montparnasse
Le 23 janvier 2016, bouleversée, assommée, les yeux plein de larmes, je découvre Andréa Bescond dans « Les chatouilles ou la danse de la colère », à l’époque la comédienne ne dit pas encore qu’il s’agit de sa propre histoire… Le Petit Montparnasse est décidément un lieu de spectacle pas tout à fait comme les autres. La pièce londonienne archi successfull, « Prima Facie » de Suzie Miller -interprétée par Jodie Comer (récompensée entre autres par un Tony Award), créée en 2019 à Sydney, puis produite à Londres et Broadway - est du même acabit, d’une intensité extrême. Ce moment de théâtre foudroyant, quasi révolutionnaire, traduit par Dominique Hollier et Séverine Mageois, est interprété par la comédienne Elodie Navarre dans une mise en scène de Géraldine Martineau. Notre monde change, il est temps. Ce qui brûlait l’âme, déchirait le cœur et torturait le corps, est en train de s’éveiller, les murmures sont devenus confidences puis aveux pour enfin prendre la forme de dénonciations et d’accusations. -
"Artiste ? " Axel Alvarez
« Confidences d’un danseur pas si classique »…
Janvier 2024, Grand Point Virgule : deux représentations parisiennes exceptionnelles, un show-case éblouissant, un spectacle en quête d’avenir…
Il était une fois Axel Alvarez. Il se forme à la danse classique puis complète cet enseignement artistique par des claquettes, du chant et de l’art dramatique. Des disciplines complémentaires qui aujourd’hui dévoilent un show man aux talents multiples. Le spectacle d’Axel Alvarez titré « Artiste ? » (pourquoi ce point d’interrogation ?) pose une question « Nait-on artiste ou bien le devient-on ? ». Ce questionnement vient à redéfinir l’inné et l’acquis. Pour ma part, je demeure persuadée (peut-être poétiquement) que les êtres ont tous en eux une part artistique… ceci est un autre sujet. Bref. Avec ses grand yeux expressifs, son sourire franc et son don pour s’approprier la scène, Axel Alvarez passe de la dramaturgie à la drôlerie, assure des prouesses dansées d’une haute technicité et chante comme à Broadway : un vrai show "à l’américaine".
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"Personne" jusqu'au 27 janvier au Théâtre 14
« Personne » de Gwenaëlle Aubry est d’abord un roman, plus exactement une auto-fiction parue en 2009 (Le Mercure de France) maintes fois récompensée (Prix Femina, lauréat du prix Thyde Monnier, sélection Médicis, de l’Académie française, de Novembre et Flore) et traduite dans une dizaine de langues. Sur la scène du Théâtre 14, pour créer un rythme, et peut-être aussi pour tendre à distance (protectrice) le protagoniste principal, soit le père de l’autrice, le récit est présenté sous la forme d’un abécedaire. Un procédé dont la metteuse en scène Elisabeth Chailloux en extrait vingt-six tableaux d’un charme ludique, un intelligente astuce pour traiter un sujet dramatique. Lien permanent Catégories : EN FAMILLE, LETTRES, ONDES & IMAGES, SCENES 0 commentaire Tweet Imprimer -
« Dive », Edouard Hue à La Scala jusqu’au 27 janvier
Au centre de Paris, à La Scala -désormais nouveau repère de la danse contemporaine (entre autres découvertes artistiques)- le jeune chorégraphe Edouard Hue présente son tout nouvel opus "Dive". "Shiver" et "All I Need", ces dernières pièces vues déjà entre ces mêmes murs en janvier 2023, ont été une merveilleuse révélation. Il est toujours difficile d’enchainer les succès, le public est exigent, plus une création est réussie plus l’attente pour la suivante est forte, cet adage ne semble pas perturber Edouard Hue, une nouvelle très belle page de danse s'ouvre...
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"Le grand sot" de Marion Motin, à la Scala jusqu'au 16 décembre
Soir de première, la salle est comble, le public semble déjà enthousiaste. Le plateau dépouillé de ses artifices n'a jamais paru aussi grand. Alexis Sequera, comédien-danseur, accueille le public, il apostrophe gentiment les spectateurs, un brin cynique, parfois insolent, ses interventions déboussolent un peu, tous sont venus voir de la danse et pas autre chose, le public français a des codes bien établis. Notre hôte monte sur une chaise très haute, une structure tubulaire de piscine, pour annoncer le thème du show: « une compétition de natation ». Soit. En matière de danse, on en a vu d’autres, on s’attend à tout et si possible à encore plus. La musique de Ravel et son Boléro (culte) entame ses premières notes, difficile de ne pas frémir, le choix est drôlement gonflé ! Et pourtant, les froncements de sourcils s’effacent, le rire et l’étonnement emportent la partie, c’est une réussite.
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"Une journée particulière" au Théâtre de l'Atelier
Rome, 6 mai 1938. Hitler rencontre Mussolini. Une parade militaire rameute la population pour célébrer l'entente fasciste entre l'Allemagne et l'Italie. Dans un lieu déserté de ses habitants, la rencontre d’une femme au foyer, délaissée et éreintée, et d‘un homme dont l’homosexualité est condamnée par le régime totalitaire, révèle une humanité terriblement douloureuse, vidée de sens. L’histoire « Une journée particulière » voit le jour en 1977 au cinéma, Ettore Scola signe un chef d’œuvre. Sophia Loren est une tragédienne fatale et Marcello Mastroianni est d’une délicate fantaisie, le duo est sensible, éblouissant.
Au Théâtre de l’Atelier, ce sont deux acteurs du cinéma français qui endossent les rôles de leurs ainés, Laetitia Casta et Roschdy Zem, dans une version adaptée par Huguette Hatem, Gigliola Fantoni et Ruggero Maccari et mise en scène par Lilo Baur.
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« Maitres anciens » jusqu’au 23 décembre au Théâtre 14
C’est une lutte, non pas contre les autres mais contre soi. J’ai toujours pensé qu’il ne faut pas trop chercher à connaître les gens de la même façon qu’il ne faut pas trop chercher à comprendre une œuvre d’art, le ressenti suffit. Je ne veux pas être déçue, je ne veux plus être déçue, c’est la raison. A trop vouloir comprendre, on se fait mal. C’est la philosophie contradictoire de ceux qui souhaitent justement aller voir au fond des êtres, au fond des choses. Thomas Bernhard est un allié précieux comme quand il écrit/crie sa haine de la famille tout en avouant son impossibilité de vivre sans elle. « Maîtres anciens » sous-titré « Comédie », est l’avant-dernier roman (septembre 1988 /éditions Gallimard, Prix Médicis) de l’écrivain autrichien.
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Quatre ballets de Jiří Kylián, jusqu’au 31 décembre à l’Opéra Garnier
Néoclassique. C’est le terme utilisé pour définir la danse du chorégraphe tchèque Jiří Kylián, pourtant ce qualificatif semble réducteur pour décrire le don particulier du Maître à réduire l’espace entre le rêve et la réalité. Créant le succès de l’une des plus grandes compagnies de danse contemporaine du monde, le Nederlands Dans Theater à la Haye - pendant plus de vingt ans - Jiří Kylián a conservé un attachement particulier à la France, à nouveau sur la scène de l’Opéra Garnier, il démontre, à 76 ans, une éternelle jeunesse grâce à l’incontestable renouvellement de son génie créatif.
Dans ce nouveau programme, le Ballet de l’Opéra de Paris est au meilleur de sa forme, les quatre pièces chorégraphiques choisis sont à la hauteur de la grande Maison et offrent aux danseurs l’espace d’expression nécessaire à leur travail et à leurs talents. Lumières soignées, costumes élégants, théâtralisation du récit, effets de décors spectaculaires, justesse de la création et des choix musicaux, la sophistication est extrême, aucun détail n’échappe à la vison de l’artiste, comme pour cette danse qui dessine chacune des intentions avec une vertigineuse délicatesse.
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Nuit d'Octobre au Théâtre Gérard Philipe jusqu'au 26 novembre
Louise Vignaud et Myriam Boudenia ont écrit ensemble « Nuit d’Octobre ». Puis, les planches du Théâtre Gérard Philipe qui demeurent vibrantes d’engagements comme le nom illustre auxquelles elles rendent hommage, une vérité qui se pare de fiction pour mieux se faire entendre et comprendre, et enfin une troupe de comédiens enthousiastes ont fait le reste.
« Il est conseillé de la façon la plus pressante aux travailleurs algériens de s'abstenir de circuler la nuit dans les rues de Paris et de la banlieue parisienne, et plus particulièrement entre 20 h 30 et 5 h 30 du matin ». Préfecture de Police de Paris, mai 1961.
Du 17 octobre 1961 on ne sait pas grand-chose, les manuels scolaires de ma génération ont peu (pour ainsi dire pas) effleuré cette sombre partie de l’Histoire de France, gommant presque la conquête coloniale des deux derniers siècles. Pourtant cela s’est passé en plein cœur de Paris, dans la rue et effroyablement sur les ponts de la Seine. Cette nuit-là, les Algériens parqués dans les bidonvilles de banlieue se sont donnés rendez-vous pour manifester contre l’épouvantable et raciste couvre-feu décrété par le préfet de Paris Maurice Papon qui officie sous De Gaulle. La manifestation se veut pacifique, ce n’est pas l’avis de Papon, il fait charger la Police, c'est un défoulement sauvage, une nuit d’horreur, de meurtres et de viols.
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Eldorado 1528 jusqu'au 10 décembre au Petit Montparnasse
Alexis Moncorgé joue. Il joue avec l’abandon dont seuls les enfants sont capables. Il joue « pour de vrai », il fait « comme si il était », à la perfection. Au Petit Montparnasse, Caroline Darnay dirige les pas du comédien dans une mise en scène extrêmement vivante, Denis Korensky l’éclaire même la nuit ou sur un océan déchainé, et Romain Trouillet crée une musique imagée tout autour de lui, tout autour de nous. La scène s’oublie, le public s’oublie, le spectacle est cinématographique, totalement immersif. Partons en 1528, un conquistador est prêt à en découdre avec les indiens du nouveau monde… Eldorado 1528 est jusqu’au 17 novembre au Petit Montparnasse, assurément un spectacle à ne pas manquer !
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"Stéréo" jusqu'au 22 octobre à La Villette
La danse, le théâtre et la musique se rencontrent difficilement, un enseignement artistique très exigeant et donc trop catégorisé, un public en quête de repères culturels et des salles de spectacles peu adaptées participent peut-être à ce manque de liens entre ces arts. L'artiste français Philippe Découflé s’est toujours moqué de la complexité de cet environnement culturel très français, pendant la décennie géniale des années 80 pour la danse contemporaine (et pas seulement) il a peut-être été un peu regardé de haut par ses contemporains, pourtant il a été le seul à rendre cet art du mouvement accessible à tous. D’ailleurs un savoureux parfum de cette période se dégage de son nouveau spectacle « Stéréo » à La Villette, un groupe live (ultra bon), chant, guitare, basse, batterie, rock-pop, et souvent punk, s’illustre avec une troupe de sept talentueux danseurs. Ce spectacle entre en résonance avec le « Portrait » du plus jeune Mehdi Kerkouche, cette recherche de mixité des genres qu’elle soit physique, ethnique, sociale ou autres, portée par la voix des arts n’est pas nouvelle, Maître incontesté de cette filiation, il y a plus longtemps, Maurice Béjart en son époque avait déjà préparé le terrain.
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Portrait de Mehdi Kerkouche jusqu'au 5 novembre à la Scala Paris
Lors de cette satané crise de la COVID-19 en 2020, les artistes ont cherché des moyens d’expression, combler le vide laissé par la fermeture des salles de spectacle a été une question de survie, essentielle. Parmi eux, le chorégraphe Mehdi Kerkouche avec ses vidéos « On danse chez vous » a réuni 70 danseurs pour le plus grand plaisir des abonnés aux réseaux sociaux, tout en destinant son action au soutien du personnel soignant. Artiste fermement ancré dans son époque, Mehdi Kerkouche passe du cinéma à la publicité, fait des allers et retours entre la mode et la musique (Angèle, Christine and The Queens, ...), enseigne la vision de son art du mouvement, va jusqu'à créer une pièce chorégraphique (« Et si ») pour le Ballet de l’opéra national de Paris, et lance sa compagnie de danse EMKA en 2017. Désormais installé au Centre Chorégraphique de Créteil et du Val-de-Marne, l’objectif à la fois artistique et sociale de Kerkouche est d’ouvrir la danse au plus grand nombre et de créer des interactions entre les genres.
La danse, langage universel et ouverture au monde
Jusqu’au 5 novembre 2023, dans la toujours très innovante Scala, la création 2023 de Kerkouche offre à neuf danseur.se.s de donner vie à « Portrait ». Un « Portrait » de famille, celle que l’on ne choisit pas, celle qui rassemble ou éloigne, celle que l’on fuit ou qui étouffe, enfin celle que l’on aime ou que l’on craint.
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"Les Poupées Persanes" au Théâtre de la Pépinière
Dans les années 70 en Iran cela fait plus de 30 ans que le shah Mohammad Reza Pahlavi fait régner un gouvernement corrompu et aux pratiques violentes. L’opposition se forme portée par des intellectuels laïcs, essentiellement des étudiants et des mouvements populaires, vite récupérés par les religieux. Le shah s’oppose très fermement à cette opposition religieuse jusqu’à faire exiler l’Ayatollah Khomeiny, leader emblématique devenu historique. Exilé hors d’Iran pendant 14 ans (notamment en France, difficile de ne pas se souvenir des images de sa sortie de l’avion Air France…), l’Ayatollah Khomeiny tire les ficelles de la révolution iranienne, il accuse le shah de tyrannie et diffuse sa propagande théologienne qu’il qualifie de «démocratie islamique».
Téhéran, aujourd‘hui. Alors que le Prix Nobel de la paix vient d’être décerné à Narges Mohammadi, militante iranienne emprisonnée à Téhéran, Armita Garavand (16 ans) est dans le coma pour ne pas avoir porté le foulard hijab dans le métro... juste un an après le décès de la jeune kurde Jina Mahsa Amini (22 ans), arrêtée par la même police des mœurs chargée d'appliquer les règles vestimentaires strictes pour les femmes. Dans ce pays où il est coutume de capturer des étrangers afin de les utiliser comme un levier de chantage diplomatique et financier, les violences à l’égard des femmes se multiplient, elles peuvent-être mariées dès l’âge de 13 ans et sont considérées responsables pénalement dés 9 ans, l'agression sexuelle n'est pas considérée comme un crime et si un homme tue sa femme pour adultère il n’est pas sanctionné, aucune femme n’a accès à des fonctions politiques de haut niveau, ... la liste est longue, infiniment.
Inspirée par ses origines iraniennes, et de toute la complexité et la douleur de cet héritage, l’auteur Aïda Asgharzadeh a écrit « Les Poupées Persanes », elle y joue aussi avec une sincérité bouleversante. La pièce, déjà Moliérisée (Molière de l'auteur francophone vivant, Molière du comédien dans un second rôle pour Kamel Isker) a dépassé la 220ème représentation. La scène du Théâtre de la Pépinière réunit une jeune bande de comédiens et comédiennes (d’origines iraniennes ou pas) particulièrement dynamique et concernée par un sujet qui continue à faire écho à notre actualité. Cependant, ne vous méprenez pas, malgré le sujet traité, la pièce demeure un pur divertissement.
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"Le pianiste aux 50 doigts", Pascal Amoyel est jusqu'au 17 décembre 2023 au Théâtre Montparnasse
Chaque jour, je le constate. Fréquemment, j'apprends même à des personnes -pourtant de milieux très privilégiés- que "la musique est un métier" qu'il est possible d'en vivre, que les études sont ardues et longues... Cette affirmation laisse toujours un air dubitatif à mon interlocuteur, c'est un peu désespérant. La France n’est pas un pays pour la musique, il y a un vide intersidéral dans l'éducation, par conséquent les musiciens et les compositeurs y sont plutôt mal logés et rarement mis à l’honneur. A vous, public, de lever ce voile obscur en découvrant vite le spectacle de Pascal Amoyel. Entre ces lignes, nous l'avions déjà vivement applaudi lors de son spectacle au Ranelagh en 2019 "Looking for Beethoven". L'artiste est complet, pianiste, compositeur, comédien, il a eu ses Premiers Prix de Piano et de Musique de chambre au Conservatoire national de musique de Paris, il est Lauréat de la Fondation Menuhin et de la Fondation Cziffra, Premier Prix du Concours International des Jeunes Pianistes de Paris, et récompensé par les Victoire de la musique, Grand Prix de disque de Varsovie, Gramophone, Cannes Classical Awards, ffff de Télérama, Diapason d’Or de l’année, «Choc» du Monde de la Musique, 10 de Classica, Grand Prix annuel de la critique allemande … et j’en passe et des meilleures. Je vous laisse googliser et stalker, la liste de son palmarès est trop longue pour y figurer ici. Car, quand on a la chance d’avoir un artiste français qui sache sortir des grandes salles de concert et du carcan feutré de la musique classique, une camisole historique pour laquelle la révolution française n’a rien changé remontant certainement aux temps où l’Église et les rois en étaient les principaux mécènes, il ne faut surtout pas le louper !
Son spectacle, « Le pianiste aux cinquante doigts » présenté au Théâtre Montparnasse est un régal, un moment de grâce qui éveille (ou élève) l’oreille, l’humour, la tendresse et l’amour. Oui, car pour bien faire il faut d’abord aimer et c’est de cet amour immodéré pour la musique, salvatrice même aux pires périodes de la vie, dont il est question.
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"Le mystère Sunny" au Théâtre Montparnasse, jusqu'au 3 décembre 2023
Alors que la milliardaire, Sunny von Bülow est toujours dans le coma (elle décèdera en 2008 après avoir passé 28 ans dans le coma), en 1990, Nicholas Kazan et Barbet Scroeder signent le film « Le Mystère von Bülow » (« Reversal of Fortune ») dans lequel Jeremy Irons interprète Claus von Bülow (Oscar du meilleur acteur), tandis que Glenn Close joue sa femme Sunny. Cette histoire tragique et sulfureuse est inspirée d’un fait réel.
Dix ans plus tôt, le procès de Claus von Bülow a défrayé la chronique. Ted Turner vient de lancer la chaîne d’information américaine CNN et le procès von Bülow est un sujet à part entière, il déchaine les passions et participe très certainement au succès de CNN. Le milliardaire new-yorkais est accusé du meurtre de sa femme, condamné puis acquitté en appel grâce à l’avocat Alan Dershowitz. Bien qu’ardent défenseur de von Bülow et remportant la victoire au barreau de New-York, le jeune professeur de droit à Harvard demeurera persuadé de la culpabilité de son client…
L’auteur Alain Teulié - qui nous a tant régalé la saison dernière avec « Le Manteau de Janis » dans la petite salle du Montparnasse - a imaginé une rencontre entre von Bülow et Alan Dershowitz, dix ans après le procès.
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« Bollywood Superstars : histoire d’un cinéma indien » au Musée du Quai Branly, jusqu'au 14 janvier 2024.
« Avatar », un mot qui semble appartenir à un univers moderne et numérique est en fait un mot issu du sanskrit, un des langages les plus anciens du monde, il désigne une des métamorphoses ou incarnations sur Terre du dieu Vishnou… C’est fou ce que l’on peut paraître ignare à découvrir l’exposition « Bollywood Superstars : histoire d’un cinéma indien » du Musée du Quai Branly.
L’exposition arrive du Louvre Abu Dhabi où elle a été présentée jusqu’en juin 2023, la lumière qui est faite sur le 7ème art indien fourmille de richesses aussi insoupçonnées que surprenantes car somme toute, l’Inde est lointaine et mystérieuse.
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Marion Motin /Xie Xin /Nicolas Paul /Crystal Pite à Garnier, jusqu'au 12 octobre 2023
Soir de Gala à L’Opéra de Paris
C’est toujours un moment émouvant et unique - même si l’Orchestre Pasdeloup confond le défilé du Ballet de l’Opéra national de Paris avec un spectacle de majorettes - la connivence entre la joie des artistes et l’enthousiasme du public, le chic des tutus blanc et la magnificence des lieux nous indiquent qu’il s’agit bien de la soirée d’ouverture de la saison de l’Opéra de Paris.
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Ex-traits de Femmes par Anna Kessler au Théatre14 jusqu'au 30 septembre 2023
Avant de lire quoique ce soit, je préfère voir et entendre, avec toujours le secret espoir d’être surprise. Il y a des théâtres pour lesquels on se trompe rarement ou les programmations sont justes, respirant l’air du temps, parfois audacieuses, et où un niveau de qualité demeure, c’est le cas du Théâtre 14. Anne Kessler ouvre la saison, le théâtre de la Porte de Vanves peut se vanter d’avoir fait venir une Sociétaire de la Comédie française jusqu’à lui.
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IL N’Y A PAS DE AJAR, un monologue contre l'identité au Théâtre de l'Atelier jusqu'au 1er octobre
Déporté, perpétuel exilé, voyageur forcé et volontaire, résistant et engagé, séducteur et diplomate, Romain Gary a eu la vie extraordinaire d’un personnage de roman aussi vraie que totalement fantasmée par son propre auteur, semant le trouble, brouillant les pistes - pour mieux se retrouver ou bien se perdre … ? La réponse à cette question est un secret que Romain Gary a emporté avec lui en se donnant la mort le 2 décembre 1980, probablement hanté par la peur de vieillir (« … je suis incapable de vieillir, j'ai fait un pacte avec ce monsieur là-haut, vous connaissez ? J'ai fait un pacte avec lui aux termes duquel je ne vieillirai jamais »).Pour interroger sur un débat grave qui préoccupe grandement notre monde, à savoir la question identitaire, Delphine Horvilleur {Réflexions sur la question antisémite et Vivre avec nos morts - éditions Grasset} convoque Romain Gary et tisse un monologue original dit par un personnage totalement inventé : Abraham, le fils d’Emile Ajar. L’auteure est convaincue que " Gary, ou Ajar, détient une clé pour nous aider à traverser ces temps d'obsessions identitaires" (AFP).
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Nicolas de Staël au Musée d’Art Moderne de Paris jusqu'au 21 janvier 2024
« Le peintre Nicolas de Staël vient de trouver tragiquement la mort à Antibes. Il était au comble du succès… Il était revenu exténué de New-York, mais heureux, amusé, de s'y être malgré tout imposé… » écrit André Chastel, le 25 mars 1955 dans Le Monde. Alors que sa peinture explose de mille feux, Nicolas de Staël, à quarante-et-un an, tire le rideau définitivement sur la vie. Voué à son art, son obsession de la peinture n’a pas été suffisante pour le sauver entièrement de la mélancolie qui a embrumée sa vie. Pourtant, l’aristocrate, apatride et orphelin, a toujours su camoufler par un vif enthousiasme et des éclats de rire cette enfance rayée par la révolution russe de 1917, cette excessivité n'était pas de bon augure...
« C’est si triste sans tableaux, la vie, que je fonce tant que je peux. »
Guidé par l’amour qu’il porte aux femmes de sa vie et à ses enfants, il crée une famille tout en souhaitant fréquemment y échapper pour rejoindre une solitude qu’il juge nécessaire à son inspiration. Refusant de faire un choix entre figuration et abstraction, Nicolas de Staël n’a de cesse de mener une quête acharnée pour une autre peinture, égarant les galeries, marchands et collectionneurs loin derrière lui, il perturbe l'ordre établi en ne refaisant jamais le même tableau et fait de son art un territoire d’expérimentation illimité.
« Toute ma vie, j'ai eu besoin de penser peinture, de voir des tableaux, de faire de la peinture pour m'aider à vivre, pour me libérer de mes impressions, de toutes les sensations, de toutes les inquiétudes auxquelles je n'ai trouvé d'autre issue que la peinture.» Lettre de Nicolas Staël à Théodore Schempp
Avec plus de 1000 tableaux et autant de dessins, Nicolas de Staël laisse les preuves de son obsédante enquête sur les secrets de la lumière et des couleurs, sans pour autant abandonner le sujet pour la forme. De ce questionnement magnifique et bouleversant le Musée d’Art Moderne livre une lecture toute aussi passionnante. Le parcours est à la fois grandiose, par la richesse des propositions picturales, et intime, par ces illustrations et précieuses archives qui laissent entrevoir, si cela est possible, l’artiste et peut-être l'homme…
LC
(cd photo : Nicolas de Staël, Agrigente, 1954, Huile sur toile, 60 x 81 cm, Collection particulière, © Photo Annik Wetter © ADAGP, Paris, 2023).
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Hen au Théatre de l’Atelier jusqu’au 27 mai
"Une recherche sous forme de laboratoires sur les questions d’identités et de genre confrontée à une recherche sur les origines d’un théâtre de marionnettes subversif", c’est ainsi que Johanny Bert annonce son « cabaret marionnettique » « Hen* » au Théâtre de l’Atelier. Un sujet que l’on aimerait obsolète pour lequel nos sociétés contemporaines n’ont de cesse de se prendre les pieds dans le tapis. Johanny Bert attise le feu sous des questions douloureuses, souvent d’une grande violence, par la voix plurielle d’une marionnette extravagante. Hen a l'allure punk, un peu queer, souvent trash, parfois drama-queen, peut-être trans, radicalement diva, on devine érotomane, ou rien de tout ça ou un peu de chacun de nous en somme, forcément quelque part, de mousse et de bois. Deux brillants musiciens, le percussionniste Cyrille Frogeret et le violoncelliste Guillaume Bongiraud, créent un univers sonore live extrêmement original pour accompagner les chansons interprétées très justement par Johanny Bert et très adroitement écrites. Pour donner vie à la marionnette qui réalise une véritable performance de transformistes, tant ses changements de costumes sont rapides, Lucile Beaune rejoint Johanny Bert, il faut être au moins deux pour la manipulation invisible souvent dansée et parfois acrobatique de Hen. -
"Mary Said What She Said" à l’Espace Cardin jusqu’au 14 mai
Isabelle Huppert et Bob Wilson ont déjà offert au monde Quartet de Heiner Müller en 2006 et Orlando d'après Virginia Woolf en 1993, au Théâtre de l'Odéon. A contrario du titre, la pièce "Mary Said What She Said" de Darryl Pinckney est en français, initialement créée à l'Espace Pierre Cardin par le Théâtre de la Ville en 2019, la pièce se joue en ces lieux jusqu'au 14 mai.Huppert-Wilson, un duo explosif, puissant et radical.
Réunir l’actrice française la plus charismatique et le metteur en scène américain le plus emblématique du renouveau plastique et scénique depuis les années 60 promet une expérience étonnante, bouleversante, assurément remuante. -
"Le manteau de Janis" prolongé jusqu'au 28 mai !

La programmation de la petite salle du Théâtre Montparnasse surprend toujours, c’est un credo auquel elle ne déroge pas depuis longtemps ! Aussi loin que je me souvienne : l’invraisemblable et géniale La Goutte de Guy Foissy avec Claude Piéplu et Jacques Seiler (1985), le magistral Fabrice Lucchini dans Voyage au bout de la nuit (1988), ou carrément plus récent, les bouleversantes Andréa Bescond dans Les Chatouilles (2016) et Béatrice Agenin dans Marie des poules (2020), ou bien encore le remuant Adieu Monsieur Haffmann de Jean-Philippe Daguerre (2018). Le Petit Montparnasse a le don d'être à l'écoute des auteurs et des artistes afin de dénicher des phénomènes théâtrales et de leur donner l’élan nécessaire pour de vibrants succès ! Tout ceci est de très bonne augure pour Le Manteau de Janis d'Alain Teulié prévu en ces lieux jusqu’au 25 mars.
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THE ONE DOLLAR STORY, Les Plateaux Sauvages, jusqu'au 17 février
Raconter l’histoire de « The one dollar story » - actuellement sur la scène des Plateaux Sauvages jusqu’au 17 février - serait un peu comme dévoiler la fin d’un roman à succès… Alors, comme l’auteur de la pièce a lui-même promis d’en extraire un roman, il y a deux solutions : allez aux Plateaux Sauvages ou attendre la sortie du roman. Je vous conseille la première solution, comme l’on fait Dennis Hopper et Peter Fonda sur leurs choppers dans le film Easy rider, il faut rencontrer ces hippies des années 70, partir loin, parcourir la majesté de ces grands espaces américains, goûter à ces ambiances psychédéliques, là où la beauté et le sordide voisinent.Lien permanent Catégories : EN FAMILLE, LETTRES, ONDES & IMAGES, SCENES 0 commentaire Tweet Imprimer -
« Gisèle Halimi, une farouche liberté » à La Piccola Scala, jusqu'au 6 avril
Le 28 juillet 2020, au lendemain de son 93e anniversaire, l’avocate Gisèle Halimi quitte une vie exemplaire nourrie de révoltes et d’engagements. Peu de temps avant sa disparition, Annick Cojean, grand reporter au Monde, a recueilli ses propos dans un livre qui paraît cette même année « Gisèle Halimi, une farouche liberté » chez Grasset. Adaptés et portés sur la scène de la Piccola Scala, ces entretiens révèlent la vie et les combats d’une femme hors du commun, une femme qui a changé le monde.
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